[Deyrolle, une nature préservée, magnifiée et enseignée : Quand la science, l’Art et le patrimoine se rencontrent…]

En cette semaine internationale de la science et de la paix, rien de mieux qu’un article sur les sciences naturalistes, à travers l’exemple original de Deyrolle. 

Animaux naturalisés, papillons du monde entier, fossiles et crustacés… au 46 rue du Bac (7ème arr. de Paris) se tient un formidable cabinet de curiosités qui ne cesse d’inspirer et de fasciner petits et grands, amateurs et collectionneurs depuis la fin du XIXe siècle. La maison Deyrolle créée en 1838 par Émile Deyrolle, est une grande maison de taxidermie, probablement la plus prestigieuse en France à l’heure actuelle. Ce petit musée d’Histoire naturelle fait le lien entre la science, l’art et l’éducation avec l’ambition de préserver notre patrimoine vivant. 

  • La taxidermie, un moyen de préserver le patrimoine vivant ? 

La taxidermie, loin d’être une pratique prédatrice pour les animaux, est en fait un moyen de mettre en valeur notre riche biodiversité en reconstituant les dépouilles d’animaux. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la taxidermie n’est pas réservée aux chasseurs. Aucun animal n’est tué pour la naturalisation, en effet, il s’agit d’animaux morts de vieillesse ou de maladie dans des parcs, élevages ou zoos*. Dans l’histoire des sciences, depuis les travaux du naturaliste suédois Carl Von Linné au XVIIIe siècle, il est devenu nécessaire de classer, et d’inventorier toutes les espèces connues selon la nomenclature binominale linnéenne. C’est dans cette dynamique scientifique ci que les naturalistes contemporains vont finement restituer à l’animal décédé son apparence vivante. La maison Deyrolle participe non seulement à la protection des espèces en danger par la mise en valeur du patrimoine naturel mais aussi par la sensibilisation, notamment grâce à ses planches illustrées.

*Les espèces protégées sont détenues et livrées dans le respect de la Convention de Washington (CITES). Deyrolle est labellisé Entreprise du Patrimoine vivant. 

  • Les planches de Deyrolle : l’enseignement par l’illustration ? 

Ne dit-on pas qu’un dessin vaut mille mots ? — Deyrolle est aussi connu pour ses planches pédagogiques, qui explique à la manière des encyclopédies le monde en illustration. On retrouve donc classées dans des planches les espèces animales, les insectes et les plantes mais aussi toutes sortes de thématiques liées au patrimoine historique, technique. Les planches toujours colorées, et au graphisme intemporel sont donc des médiums éducatifs esthétiques. Depuis le XIXe la volonté de la maison est de vulgariser la science de la manière la plus efficace aujourd’hui encore : le dessin.  A défaut de pouvoir visiter la maison Deyrolle en cette période de confinement, il est toujours possible de commander un de leurs ouvrages encyclopédiques.

  • Quand la science dialogue avec l’Art… 

Aujourd’hui, la nécessité de découvrir, de classer et de connaître nos espèces est plus qu’urgent. Selon l’article du 6 novembre 2020 du Muséum d’histoire naturelle (Pourquoi ne connaît-on que 20 % du vivant), nous ne connaissons que 20 % des espèces vivantes à l’heure actuelle. La communauté scientifique a donc plus que jamais besoin des entomologues et zoologues pour la recherche mais aussi pour la préservation de ce patrimoine. Les scientifiques de la maison Deyrolle répondent donc à cette double urgence. Néanmoins, reste à se demander si la commercialisation de ces animaux et de ces insectes naturalisés ne va pas à l’encontre du dessein scientifique. Il me semble que le prix élevé de ces animaux réifiés rappelle la valeur de ces animaux ou insectes. Une fois naturalisés, ils deviennent de véritables objets d’art dans les collections. Le terme d’Art convient d’ailleurs parfaitement il me semble à certaines compositions de papillons ou de coléoptères aux couleurs vives et métalliques sous cadre. Une mise en scène artistique de la nature que l’on vous recommande chaleureusement d’aller admirer dans ce petit musée d’Histoire naturelle caché dans Paris. 

