[Rubrique culturelle : le Festival des lanternes au Jardin des plantes à Paris]

Chaque année au jardin des plantes se déroule le Festival des lanternes. Cette année, le thème du festival est “l’Évolution en voie d’illumination” et se déroule du 29 novembre 2021 au 30 janvier 2022.

Cette balade permet de découvrir en immersion des espèces anciennes éteintes et pour la plupart méconnues du grand public, de façon pédagogique puisque certaines des lanternes mesurent jusqu’à 30 mètres de long. En effet, au-dessus de chaque lanterne, une plaque d’explication présente le nom de l’espèce et ses particularités. Certaines des lanternes sont mécaniques et animent ses géants lumineux.

Cette expédition est divisée en quatres parties : 

Elle commence avec “les origines de la vie” (DE -3 700 À -490 MILLIONS D’ANNÉES) qui présente les premiers témoignages d’espèces vivantes qui sont exclusivement marines. Ensuite, les visiteurs sont dirigés vers l’ère primaire (DE -490 À -250 MILLIONS D’ANNÉES), dite Paléozoïque, lors de laquelle les organismes commencent à s’adapter au milieu terrestre. Après cela, c’est le temps de l’ère secondaire (DE -250 À -66 MILLIONS D’ANNÉES), dite Mésozoïque, où la végétation prolifère et trônent des dinosaures. Enfin, nous arrivons dans l’ère tertiaire (DE -66 MILLIONS D’ANNÉES À NOS JOURS), dite Cénozoïque : c’est à cette période que des perturbations telles que des éruptions et des chutes de météorites modifient la biodiversité. Par exemple, certaines espèces disparaissent et permettent à d’autres d’apparaître.

Les différentes parties se distinguent et se lient à la fois grâce aux couleurs très variées utilisées pour habiller les lanternes et aux imprimés de tissus qui permettent de créer du relief. La magie se révèle grâce aux lumières qui siègent en leur sein.  

C’est une visite d’un monde scientifique et préhistorique ouvert à tous : les lanternes et leurs descriptions permettent aussi bien aux petits qu’aux grands de découvrir, d’apprendre et d’imaginer cet univers souvent perçu comme trop complexe. 

L’article n’engage que son auteure

Ménard Aurélie 

Sources des images : Aurélie Ménard Autrice

Sources :  Jardin des plantes, Jardin des plantes de Paris

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[Journée mondiale de l’égalité des chances en collaboration avec l’Antenne UNICEF]

Le renforcement de l’égalité des chances par le système scolaire 

Qu’est-ce que l’égalité des chances ? 

Elle consiste en la garantie d’une égalité aux mêmes opportunités entre les tous individus, sans avoir comme facteurs limitants leur moyen financier, religion, sexe, ethnie, handicap, origine sociale, etc. Cela résulte, par exemple, à l’accès égalitaire aux emplois et aux formations supérieures. Selon André Comte Sponville, il s’agit du “droit de ne pas dépendre exclusivement de la chance ou de la malchance”.

L’égalité des chances ne cherche pas à mettre fin aux inégalités sociales en soit, mais se manifeste principalement à travers le fait de favoriser des populations faisant l’objet de discrimination, afin de garantir leur équité de traitement. Cela encourage un système de méritocratie : tout va dépendre du travail, des capacités et de l’implication de l’individu dans la société et ses responsabilités.

L’éducation, plus particulièrement le système scolaire, dispose d’une grande valeur symbolique en tant que levier de développement social. Le système scolaire s’apparente au terrain favori de la mise en œuvre de l’égalité des chances en ce qu’il concerne la majorité de la population et qu’il donne des outils de développement à des individus qui se construisent. Dès lors, le système scolaire veille à écarter les facteurs d’inégalités sur lesquels l’individu n’exerce aucun contrôle afin d’assurer l’accès à l’éducation à tous.

L’égalité des chances se rapproche ainsi du principe de l’équité et le système scolaire comme favorisant un ascenseur social. Il convient alors de se demander comment les réformes nationales et internationales du système scolaire peuvent contribuer au renforcement de l’égalité des chances. 

