L’éducation est-elle encore une chance ?

On est lundi, le jour où tout le monde pense deux fois avant de sortir de la chaleur de
la maison pour aller à l’Université. On essaie de justifier notre possible absence dans
notre tête avec toutes les raisons: la flemme, le rhume, la fatigue; mais on oublie
qu’on est déjà chanceux d’avoir la possibilité d’étudier. Tout le monde est né avec le
droit à l’éducation, mais pas tout le monde a cette chance. L’accès à l’éducation de
qualité est encore un objectif à atteindre dans le cadre de l’Agenda 2030.


L’accès à l’éducation, consacré par les articles 28 et 29 de la Convention
Internationales des droits de l’enfant et institutionnalisé dans l’objectif 4 du
développement durable (ODD) des Nations Unies, a été sévèrement touché après la
pandémie de COVID-19. Ce droit n’est pas accessible pour au moins 58 millions
d’enfants dans le monde qui sont en âge d’aller à l’école primaire et ne sont pas
encore scolarisés 1 . L’objectif 4 sur est encore loin d’être atteint, spécialement dans les
continents moins développés qui souffrent des situations d’émergence ou de crise
humanitaire, comme c’est le cas du continent africain.


Le Spotlight report sur la complétion basique internationale et l’apprentissage
fondationnelle en Afrique a été publié le 20 Octobre 2022 avant le meeting triennale

de l’Association pour le développement de l’Éducation en Afrique. Pour mettre encore
en question le sujet, la campagne #BorntoLearn (#Né.e.sPourApprendre) a été lancé et
demande le soutien des personnes par rapport aux recommandations du rapport. La
première dame du Malawi, H.E. Monica Chakwera et la première dame du Uganda,
H.E. Janet Kaine Mbabazi Museveni et six autres ministres de l’éducation des pays
africains font partie de la campagne montré ci-dessus 2 :

#BorntoLearncampaign

La campagne va continuer pour les trois prochaines années en soulignant les
recommandations apprises dans le rapport Spotlight en mobilisant les actions
nationales et globales afin d’atteindre la ODD 4.

Rodrigo Tadeu Guimarães Jales

1 UNESCO for the year 2019 – https://ourworldindata.org/children-not-in-school
2 https://world-education-blog.org/2022/10/21/all-children-are-born-to-learn-but-so-many-never-do/

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[L’Albanie]

L’Albanie. Lieu pour beaucoup inconnu. Pour d’autres, pays imaginaire sortant tout
droit des aventures de Tintin. Pour certain, cela fait écho à un pays longtemps fermé
par la dictature communiste d’Enver Hoxha. Aujourd’hui, l’Albanie a bien changé et
sera peut-être votre prochaine destination de vacances.

Drapeau de L’Albanie


Malgré son image de pays impénétrable, sombre, pauvre, parfois sale, l’Albanie regorge
de paysages variés et d’une histoire insoupçonnée.
Les frontières albanaises sont longtemps restées fermée par la dictature d’Enver
Hoxha. En 1944, alors qu’il été à la tête du Parti communiste Albanais, il a pris le
pouvoir et est resté président jusqu’à sa mort en 1985. La dictature communiste n’a
pris fin qu’en 1991. Pendant toutes ces années, avait été mis en place une politique
d’isolement très stricte, une police politique omniprésente et l’interdiction de toute
forme de religion.


Aujourd’hui, depuis son indépendance, l’Albanie cherche à se rouvrir sur le monde, en
se rapprochant notamment de l’Europe. En 1995, elle adhère au conseil de l’Europe, et
depuis 2009 elle est membre de l’Otan. En 2014, elle obtient le statut officiel de
candidat à l’Union européenne. Récemment, en juillet 2022, les négociations
d’adhésion ont débutées.


Cherchant désormais à s’ouvrir sur le monde, ce pays des Balkans, a en réalité
longtemps été disputé par les différents peuples, laissant aujourd’hui découvrir un
vaste héritage historique.