  • L’engagement fidèle de Deyrolle à l’UNESCO : 

Enfin le credo de Deyrolle : Nature, Art, Éducation est comme vous pouvez vous en douter en parfait accord avec les valeurs de l’UNESCO. Ce qui vaut un partenariat avec l’UNESCO et la COP21 en 2015. Deyrolle réalise Redessiner le monde, un ouvrage offert aux 195 délégations présentes lors de la conférence écologique, une action qui souligne son engagement. Deyrolle a aussi à cette occasion créé un potager biologique, avec l’idée de créer un espace éco-responsable dans lequel tout le monde peut venir observer la nature, et mettre en éveil ses sens. C’est aussi et avant tout un lieu scientifique où l’on se fait observateur de la biodiversité. L’idée qui sous-tend ce projet de jardin nourricier est de rappeler aux gens l’importance et le plaisir que suscite l’entretien d’un jardin. C’est un moyen de sensibiliser les gens sur la valeur du patrimoine naturel et immatériel comme les techniques. En 2014 déjà, Deyrolle organise avec la Commission océanographique de l’UNESCO une exposition à l’occasion de la Journée mondiale de l’Océan. Un projet éducatif ayant pour but de sensibiliser, avec les célèbres planches de Deyrolle sur la préservation des océans et sur les effets de l’anthropocène sur  le réchauffement climatique. Ainsi Deyrolle vulgarise les dernières découvertes de la communauté scientifique internationale auprès de tous. 

⇒ En savoir plus sur le projet de Deyrolle et UNESCO : Deyrolle à l’UNESCO et Exposition Océan de Deyrolle pour l’avenir | Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture 

⇒ Le site internet de la Maison Deyrolle : Deyrolle – Taxidermie, entomologie, curiosités naturelles – Deyrolle    

Article de : Mariette Boudgourd

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[Chronique scientifique: (La tête en l’air): Le mauvais temps]

Temps de lecture : 1min30

Dans l’épisode 1 de [LA TÊTE EN L’AIR] nous expliquions l’origine du bleu céleste. Nous voilà deux semaines plus tard et comme promis, après le ciel bleu vient le mauvais temps !

🌧️ ➡ Comment se forment les nuages et la pluie ?

Les nuages naissent grâce à l’évaporation des grandes étendues d’eau à la surface de la Terre (océans, mers, lacs…). Les gouttelettes qui grimpent dans le ciel grâce aux mouvements d’air ont tendance à se regrouper autour de « noyaux de condensation » (poussières, pollens…). Ainsi se forment ces gros réservoirs d’eau.

De nombreux critères peuvent faire varier la taille d’une goutte d’eau. Il arrive aussi que plusieurs gouttelettes d’un nuage se regroupent en une. Ainsi, la masse globale de la goutte d’eau augmente. Lorsque les courants d’airs ne sont plus capables de soutenir leur poids, les gouttes d’eau tombent et forment sur leur zone d’atterrissage une pluie !

Mauvais Temps, Orage, Ligurie, Météo

➡ Mais alors éclairs, tonnerre, foudre, orage… Comment ça marche ? 🤔 En général, plus l’humidité dans l’air augmente, plus les nuages sont gros et/ou denses. Toutes les gouttelettes d’eau qui composent ces nuages sont mobiles et à force de se frotter les unes aux autres, elles créent… de l’électricité ! • Si trop d’électricité s’accumule dans un nuage, celui-ci a besoin de se décharger et forme un éclair. FIIIIZ ! ⚡ • En se déplaçant dans l’espace, les éclairs font vibrer des masses d’air et cela créé… du son ! C’est ce qu’on appelle le tonnerre. CRAAAAAAK ! 🔊 • L’éclair peut se déplacer d’un nuage à l’autre ou bien d’un nuage vers la Terre. La foudre caractérise un éclair qui touche le sol. 👀 • Une fois que les nuages se sont vidés et qu’il arrête de pleuvoir, on dit que l’orage est terminé. Cui-cui 🐦 Lors du retour au beau temps⛅, un curieux phénomène a régulièrement lieu : rendez-vous dans deux semaines pour partir à la recherche du trésor de l’arc-en-ciel ! 🌈

Article de : Florian D’Ingeo

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[Chronique scientifique (Patrimoine mondial naturel de l’UNESCO): le Parc national de Durmitor]

