L’éducation est-elle encore une chance ?

On est lundi, le jour où tout le monde pense deux fois avant de sortir de la chaleur de
la maison pour aller à l’Université. On essaie de justifier notre possible absence dans
notre tête avec toutes les raisons: la flemme, le rhume, la fatigue; mais on oublie
qu’on est déjà chanceux d’avoir la possibilité d’étudier. Tout le monde est né avec le
droit à l’éducation, mais pas tout le monde a cette chance. L’accès à l’éducation de
qualité est encore un objectif à atteindre dans le cadre de l’Agenda 2030.


L’accès à l’éducation, consacré par les articles 28 et 29 de la Convention
Internationales des droits de l’enfant et institutionnalisé dans l’objectif 4 du
développement durable (ODD) des Nations Unies, a été sévèrement touché après la
pandémie de COVID-19. Ce droit n’est pas accessible pour au moins 58 millions
d’enfants dans le monde qui sont en âge d’aller à l’école primaire et ne sont pas
encore scolarisés 1 . L’objectif 4 sur est encore loin d’être atteint, spécialement dans les
continents moins développés qui souffrent des situations d’émergence ou de crise
humanitaire, comme c’est le cas du continent africain.


Le Spotlight report sur la complétion basique internationale et l’apprentissage
fondationnelle en Afrique a été publié le 20 Octobre 2022 avant le meeting triennale

de l’Association pour le développement de l’Éducation en Afrique. Pour mettre encore
en question le sujet, la campagne #BorntoLearn (#Né.e.sPourApprendre) a été lancé et
demande le soutien des personnes par rapport aux recommandations du rapport. La
première dame du Malawi, H.E. Monica Chakwera et la première dame du Uganda,
H.E. Janet Kaine Mbabazi Museveni et six autres ministres de l’éducation des pays
africains font partie de la campagne montré ci-dessus 2 :

#BorntoLearncampaign

La campagne va continuer pour les trois prochaines années en soulignant les
recommandations apprises dans le rapport Spotlight en mobilisant les actions
nationales et globales afin d’atteindre la ODD 4.

Rodrigo Tadeu Guimarães Jales

1 UNESCO for the year 2019 – https://ourworldindata.org/children-not-in-school
2 https://world-education-blog.org/2022/10/21/all-children-are-born-to-learn-but-so-many-never-do/

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Journée internationale de l’éducation

Quel est l’importance de cette journée ? 

La célébration de l’éducation à pour but de ne pas oublier le rôle primordial de celle-ci. En effet l’éducation est “un droit humain, un bien public et une responsabilité publique”* et a pour but de favoriser la paix et le développement de tous et doit se faire dans une égalité afin de briser le cycle de pauvreté que des millions d’enfants et d’adultes subissent. 

Pour illustrer ce propos, selon le site de l’Unesco, 258 millions d’enfants et de jeûnes ne vont pas à l’école aujourd’hui. 

C’est pour cela que tous les 24 janviers, depuis 2019, la journée internationale de l’éducation est mise à l’honneur. Pour Audray Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, cette journée symbolise un changement de cap afin de repenser l’éducation. En effet, il ne s’agit plus de constater mais d’agir afin d’ ”orienter la transformation numérique vers l’inclusion et l’équité”1*, ainsi qu’inclure le développement durable afin qu’il soit enseigné aux élèves par des enseignants formés dans cette dynamique. 

Le rapport “Les futurs de l’éducation” 2022 :

Afin d’appuyer ces propos, l’UNESCO a publié un rapport sur “Les futurs de l’éducation”. Il a été rédigé par une commission internationale indépendante composée de professionnels universitaires et privés, dans des domaines de la science politique, des arts, des affaires, de la science et de l’éducation, le tout sous la direction de la Présidente de la République démocratique fédérale d’Éthiopie, Madame Sahle-Work Zewde. Ce rapport a donc pour but de “susciter un débat mondial sur la nécessité de réinventer le savoir et l’apprentissage dans un monde de plus en plus complexe, incertain et précaire.”2*

Ce qui est très intéressant dans ce rapport, c’est cette approche multiple. En effet l’éducation entretient une forte interdépendance avec beaucoup d’autres notions comme le développement durable, le genre, la finance, la communication, le numérique, qui permet d’avoir une approche globale ainsi que de soulever de nombreux débats générateurs de nombreuses avancées. 

Le thème de cette année : “Changer de cap, transformer l’éducation

Cette année, le thème de la journée est “Changer de cap, transformer l’éducation”, un thème très bien amorcé par le rapport que je viens de citer. En effet, ce thème a pour objectif de présenter les principales transformations qui doivent être menées afin renforcer la définition de l’éducation comme étant un bien commun, fournis par l’entité publique, portée par des enseignants soutenus et préparés. Enfin il est aussi une priorité de piloter l’éducation sous une forme numérique afin que chacun puisse y avoir accès, ainsi qu’inclure le développement durable dans cette grande notion afin que chaque personne puissent “contribuer au bien-être collectif et à notre foyer commun.”1*

Cet article n’engage que l’auteur, Aurélie Ménard. 

Sources :  

1*https://fr.unesco.org/commemorations/educationday 

2*https://fr.unesco.org/futuresofeducation/ 

Image : https://pxhere.com/fr/photo/1201352 

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« Où est Anne Frank ! », une adaptation familiale et touchante du journal d’Anne Frank

Où est Anne Frank ? Alors que 17 millions d’enfants ont été évacués des zones de guerre en 2020, cette question de l’héritage d’Anne Frank est plus que jamais d’actualité.

Ce film d’animation, présenté hors compétition lors du Festival de Cannes 2021, sort ce mercredi 8 décembre en salles. A l’occasion de cette sortie nationale, une avant-première spéciale a eu lieu à la Maison de l’UNESCO, en présence de la directrice générale de l’UNESCO et du réalisateur du film.