Vers le IIe millénaire avant J.-C., deux peuples s’étaient installés sur le territoire albanais
: les Illyriens, le plus vieux peuple des Balkans et les Grecs. Le célèbre Alexandre le
Grand fait lui-même partie de l’histoire Albanaise. D’une mère, fille d’un roi Molosse (un
des peuples grecs installé dans la région de l’Épire, entre la Grèce et l’Albanie),
l’extension mythique de son empire a débuté par une première victoire en Albanie !
L’Albanie a ensuite été conquise par l’Empire romain, puis en 395, avec la chute de
l’Empire romain, elle a été récupérée par l’empire byzantin. À partir du XIIIe siècle, c’est
l’Empire Ottoman qui s’est intéressé à ce territoire. Si en 1443, Skanderbeg, aujourd’hui
devenu héros national avait levé une armée, parvenant ainsi à repousser l’invasionottomane, à sa mort les Ottomans ont entièrement conquis le « pays des aigles » et
l’Albanie restera sous leur domination jusqu’à son indépendance en 1912.


Sur la côte orientale de la péninsule balkanique, ce pays de la taille de la Bretagne,
promet de somptueux paysages, permettant de passer des montagnes, aux forêts
jusqu’aux mers Adriatique et Ionienne sur de très petites distances, malgré un réseau
routier parfois « folklorique », mais alimentant un certain mythe du pays.
Tirana, la capitale, se développe de plus en plus. Cette ville moderne, et colorée
regorge des héritages de la dictature, mais aussi de l’histoire, faisant cohabiter
Mosquées et Églises selon le courant islamique du Bektashisme, dogme promouvant
une harmonie entre tous les hommes et les femmes et entre les religions elles-mêmes.
Les bâtiments cohabitent entre maisons ottomanes, byzantines, églises orthodoxes,
mosquées, anciens bunkers, … La cuisine elle-même se trouve à la croisée des
saveurs orientales, italiennes et grecques.

Charlotte Gutmann

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[Idées de Sorties: Les Femmes Photographes de Guerre]

Avec son exposition “Femmes photographes de guerre”, le musée de la Libération de Paris met en lumière l’implication des femmes dans les conflits.


Lee Miller, Gerda Taro, Catherine Leroy, Christine Spengler, Françoise Demulder, Susan Meiselas, Carolyn Cole, Anja Niedringhaus. Ces noms ne vous disent peut-être rien. Pourtant, ces huit femmes photographes ont couvert 75 ans de conflits internationaux sur la période allant de 1936 à 2011. 

L’exposition présentée par le Musée de la Libération de Paris souhaite mettre en avant le rôle fondamental joué par ces femmes photographes, dans la formation de l’image de la guerre. Les femmes ont-elles un regard différent de celui des hommes sur la guerre ? Peut-on le percevoir au travers de leurs photographies ? C’est une des questions-clés de l’exposition. 

© Lisa BERDAH

Bien loin des stéréotypes de genre et de la nature fragile qui a longtemps été attribuée aux femmes, les photographies mettent en avant l’implication des femmes dans la guerre, qu’elles soient combattantes, victimes ou témoins. Toutefois, l’objectif de l’exposition n’est pas d’insister sur la place des femmes dans un milieu d’hommes, mais bien de mettre en lumière le regard des femmes sur ces nombreux conflits. La question de la violence de la guerre n’est pas masquée, au contraire. Elle est représentée dans les clichés, avec des portraits particulièrement émouvants, parfois intimes. Cette violence, ces photographes l’ont vécue, certaines ayant même perdu la vie sur le front, en couvrant des conflits. De l’argentique au numérique, ces huit femmes photographes ne représentent pas de la même façon les conflits qu’elles couvrent, puisque « le regard féminin n’existe pas » comme le dit Christine Spengler, photographe française. 

C’est donc au travers de la photographie, outil privilégié pour décrypter l’histoire, que l’on affine notre perception des conflits, que l’on saisit les spécificités propres à chaque guerre. Des conflits européens des années 1930 et 1940 aux guerres internationales les plus récentes, le regard de ces femmes photographes nous éclaire. 

