[(Re)découvrir Léon-Gontran Damas]

Il n’est plus bel hommage à tout ce passé
A la fois simple
Et composé
Que la tendresse
L’infinie tendresse
Qui entend lui survivre                                 

Léon-Gontran Damas, Névralgies, 1937.

Léon-Gontran Damas est un poète, écrivain et homme politique français. Cofondateur du mouvement de la négritude, il est moins célèbre que ses amis Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor. Il mérite cependant d’être mis en avant, et sa poésie d’être lue et entendue bien plus souvent.

Le poète naît en Guyane, à Cayenne, d’un père guyanais et d’une mère martiniquaise. Il vit une enfance difficile, marquée par les trois décès consécutifs de sa sœur jumelle, de sa mère et de sa grand-mère. Plus tard, il rencontre Aimé Césaire, au lycée Victor-Schoelcher de Fort-de-France, en Martinique.

Il déménage ensuite à Paris, où il s’inscrit à la fac de droit, mais suit également les cours de l’Ecole des langues orientales, de la faculté des lettres, puis plus tard de l’Institut d’ethnologie de Paris et de l’Ecole pratique des hautes études.

En 1930, il rencontre et fréquente de nombreux écrivains noir-américains et les jeunes intellectuels antillais et africains étudiant à Paris. Il participe avec eux au salon de littérature de Paulette Nardal et fait connaissance en 1930 avec Léopold Sédar Senghor. En 1932, Aimé Césaire arrive également à Paris. Tous trois, ils fondent la revue L’Etudiant noir, en 1935, dans lequel Damas – secrétaire de rédaction – déclare : « On cesse d’être un étudiant essentiellement martiniquais, guadeloupéen, guyanais, africain, malgache, pour être plus qu’un seul et même étudiant noir ».

Deux ans après, en 1937, il publie un ouvrage qui, au même titre que la revue, sera fondateur pour le mouvement de la Négritude : Pigments. Sa poésie repose sur l’oralité et la musicalité, son ton est direct, les mots sont peu nombreux mais choisis avec soin, et le rythme y est très important. On y repère – et Senghor le note – les influences du jazz et du blues. Damas dénonce notamment la société coloniale de son temps, les politiques assimilationnistes, le racisme et la discrimination. Ce recueil est censuré en 1939 pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ». On y retrouve, par exemple, le poème « Pour sûr » :

Pour sûr j’en aurai marre
Sans même qu’elle prennent les choses
L’allure d’un camembert bien fait
Alors, je vous mettrai les pieds dans le plat
Ou bien tout simplement
La main au collet
De tout ce qui m’emmerde en gros caractères
Colonisation
Civilisation
Assimilation
Et la suite
En attendant,
Vous m’entendrez souvent
Claquer la porte

Léon-Gontran Damas, Pour Sûr, 1939

Viennent ensuite plusieurs autres ouvrages. Dans Retour en Guyane en 1938, il évoque, après un voyage pour une mission ethnographique, la dérive de l’assimilation et les nombreux problèmes sociaux, économiques et politique sur place. Le livre est, lui aussi, censuré en 1939.  

Il publie également Graffiti en 1953, puis Black Label en 1956. Dans ce dernier ouvrage, sous forme de long poème, on trouve un extrait célèbre :

 [image : extrait de Black Label, 1956. Journal Le 1, du 17 juin 2020, p.4]

Léon-Gontran Damas est aussi très engagé politiquement. Il participe activement à la Résistance, à partir de 1939, aux côtés de Jean-Louis Baghio’o et de Marguerite Duras. Puis, après la guerre, il est élu député de Guyane, siégeant aux côtés de la SFIO et marquant son attachement au socialisme. Il critique notamment la loi de départementalisation de 1946 qui fait de la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique des départements français.

Le poète est aussi un ambassadeur culturel. Nommé conseiller de la société de radiodiffusion en 1958, il facilite l’expression des écrivains noirs à l’antenne. Il aussi engagé par l’UNESCO, après 1962, où il représente la Société africaine de culture fondée par Alioune Diop, et où il est chargé d’étudier « la survivance de la culture africaine dans le nouveau monde ».

Il passe la fin de sa vie aux Etats-Unis, et enseigne la littérature dans les universités. Il y meurt en 1978 et est enterré en Guyane.