Le parc national de Durmitor, s’étendant sur 32 100 hectares, fut inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1980. L’UNESCO définit le patrimoine comme « l’héritage du passé, dont nous
profitons aujourd’hui et que nous transmettrons aux générations à venir » (conférence de 1972).
Le site protégé a été par la suite étendu en 2005 afin de correspondre aux limites du parc national déjà existant. Il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que patrimoine naturel à valeur universelle exceptionnelle. Pour obtenir ce statut, les sites doivent répondre à au moins un des dix critères de sélection.
Pour en savoir plus sur les critères de sélection : https://whc.unesco.org/fr/criteres/


Le nom Durmitor est d’origine celte et signifie « montagne des eaux », en référence aux nombreux lacs glaciaires parsemant le massif. Il s’agit à la fois du nom d’un massif, situé dans le nord du Monténégro et faisant partie des Alpes dinariques (ou Dinarides) et du nom du plus grand parc national du Monténégro fondé en 1952, lequel est qui est classé sur la liste de l’UNESCO. Il représente une importante réserve de biodiversité puisqu’il abrite une faune et une flore remarquables (forêt d’anciens pins noirs, plantes endémiques, espèces protégées…). Par ailleurs, il est parcouru par le canyon de la Tara, le deuxième canyon le plus profond au monde après le Grand Canyon, participant à la beauté et à la renommée du parc. De nombreux touristes y viennent chaque année pour profiter des différentes activités qu’offre le parc : randonnées,
canyoning, rafting…


Critères de sélection :
Le parc national du Durmitor a été sélectionné sur la base de 3 critères :

  • Le critère VII : « représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelle ». Le parc de Durmitor présente une nature
    extraordinaire, façonnée par des glaciers et des rivières. Il abrite aujourd’hui de nombreux lacs glaciaires, appelés « les yeux de la montagnes », et d’immenses forêts d’arbres anciens. Le
    paysage est spectaculaire, notamment grâce au canyon de la Tara, gorge la plus profonde
    d’Europe. La nature y est préservée grâce à sa classification comme parc national. La charte
    UNESCO participe à préserver le site, son authenticité et son intégrité
  • Le critère VIII : « être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification ». Le parc abrite une grande quantité de caractéristiques géologiques et géomorphologues présentant un intérêt scientifique majeur. Façonné par les glaciers, le parc du Durmitor est un témoignage d’un processus géologique ancien. La « grotte de glace » , par exemple, est un rare vestige d’une ancienne glaciation. Les formations rocheuses, notamment visibles dans le canyon de la Tara témoignent d’une riche géo-histoire du site et de ses transformations au cours de millénaires.
  • Le critère X : « contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation ». Le parc national abrite une profusion d’écosystèmes et d’habitats naturels (forêts, prairies alpines, lacs, canyons…). Il recèle également une faune rare et parfois menacée à l’image du saumon du Danube et une flore endémique. Il contient une biodiversité exceptionnelle, nécessitant une protection. Le Durmitor constitue un environnement sûr pour nombre d’espèces qui viennent y habiter.

Gestion du parc :
Le parc bénéficie d’une reconnaissance internationale et de nombreuses mesures de protection
(zone tampon, loi sur la protection des parcs nationaux, charte UNESCO….) ayant contribué à
éviter des dégâts environnementaux telle la prolifération de barrages qui aurait pollué et dégradé le milieu naturel de nombreuses espèces. L’entreprise publique « Nacionalni Parkovi Crne Gore » est aujourd’hui responsable de la gestion du site. Cependant, elle fait face à des défis de taille, notamment dans l’accueil des touristes au coeur du parc. Des projets immobiliers au sein du parc ont été proposés, à l’image d’une base de loisirs sur les rives du Lac Noir, soulevant les limites de la protection et de la conservation. Une vraie problématique se dessine entre conservation/protection et mise en valeur/accueil des touristes. Concilier ces deux perspectives
constitue un défi important dans la gestion du parc.

Le Lac Noir, au coeur du parc national de Durmitor:

Source : Agathe Passerat de La Chapelle. 2018

Article de : Agathe Passerat de La Chapelle.

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[Chronique scientifique (La tête en l’air): Pourquoi le ciel est-il bleu?]

L’antenne Unesco vous présente sa chronique scientifique! Tous les jeudis retrouvez sur notre page une publication en rapport avec les sciences. Aujourd’hui nous vous présentons la rubrique « Tête en l’air », qui vise à vulgariser et expliquer les phénomènes qui ont lieu dans le ciel et l’espace.