© Lisa BERDAH

En bref, l’exposition “Femmes photographes de guerre” met à l’honneur des femmes qui ont risqué leur vie pour s’informer. C’est la dimension novatrice apportée, qui fait la richesse de l’exposition. Accessible, touchante, poignante, à voir absolument avant le 31 décembre 2022, date de fin de l’exposition ! 

Lisa BERDAH

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LE STREET ART PARISIEN QUI SOUTIENT L’UKRAINE

À Paris comme ailleurs, les artistes soutiennent les Ukrainiens avec des messages de paix et de solidarité en forme d’images dans les murs. L’Ukraine est pleine de street art et plusieurs artistes français et parisiens y voyagent pour les voir.

Dans le 13e arrondissement, au boulevard Vincent Auriol, on apprécie l’oeuvre de Djoulay Papaye. L’artiste signe ici une fresque pour la Paix, pour l’Ukraine, pour la Vie, pour l’Avenir, pour les Femmes, pour les Innocents.

À Rue Barrault, 11 femmes street artistes sont intervenues en live painting à l’occasion de la Journée des Droits de la Femme. La street artiste Carole B Collage a décidé de changer son oeuvre initiale pour soutenir les Ukrainiens et Ukrainiennes : Wonder Woman couronnée de fleurs aux couleurs du drapeau ukrainien, du violet pour la couleur symbolique de la lutte pour le droit des femmes et de l’égalité, mais aussi car la couleur de Marianne à l’international. Ensuite, on lit « Liberté, Égalité, Solidarité » avec les dates de déclaration d’indépendance, proclamée à Kiev en 1917 et le 24 août 1991. Sur son compte Instagram elle a déclaré “Non à la guerre, non à l’injustice”. 

À la Butte aux Cailles, terrain des street artistes, on découvre de nombreuses oeuvres en soutien pour l’Ukraine. « Fight for your rights« , de l’artiste Kelu Abstract, juste en face de l’oeuvre de son ami Jeff Aérosol.

Dans la rue Domrémy et Patay, on voit l’œuvre de Christian Guémy, ou C215, qui rend hommage aux anonymes, victimes et héros de la guerre. Pour l’artiste, cette œuvre, de la taille de 4 étages, représente un enfant universel, avec une couronne de fleurs sur la tête, « symbole des pays slaves ». Il s’est inspiré d’une citation du résistant Ukrainien Volodymyr Zelensky: « Je ne veux vraiment pas de mes photos dans vos bureaux, car je ne suis ni un dieu, ni une icône, mais un serviteur de la Nation. Accrochez plutôt les photos de vos enfants et regardez-les à chaque fois que vous prendrez une décision ».

L’artiste Bebar a décrit son œuvre sur Instagram: « Fresque peinte en soutien au peuple Ukrainien. Il m’a été très difficile de trouver les mots justes lors de l’inauguration. En tant qu’artiste, je me devais de participer bénévolement à cette cause, mais aussi comme citoyen pour prôner la Paix et la Liberté et dénoncer cette guerre fratricide !»

À la rue Buot, on voit la petite fille de Julien Mallan, plus connue comme Seth Globepainter qui représente les enfants qu’il a rencontré en Donbass, l’une des régions ukrainiennes au cœur du conflit.  Au HuffPost US, il a déclaré: “Ce dessin symbolise le courage des Ukrainiens face à l’invasion russe (…) je sais à quel point il est important pour les personnes qui vivent cette situation dramatique de savoir que nous pensons à elles”.

On suggère alors la sensibilisation des habitants de Paris et des touristes dans un détour au 13 ème arrondissement pour voir les dénonciations des artistes à Paris contre la guerre et leur compassion, sensibilisation et soutien aux victimes et à la paix en Ukraine.

SOURCE : https://www.sortiraparis.com/arts-culture/exposition/articles/272465-quand-le-street-art-soutient-l-ukraine-a-paris

LUISA MARUJO IBRAHIM

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[Portraits de la semaine: Raymond Aron, philosophe de la paix et de la liberté]

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Dans un moment de l’histoire où la guerre frappe aux portes de l’Europe, où la paix est mise en discussion et menacée, il y a un philosophe dont la lecture pourrait nous aider à éclaircir l’actualité, à l’interpréter et l’analyser : Raymond Aron, et ses écrits tels que Paix et guerre entre les nations (1962), Essai sur les libertés (1965), Démocratie et totalitarisme (1965), et beaucoup d’autres ouvrages qui ont marqué l’histoire de la philosophie politique et de la sociologie du XXème siècle.