Si Léon-Gontran Damas a eu un rôle central dans le mouvement de la Négritude, il est aujourd’hui peu connu et peu lu. Il est cependant un auteur inspirant, et une référence pour les héritiers de ce mouvement.

Finissons sur un poème qui parle de rêve, d’espoir et de ciel bleu, dans le recueil Pigments, Névralgies :

MON CŒUR RÊVE DE BEAU CIEL PAVOISE DE BLEU
sur une mer déchaînée
contre l’homme
l’inconnu à la barque
qui se rit au grand large
de mon cœur qui toujours rêve
rêve et rêve de beau ciel
sur une mer de bonheurs impossibles

Pour en savoir plus :

 Quelques podcasts France Culture à écouter :

  • Pour en apprendre sur l’homme : « Léon Gontran Damas, entre fureur et désenchantement », un épisode de l’émission « Tire ta langue », d’Antoine Perraud, avec Sandrine Pujols, spécialiste de l’œuvre de Damas. 2011. 28 min.
  • Pour écouter sa poésie : Une série d’émissions consacrées à Léon Gontran Damas, dans l’émission « Jacques Bonnaffé lit la poésie ». 2018. Environ 3-4min.

Quelques articles intéressants à consulter :

Vous pouvez écouter ici l’auteur lire des extraits d’un de ses écrits les plus célèbres, le long poème « Black Label », publié en 1956 :

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[Découvres l’artiste afro-américain Kehinde Wiley]

Cet artiste afro-américain choisit de mettre à l’honneur les personnes noires dans ses œuvres. Pour lui, l’art a été au service de l’État et de l’Église durant des centaines d’années et aujourd’hui, il souhaite mettre l’art au service des personnes noires afin qu’elles aussi se sentent puissantes. Cette volonté provient d’une expérience dans sa ville, Los Angeles : après avoir vu un énième « mugshot » par terre d’une personne noire, une photo d’identité prise au poste de police, il s’est interrogé sur le concept du portrait qui est pour lui un moyen de se positionner dans le monde et surtout, s’est interrogé sur son rôle en tant qu’artiste portraitiste.

Il en est donc venu à faire des portraits de personnes noires à la fois pour les valoriser et leur donner du pouvoir mais aussi pour défier le public et ce qu’il est habitué à voir. Ainsi, Kehinde Wiley choisit en général des personnes croisées dans la rue comme modèle. Tout en conservant une tenue moderne pour ses sujets, il les fait poser à la manière des rois ou empereurs des grands tableaux classiques. Enfin, il peint des arrières plans très colorés avec des motifs complexes sortant de leur cadre pour recouvrir le modèle.

Entre les couleurs et motifs joyeux, le sérieux des postures et la modernité des tenues, Kehinde Wiley crée des tableaux fortement contrastés. Il a pour but de représenter et de mettre à l’honneur les personnes noires, rarement représentées en tableau et si elles le sont, souvent dans le rôle du servant ou de l’indigène. Ici, Kehinde Wiley les place en conquérant à cheval, en figure biblique ou en grand seigneur. Kehinde Wiley a été choisi pour peindre le portrait officiel du président Barack Obama, changeant ainsi les canons de représentations habituels des présidents américains. Il a aussi fait le portrait d’artistes afro-américains tel que Michael Jackson ou Notorious B.I.G.

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[Chronique sur le patrimoine Unesco en France : le Mont Saint-Michel et sa baie]

Le Mont Saint-Michel et sa baie sont inscrits deux fois à l’UNESCO. En 1979, ils sont classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco pour la première fois de part leur valeur exceptionnelle pour l’humanité. Classés dans la catégorie « monuments et ensembles », ils attirent plus de 2,5 millions visiteurs par an à travers avant tout grâce à l’union d’un site naturel époustouflant et d’une architecture hors du commun.

La baie réunit une forte diversité de milieux naturels dans lesquels sont installées de nombreuses variétés végétales et animales à découvrir pendant les randonnées. Au marnage exceptionnel d’environ 15 mètres en période de vive-eau, le Mont Saint-Michel joue le rôle d’un théâtre des plus grandes marées d’Europe. Surnommé « la Merveille de l’Occident », ce dernier témoigne également des valeurs défendues par l’UNESCO par son village fortifié sur l’espace restreint du rocher datant du Moyen-Âge. Étant un site touristique depuis des siècles, le village permet aux visiteurs de se plonger dans son riche passé avec ses musées historiques prenant forme d’exposition, de demeure ou d’espace multimédia.