L’égalité des chances passe par, en premier lieu, l’accès à l’éducation pour tous dans le monde. Il y a encore 58 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire non scolarisés, et 63 millions d’adolescents en âge d’aller au collège qui ne sont pas à l’école. Il est important de noter que le droit à l’éducation des enfants est consacré aux articles 28 et 29 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant de 1989, signée par tous les pays à l’exception des États-Unis. La CIDE assure l’égalité des chances en appliquant 3 principes fondamentaux: enseignement primaire et secondaire gratuit, universel et obligatoire.

Plus les enfants sont vulnérables, moins ils peuvent participer. A force d’être considérés comme des victimes, des handicapés, des étrangers, incapables, arriérés, difficiles, paresseux, perturbateurs, certains enfants qui vivent des réalités difficiles finissent par penser que tout est déterminé et qu’ils n’ont ni le choix ni les capacités d’agir. 

La participation de tous les enfants est fondamentale pour sortir de ces représentations négatives, et pour leur donner le temps et l’espace nécessaires pour réfléchir, et après agir. Les plus vulnérables peuvent jouer un rôle important dans la société. Ils ne sont pas des victimes passives ou la source des problèmes. Ils sont des individus à part entière qui, à leur niveau, veulent et peuvent contribuer à donner forme à la société.

Un des buts de l’UNICEF est d’augmenter le nombre d’enfants scolarisés : passer à 619 millions d’enfants, dont l’âge est compris entre 3 et 18 ans, scolarisés dans le monde en 2030 (soit 57% de plus qu’aujourd’hui). Elle a 4 objectifs majeurs : le premier est d’équiparer l’éducation des filles et des garçons (sans distinction en fonction du sexe), car les filles rencontrent d’autant plus de difficultés et de nombreuses sociétés inégalitaires freinent leur accès à l’éducation. De plus, certaines sociétés sont porteuses de pratiques culturelles nuisant à ces dernières. Cela se traduit aussi par des violences sexuelles à leur égard, et un manque d’infrastructures et moyens hygiéniques nécessaires à leur santé.

Les autres objectifs sont en relation à l’apprentissage et l’acquisition de compétences dans le cadre d’un système d’éducation solide et au moyen de solutions innovantes; de l’éducation en situations d’urgence et contextes fragiles, envisageant l’amélioration de l’apprentissage et de la protection des enfants en situation d’urgence et en déplacement. Le maintien du statu quo ne permet pas d’améliorer les résultats d’apprentissage, et c’est fondamental l’adoption d’une nouvelle approche plus radicale, axée sur le renforcement de l’apprentissage, fondement de la stratégie mondiale de l’UNICEF en faveur de l’éducation.   

Pour construire un monde où chaque enfant apprend, l’UNICEF s’engage à promouvoir de plus en plus l’équité et l’inclusion, en menant des actions ciblées en faveur des enfants exclus pour des motifs liés au genre, au handicap, à la pauvreté, à l’origine ethnique et à la langue, ainsi qu’en faveur des enfants déplacés ou aux prises avec une situation d’urgence. 

Les objectifs de 2021: offrir un accès à l’éducation préscolaire, primaire ou secondaire à 60 millions d’enfants déscolarisés, contre 10 millions auparavant, fournir du matériel pédagogique ou préscolaire individuel à 93 millions de filles et de garçons, contre 15,7 millions et améliorer les résultats d’apprentissage des filles et des garçons dans 79 % des pays, contre 62 % et 60 % respectivement.

L’UNESCO s’engage également à assurer l’égalité des chances en matière d’éducation par l’adoption de l’Objectif de développement durable 4 sur l’éducation et le Cadre d’action Éducation 2030 pronant l’inclusion et l’équité comme gage d’une éducation de qualité.

L’éducation est d’ailleurs l’un des fondements principaux de cette organisation, elle a pour objectif principal de permettre à tous les apprenants de réaliser leurs droits et leur potentiel par l’éducation.