Synopsis et création du film

Où est Anne Frank ! est un film d’animation qui s’inspire en grande partie du journal d’Anne Frank. Le film raconte le destin des familles de l’annexe secrète d’Amsterdam pendant la Shoah et décrit la situation dans l’Europe d’aujourd’hui du point de vue de Kitty, l’amie imaginaire d’Anne.

Ari Folman est un scénariste et réalisateur israélien. En 2008, il a reçu un Golden Globe et a été nominé pour un Academy Award pour son film Valse avec Bachir. Il écrit en 2017 un roman graphique fidèlement adapté du journal d’Anne Frank, puis Où est Anne Frank ! en 2020. C’est à partir de ce roman graphique qu’il réalise en 2021 le film éponyme.

Pour la réalisation de ce film d’animation, plus de 150 000 dessins ont été créés dans quinze pays européens, en utilisant une nouvelle technique qui combine des fonds statiques avec des figurines animées classiques en 2D. Pourquoi l’animation ? Selon Ari Folman, il s’agit du médium qui facilite le plus l’expression de l’imagination et l’identification des spectateurs aux personnages du film.

Une avant-première spéciale à l’UNESCO

Une semaine avant la sortie nationale du film, celui-ci a été projeté à la Maison de l’UNESCO à Paris, en présence de la directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay et du réalisateur Ari Folman.

Avant la projection du film, Audrey Azoulay a rappelé l’importance du journal d’Anne Frank dans notre patrimoine historique et la manière dont il a contribué à la fondation de l’ONU puis de l’UNESCO, qui cherche à prévenir des génocides et du racisme par la transmission de la connaissance (le journal est inscrit au Registre international de la Mémoire du monde de l’UNESCO). La directrice générale de l’UNESCO explique d’ailleurs que « c’est grâce à cette jeune fille que nous avons pu comprendre le génocide des Juifs, de nous représenter l’irreprésentable ».

Lors de cet événement organisé en partenariat avec le Fond Anne Frank de Bâle, créé en 1963 par Otto Frank, du matériel pédagogique créé par le réalisateur Ari Folman et l’UNESCO a été présenté. Celui-ci, qui sera disponible dès la sortie du film, permettra aux jeunes du monde entier de contextualiser le journal d’Anne Frank et d’en apprendre davantage sur les droits de l’enfant, le racisme, ainsi que sur les notions d’asile et de réfugiés.

Le réalisateur Ari Folman et la directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay, à la Maison de l’UNESCO le 1er décembre 2021.

Nous ne pouvons que vous inviter à voir dès mercredi ce film familial, qui met en avant les pays qui commémorent Anne Frank mais oublient les leçons données par son destin, au moment où nous devons au contraire faire preuve d’empathie avec ceux qui fuient des zones de guerre.

Sources : Cineuropa, Fnac (1) (2), Allociné

Cet article n’engage que son auteure.

Mathilde Varboki

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[Un vendredi soir avec les Co’p1]

Le siège de SONU nous a annoncé que notre association entamait un partenariat avec Cop’1 – Solidarités étudiantes en décembre alors, lorsque l’on a proposé à certains membres actifs de se joindre à leur équipe pour leur porter main forte lors d’une des deux distributions alimentaires hebdomadaires, je n’ai pas hésité une seconde. Depuis mon entrée à Paris 1 Panthéon Sorbonne en septembre, j’entendais parler de cette association, je la voyais sur les réseaux sociaux, et même récemment à la télé ! Alors j’y suis allée le vendredi 29 janvier. Résumé d’une soirée avec les Co’p1 – Solidarités étudiantes.

    Co’p1 – Solidarités étudiantes, c’est quoi ? 

L’association Co’p1 – Solidarités étudiantes se veut apartisane avec pour seul et unique but de venir en aide aux étudiants qui sont extrêmement fragilisés à cause de la crise du Coronavirus. Elle effectue principalement des distributions de denrées aux étudiants, mais pas que. Elle s’efforce de les accompagner, tant sur le point psychologique qu’humain pour les aider à traverser cette période le plus sereinement possible. Fondée en septembre 2020 avec son président Ulysse Guttmann-Faure, étudiant en double Licence de Droit et Science Politique, l’association ne compte pas moins de 200 bénévoles, répartis dans 10 pôles. Oui, car il y a une chose à laquelle je n’avais pas pensé : c’est un projet tellement énorme, qu’il ne peut pas être porté par des effectifs restreints.

    Les missions de Co’p1 – Solidarités étudiantes

Souvent, les gens la connaissent comme une association de distribution alimentaire. Pourtant, elle est, elle représente tellement plus que ça. Alors que les étudiants récupèrent leur panier de nourriture, ils peuvent aussi bénéficier de produits d’hygiène, comme du dentifrice, des masques chirurgicaux – indispensables ces derniers temps – et des serviettes hygiéniques, réutilisables ou jetables, pour lutter contre la précarité menstruelle. 

Co’p1 – Solidarités étudiantes, c’est aussi un accompagnement à chaque instant. Avant de partir, les étudiants peuvent aussi s’entretenir avec des bénévoles qui font de leur mieux pour leur apporter les réponses dont ils ont besoin – aides au logement, Sécurité sociale, trêve hivernale, aides psychologiques – ou simplement leur parler, les écouter et les réconforter pour affronter cette vie suspendue depuis maintenant presque un an. 

    Bienveillance 

Bienveillance. Pour beaucoup, c’est le nouveau mot à la mode, dont les contours définitionnels sont bien flous. Pourtant, ce mot représente exactement ce que l’on ressent lors de la préparation et de la distribution des paniers. Arrivée à 16h30, je ne connaissais personne mais je n’ai eu à attendre qu’une poignée de seconde avant que l’une des bénévoles prenne le temps de m’expliquer l’organisation de la soirée. A ce moment-là, tous semblaient se connaître, alors que certains venaient pour la première fois. De l’entraide, de la coopération, voilà les rapports qu’avaient les bénévoles entre eux. De la gentillesse, de la compréhension, de la tendresse aussi. Voilà ce que j’ai ressenti : de la sollicitude qui fait chaud au cœur. Tous ensemble, nous faisions des chaînes humaines pour distribuer pommes de terre, carottes et oignons dans les sacs floqués au nom de l’Association, maintenant reconnaissables entre 1000. Ensemble, nous avons déballé, rangé les denrées, organisé les stands. 