C’est la rentrée !
L’automne est venu bousculer l’été et il est déjà temps de ranger les claquettes pour enfiler ses chaussettes… Hum. Blague à part, il nous manque déjà, ce ciel bleu.
Mais d’ailleurs, pourquoi est-il bleu ?

Autour de la Terre, une atmosphère protège la vie. Elle filtre les rayonnements solaires ultraviolets et conserve une chaleur suffisamment stable à la surface du globe pour que la vie s’y développe. Cette couche d’air est composée de divers éléments gazeux : diazote, dioxygène, argon, dioxyde de carbone…

Le Soleil diffuse une lumière dite « blanche », c’est-à-dire un mélange de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel . Lorsque les gaz qui composent notre atmosphère sont frappés par la lumière blanche du Soleil, ils retiennent une partie du rayonnement et ne diffusent que certaines couleurs, notamment des teintes de bleu .

Sans notre atmosphère et ces gaz en suspension autour de la Terre, nous aurions donc droit à un ciel… tout noir (incolore). Le phénomène du ciel bleu n’existe, tel que nous le connaissons, que sur Terre !

Certains astres n’ont pas d’atmosphère. Ainsi, rien ne reçoit de lumière, mais rien n’en diffuse non plus. Voilà pourquoi depuis la Lune, le ciel n’a pas de couleur ! Sur Mars, la composition de l’atmosphère (poussière, gaz carbonique) rend le ciel orange pâle ou rose.

Les gouttes d’eau sont capables de diffuser toutes les couleurs de la lumière projetée par le Soleil : voilà pourquoi les nuages sont blancs . D’ailleurs, le mauvais temps, comment ça marche ? RDV dans deux semaines pour la réponse !

Article de Florian d’Ingeo

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[Espèces messicoles : Le printemps, ce monde en couleur]

Alors que les hirondelles viennent nous chanter le début du printemps, certains chanceux ont déjà dû remarquer ces teintes éclatantes qui colorent nos campagnes. Mais qui sont ces intruses qui parsèment le paysage agricole ? On les appelle les messicoles !

Étymologiquement, leur nom signifie « qui habite les moissons ». Elles adorent profiter des soins apportés aux cultures et ont su s’adapter pour survivre aux labours. Voilà pourquoi on les trouve principalement dans les champs de blé, d’orge, de seigle, d’avoine…

Les messicoles sont de grandes voyageuses : la diffusion des espèces cultivées, dès le néolithique, leur a permis de traverser les époques et les paysages pour arriver jusqu’à chez vous ! Ces plantes constituent un élément indispensable dans les équilibres agro-écologique. Elles servent de nourriture et de refuge pour diverses espèces d’animaux et d’insectes, leur permettant de participer activement à la pollinisation des espèces cultivées.

Il est donc impératif de les protéger ! En attendant les moissons, coquelicots et bleuets cohabiteront avec les plantations de céréales et continueront de former ces étonnants mélanges de couleurs… Pour notre plus grand bonheur !

Article de : Florian D’ingeo

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[Les plantes sont-elles confinées dans votre jardin ?]

Le printemps, c’est l’heure des jolies fleurs ! Mais saviez-vous que les choix que vous faites pour votre jardin peuvent avoir un impact direct sur la biodiversité locale ?

Même en plein confinement, les plantes restent libres de circuler ! Et quoi qu’en disent les apparences, elles ont mêmes des moyens de s’échapper de votre jardin : pollinisations par les insectes, disséminations des graines par les animaux…

En s’introduisant dans les milieux autour de chez vous, certaines peuvent mêmes devenir dangereuses pour la biodiversité locale ! C’est notamment le cas des espèces dites « exogènes » (ou exotiques), c’est-à-dire des espèces qui ne sont pas originaires de la région dans laquelle vous les utilisez. Voici les principales menaces encourues :

  • L’espèce exogène arrive bien à s’acclimater et à se propager dans le milieu dans lequel elle vit, jusqu’à gagner la compétition face à la flore locale : on parle alors d’espèces « invasives ». L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature reconnait les espèces invasives comme la troisième cause de l’érosion de la biodiversité mondiale. Elles sont impliquées dans la moitié des extinctions connues à ce jour !
  • Génétiquement, certaines espèces exogènes sont très proche de la flore locale. Dès lors, leur hybridation avec la flore locale peut faire disparaître l’originalité du patrimoine génétique local : on parle alors de pollution génétique.
  • En étant importées, les espèces exogènes (animales ou végétales) peuvent contribuer à la propagation d’organismes préjudiciables pour l’environnement, la culture, la santé : bactéries, insectes ravageurs… et même un virus !