La Convention de l’UNESCO concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement en 1960 interdit l’exclusion ou toute restriction dans l’éducation, fondée sur toute différence socialement perçue telle que par le sexe, l’origine ethnique/sociale, la langue, la religion, la nationalité, le statut économique, les aptitudes.

L’UNESCO coopère avec les gouvernements pour l’insertion dans l’éducation des personnes qui en sont écartées, notamment les filles, dont l’éducation des filles en science, technologie, ingénierie et mathématiques, des personnes en situation d’handicap ou encore des personnes parlant une langue locale minoritaire.

En ce qui concerne le plan national français, la question de l’accès à la scolarité a énormément évolué. 

La scolarisation des enfants de 6 à 13 ans, tous sexes confondus, a été rendue obligatoire et gratuite en France par la loi du 28 mars 1882 de Jules Ferry. Elle prévoit notamment à l’article 4 la nécessité de créer une éducation adaptée aux enfants sourds-muets et aux aveugles. Cela marque alors le début de l’accès à l’éducation pour tous, renforçant l’égalité des chances. Plusieurs années après, l’âge fut étendu jusqu’à 14 ans avec la loi du 9 août 1936 sous l’initiative de Jean Zay. C’est enfin avec la réforme Berthoin sous l’ordonnance du 6 janvier 1959 que l’éducation devient obligatoire jusqu’à 16 ans. Néanmoins, cette ouverture de l’enseignement est restée minime après ces réformes. En effet, une distinction était opérée entre le primaire considéré comme “l’école du peuple” car ouvert à tous, et le secondaire réservé aux classes bourgeoises. Il faut attendre 1963 pour que cela soit aboli avec la réforme Fouchet-Capelle, qui met en place les collèges d’enseignement secondaire. 

Par conséquent, alors qu’à la fin de l’Ancien Régime en France, l’éducation ne concernait seulement qu’un quart des enfants, ces nombreuses réformes ont grandement accru ce pourcentage. 

Une fois la première étape de l’accès à l’éducation primaire franchie s’est posée la question de comment améliorer le système scolaire. Une série de changements dans l’organisation des institutions scolaires a été opérée tout au long de la deuxième moitié du XXème siècle à la suite de la massification scolaire. Afin de minimiser les écarts dans l’éducation les enfants, est instauré en 1975 le collège unique posant un socle de connaissances communes à tous. En revanche, une spécification prend place au lycée. Ainsi sont créés les IUT en 1966, le bac technologique en 1965 et le bac professionnel en 1985 pour permettre une ouverture de choix plus large aux élèves en fonction de leurs capacités, et ainsi rallonger leurs années d’étude. Cette volonté s’exprime à travers le plan d’une politique de “80% d’une génération au baccalauréat” lancée par le ministre Jean Pierre Chevènement en 1980. 

En outre, alors que s’instaurait, en baccalauréat général, une hiérarchie des filières scientifiques, économiques et littéraires, une réforme a été mise en place dès 2020 sous l’initiative du ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer pour abolir les inégalités liées au choix de filière. Désormais, les élèves doivent décider de 3 matières à poursuivre comme majeures en classe de première. Une véritable diversité peut être constatée dès le lycée, permettant ainsi à tous de trouver ce qui leur convient le plus. Le système scolaire s’adapte aux besoins des élèves, et essaye ainsi de n’en laisser aucun de côté. 

D’autre part, le gouvernement français exprime sa volonté d’aller chercher toutes les classes sociales sur la route de l’éducation. De ce désir découle le projet de l’éducation prioritaire en France. Créé en 1981, il a pour objectif de réduire l’impact des inégalités socio-économiques, et ainsi le risque d’échec scolaire, par une action renforcée dans les zones dites prioritaires (ZEP), donc de garantir une meilleure égalité des chances. Depuis la refonte de 2015, les ZEP ont changé de nom, devenant réseau d’éducation prioritaire (REP), et excluent désormais les lycées. 730 collèges en REP peuvent être, aujourd’hui, comptés en France. 