Solidarité

18h30. Les premiers étudiants bénéficiaires des paniers ont commencé à entrer. Tout à coup, on a allumé une enceinte portable, de la musique a commencé à retentir dans la salle et bientôt, j’aperçu les premiers sourires dissimulés par les masques, cafés distribués dehors en mains, pour lutter contre le froid mordant d’une nuit hivernale. J’ai vu des jeunes, et des moins jeunes, des étudiants étrangers, des Français, des filles et des garçons, des habitués et des “petits nouveaux”. Tous étaient reconnaissants, nous remerciaient, voulaient s’engager dans l’Association aussi. Drôle de sentiment : être heureux d’aider, mais triste de devoir le faire. Là aussi, et car l’un ne va pas sans l’autre, la solidarité était constamment accompagnée de bienveillance, de mots encourageants et de petites blagues ; pour reconstruire l’espace d’un instant ce lien social que tant ont perdu ces derniers mois. Comme une bulle de joie, dans une vie qui paraît sous bien des aspects très sombre. 

Et finalement vint la fin de la rencontre, le rangement des cartons, le lavage du sol, l’entreposage des denrées qui elles seront écoulées le lendemain après midi. Le moment de dire au revoir aussi, de remercier d’avoir eu l’occasion de participer, et d’être félicité pour le travail accompli. 

Alors, on entend que les jeunes sont irresponsables et égoïstes, conséquences évidentes de leur immaturité. Moi, c’est tout l’inverse que j’ai vu ce vendredi 29 janvier au soir. J’ai vu des étudiants aider leurs pairs dans le besoin, en respectant les gestes barrières, en discutant joyeusement, en prenant leurs responsabilités quand il le fallait pour régler le moindre problème qui pouvait subvenir. J’ai vu des étudiants venant pour leur panier repas, repartir avec les informations nécessaires pour faire partie de l’équipe des Cop’1 – Solidarités étudiantes eux-aussi. J’ai vu des étudiants dans le besoin, nous souhaitant bon courage. Finalement, j’ai vu cette Humanité que la société a tant perdu durant cette dernière année. 

Article de : Tifenn Genestier

Cet article n’engage que son auteure.

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[Journée internationale des migrants : l’éducation des enfants migrants en France]

La question de l’éducation des enfants migrants en France est complexe. L’accès à la scolarisation est un droit incontestable en France, confirmé par la législation française et par la CIDE (Convention internationale des droits de l’enfant). La Constitution de la V° République y donne une force indéniable : la discrimination est interdite. L’éducation est une condition qui permet l’intégration de ces jeunes migrants dans la société.

Outil essentiel de protection de la dignité humaine inscrite à l’article 26 de la DUDH (Déclaration universelle des droits de l’homme), l’éducation est aujourd’hui menacée dans les pays d’origine des migrants et mais aussi dans leur pays d’arrivée, la France. La réalité du terrain serait tout autre : Oliver Peyroux, sociologue spécialiste des migrations et de la traite des êtres humains, cofondateur de l’association Trajectoires, rend bien compte de cette situation en expliquant que « dans les bidonvilles en France, on a un peu moins de 50% d’enfants scolarisés. ». Les États sont libres de répartir les ressources financières attribuées à l’éducation des migrants, mais toujours dans le respect des droits fondamentaux. Par exemple, la France peut restreindre la gratuité de l’accès à l’enseignement supérieur mais elle ne peut pas restreindre l’accès à l’éducation élémentaire ou de base. Des associations déplorent que l’Etat français ne respecterait pas toujours les obligations qui lui incombent du droit de l’éducation. Les jeunes migrants rencontrent des obstacles qui sont des freins à l’éducation comme la précarité, la fragilité de leur statut ou encore l’isolement (de nombreux mineurs non accompagnés ne bénéficient pas du droit à l’éducation, en attente de prise en charge ou de reconnaissance de leur minorité). Ils partagent également un sentiment d’exclusion. Par exemple, dans les camps d’accueil temporaires, notamment en Grèce ou en Turquie, la situation éducative des enfants est très instable et précaire dû au manque de ressources matérielles, humaines et financières. Calais a été la situation la plus dramatique en 2015. Le défenseur des droits a constaté l’absence totale de prise en charge éducative des jeunes migrants. Il y aurait donc une sorte de double peine pour les jeunes migrants : celle d’être un mineur et un migrant.

Pourtant, l’éducation est garantie par le droit international des droits de l’homme. Les enfants migrants en situation irrégulière ou sans papiers peuvent invoquer ce droit. L’Etat doit s’y conformer. Selon l’article 22 de la Convention de 1951, les états ont l’obligation d’accorder « aux réfugiés le même traitement qu’aux nationaux en ce qui concerne l’enseignement primaire et un traitement aussi favorable que possible, et en tout cas non moins favorable » en ce qui concerne l’accès aux études, l’attribution de bourses d’études, et, la reconnaissance de certificats d’études. 


La Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille pose des obligations encore plus fortes. Or, elle n’a pas de valeur coutumière puisqu’elle n’a pas été assez ratifiée par les Etats d’emploi.