Mais comment agir ? En favorisant l’utilisation d’espèces locales !
Pour cela, des labels certifient l’origine et la production locale des espèces. Aussi, n’hésitez pas à demander l’origine des plants lors de vos achats. Ces quelques réflexes permettent de développer et de valoriser la filière horticole locale !

Article de : Florian D’ingeo

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[L’UNESCO fournit des cadres éthiques aux réponses de COVID-19]

Pour répondre à la pandémie mondiale, les états doivent prendre des décisions rapides cependant, des questions éthiques se posent dans ce contexte d’urgence. L’UNESCO, le Comité international de bioéthique et la Commission mondiale d’éthique des connaissances scientifiques et technologiques se proposent de répondre à de multiples questionnements concernant les ressources médicales, les normes éthiques dans la recherche d’un vaccin, le droit à la vie privée et les nouvelles applications gouvernementales… Ainsi, au travers de vidéos, des éthiciens, bio éthiciens, philosophes et professionnels de la santé du monde entier se sont emparés du sujet pour tenter d’y apporter une réponse.

Professeur de philosophie à l’université Stellenbosch et spécialiste en éthique environnementale, Johan Hattingh avance le fait que les mesures prises contre le virus peuvent être aussi mortelles que le virus lui même. En effet, les pouvoirs politique ont tendance à ne pas considérer tous les laissés pour compte dans leur prise de décision. Or, le confinement doit prendre en considération le manque de ressources essentielles pour certains foyers ou encore l’exposition aux violences conjugales. Si ces risques devraient pouvoir être prévenus, ils le sont rarement du fait que ceux qui prennent les décisions se sentent différents « d’eux », cette catégorie mise à part dans le système social et qui n’apparaît qu’en simple dommage collatéral en temps de crise. Pour que les droits humains soient respectés, une politique flexible et intelligente doit être mise en place. De plus, les décideurs doivent s’interroger si les personnes les plus pauvres et vulnérables sont en capacité de pouvoir faire remonter les dangers qu’ils subissent et si c’est le cas, si ces personnes sont écoutées et non mises au silence par ceux là mêmes qui occupent une position de pouvoir.

Johan Hattingh établit un lien, corroboré par les scientifiques, entre changement climatique et transfert du virus entre espèces. Même si il n’y a pas de preuves directes attestant un lien entre le covid-19 et le changement climatique, celui ci peut changer le niveau d’un virus ainsi que ses hôtes. En effet, plus l’homme pénètrera dans des territoires sauvage et qu’il dérèglera l’environnement, plus il s’exposera à des maladies que l’on ne comprend pas et que l’on ne connaît pas. On peut s’inquiéter que le covid-19 soit seulement l’une des nombreuses pandémies qu’on affrontera dans le futur. Même si des pays ont commencé à réguler les contacts entre la vie sauvage et les hommes, notamment pour la vente de viande d’animal sauvage, il est nécessaire de sauvegarder notre biodiversité et de considérer l’avis des scientifiques. 

Pour Ames Dhai, vice présidente du Comité international de Bioéthique, le Covid-19 révèle la vulnérabilité humaine. Elle s’interroge sur la manière dont les acteurs d’une société peuvent eux aussi donner au personnel de santé qui s’expose en prenant des risques disproportionnés au nom du devoir et du bien commun. Ames Dhai suggère que les preneurs de décisions fassent attention aux travailleurs de la santé en leur fournissant un accès prioritaire à l’équipement de protection mais aussi aux unités de soins intensifs s’ils sont contaminés.

Vitoria Afonso Langa de Jesus, directrice exécutive au FNI, réfléchit sur la stratégie de communication en temps de crise sanitaire publique. Pour elle, une communication basée sur la franchise et des informations scientifiquement valides, est essentielle pour coordonner les stratégies et les actions. Il est nécessaire d’éviter la désinformation en utilisant une source d’information plurielle et variée. Elle met l’emphase sur les problèmes de vulnérabilité et d’inégalité des groupes sociaux ayant des conditions défavorables, il faut pour elle s’adapter aux réalités locales surtout dans les zones de banlieue et de campagne.