Toutes ces mesures se traduisent par des résultats conséquents. En effet, le taux de scolarisation par âge a fortement augmenté, s’élevant à 79,3 % en 2018 à 18 ans (Insee), soit l’âge du baccalauréat. À cela s’ajoute la multiplication par 2 du pourcentage de réussite à ce dernier entre 1985 et 1995. De plus, les années d’études se sont vues être allongées avec un basculement de l’âge médian des étudiants de 19 à 22 ans entre 1987 et 1997. Enfin, bien que des mineurs sortent toujours du système scolaire avant leurs 18 ans, le nombre de ceux qui obtiennent un diplôme est passé de 16 à 31%, ce qui constitue un progrès non négligeable. 

Malgré toutes ces avancées, des obstacles restent toujours présents, tels que la forte disparité sociale des étudiants dans les établissements privés et publics, ou encore l’accès à certaines écoles dans le supérieur du fait de leur prix conséquent, en dépit des bourses. 

Cet article n’engage que ses auteures!

MIGNOT Morgane AMADY Nasrine MARUJO Luisa 

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L’éducation dans la lutte contre l’homo-, bi-, inter- et transphobie : « en progrès, mais peut mieux faire »

Au lendemain de la journée internationale contre l’homo-, bi-, inter- et transphobie, la question de la place décisive que joue l’éducation dans la lutte pour l’acceptation identitaire et sexuelle se pose plus que jamais. L’Organisation Mondiale de la Santé a peut-être rayé l’homophobie des maladies mentales il y a 31 ans, 69 pays dans le monde continuent toujours à l’interdire. L’éducation étant vecteur de construction identitaire et sociale, elle joue un rôle des plus importants dans la compréhension et l’acceptation de l’autre. Mais le milieu éducatif et les programmes scolaires peuvent également s’avérer être stigmatisants voire destructeurs. Entre conservatisme et progrès, l’éducation est-elle aujourd’hui adaptée à la lutte contre l’homo-, bi-, inter- et transphobie ? 

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L’École encore mauvaise élève :

Selon le rapport UNESCO, 54 % des élèves LGBTQIA+ ont connu des situations de harcèlement scolaire dues à leur orientation sexuelle ou à leur identité de genre. Il a aussi été reconnu que presque la moitié des 47 pays membres du Conseil de l’Europe ignorent ou ne représentent pas suffisamment la diversité des identités de genre et des identités sexuelles. 

Encore en France, le climat scolaire est défavorable aux élèves LGBTQIA+. 72 % d’entre eux affirment avoir subi une expérience scolaire mauvaise ou très mauvaise d’après une étude sur la santé des mineur.e.s LGBT scolarisé.e.s. Les cas de harcèlement scolaire liés à l’identité sexuelle ou de genre ne cessent de croître, passant de plus en plus par des voies de cyberharcèlement. Les réseaux sociaux, un outil certes très utile dans la vie quotidienne, peuvent en effet s’avérer profondément destructeurs pour de nombreux jeunes. Mais également la violence physique au sein des établissements scolaires se fait de plus en plus courante, les tabous et préjugés continuant d’exister dans les salles et cours d’école. 

L’engagement éducatif français : 

C’est avant tout pour lutter contre les violences physique, sexuelle et psychologique que le Gouvernement français a lancé le programme « Collèges et lycées engagés contre l’homophobie et la transphobie : tous égaux, tous alliés » en janvier 2019. Le Ministre de l’Education nationale a aussi mis en place divers numéros et sites, de manière à ce que les élèves souffrant d’homo-, bi-, inter-, et transphobie puissent obtenir une aide (ecoute.contrelhomophobie.org ou encore un numéro vert gratuit « Non au harcèlement » 30 20). 

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Image de la campagne « Lutter contre l’homophobie et la transphobie à l’École ».

L’engagement de l’UNESCO :

L’UNESCO affirme qu’il est impossible de « garantir une éducation de qualité inclusive et équitable et de promouvoir des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie », comme le précise son Objectif de développement durable 4, si le système éducatif ne permet pas de lutter contre l’homo-, bi-, inter- et transphobie. 