Selon l’article 30, « tout enfant d’un travailleur migrant a le droit fondamental d’accès à l’éducation sur la base de l’égalité de traitement avec les ressortissants de l’État en cause. L’accès aux établissements préscolaires ou scolaires publics ne doit pas être refusé ou limité en raison de la situation irrégulière quant au séjour ou à l’emploi de l’un ou l’autre de ses parents ou quant à l’irrégularité du séjour de l’enfant dans l’État d’emploi ». Cet article est intéressant puisqu’il opposerait une obligation pour la France d’assurer un accès à l’éducation pour les enfants de travailleurs migrants, au même titre que les enfants ayant la nationalité française, sans regarder la situation des parents. Le droit de l’Union européenne reprend cette disposition en affirmant que les mineurs demandant l’asile et les réfugiés ont accès à l’éducation aux mêmes conditions que les ressortissants des Etats membres de l’Union européenne (Convention européenne des droits de l’homme de 1950).

Toutes les obligations étatiques ne portent donc pas systématiquement sur des effets attendus. Les autorités nationales doivent établir des politiques d’éducation qui soient culturellement adaptées afin de permettre aux jeunes migrants d’être intégrés et d’avoir accès au marché du travail. Les élèves issus de l’immigration rencontrent des difficultés d’adaptation au nouvel environnement d’apprentissage. Il est donc impératif que l’éducation commence par l’enseignement de la langue. La Commission européenne aide les Etats membres de l’UE à intégrer les migrants dans leurs systèmes d’éducation et de formation. Le plan d’action de la Commission pour l’intégration des ressortissants de pays tiers s’est fixé trois priorités : intégrer les migrants nouvellement arrivés dans les structures de l’enseignement général ; prévenir l’échec scolaire des migrants ; prévenir l’exclusion sociale et favoriser le dialogue inter culturel.

Voici quelques citations intéressantes :

• « un enfant ne va pas voir un étranger dans l’autre, notamment dès qu’il va pouvoir jouer » Gwenaëlle Boulet, rédactrice en chef du magazine Astrapi et auteure.

• « on a toujours une dette morale quand on migre, jeune ou moins jeune, c’est de réussir » Olivier Peyroux, sociologue spécialiste des migrations et de la traite des êtres humains, cofondateur de l’association Trajectoires.

Article de : Anaïs Mangin

Cet article n’engage que son auteure.

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[Article sur l’éducation: Nudo : La parole donnée aux étudiants, professeurs et lecteurs péruviens [2/2]]

    En Amérique Latine, les innovations éducatives visent à pallier les difficultés révélées – et aggravées – auxquelles tous les acteurs de l’éducation doivent faire face. Au Brésil, un professeur apporte les devoirs à ses élèves en moto ; au Mexique, la gérante d’un restaurant a créé une salle équipée et connectée à internet à l’arrière de sa camionnette… nombre d’actions solidaires ont vu le jour ces derniers mois. 

    Le 7 novembre dernier, nous avons pu rencontrer trois des créatrices du programme Nudo, ainsi que quatre élèves ayant publié sur la plateforme. Notre entretien de deux heures nous a permis d’aborder les nombreuses problématiques actuelles, et les solutions proposées par les professeurs et les élèves.

Source : page Facebook Nudo.pe

Les étudiants au cœur du processus éducatif

    Nudo, c’est un programme qui permet aux élèves péruviens de partager leurs recherches sous forme d’articles, de podcasts, de vidéos… visant à maintenir leur motivation. Les élèves travaillent sur les thèmes de l’amitié, de la solidarité, de leur communauté… à travers un traitement novateur. Dans ce sens, Vanessa Garavito et son étudiante Josely Choquehuanca ont publié la lecture du conte « La Cendrillon qui ne voulait pas manger de perdrix », remettant au goût du jour un conte traditionnel pour réfléchir sur les stéréotypes de genre. Les élèves de Vanessa ont aussi créé un « Parcours littéraire », pour que chacun puisse partager une histoire propre à sa communauté. 

Favoriser l’accès à la lecture est l’une des missions que Nudo remplit. L’interface permet aux professeurs de mettre à disposition des écrits accessibles à tous, via le programme Nudo Lectores et sa section « Leemos juntos » (lisons ensemble). Ce programme se veut révolutionnaire : il permet aux professeurs de diffuser des podcasts éducatifs respectant le programme scolaire déterminé par le ministère de l’éducation. Il existe également un agenda littéraire, le « Plan Lector », où les élèves comme les professeurs partagent leurs réflexions sur leurs lectures. 
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Description générée automatiquement

Source : capture d’écran du Zoom, le 7 novembre 2020

Tisser des liens entre élèves, professeurs, lecteurs sur la scène nationale

Comme nous le rappelle Eliany Vargas, le système éducatif péruvien présente des difficultés, même en temps normal. Au sein des écoles situées en zone urbaine, les étudiants n’ayant pas accès à Internet sont nombreux, et les appareils promis par le ministère n’arrivent pas à temps. Pourtant, une brèche plus profonde se creuse pour ce qui est des écoles situées en zones rurales. Les enjeux y sont autres : les élèves ne peuvent se connecter que le soir à partir de dix-neuf heures, car ils aident leurs familles à réaliser les travaux domestiques et agricoles au cours de la journée. Maintenir le contact avec leurs étudiants et leurs parents pour éviter le décrochage scolaire demeure le principal défi des professeurs. 

Si Eliany continuait à recevoir les travaux de ses étudiantes, elle a vite eu la volonté de les partager. Lire les textes de camarades situés dans d’autres régions, appartenant à d’autres communautés, et vivant différemment, permet aux élèves de vivre une expérience sensible nouvelle. Esly Trelles racontait en effet qu’elle aime lire des écrits d’autres régions, car elle y est transportée, et cela l’aide pour ses propres productions. Katherine Dominguez partageait qu’elle avait notamment découvert les pratiques des communautés vivant dans la forêt faisant partie de l’Amazonie. Nudo est en fait un cultivateur de voyages, mais aussi de rêves. Esther Torres a aimé se rendre compte que les lecteurs appréciaient ses histoires, et a pu concrétiser son projet de devenir une écrivaine, prévoyant la publication, prochaine nous l’espérons, d’un livre d’histoires.