L’abbaye du Mont Saint-Michel offre une vue à couper le souffle avec sa terrasse permettant aux visiteurs d’être encerclés par la mer pendant la soirée de « Grandes marées ». Étant un chef d’oeuvre d’architecture religieuse médiévale, cette abbaye illustre la vie monastique – quotidienne et religieuse – au fil des siècles. Dédié à l’archange Michel depuis 708, elle est également fréquentée par des pèlerins, témoignage de son poids dans l’histoire chrétienne. C’est ainsi que le Mont Saint-Michel et sa baie – en tant que haut lieu de spiritualité – sont à nouveau inscrits à l’UNESCO en 1998 au titre des « Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France ». 

Pour plus d’information, veuillez consulter : https://whc.unesco.org/fr/list/80/

Article de : Qianwen ZHAO

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[#BlackCultureMatters : Congo Inc. Le Testament de Bismarck]

In Koli Jean Bofane, écrivain kino-congolais, a remporté pour Congo Inc. Le Testament de Bismarck le Grand prix du roman métis ainsi que le Prix des cinq continents de la Francophonie. Il raconte l’histoire d’un jeune pygmée ekonda, dénommé Isookanga, qui décide de quitter son village natal pour gagner Kinshasa. Passionné par la mondialisation, il est déterminé à faire sa place dans la grande ville.

In Koli Jean Bofane nous fait découvrir une ville agitée où la violence, l’argent et la prostitution font loi. On découvre ainsi le destin des jeunes shégués, les enfants des rues, d’un ancien chef de milice devenu protecteur d’un espace naturel, d’un pasteur vénal ou encore d’un commerçant chinois en position difficile à Kin. Le personnage principal, Isookanga, évolue dans une ville aux multiples visages où l’on découvre autant des personnes corrompues et assoiffées de pouvoir que des réfugiés de guerre ayant eu à traverser toutes les peines du monde pour survivre. Dans ce large tableau, le jeune mondialiste parvient à faire sa place en vendant des sachets d’eau grâce à son inventivité et sa créativité.

Son ambition innocente ainsi que sa passion pour les jeux vidéo économico-militaires nous permet d’aborder l’enjeu principal du livre : la place de la république démocratique du Congo dans la mondialisation ainsi que l’exploitation de ses ressources naturelles. In Koli Jean Bofane aborde énormément le thème de la mondialisation, il nous emmène en Chine et à New York où des enquêtes de l’ONU ont lieu, il aborde aussi la corruption, la surexploitation des ressources minières sans que la population n’en profite et l’équilibre naturel à respecter.

Au travers de descriptions sans filtre, l’on découvre la cruauté, la bêtise et la concupiscence des hommes.

Article de : Sana Tekaïa

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[Chronique sur le patrimoine Unesco en France : Strasbourg, Grande-Île et Neustadt]

Viens découvrir le charme unique de l’architecture strasbourgeoise, dont la signature franco-allemande constitue l’authenticité qui attire chaque année des touristes du monde entier. Véritable capitale européenne, siège du Parlement européen, de la Cour des droits de l’homme, ainsi que du Conseil de l’Europe, la ville limitrophe à l’Allemagne abrite également l’iconique Cathédrale, ainsi que de nombreuses institutions culturelles telles que le Théâtre National, l’Opéra ou encore Arte.

À noter que Strasbourg est une ville étudiante des plus dynamiques et également la ville qui compte le plus de transports à vélos !

Le quartier de la Neustadt et la Grande-Île constituent un héritage franco-allemand qui mérite d’être distingué, et à ce titre inscrit au patrimoine français de l’Unesco.

Pour en découvrir davantage, historiquement ou visuellement, c’est par ici !

Article de : Cécile Radmacher

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[Espèces messicoles : Le printemps, ce monde en couleur]

Alors que les hirondelles viennent nous chanter le début du printemps, certains chanceux ont déjà dû remarquer ces teintes éclatantes qui colorent nos campagnes. Mais qui sont ces intruses qui parsèment le paysage agricole ? On les appelle les messicoles !