Ces dernières années, l’UNESCO a mené diverses actions. En 2011, l’organisation avait instauré une première consultation de l’ONU sur le harcèlement homophobe au sein de l’École. En mai 2016 a été organisée la « Réunion ministérielle internationale sur les réponses du secteur de l’éducation à la violence homophobe et transphobe #OutInTheOpen ». Depuis, un appel ministériel à l’action a été lancé afin de remédier aux violences liées à l’expression identitaire et sexuelle, regroupant plus de 56 pays dans le monde. L’UNESCO a aussi publié un rapport en 2019 sur le suivi de la violence scolaire basée sur l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre. Ce rapport vise surtout à lutter contre toutes les formes de harcèlement mais permet aussi d’illustrer les techniques de suivi les plus adaptées pour répondre aux besoins des jeunes harcelés. 

Au-delà de la lutte, l’École se doit également de devenir un facteur d’émancipation et d’acceptation de soi, un terrain sur lequel de nombreux progrès sont encore à faire. Cela passe notamment par l’adaptation des programmes scolaires et des comportements des divers acteurs du milieu éducatif. L’UNESCO a en ce point soumis des propositions pédagogiques aux enseignantes, afin qu’ils puissent mieux agir et réagir lors de situations de conflit ou de questions posées par des élèves concernant le genre et la sexualité. Aussi bien la posture de l’enseignant que des éléments de définition de termes clés comme « homosexualité », « transgenre », ou encore « genre » y sont proposés, afin d’assurer une réponse à la fois adaptée, véridique et respectueuse des différents acteurs dans le milieu scolaire. Pour lutter dès le plus jeune âge contre l’homo-, trans-, inter- et la biphobie, l’UNESCO propose également des activités scolaires afin de mieux comprendre ce qu’est le genre et quelles sont les normes de genre existantes. C’est le cas par exemple de l’activité « réservé à » prévue pour les écoles primaires, durant laquelle les élèves doivent décrire quelles activités il pense être réservées à l’un ou l’autre genre tout en en expliquant les raisons. Cette activité vise avant tout à casser les préjugés et éviter tout tabou, afin de faire comprendre à chaque enfant qu’il est libre de pratiquer les activités qu’il souhaite. Le but est aussi de lancer une discussion, surtout avec les élèves plus âgés, sur leur compréhension des questions identitaires, dans l’optique de favoriser l’échange sur des questionnements personnels encore très tabous aujourd’hui. Cela permet parallèlement d’éviter des situations de harcèlement et d’éduquer au respect et à la compréhension de l’autre. 

L’École a-t-elle encore des progrès à faire ?

De nombreuses propositions ont été faites afin de permettre un véritable progrès du système éducatif en matière d’intégration et de compréhension des problématiques liées à l’identité de genre et à l’identité sexuelle. Il a par exemple été proposé de ne pas aborder les personnes LGBTQIA+ uniquement sous l’angle de la sensibilisation face aux discriminations, mais plus largement au sein des programmes, afin de véritablement intégrer toutes les formes d’identité sur un même plan. De plus, les cours d’éducation sexuelle au collège ne prennent que très peu voire pas du tout en compte la sexualité homosexuelle, un domaine dans lequel de nombreux progrès sont encore à faire.

En bref, le système éducatif est « en progrès, mais peut mieux faire ».

Auteure : Marianne Condette

http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/HIV-AIDS/pdf/IDAHOLessonPlanFrench.pdf
https://en.unesco.org/news/over-half-lgbtqi-students-europe-bullied-school-says-unesco-report
https://fr.unesco.org/news/lutte-contre-homophobie-ecole-au-coeur-reunion-ministerielle-unesco
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/l-homophobie-s-enracine-des-la-petite-enfance_2059228.html
https://www.education.gouv.fr/lutter-contre-l-homophobie-et-la-transphobie-l-ecole-11858
https://www.education.gouv.fr/contre-l-homophobie-et-la-transphobie-l-ecole-40706

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[16 novembre 2020 : 25ème journée internationale de la tolérance]

Aujourd’hui, nous célébrons la journée de la Tolérance. Son histoire remonte à 1995 lors du cinquantième anniversaire de l’Acte constitutif de l’UNESCO, adopté ce même jour en 1945. Voilà donc un quart de siècle qu’a été rédigée La Déclaration de principes sur la tolérance qui affirme la ligne directrice des missions menées par les États membres des Nations unies.