Une initiative bien reçue par le grand public

Si Eliany Vargas a été la première à lancer son application, ses collègues Vanessa Garavito et Anabella Colan ont suivi, et le programme est devenu célèbre dans leurs villes. Les parents ont été les premiers à reconnaître le caractère stimulant du programme, et nombreux sont ceux qui se sont investis dans l’éducation de leurs enfants alors qu’ils en étaient plus loin auparavant. Les médias ont ensuite relayé l’application, qui a été portée aux responsables éducatifs aux niveaux local, régional, puis national. Pourtant, si le ministère de l’éducation a reconnu le programme et en a félicité ses créateurs, il n’a réalisé aucune action concrète. Il semble que le programme puisse en fait transcender les intérêts politiques pesant sur l’éducation, car il engendre des alliances qui laissent entrevoir des changements dans les années à venir. 

Le programme a en effet gagné une visibilité, puisque qu’Anabella Colan nous disait que des personnes de l’ONU veulent aujourd’hui entretenir un dialogue avec l’équipe Nudo. La volonté de cette dernière est de diversifier les formes de projets : les élèves veulent pouvoir proposer des vidéos, des affiches, des poèmes, et les professeurs veulent développer une radio scolaire à grande échelle. Dans les années à venir, le programme pourrait être partagé à un nombre élargi de pays hispanophones. L’innovation digitale dans l’éducation a encore bien des merveilles à nous partager.

Ecrit par Emma Letard-Kerbart

Cet article n’engage que son auteur.

Ecouter l’histoire de la « Cenicienta la cenicienta que no quería comer perdices » sur Facebook : https://m.facebook.com/watch/?v=366082427781650&_rdr

Ecouter la série “Te lo cuento desde casa” : https://anchor.fm/te-lo-cuento-desde-casa/episodes/Episodio-2–Cuento-1–Lola-Cuento-2—Las-princesas-incas-contra-el-Covid-19-elf7gh 

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[Actualités de l’éducation: L’éducation en temps de pandémie : le Pérou, scène des innovations éducatives en Amérique Latine]

            En mai dernier, Covid19 oblige, des millions d’élèves de tous niveaux confondus ont vu leurs cours en présentiel annulés, parfois laissés sans alternatives.  Pourtant, l’éducation apparaît primordiale pour assurer un lien social, permettant de maintenir l’inclusion par la coopération.

            Au Pérou, le gouvernement comme les professeurs ont mis en place des programmes pour assurer une continuité pédagogique en accord avec une situation nationale contrastée. En temps normal, l’éducation au Pérou n’est pas uniforme, la crise sanitaire semble avoir accéléré toutes les réflexions pour un système éducatif plus inclusif.  

source: Pixabay

Inégalités territoriales, inégalités digitales 

Cette crise sanitaire a créé de nombreuses brèches touchant les étudiants, leurs parents, et leurs professeurs. L’interruption de l’apprentissage et le décrochage scolaire, le difficile accès à l’alimentation, les coûts élevés que la garde d’enfants entraîne, et l’incidence de l’enseignement à distance par les parents sur les systèmes professionnels dont celui de santé sont autant de conséquences néfastes qui fragilisent un système éducatif en cours d’harmonisation.  

En Amérique latine, ce sont plus de 160 000 000 d’étudiants qui sont touchés par les mesures de suspension des classes en présentiel. 29 pays ont mis en place des instruments permettant l’apprentissage à distance, mais quatre seulement ont mis en place des cours en ligne. Une enquête de l’OCDE a montré qu’au Pérou, 57% des élèves âgés de 15 ans ont accès à internet, et seulement 28% à des logiciels éducatifs.

Des mesures gouvernementales existantes… et inadaptées ?

En avril dernier, le gouvernement a mis en place le programme « Aprendo en casa », J’apprends à la maison, proposant une alternative viable pour les étudiants, et visant à réduire les inégalités dans l’apprentissage. Cette stratégie « virtuelle » permet aux étudiants, et surtout ceux de zones rurales et éloignées, d’accéder à leurs cours. L’enseignement à distance est assuré grâce à une variété de formats et de plateformes : des émissions télévisées, des vidéos et des podcasts sont postés tous les mois sur la chaîne YouTube du ministère de l’éducation. Le programme vise à soutenir des communautés éducatives et à proposer des soins pour la santé et le bien-être des étudiants

Pourtant, les critiques de ce programme sont nombreuses. D’abord, aucune des émissions n’est donnée en direct, l’interaction est inexistante et les professeurs ne peuvent l’assurer que grâce à des cours virtuels dispensés sur WhatsApp. Par ailleurs, les étudiants n’ont souvent pas le matériel pour se connecter et suivre ce programme. Si le Pérou fait partie des huit pays d’Amérique latine à avoir opté pour la livraison de dispositifs technologiques, le million de tablettes commandées n’est finalement pas arrivé à temps, et n’a touché que très peu d’étudiants. 

De plus, si le ministère de l’éducation (Minedu) a voulu offrir un accès gratuit à internet à 20 000 étudiants, nombreux sont ceux qui en demeurent privés. C’est là que réside le problème de la brèche digitale : à quoi servent des tablettes si l’accès à internet n’est pas assuré ? Il faudrait maintenant que chaque étudiant ait accès à ce service de base, puisque même en milieu urbain, il n’existe parfois qu’un étudiant par classe à pouvoir suivre les cours virtuels. Le ministère de l’éducation a redoublé d’efforts, mais la situation initiale demande des mesures plus adaptées.