Ecrivain prolifique et intellectuel indépendant, Raymond Aron naît à Paris en 1905 et il intègre en 1924 l’École Normale Supérieure, la même année que Paul Nizan et Jean-Paul Sartre, avec lequel il entretiendra pour toute sa vie une relation assez compliquée : amis pendant les années de la rue d’Ulm, les deux intellectuels commencent à avoir des divergences au niveau politique, divergences qui s’accentuent quand Aron prend les distances à l’égard du maoïsme de Sartre, pour se rapprocher de la pensée libérale. 

Si – dans l’ouvrage homonyme – Aron se définit « spectateur engagé », c’est pour souligner, d’un côté, la nécessité d’une prise de position, du choix, de la décision politique qui accompagne l’intellectuel engagé et, de l’autre côté, la lucidité du spectateur, c’est-à-dire l’observation, l’analyse lucide d’une personne qui regarde les faits sans prétendre jouer un rôle moralisateur, le rôle du grand maître moralisateur qu’il faut suivre. 

         C’est aussi grâce à cette posture engagée et, en même temps, détachée que les analyses philosophiques, sociologiques et politiques de Raymond Aron présentent une lucidité qui est très souvent synonyme d’indépendance intellectuelle, de refus du dogmatisme : sans jamais adhérer aveuglément à une idéologie préconstituée, l’auteur de l’Essai sur les libertés explique les événements de son époque en gardant une liberté intellectuelle à laquelle beaucoup de ses contemporains avaient renoncé. 

         Confiant dans le progrès sans l’idolâtrer, Raymond Aron a toujours incarné une manière de penser modérée et pondérée, plus encline au dialogue et à la réflexion qu’aux solutions extrêmes. La philosophie aronienne est une philosophie de la liberté et de la paix dans la mesure où elle dénonce toute forme de totalitarisme, phénomène que l’auteur de Démocratie et totalitarisme analyse et définit en cinq points :

« 1. Le phénomène totalitaire intervient dans un régime qui accorde à un parti le monopole de l’activité politique.

2. Le parti monopolistique est animé ou armé d’une idéologie à laquelle il confère une autorité absolue et qui, par la suite, devient la vérité officielle de l’État.

3. Pour répandre cette vérité officielle, l’État se réserve à son tour un double monopole, le monopole des moyens de force et celui des moyens de persuasion. L’ensemble des moyens de communication, radio télévision, presse, est dirigé, commandé par l’État et ceux qui le représentent.

4. La plupart des activités économiques et professionnelles sont soumises à l’État et deviennent d’une certaine façon, partie de l’État lui-même. Comme l’État est inséparable de son idéologie, la plupart des activités économiques ou professionnelles sont colorées par la vérité officielle.

5. Tout en étant désormais activité d’État et toute activité étant soumise à l’idéologie, une faute commise dans une activité économique ou professionnelle est simultanément une faute idéologique. »

(Aron, Raymond, Démocratie et totalitarisme, 1965, coll. Idées, Gallimard, Paris)

Cette lucidité analytique se retrouve également chez l’Aron théoricien des relations internationales : on fait référence, entre autres, à des ouvrages comme Paix et guerre entre les nations (1962), où la réflexion sociologique se mêle à une observation attentive des actualités géopolitiques, où la théorie du philosophe s’unit à l’expérience pratique du journaliste, comme le montre la division de l’œuvre elle-même, dont les quatre parties sont, successivement, « théorie », « sociologie », « histoire » et « praxéologie ». 

Complexe et hétérogène, l’œuvre de Raymond Aron se situe au carrefour entre plusieurs disciplines, en touchant des sujets différents et variés : des relations internationales à la politique interne française, de l’histoire à la sociologie, toujours avec un esprit libre, une indépendance intellectuelle assez rare, un attachement sincère aux valeurs de paix et liberté.