Étymologiquement, leur nom signifie « qui habite les moissons ». Elles adorent profiter des soins apportés aux cultures et ont su s’adapter pour survivre aux labours. Voilà pourquoi on les trouve principalement dans les champs de blé, d’orge, de seigle, d’avoine…

Les messicoles sont de grandes voyageuses : la diffusion des espèces cultivées, dès le néolithique, leur a permis de traverser les époques et les paysages pour arriver jusqu’à chez vous ! Ces plantes constituent un élément indispensable dans les équilibres agro-écologique. Elles servent de nourriture et de refuge pour diverses espèces d’animaux et d’insectes, leur permettant de participer activement à la pollinisation des espèces cultivées.

Il est donc impératif de les protéger ! En attendant les moissons, coquelicots et bleuets cohabiteront avec les plantations de céréales et continueront de former ces étonnants mélanges de couleurs… Pour notre plus grand bonheur !

Article de : Florian D’ingeo

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[Idée de série documentaire : Dans le sillage d’Ulysse avec Sylvain Tesson]

ARTE nous invite à (re)découvrir l’incroyable épopée homérique de l’Odyssée à travers une série
documentaire de 5 épisodes de 27 min intitulée « Dans le sillage d’Ulysse avec Sylvain Tesson ».
Cet écrivain et aventurier, passionné par les péripéties du héros grec, nous propose d’explorer les lieux marqués par le voyage d’Ulysse. Il est spécialiste et admirateur du grand poète Homère.

De Troie à Ithaque, de la Turquie à la Sicile en passant par la Sardaigne, la Grèce ou encore
l’Albanie, Sylvain Tesson et son ami, le réalisateur Christophe Raylat, embarquent le spectateur
dans leur aventure méditerranéenne à bord d’un grand voilier pour revivre les mythes
extraordinaires de l’Odyssée.

Pour son aventure, Sylvain Tesson reste fidèle au texte de l’Odyssée et s’inspire des
reconstitutions cartographiques de Victor Bérard, helléniste français du XXe siècle. Ce dernier a
traduit l’Odyssée d’Homère et essayé de transposer son voyage mythologique en localisant les
lieux évoqués par le poète.

Sylvain Tesson sillonne la Méditerranée pour retracer l’errance d’Ulysse et de ses compagnons,
qui, après la guerre de Troie, cherchent à retrouver le chemin de leurs foyers. Leur épopée dure
dix ans, pendant lesquels ils font face à une multitudes de péripéties. Testés par les dieux de
l’Olympe, ils finissent par retrouver leurs terres. L’aventure commence dans les ruines de Troie,
point de départ de l’Odyssée, et se poursuit à travers la Méditerranée. Ce voyage maritime nous
invite à découvrir la terre des Cyclopes, l’ile de la magicienne Circée ou encore les îles des sirènes
ayant tenté Ulysse. Autant de lieux et de personnages mythologiques qui ont traversé les siècles
pour marquer notre civilisation.

L’aventure est ponctuée de rencontres avec des spécialistes (philosophes, vulcanologues,
archéologues, botaniste) et d’habitants et marins. Chacun apporte à sa façon sa contribution et
son savoir au service d’un projet liant mythes et réalité.

Ainsi, c’est une une épopée intemporelle, tant poétique, qu’historique, géographique et maritime
qui nous est proposée et nous emporte dans un monde à la fois mythologique et bien réel.

Les 5 épisodes sont disponibles sur ARTE en replay, jusqu’au 15 juin 2020.

Lien ici

Nous vous invitons à (re)lire l’Iliade et l’Odyssée du poète grec, Homère, afin de mieux
appréhender l’émission !

Pour aller plus loin :

Sylvain Tesson, romancier mais avant tout aventurier, raconte ses nombreux voyages à travers
ses ouvrages souvent autobiographiques. Il voyage principalement dans l’ancienne URSS, depuis
la chute du régime soviétique. Nous vous invitons à découvrir par exemple Sibérie, ma chérie,
(2012), un carnet de voyage rassemblant les textes de Sylvain Tesson et des illustrations de deux
de ses amis : des photographies de Thomas Goisque et des aquarelles et des dessins de Bertrand
de MiolIis. L’auteur et ses collaborateurs font découvrir le charme de la Sibérie, sauvage,
immense, et d’une beauté froide à travers un carnet très poétique et haut en couleur.