Source : site du gouvernement péruvien, page du ministère de l’éducation. https://www.gob.pe/institucion/minedu/campa%C3%B1as/914-aprendo-en-casa

Les propositions des professeurs : Nudo, vecteur de dialogues pour étudiants et professeurs

Depuis mars dernier, les professeurs innovent pour assurer une continuité pédagogique aux étudiants confinés dans des situations inégalitaires. Nombre d’entre eux doivent apprendre en cours de route comment utiliser les plateformes virtuelles. L’objectif des professeurs s’est vite placé à un autre niveau : celui de permettre aux étudiants d’échanger entre eux, à un niveau national. Primordial pour l’inclusion des étudiants, les échanges de leurs productions leurs permettent en effet de nourrir leur motivation, leur intérêt et leur sensibilité.

Si elle n’est pas la première application éducative, Nudo propose de nouvelles méthodes afin de développer le lien entre les étudiants péruviens et assurer la reconnaissance de leurs productions. Si l’application fait toujours face aux disparités dans l’accès à internet, elle réussit à créer ce dialogue qui n’était pas proposé par le gouvernement. Le cœur du projet est l’initiative étudiante, chaque élève qui crée une production (conte, poésie, légende…) sur des thèmes comme la solidarité ou l’amitié, pour ensuite la poster en texte ou en podcast. Les élèves sont incités à faire leurs recherches, sont aidés par leurs professeurs, et peuvent avoir les retours de leurs camarades. Reconnue par le gouvernement, par les professeurs, par les élèves comme les parents, l’extension à d’autres organisations et pays est un futur possible pour l’application.

Pour en savoir plus sur Nudo, rendez-vous bientôt pour entendre le témoignage de ses créatrices et d’élèves utilisatrices !

source: Icône de l’application, google play. 

Article écrit par Emma Letard-Kerbart. Cet article n’engage que son auteur.

Sources :

– Conséquences de la fermeture des écoles, site de l’UNESCO : https://fr.unesco.org/covid19/educationresponse/consequences

– Rapport de la Comisión Económica para América Latina y el Caribe (CEPAL), https://repositorio.cepal.org/bitstream/handle/11362/45904/S2000510_es.pdf?sequence=1&isAllowed=y

– Page du ministère de l’éducation, site du Gouvernement péruvien : https://www.gob.pe/minedu

– Page Facebook de Nudo : https://www.facebook.com/Nudope-110168737345179/

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[L’importance de la langue maternelle dans la continuité de l’éducation et le partage de connaissance]

“Les langues  maternelles sont des alliées précieuses dans l’objectif d’atteindre une  éducation de qualité pour tous” – Audrey Azoulay

Dans de nombreux pays, l’une des difficultés auxquelles doit faire face le système éducatif est la qualité de l’enseignement. Ce problème est dû en partie à la langue choisie pour enseigner. En effet, dans ces pays, la grande majorité de la population apprend dans une langue différente de leur langue maternelle. 

Pourtant, c’est cette langue maternelle qui leur permet, dès leur plus tendre enfance, d’établir une connexion avec leur famille, leur culture et leur communauté. C’est la langue qu’ils utilisent pour transmettre à travers des contes, des adages et des proverbes le savoir et l’enseignement des “anciens”. Puis ils grandissent et vont à l’école où ils vont devoir apprendre dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas. De ce fait, selon une étude menée en 2014, lorsque la langue utilisée à l’école n’est pas la première langue parlée par les enfants, le risque de déscolarisation ou d’échec dans les petites classes est plus élevé. 

Le danger de l’apprentissage dans une langue autre que la langue maternelle.

Très souvent dans ces pays, parler une langue différente de la langue maternelle est considéré comme un exploit ou une preuve de réussite sociale. La langue maternelle est donc considérée comme inférieure ou pour le “bas peuple”. Dès lors, les enfants ressentent la pression de devoir absolument maîtriser la langue étrangère. Plutôt que de s’épanouir à l’école, ils sont dans l’obligation de devoir apprendre dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas. Certains sont donc confrontés à l’échec dès leur plus jeune âge parce que l’école ne parle pas leur langue, ou parce qu’ils ne réussissent pas à exécuter correctement les exercices. 

L’apprentissage et l’enseignement dans la langue maternelle pour une éducation de qualité.

Selon l’UNESCO, dans la plupart des pays, la grande majorité des élèves suivent un enseignement dans une langue autre que leur langue maternelle, ce qui compromet leur processus d’apprentissage. Il est opportun de rappeler que la majorité de ces élèves ne s’épanouit pas en cours et le risque de décrochage est donc logiquement plus élevé.  Un professeur haïtien a d’ailleurs affirmé à juste titre que “s’ils ne comprennent pas la langue, ils ne comprendront pas le cours. Et s’ils ne comprennent pas le cours ils ne pourront pas réussir. Donc si nous voulons que nos enfants réussissent, il faut revoir le système éducatif”. Ces mots font échos à ceux de madame Azoulay qui disait que si nous voulons atteindre une éducation de “qualité” pour “tous”, les langues maternelles sont des alliées précieuses.

L’importance de la langue maternelle dans le partage de connaissance.

La notion de partage de connaissance dont il est question ici n’est pas forcément scientifique ou littéraire. Nous abordons ici le partage de connaissance culturelle. Selon l’UNESCO, “la langue maternelle est très souvent utilisée dans la pratique et la transmission du patrimoine culturel immatériel. L’oralité d’une langue maternelle est cruciale dans la promulgation et la passation de tous les patrimoines vivants, par exemple à travers les traditions et expressions, les chansons et la plupart des rituels.” 

Il y a encore quelques années, en Haïti, les enfants avaient l’habitude de se réunir autour des “anciens”, des grands-parents, qui racontaient des histoires ou des contes. Lors de ces rassemblements, il y avait une transmission de savoir et un partage de connaissance culturelle. Il est donc nécessaire qu’il y ait une continuité dans le partage de connaissance scientifique et littéraire. Les enfants ne doivent pas être confrontés à ce “mur linguistique” entre l’apprentissage de leur culture et l’apprentissage scientifique. 