Cet article n’engage que son auteur

Emilia Bezzo

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[Rubrique Culturelle: Exposition « Réseaux-Mondes » au Centre Pompidou]

« Tout est-il devenu réseau ? » Voilà la question posée par le Centre Pompidou dans cette exposition qui tiens du 23 février au 25 avril 2022. On y découvre toute l’étendue et la complexité de ce qu’est un « réseau ». En effet, si aujourd’hui on peut se demander si tout n’est pas réseau, c’est parce qu’il s’agit d’une notion qui a connu une extension considérable, dans tous les domaines de la société.

L’exposition présente donc les différents angles sous lesquels on peut déterminer ce que sont les « réseaux » et leurs impacts, en suivant l’évolution même de l’élargissement de sa définition.

Le terme de « réseau » apparait au XIIe siècle pour nommer le « nœud », puis, il est utilisé par les philosophes des Lumières pour désigner plus généralement « ce qui relie », ou encore par des scientifiques pour représenter la transmission neuronale et vasculaire. On retrouve donc naturellement des œuvres textiles réalisées autour du nœud, du tissage. Par exemple, l’artiste Julien Prévieux travaille des fils de laine entremêlés pour relier différents points et représenter l’évolution du parcours visuel ; cette artiste norvégienne, Gjertrud Hals travaille à partir de fibres de cuivre ou de fer pour reproduire le réseau sanguin. Ce lien fort au sens étymologique donne matière à inspirer de nombreux artistes contemporains, dans l’expérimentation d’œuvres très variées. 

Il est ensuite exposé, la vision utopique de la ville des années 1950, avec la présentation d’œuvres d’artistes et de dessins d’architectes représentant un « réseau global ». Le réseau mêle ainsi urbanisation et cybernétique. L’idée qui en ressort est principalement la représentation du réseau au sein des villes, dont l’extension serait sans limite.

Ensuite, ont été réunies des œuvres se plongeant au cœur du réseau informatique depuis son éclosion, en critiquant leurs effets sur la société. Ainsi, le centre Pompidou met en avant, au côté du minitel, des œuvres connectées en temps réels au réseau internet ou réseaux de crypto-monnaie. La majorité des artistes cherchent à y dénoncer les failles. Pour cela sont proposées, par exemple, des analyses de vidéos satellites de la NASA, des démonstrations du site internet Jodi, révélant pour la première fois la possibilité d’appréhender internet comme une matière artistique, ou encore un plateau de jeu rendant visible les arnaques de la blockchain !

Enfin, l’exposition explore la façon dont la « vitalité informatique » s’est mise au service du lien au sein du vivant, ou entre le vivant et le non-vivant, la biologie et l’intelligence artificielle, le tout abordé dans une dimension écologique.

La richesse de cette exposition se trouve dans l’ampleur des sujets traités, que ce soit concernant la variété des techniques artistiques allant de dessins, peintures, sculptures, vidéos, photographies, radios ; ou concernant la diversité des réseaux en eux-même, avec l’impact des avancées technologiques et leurs failles. De plus, le réseau peut aussi représenter le lien entre l’art, le design, l’architecture, les sciences et la société elle-même.

Une exposition dont l’apparente complexité la rend finalement accessible pour un public assez large : qu’on aime l’art, les sciences, la sociologie, l’informatique, tout le monde y trouvera un intérêt, car finalement au sein de cette exposition tous les domaines n’auraient-ils pas un lien ?

Article de Charlotte Gutmann.

Sources : https://www.centrepompidou.fr/fr/

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[Combat pour la restitution des marbres du Parthénon]

C’est en raison des fuites d’eau dans le bâtiment du British Muséum que le débat pour la restitution des marbres du Parthénon est revenu sur le devant de la scène. En effet, c’est ce que souligne le Comité intergouvernemental “Retour & Restitution” de l’Unesco, l’urgence de son retour dépend déjà d’une réclamation de longue date, et surtout, par rapport aux conditions actuelles de conservations qui sont alarmantes. 