Plus récemment, en 2016, l’aventurier à publié un roman Sur les chemins noirs, où il part à pied à la découverte de la France profonde, sauvage et méconnue. Il n’emprunte que les « chemins
noirs », ces sentiers, pistes, et traces historiques de la France rurale, en reliant le Mercantour au
Cotentin. Ce texte est une invitation au voyage, une bouffée d’air qui donne à voir la France
comme vous ne l’avez jamais vue par une écriture emprunte de poésie et de métaphores.

Article de : Agathe Passerat de La Chapelle

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[Chronique sur le patrimoine Unesco en France : Provins, ville de foire médiévale]

Depuis 2001, la cité médiévale de Provins est inscrite au Patrimoine
Mondial de l’Unesco. Unique témoin d’une cité marchande des Foires de
Champagne des XIe et XIIIe siècles, cette ville de foire médiévale, située au
cœur de la région Île-de-France, est représentative d’un patrimoine qui a su
garder l’authenticité de l’héritage culturel et architectural du Moyen-Age.

L’inscription de Provins sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco
découle de l’initiative de l’ancien ministre Alain Peyrerefitte qui, dès 1997, avait
proposé le classement de la cité médiévale. En collaboration avec le ministre
de la culture, cette initiative a été reprise en 2000 afin d’inscrire la ville au
patrimoine de l’Unesco avec pour thème « Provins, témoin exceptionnel des
foires médiévales ».

Le site de Provins témoignant d’un échange d’influences
commerciales et culturelles du XIème au XIIIème siècles et étant directement
associé au développement économique de la chrétienté au Moyen-Age, le
jury a décidé de classer l’ensemble de la ville au Patrimoine Mondial de
l’Unesco en 2001.

Cette ville médiévale fortifiée se situant au cœur de l’ancienne région
des comtes de Champagne, hébergeait les grandes foires annuelles reliant
l’Europe du nord au monde méditerranéen. Elle fut le témoignage de l’essor
du grand commerce international en Europe. L’institution des foires fût la
garantie de la protection des transports de marchandises à longue distance
entre l’Europe et l’Orient et encouragea l’essor de diverses activités comme
la banque et le charge, ainsi que des activités productives comme le tannage,
la teinture ou la draperie. Dès l’an 1000, le plan urbain de Provins a été
aménagé afin d’accueillir aisément tous les marchands. On retrouve ainsi des
maisons de marchands à 3 étages qui sont pourvues de caves et d’entrepôts
voûtés afin de stocker la marchandise. On y retrouve également des rues
larges afin de faciliter l’emplacement des étals et le passage des convois.

Grâce à ce tracé urbain et à cette architecture, Provins conserve les
grandes caractéristiques des grandes villes de foire médiévale. Avec cet
ensemble architectural civil, militaire et religieux unique, le site ne compte pas
moins de 58 monuments historiques classés ou inscrits. Les remparts de la
ville fortifiée, édifiés entre le XIème et le XIIIème siècle, formant une enceinte
de 5 km afin de protéger les hommes et les richesses, témoignent de cet art
militaire. Symbole de la ville et de la puissance des comtes de Champagne,
Provins est également riche de la mythique Tour César. Concernant l’héritage
religieux, il est possible de l’admirer grâce à la collégiale Saint-Quiriace et
l’Eglise Saint Ayoul. Aussi, afin de s’imprégner de cette époque médiévale
bercée par les foires, il est possible de découvrir les métiers et marchands de
l’époque à la Grange aux dîmes et de découvrir les lieux mystérieux de la cité
en s’engageant dans les souterrains de Provins.

La préservation de l’ensemble de ce patrimoine témoigne de la
richesse de l’histoire de cette ville qui a culminé au XIIIème siècle. Afin de
faire vivre ce patrimoine d’exception, on retrouve aujourd’hui de nombreuses
animations tels que des spectacles médiévaux avec des démonstrations de
rapaces en vol libre ou des tournois de chevaliers et des fêtes traditionnelles
associant la population avec la fête médiévale et la fête de la moisson.