Pour le philosophe Peter Paul Verbeek, les nouvelles technologies peuvent jouer un grand rôle dans la gestion de la pandémie, elles peuvent servir à surveiller la propagation du virus ainsi que le comportement humain. S’attache à ce rôle la question d’une utilisation responsable et respectueuse des droits humains privés. En effet, avertir les personnes qu’elles ont été en contact avec une personne infectée est une intrusion dans la vie privée de l’individu. De plus, se pose la question du stockage des données, de l’appartenance de ces informations, de leur suppression ou encore de leur vulnérabilité face aux hackers. Enfin P. P. Verbeek s’interroge sur le fait que ces applications soient rendues obligatoire et sur leur utilité réelle.

Hervé Chneiwess, docteur en médecine et directeur de recherche au CNRS insiste sur la nécessité de preuves scientifiques solides, même pendant une crise épidémique. Selon lui,  l’urgence de trouver une cure ne doit pas empêcher une recherche responsable, surveillée par des comités éthiques. La peur, la précipitation, les pressions médiatiques et économiques ne doivent pas faire abandonner ces principes éthiques qui ne peuvent en aucun cas être transgressés sinon ajustés. Il est urgent de coordonner les efforts au niveau international par la création d’un comité de surveillance au niveau mondial mais aussi de donner accès aux résultats de recherches à tous. Pour cela, les gouvernement et institutions qui actuellement financent les recherches devraient demander l’abandon des brevets sans limite géographique. Il est nécessaire pour Hervé Chneiwess de pouvoir avoir confiance en une structure garantissant la production de traitements à la fois efficaces, sécuritaires et abordables.

La philosophe Marie-Genviève Pinsart s’intéresse à l’anticipation, conjugaison entre faits avérés et imagination. Pour elle, anticiper face à tout type de crise pandémique, c’est mettre en place un contexte médical et politique stable permettant un accès au soin pour tous, un bon enseignement en médecine, une bonne recherche, du matériel et une société faisant appel aux scientifiques pour les décisions politiques. Pour Marie-Genviève Pinsart, la pénurie de masques et de respirateurs dans les pays occidentaux révèle la faiblesse de la production avec la délocalisation ainsi que l’importance de la coopération. Sans l’anticipation, on ne peut pas toujours combler le manque, elle est cruciale et les politiques en sont responsables. Ils doivent assumer les décisions prise face aux citoyens au niveau de l’anticipation du matériel, des différentes phases de confinement et déconfinement mais aussi du financement de la recherche.

Pour la philosophe des sciences Emma Ruttkamp-Bloem, l’état doit être transparent dans les décisions prises afin de respecter la dignité humaine de chaque citoyen. Elle souhaite revaloriser l’effort commun, pour elle tous les niveaux de la société civile doivent être engagés dans cette prise de décision. Pour cela, des mécanismes doivent être mis en place pour s’assurer que le raisonnement public puisse avoir sa place dans l’anticipation et durant les crises majeures et que les comités éthiques nationaux puissent conseiller les gouvernements, mêmes durant la phase suivant la fin de la crise.

Le philosophe  Ali Benmakhlouf aborde lui aussi le thème de l’action commune et de la solidarité interactive. Il soulève un paradoxe particulier : alors que cette pandémie est inconnue tant au niveau de sa durée, sa gravité et la nature de son traitement, elle rend visible des choses connues tel que les vulnérabilités selon le genre, les positions socio-économiques, ou encore l’insalubrité des logements.

Le médecin Sami Richa aborde le sujet des malades mentaux face au Covid-19. Plus fragiles, ils ont plus de chance d’être affectés par le Covid 19, ont plus de difficultés à suivre les règles de distanciation sociale, ont plus de risque d’anxiété et de dépression. Ils ont plus de chance d’arrêter leur traitement et donc plus de risque de rechute dans leur maladie. Sami Richa s’interroge si les besoins spécifiques de ces personnes sont pris en compte par les organes décisionnaires mais aussi par le personnel soignant s’ils sont atteints.  