En effet, ces marbres sont conservés depuis 1816 au British Muséum de Londres. C’est le diplomate et militaire Lord Elgin en 1801 qui les a fait déplacés jusque dans le territoire britannique lorsqu’il était ambassadeur de Grande-Bretagne auprès de l’Empire ottoman, sous lequel la Grèce était sous contrôle.

Alors que la ville d’Athènes attend depuis le début du XIXème siècle la restitution des marbres du Parthénon, elle entreprend la construction d’un nouveau musée dans lequel des salles sont dédiées au retour des 75 mètres de frise détenues par le British Museum. En effet, ne pouvant obtenir le rapatriement définitif des fresques, La Grèce a demandé au musée de Londres de leur prêter la fresque pour fêter le bicentenaire de son indépendance. 

L’ironie de cette histoire est celle de redonner espoir à la Grèce, non pas grâce à un dialogue bien mené entre les deux pays, mais à cause de problèmes techniques liés à la conservation. Il faut par conséquent attendre l’extrême, c’est-à-dire la détérioration d’une œuvre d’art, pour agir. 

C’est de part l’actualité “humide”, ainsi que dans ce contexte conflictuel que le Comité intergouvernemental “Retour & Restitution” intervient. Effectivement, créé en 1976 sous l’égide de l’Unesco, ce comité d’experts a pour but d’entreprendre, de guider et de faciliter les échanges et négociations autour de la restitution de propriété culturelle dans un cadre d’une période coloniale ou acquise de manière illicite.

L’avancé de cette restitution devrait alors être abordée et définie par le rapport de la 22ème session du Comité. Seulement, Boris Johnson reste ferme sur le fait que ces œuvres antiques resteront sur le territoire anglais puisque son donateur, le Lord Elgin, les auraient acquises de manière légale. Il met fin alors à toutes discussions, aussi bien pour une restitution que pour le prêt.

Aujourd’hui le débat perdure encore, mais pour finir sur une note positive, nous avons le musée italien de Palerme en Sicile qui prête sur une longue durée, un fragment qu’ils avaient du pied d’Artemis, afin de montrer l’exemple, notamment au British Muséum.  

Source photo : Jean-Pierre Dalbéra – Panneau de la frise des Panathénées (lieu : British Museum) https://www.flickr.com/photos/dalbera/8706164279 

Source texte : 

Clara Baudry : https://www.connaissancedesarts.com/musees/british-museum/retour-en-grece-des-marbres-du-parthenon-lunesco-relance-le-debat-11164429/ 

Lou Fritel https://www.lefigaro.fr/culture/marbres-du-parthenon-l-unesco-appelle-le-british-museum-a-revoir-sa-position-20211005 

Antoine Bourdon : 

https://www.connaissancedesarts.com/monuments-patrimoine/marbres-du-parthenon-boris-johnson-dit-non-au-retour-des-sculptures-en-grece-11154149/

Violette Celbert : https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/la-grece-relance-sa-campagne-pour-une-restitution-des-frises-du-parthenon-20211116

Article d’Aurélie Ménard

Cet article n’engage que son auteure

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« Exposition Paris-Athènes au Musée du Louvre »

L’exposition Paris Athènes au musée du Louvre se tient du 30 septembre 2021 jusqu’au 7 février 2022. Elle est ainsi mise en place à l’occasion du bicentenaire de la révolution grecque en 1821 qui, petit rappel historique, a permis à la Grèce, vivement soutenue par la puissance européenne, à faire reconnaître son indépendance par l’Empire Ottoman. Ainsi nous retrouvons l’influence allemande et française notamment dans un certain nombre d’œuvres grecques, empreintes des mouvements artistiques néoclassiques d’Europe de l’Ouest. L’exposition retrace une période plus vaste marquée de conflits géopolitiques, de la naissance de la Grèce moderne de 1675 à 1919. L’exposition nous plonge dans un voyage entre Paris et Athènes en nous faisant parvenir l’héritage d’un mélange de culture grecque et européenne.