L’apport de L’UNESCO

L’une des missions principales de l’UNESCO est de promouvoir l’accès à une éducation de qualité pour tous. Pour cela, l’UNESCO développe des outils éducatifs pour aider chaque individu à vivre en tant que citoyen du monde et pour que chaque enfant et chaque adulte ait accès à une éducation de qualité. L’UNESCO a aussi instauré “la Journée Internationale de la Langue Maternelle” célébrée tous les ans le 21 février. À l’occasion de chaque Journée, l’UNESCO réaffirme son engagement en faveur de la diversité linguistique et invite ses États membres à célébrer la journée dans autant de langues que possible afin de rappeler que la diversité linguistique et le multilinguisme sont essentiels pour le développement durable.

La langue maternelle est donc un outil indispensable pour une éducation et un enseignement de qualité. Et comme l’a si bien dit Nelson Mandela : “ Si vous parlez à quelqu’un dans une langue qu’il comprend, vous parlez à sa tête; si vous lui parlez dans sa propre langue, vous parlez à son cœur ».

Article de Jean-Pierre Aderson

Cet article n’engage que son auteur

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[L’UNESCO, acteur central en éducation: cap sur 2030]

«L’éducation est l’une des armes les plus puissantes pour changer le monde» nous disait Nelson Mandela, et cela, l’UNESCO l’a bien intégrée en faisant de l’éducation l’une de ses priorités. 

Depuis 2015, l’UNESCO s’efforce de repenser l’éducation en fonction des cibles établies la même année à la conférence des parties (COP21): les Objectifs de Développement Durable (ODD). l’UNESCO est chargée, par les Nations Unies et dans le cadre de ce programme, de coordonner l’agenda sectoriel Education 2030.


Source photo : rcepnesco.ae

Le programme ODD se divise en 17 objectifs à atteindre d’ici 2030, dont le quatrième porte sur l’accès à une éducation de qualité pour tous. Le nouvel objectif mondial de l’UNESCO pour l’éducation comporte un ensemble de cibles ambitieuses. Parmi celles-ci, il y a la promesse de « faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent, sur un pied d’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité, qui débouche sur un apprentissage véritablement utile» et de faire en sorte que tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter à l’horizon 2030 (Nations Unies, 2015). 

Dans l’optique d’atteindre ses objectifs en matière d’éducation d’ici à 2030, l’UNESCO met tout en œuvre pour faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire, de manière égalitaire. En effet, la majorité de ces enfants exclus de l’école sont des filles. D’ici 2030, l’ambition est de pouvoir scolariser 619 millions d’enfants de 3 à 18 ans, soit 57 % de plus qu’aujourd’hui (1). C’est en étroite collaboration avec l’UNICEF que l’UNESCO ose imaginer un monde dans lequel chaque enfant, sans distinction de sexe, ni d’origine ethnique ou de contexte social, aurait accès à une éducation de qualité. Son action a pour objectif que garçons et filles aient les mêmes chances d’accéder à l’emploi, aux postes de direction et à la prise de décisions à tous les niveaux. Et dix années avant l’échéance du programme, l’accès à une éducation de qualité s’est nettement amélioré, puisque fin 2019, 89 % des filles achèvent l’enseignement primaire, et 77 % le premier cycle de l’enseignement secondaire, à l’échelle mondiale (2).

L’analphabétisme est un autre problème que l’UNESCO souhaite régler. Pour cause, on comptait en 2019 près à 750 millions de personnes dans le monde qui ne savent ni lire ni écrire au niveau le plus élémentaire (dont les deux tiers sont des femmes) et il est probable que les conséquences de la pandémie de Covid-19 accroissent ces chiffres. D’ici à 2030, l’objectif de l’UNESCO est de faire en sorte que tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter. Pour endiguer ce fléau, l’Organisation a pensé une stratégie visant à promouvoir l’alphabétisation de quatre manières : 

1. En soutenant les États Membres dans l’élaboration de politiques et de stratégies nationales en matière d’alphabétisation 

2. En répondant aux besoins d’apprentissage des groupes défavorisés, en particulier des femmes et des filles 

3. En utilisant des technologies numériques pour élargir l’accès et améliorer les résultats d’apprentissage 

4. En suivant les progrès et évaluation des compétences et des programmes d’alphabétisation (3).

L’égalité dans l’accès à l’éducation ainsi que l’alphabétisation ne sont que deux des différents champs d’action pour lesquels œuvre l’UNESCO. Dans le sillage de cette nouvelle vision pour l’éducation, d’autres défis sont relevés par l’Organisation tels qu’accroître le nombre d’enseignants qualifiés, assurer l’égalité d’accès des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable, à tous les niveaux d’enseignement et de formation professionnelle, ou encore construire des établissements scolaires qui soient adaptés aux enfants, aux personnes handicapées et aux deux sexes.

Un examen à mi-parcours sera réalisé en 2022 afin de rendre compte des différentes actions mises en place par l’Unesco, et de les ajuster de sorte à atteindre les objectifs du programme Education 2030.

Pour en savoir plus : https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/education/

Article écrit par Jonathan Katende

1. https://www.unicef.fr/dossier/education-et-egalite-des-chances

2. https://www.worldbank.org/en/topic/education/publication/missed-opportunities-the-high-cost-of-not-educating-girls

3. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000371411_fre

https://sustainabledevelopment.un.org/post2015/transformingourworld

https://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/70/L.1&referer=/english/&Lang=F

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ENGARESERO MUSEUM, Tanzanie

Engaresero Museum – Lake Natron – Presentation part. 1

Au début de l’année, l’antenne UNESCO a été contactée par Albane Gaudissart (fondatrice de l’ONG Tatu Project). Elle nous a alors présenté un très beau projet de musée, engagé par la communauté maasai du village Engaresero, au nord de la Tanzanie, qui nécessite cependant d’être mis en avant afin d’obtenir des aides et des soutiens pour rénover le musée. 