Article de : Nastasia Syed

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[Spécial confinement : l’Opéra National de Paris en ligne]

Le confinement est l’occasion de (re)découvrir des ballets renommés et des chefs-d’oeuvre lyriques.

L’Opéra national de Paris est une institution française, sous la tutelle du ministère de la Culture. Il s’agit de la compagnie française de ballet et d’opéra qui a succédé à l’Académie royale de musique. Elle a pour objectif de diffuser et préserver des œuvres du patrimoine lyrique et chorégraphique. L’Opéra national de Paris encourage également la création d’œuvres contemporaines. Dans cette perspective, ce sont plus de 350 représentations par an qui sont données. L’Opéra national de Paris dispose de deux théâtres : le Palais Garnier (1875) et l’Opéra Bastille (1989). 

En partenariat avec France Télévisions, l’Opéra a rendu accessible en ligne et gratuitement une partie de ses productions emblématiques. Vous pouvez ainsi regarder et écouter des ballets ou des opéras depuis chez vous !

L’offre est large, en passant de l’opéra de Bizet « Carmen », aux symphonies de Tchaïkovski, sans oublier les ballets classiques comme « Giselle » de Théophile Gautier ou des ballets davantage modernes, tel « Body and Soul » de Crystal Pite.

Laissez-vous tenter par le ballet romantique et intemporel, Giselle, qui se tient au Palais Garnier. Ce ballet, maintes fois transmis, interprété et adapté, a été créé au XIXème siècle. Le livret est l’oeuvre de Théophile Gautier, poète et romancier français, qui s’inspira du mythe des Wilis (spectres de jeunes femmes défuntes, mi-vampires et mi-nymphes, poursuivant leurs fiancés pour les précipiter dans la mort). La musique a été écrite par le compositeur français Adolphe Adam. Les costumes et les décors de la version proposée par l’Opéra National de Paris, plongent les spectateurs dans l’atmosphère d’abord légère et campagnarde puis lugubre et spectrale. Les danseurs sont envoûtants et entraînent le public dans leur univers.

Si vous préférez la musique classique, prenez le temps d’écouter les symphonies de Tchaïkovski. Dans le cadre du Cycle Piotr Ilyitch Tchaïkovski, Philippe Jordan et l’Orchestre de l’Opéra national de Paris ont repris les œuvres de ce romantique russe de renom.

Vous pouvez les découvrir jusqu’au 3 mai sur le lien suivant :

https://www.operadeparis.fr/magazine/symphonies-n3-et-n6-de-tchaikovski

– disponible jusqu’au 03.05.2020

L’Opéra National de Paris, propose également de découvrir les coulisses, avec de courtes vidéos thématiques réalisant des portraits d’instruments, la découverte des costumes ou proposant des interviews de danseurs ou chorégraphes. Une façon originale de s’immerger dans le quotidien de l’Opéra National de Paris.

Amateurs de danse et de musique, n’hésitez plus !

N.B : A la sortie du confinement, vous pourrez visiter le Palais Garnier chef-d’œuvre de l’architecture théâtrale du XIXe siècle et l’Opéra Bastille, salle d’Opéra moderne construit en 1989, accueillant tous deux les oeuvres de l’Opéra national de Paris et ouverts aux visiteurs.

En attendant, une visite virtuelle du Palais Garnier est disponible en ligne

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[Spécial confinement : Idée de sortie du vendredi à la maison]

Le bon plan confinement du week-end ? La web-télé de la Comédie Française.

Ce week-end, l’antenne UNESCO vous propose d’exporter la culture chez soi grâce à la belle initiative de la Comédie Française « La Comédie continue ! ».

La web-télé (disponible ici) vous propose un large programme accessible à tous.

Retrouvez tous les soirs deux spectacles de la Comédie Française à 18h30 et 20h30. Une occasion en or pour (re)découvrir des classiques du théâtre ou des pièces plus contemporaines !

Au programme ce week-end par exemple :

– Vendredi 24 avril
20h30 : Dom Juan ou le Festin de Pierre de Molière

– Samedi 25 avril
18h30 : Une visite inopportune de Copi
20h30 : Lorenzaccio d’Alfred Musset

– Dimanche 26 avril :
18h30 : Phèdre de Sénèque

Article de : Éléonore Pradal

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