Il est donc possible au travers de cette exposition de comprendre et retracer l’origine de l’inspiration grecque qui a poussé de nombreux artistes et intellectuels à la création à travers toute l’Europe. L’exposition mêlant développement de l’État grec moderne et histoire archéologique de cette région est magnifiquement présentée dans le hall Napoléon du musée du Louvre au travers d’un parcours chronologique détaillé. Ainsi sont présentées au public sculptures, tenues traditionnelles et peintures qui sauront ravir les passionnés d’histoire de l’art et les curieux intrigués par la découverte de trésors artistiques souvent méconnus légués par cette période.

L’exposition est encore visible pour trois jours, dépêchez-vous !

Un article de Lili M’rabet

Cet article n’engage que son autrice.

Source :

Expo Paris-Athènes au Musée du Louvre | Réservation de Billet | Expo Paris 2022

Paris – Athènes (louvre.fr)

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[Portraits de personnalités inspirantes: Simone Veil ]

Rescapée de la Shoah, constructrice de l’Europe et de ses valeurs, première femme présidente du Parlement européen : Simone Veil est une figure centrale dans l’histoire du XXème siècle, figure qui incarne les idéaux de liberté et de dignité humaine au nom desquels elle ne cessa jamais d’agir.

Née à Nice en 1927, Simone Veil nous a quittés en 2017, le 30 juin 2017, après une vie menée sous le signe de l’engagement et de la responsabilité publique, au sein des institutions de l’Union européenne et de la République française, qu’elle a servi, entre autres, en tant que ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing.

Finalisés non pas au conflit mais au progrès et à l’intérêt commun, les combats de Simone Veil sont avant tout les combats d’une femme qui a vécu la guerre et ses atrocités, qui a subi la déportation et son inhumanité. Le 15 avril 1944, après un trajet étouffant, Simone arrive à Auschwitz, avec sa mère et sa sœur : c’est à ce moment là que commence l’expérience barbare et cruelle du camp de concentration, où Simone voit mourir sa mère, son père et son frère, comme elle l’évoque dans un documentaire de 1976.[1] Rentrée en France le 23 mai 1945, à Paris, elle entreprend un parcours politique et institutionnel en s’inscrivant à l’Institut d’études politiques de Paris, où elle intègre la faculté de droit, qui lui permettra d’entrer dans la magistrature. Femme politique ouverte et non dogmatique, prête à dialoguer avec toutes les positions politiques, Simone Veil devient ministre de la Santé sous la présidence de Giscard d’Estaing, en 1974, en promouvant une loi qui représente un moment fondamental dans l’histoire de la société française : la loi sur l’interruption volontaire de grossesse, grâce à laquelle l’avortement est dépénalisé. Forte de son ouverture politique et de son expérience, Simone Veil est candidate aux premières élections européennes au suffrage universel, celles de 1979 : c’est justement en 1979, le 17 juillet, qu’elle est élue présidente du Parlement européen, première femme à occuper cette fonction.

Personnalité charismatique mais ouverte au dialogue, Simone Veil incarne une manière de faire politique sérieuse et engagée, qui s’exprime dans une action toujours orientée vers le bien public, bien public qui rime avec liberté : d’où le sens de la construction européenne, d’un combat ayant dans la paix, dans la stabilité et dans le progrès ses propres finalités.

Du 28 mai au 21 août 2021, une exposition lui a été dédié à l’Hôtel de Ville de Paris, dans le but de reconstruire et faire découvrir l’extraordinaire parcours d’une femme qui a traversé la guerre, lutté pour la libération, contribué à l’unification européenne : une femme, en somme, qui a joué un rôle essentiel dans l’histoire du XXème siècle.

Cet article n’engage que son auteur

Emilia Bezzo

sources:

[1] https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i04341522/simone-veil-a-propos-de-la-deportation-de-sa-famille

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[ UNESCO x UNICEF: semaine de lecture]

Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964 Le rôle de la lecture et la place des livres, dans l’enfance et la formation de l’un des plus grands écrivains du XXème siècle : Jean-Paul Sartre.