Nous étions très intéressé.es par le projet et nos membres ont donc pu poser des questions aux personnes en charge du musée. Ils nous ont répondu par écrit, et en vidéo. 

Cet article a donc pour objectif de présenter le musée, son fonctionnement et les besoins nécessités pour le restaurer. Vous y trouverez également une vidéo explicative. 

N’hésitez pas à poser vos questions, ainsi qu’à consulter leur site internet et à entrer en contact avec eux si vous pensez pouvoir être d’une aide quelconque. 

En 2012 a été créée la CBO (Community based organization) Engaresero Eramatare community Development Initiative, dont l’objectif était de gérer les ressources culturelles et naturelles pour le développement durable de la communauté vivant sur le territoire maasai de Engaresero, au Nord-Est de la Tanzanie, près du Lac Natron. 

L’organisation a pour objectif de gérer et de coordonner le tourisme et les activités pour les communautés locales et de leur en redistribuer les bénéfices via des projets de développement et en supportant des projets variés, notamment éducatifs, au sein du village. L’organisation a ainsi pour mission de promouvoir et de protéger les intérêts et le mode de vie de la communauté à travers une gestion durable des ressources naturelles et culturelles, en accord avec l’héritage pastoral. 

L’organisation est gérée par les communautés locales et l’entièreté des revenus reste parmi elle. Ceux-ci sont utilisés pour aider directement la communauté ou pour payer des indemnités aux guides locaux afin de les aider, ainsi que leur famille. Les revenus servent également à soutenir des projets de développement pour la santé, la gestion de l’eau, et surtout pour améliorer l’accès à l’éducation des jeunes (l’argent a notamment servi à employer deux professeurs ainsi qu’à leur construire des maisons, à offrir de la nourriture et des livres aux écoles et à sponsoriser des étudiants pour qu’ils poursuivent leurs études). Enfin, les revenus sont réinvestis dans l’activité touristique en améliorant les chemins, les bâtiments et en aidant les femmes qui s’impliquent dans le tourisme en vendant des bijoux par exemple.

En 2014, l’initiative a été prise de créer un musée afin de présenter divers aspects de la culture maasai. La première étape a été de construire le musée grâce à des matériaux traditionnels afin de préserver la culture et d’utiliser des outils traditionnels. Au sein du musée on peut trouver des informations sur les aspects politiques (à propos de la structure hiérarchique et les processus de décisions par exemple) mais également sur l’économie maasai (notamment sur les activités économiques, l’utilisation de la terre et l’héritage pastoral) ainsi que sur des aspects socio-culturels (la médecine traditionnelle, les cérémonies ou bien les différentes classes d’âge). Des instruments utilisés par les Maasai sont également exposés dans le musée, et on peut aussi y trouver des informations à propos du Lac Natron et de ses alentours.

Ils ont reçu le soutien de certaines organisations comme la FAO, l’ONG Birdlife International ou encore l’Office touristique de Tanzanie. La FAO a notamment aidé à construire le musée et à établir l’organisation (CBO).

Depuis, le musée a accueilli environ 6 000 visiteurs. Durant la saison haute il reçoit environ 100 visiteurs par mois (50 en saison basse). Ils espéraient obtenir plus de visiteurs mais cela s’est avéré difficile en raison de la faible communication autour du lieu et de la qualité du musée qui n’a pas pu être fini, faute de moyen. 

Afin de pallier ce manque de visibilité, les organisateurs sont en train de construire un site, ainsi qu’une page Facebook et un compte Instagram. Nous les partagerons sur nos pages lorsqu’ils seront créés. Ils prévoient également de créer un compte TripAdvisor une fois que le musée sera amélioré.  

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Le musée a pour projets futurs de continuer à promouvoir la culture maasai, de produire des livres à destination des visiteurs, mais également de sponsoriser des étudiants et d’améliorer les conditions de vie de certaines personnes avec des projets communautaires et d’offrir des opportunités d’emplois aux membres de la communauté. 

Pour prolonger cette aventure, le musée a besoin d’être rénové. Les murs doivent être nettoyés et repeints, les sols et les fenêtres réparés et les murs extérieurs renforcés. Il faudrait également que la sécurité soit améliorée à l’entrée. Il est également nécessaire de renouveler les affiches, photographies et cartels, ainsi que d’ajouter un contenu plus interactif afin de pouvoir diffuser par exemple des vidéos de cérémonies et de rituels locaux. 

A long terme, l’objectif serait d’avoir un musée rénové, avec des guides entrainés et deux personnes qui s’occuperaient de la maintenance et de la propreté. Ils aimeraient atteindre 2000 visiteurs par an et que le musée soit reconnu comme un lieu touristique important de la région. Ils souhaiteraient aussi faire en sorte que l’entrée soit payante, à raison d’au moins 2 dollars par personnes, mais aussi créer des livres qui expliqueraient la culture locale et les vendre. Pour cela, ils aimeraient engager des étudiants qui participeraient à la création et au marketing autour des livres. 

Comment aider ? 

Le musée a notamment besoin de reconnaissance et de visibilité. Aussi, la première manière de promouvoir le musée est d’en parler ! N’hésitez pas à partager autour de vous, encore plus si vous connaissez du monde en Tanzanie ! 

Ensuite, les gérants du musée sont à la recherche de sociologues ou d’anthropologues, présents en Tanzanie, qui pourraient aider à la création du contenu du musée et des livres, mais également de personnes qui pourraient aider à la traduction en anglais des contenus. Ils aimeraient également bénéficier de l’aide d’étudiant en muséologie, ou en édition. Ils sont aussi à la recherche de matériel pour créer le contenu interactif. 

Si vous pensez pouvoir être d’une aide quelconque à propos de l’un ou l’autre de ces sujets, n’hésitez pas à les contacter ou à nous contacter par e-mail !

Contacter Engaresero Museum : engareserotourism@gmail.com

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