Article de : Sana Tekaïa

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[Le patrimoine maritime de l’océan Pacifique face à l’actualité]

Aujourd’hui nos océans sont surexploités par la surpêche et sont pollués par les déversements de déchets de tout sorte. Ils servent aussi de couloirs commerciaux empruntés sans arrêt par les bateaux porte-conteneurs, ce qui contribue à l’acidification des eaux et au blanchissement des récifs de corail. En outre, la mondialisation et la surconsommation non seulement rongent les écosystèmes aquatiques, mais écrasent aussi les pratiques maritimes ancestrales de peuples insulaires, dits de la mer.

Les peuples navigateurs de l’océan Pacifique, tels que ceux des îles Fidji, ont acquis des techniques uniques d’armement de voiliers, de pêche et de navigation à travers les siècles. Leurs inventions en matière de vaisseaux sont inscrites dans leur histoire et leur culture, notamment la construction de voiliers appelés druas, ou bakanawas, plus performants et rapides que les navires des premiers explorateurs européens du XVIIIème siècle.

Le bois, l’herbe, les noix, la pierre, les os et la peau de requin étant les matières utilisées, ces navires sont le résultat de processus de constructions écologiques. Le savoir faire de ces îles rayonnait au niveau de tout l’océan Pacifique, des îles Maldives à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, liant tous les peuples insulaires de la région. Ces connaissances sont encore aujourd’hui transmises de génération en génération. L’océan est pour eux un lieu de ressources alimentaires et un champs de pratiques maritimes.

Cependant, les populations de grands navigateurs de l’océan Pacifique font face aux graves problèmes climatiques et de surconsommation actuels. L’océan comme source primaire d’alimentation devient toxique et son niveau montant menace des centaines de villages. La culture maritime de ces peuples se retrouve réduite par la modernité des cargos qui envahissent leurs eaux. Des « guerriers climatiques du Pacifique » s’allient pour protester contre les infrastructures de surexploitation maritime, telles que le plus gros port de charbon du monde en Australie, afin de sauver leur héritage et leur lieu de vie.

Article de : Angélique Bantikos

⤵️ Pour en savoir plus :
https://fr.unesco.org/…/2…/retour-aux-iles-lau-toutes-voiles

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[Journée mondiale des villes: l’innovation au cœur de la ville et palmarès des villes intelligentes 2020]

Le 31 octobre 2019 a eu lieu la Journée mondiale des villes 2019, dont le thème était l’innovation. L’UNESCO a célébré cette date en organisant une conférence d’une journée, intitulée « Transformer le monde: innovations et vie meilleure pour les générations futures ».

La conférence a réuni les représentants de 24 municipalités de toutes les régions du monde autour de quatre tables rondes portant sur des questions telles que la durabilité, l’action climatique, la régénération urbaine,l’inclusion sociale, ainsi que l’innovation technologique.

Plus globalement, de nombreux débats thématiques et des présentations audiovisuelles ont mis en lumière les pratiques innovantes mises en place par l’UNESCO et ses partenaires à l’échelle de la ville : sujets spécialisés dans les domaines de la préservation du patrimoine culturel, de l’éducation, de l’apprentissage tout au long de la vie, de la culture, de la créativité, des progrès des technologies, de l’information et de la communication. Ces échanges ont permis finalement de soulever des exemples de réussite et d’envisager différentes perspectives d’avenir.

Enfin, c’est avec l’Observatoire Netexplo que l’UNESCO a annoncé en avant première la liste des 10 villes lauréates du Prix Netexplo Smart Cities 2020. Ces dernières se sont singularisées en innovant dans le domaine de la ville intelligente, durable et inclusive.

Les 10 lauréats sont :

• Austin, États-Unis d’Amérique (Mobilité),

• Dakar, Sénégal (Éducation)

• Espoo, Finlande (Datasphère)

• Medellín, Colombie (Attractivité)

• Shenzhen, Chine (Réseaux de Transport)

• Santiago-du-Chili (Financement)

• Singapour (Objectif Zéro Carbone)

• Surat, Inde (Résilience)

• Tallinn, Estonie (Transformation Numérique)

• Vienne, Autriche (Habitat)

En à peine 5 ans, les villes sont devenues partenaires privilégiés de l’UNESCO, ayant pour but de rapprocher les ambitions internationales des réalités locales au service de la réalisation et l’atteinte des 17 objectifs du programme des Nations Unies du Développement Durable en vue de l’horizon 2030.

Article de : Éléonore Pradal

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