S’en est suivi la création du Prix UNESCO-Madanjeet Singh 2020 visant à faire reconnaître les fruits de la tolérance et de la non-violence. Il est décerné cette année au Centre de Résolution de Conflit pour son action en République démocratique du Congo.

Protéger l’enfance, un combat pour l’avenir

C’est au nord-est de la RDC où les conflits armés sont endémiques que depuis 10 ans, le CRC vient au secours d’enfants soldats et les aide à réapprendre une existence digne de leur jeunesse, en termes d’éducation, d’attachement culturel et d’accès à  la formation. La plupart de ces jeunes soldats ont entre 7 et 16 ans et se sont enrôlés volontairement à force de précarité ou bien ont été kidnappés parfois directement dans leurs écoles. En orchestrant une médiation sur le long terme, avec l’aide d’agences de protection de l’enfance, la mission des Nations Unies au Congo, et en facilitant le dialogue entre les dirigeants de ces groupes armés, près d’un millier d’enfants ont quitté les armes et ont bénéficié d’un accompagnement quant aux séquelles que créent ces expériences à ce stade essentiel de la vie.

L’éducation, ou comment donner toutes les possibilités

Outre cette protection du vol de l’enfance, cette organisation participe activement au rétablissement de l’entente entre les communautés congolaises en créant un cercle vertueux de communication. L’intolérance a ici donné lieu à des persécutions violentes,  alors les membres du CRC ont pour objectif d’éviter ces conflits en créant une communication fondée sur la compréhension mutuelle.

En acte, cela signifie que des formations ont été dispensées dans des coopératives agricoles pour permettre localement de meilleures capacités d’exploitation en matière d’innovation agraire et de gestion financière des exploitations, dans un climat le plus pacifique possible.

A travers ce rassemblement éducatif au travail ayant pour but d’améliorer la coexistence des communautés, ce sont plusieurs générations locales qui voient éclorent les fruits de la patience et de la détermination du Centre Résolution Conflits. L’impact socio-culturel de cette initiative est encouragé par l’Unesco et le prix décerné aujourd’hui hisse ses acteurs au titre d’exemples à suivre dans le processus de création d’une paix durable.

La médiation comme principe actif

Le nerf de la guerre civile entre les communautés résulte de la difficulté à “faire société”. La tolérance inhérente à ces initiatives constructrices applique raisonnablement les préceptes d’une médiation, d’un dialogue pacifique, qui manquent cruellement en République Démocratique du Congo. Le CRC assume alors différentes fonctions: celle de recréer ce lien social, puis de prévenir les conflits et de les résoudre en se plaçant en tant que tiers dans les discussions.

Ces dix dernières années de travail sur place avec l’aide de l’UNICEF a permis de contrer de lourdes craintes de stigmatisation entres les communautés. C’est précisément dans l’instauration systématique de ces dialogues interethniques que le CRC se porte garant de la responsabilité et de la liberté des personnes aidées. Une fois les enfants instruits, et les tribus réconciliées par la formation aux dynamiques de production, les paroles se rencontrent et s’expriment au-delà de hiérarchies insidieuses.

En 2019, la carte interactive du site Peace Insight résumait en cinq points les projets menés à bien par le CRC:

  • Médiation entre les milices et les forces des Nations Unies pour obtenir la libération en toute sécurité de 5 000 villageois pris en otage;
  • Négociation avec la milice Maï-Maï pour obtenir la libération des enfants qu’ils avaient enlevés pour les utiliser comme enfants soldats;
  • Intervention dans le camp de réfugiés d’Eringeti, qui abrite 30 000 personnes ethniquement diverses, où de violents combats avaient éclaté;
  • Mettre en place un comité de paix impliquant les anciens de chaque clan, l’ONU, les politiciens locaux, les services de sécurité et les groupes religieux; et
  • Former différentes tribus à éviter et résoudre les conflits.

Article de : Albane Levesque

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