Né au milieu des livres, entouré par ces objets si énigmatiques et si séduisants, Sartre nous fait découvrir les œuvres qui l’ont accompagné pendant sa vie : loin d’être une simple activité intellectuelle, la lecture est ainsi présentée comme véritable moyen d’accès à l’univers, au monde, à la réalité. L’univers livresque semble, dans l’enfance du jeune Sartre, précéder et façonner le monde, toujours filtré par la littérature, regardé et conçu à travers la littérature et les mots. « J’ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres », Sartre résume ainsi la substance de ce roman autobiographique, qui se veut tout d’abord éloge de la lecture et, par-là, de l’écriture, de la place de l’écrivain dans le monde.

Marcel Proust, Sur la lecture, 1906.

Dans cet essai paru en 1906, texte qui annonce la Recherche du temps perdu, Proust revient sur sa propre expérience avec les livres, à partir de leur découverte dans son salon à Illiers. Fascinants et mystérieux, les livres attirent l’attention du jeune Proust, qui accède ainsi à une expérience – la lecture – faite de sensations et de jouissance, de méditation et solitude. C’est justement sur l’élément de la solitude que l’auteur insiste quand il parle de la lecture, qui semble demander le silence et le calme que la solitude seule peut réaliser. A travers des descriptions détaillées et structurées, qui annoncent la Recherche, Proust nous plonge dans son univers littéraire, dans son rapport intime, direct, émotionnel avec les livres, qui deviennent ainsi les véritables protagonistes de cet essai intense et court dans lequel se condense l’essence du rapport de l’écrivain avec la lecture, conçue comme pratique qui fonde et rend possible l’écriture.

La Bibliothécaire, Gudule, 1995.

Dans sa quête éperdue pour retrouver un grimoire magique, Guillaume va devoir plonger au cœur du pays des livres. Au cours de son voyage, il rencontrera les personnages les plus marquants de la littérature française, de Gavroche au Petit Prince. Gudule, grande plume des années 90-2000, est bien connue pour la très grande créativité de ses récits mais aussi pour son humour toujours mordant. Dans ce texte destiné à la jeunesse, elle met en scène un jeune héros attachant dans lequel il est facile de se retrouver. On se souvient alors avec émotion de ses premières découvertes livresques et on retrouve avec plaisir des personnages bien connus, ici revisités avec talent. Le livre est également idéal pour donner aux plus jeunes le goût de la lecture et leur permettre développer leur imaginaire.

Magus of the Library, Mitsu Izumi, 2019.

Shio est un jeune garçon rêveur vivant dans un village isolé, au sein d’une contrée imaginaire. Timide et moqué pour ses grandes oreilles, il a du mal à s’intégrer et préfère souvent la compagnie des livres à celle des autres adolescents. Sa vie va changer le jour où il se voit offrir l’opportunité de passer un concours afin de devenir Kahuna : c’est-à-dire travailler à la conservation des livres au cœur de la plus grande bibliothèque du pays. Cette série de manga a connu un grand succès au Japon avant d’être récemment traduite en français : quatre tomes sont parus à ce jour. Notamment acclamé pour la grande qualité de son dessin et pour ses personnages particulièrement drôles et humains, Magus of the library comporte également quelques touches de magie ainsi que de très beaux messages sur l’acceptation.

Fahrenheit 451, Ray Bradbury, 1955.

Dans ce grand classique du genre dystopique, posséder des livres est un crime et une brigade spéciale est chargée de détruire tous les textes sur lesquels elle peut mettre la main en les brûlant. Le titre fait d’ailleurs référence à la température de combustion du papier. Montag, qui appartient à cette escouade un peu particulière, se dresse peu à peu contre cette idée de brûler les livres, de détruire l’accès à la culture. Il est alors considéré comme dangereux et impitoyablement pourchassé. Acclamé mondialement, Fahrenheit 451 est un texte essentiel sur la liberté d’expression et sur l’importance des livres dans la construction d’une société éclairée et libre. Écrit dans le contexte de la guerre froide et plus particulièrement du maccarthysme, le chef-d’œuvre de Ray Bradbury est demeuré aujourd’hui d’une troublante pertinence. Il contient par ailleurs des passages sublimes qui sont de véritables déclarations d’amour à la lecture.

Emilia Bezzo et Cécile Cabot.

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