Journée internationale de l’éducation

Quel est l’importance de cette journée ? 

La célébration de l’éducation à pour but de ne pas oublier le rôle primordial de celle-ci. En effet l’éducation est “un droit humain, un bien public et une responsabilité publique”* et a pour but de favoriser la paix et le développement de tous et doit se faire dans une égalité afin de briser le cycle de pauvreté que des millions d’enfants et d’adultes subissent. 

Pour illustrer ce propos, selon le site de l’Unesco, 258 millions d’enfants et de jeûnes ne vont pas à l’école aujourd’hui. 

C’est pour cela que tous les 24 janviers, depuis 2019, la journée internationale de l’éducation est mise à l’honneur. Pour Audray Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, cette journée symbolise un changement de cap afin de repenser l’éducation. En effet, il ne s’agit plus de constater mais d’agir afin d’ ”orienter la transformation numérique vers l’inclusion et l’équité”1*, ainsi qu’inclure le développement durable afin qu’il soit enseigné aux élèves par des enseignants formés dans cette dynamique. 

Le rapport “Les futurs de l’éducation” 2022 :

Afin d’appuyer ces propos, l’UNESCO a publié un rapport sur “Les futurs de l’éducation”. Il a été rédigé par une commission internationale indépendante composée de professionnels universitaires et privés, dans des domaines de la science politique, des arts, des affaires, de la science et de l’éducation, le tout sous la direction de la Présidente de la République démocratique fédérale d’Éthiopie, Madame Sahle-Work Zewde. Ce rapport a donc pour but de “susciter un débat mondial sur la nécessité de réinventer le savoir et l’apprentissage dans un monde de plus en plus complexe, incertain et précaire.”2*

Ce qui est très intéressant dans ce rapport, c’est cette approche multiple. En effet l’éducation entretient une forte interdépendance avec beaucoup d’autres notions comme le développement durable, le genre, la finance, la communication, le numérique, qui permet d’avoir une approche globale ainsi que de soulever de nombreux débats générateurs de nombreuses avancées. 

Le thème de cette année : “Changer de cap, transformer l’éducation

Cette année, le thème de la journée est “Changer de cap, transformer l’éducation”, un thème très bien amorcé par le rapport que je viens de citer. En effet, ce thème a pour objectif de présenter les principales transformations qui doivent être menées afin renforcer la définition de l’éducation comme étant un bien commun, fournis par l’entité publique, portée par des enseignants soutenus et préparés. Enfin il est aussi une priorité de piloter l’éducation sous une forme numérique afin que chacun puisse y avoir accès, ainsi qu’inclure le développement durable dans cette grande notion afin que chaque personne puissent “contribuer au bien-être collectif et à notre foyer commun.”1*

Cet article n’engage que l’auteur, Aurélie Ménard. 

Sources :  

1*https://fr.unesco.org/commemorations/educationday 

2*https://fr.unesco.org/futuresofeducation/ 

Image : https://pxhere.com/fr/photo/1201352 

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[PARIS 50-75, Frans Krajcberg, un Brésilien à Montparnasse]

La première exposition à Paris, consacrée à l’artiste depuis sa mort en 2017.

Au 21 avenue du Maine, dans le quartier du Montparnasse au 15ème arrondissement, vous avez la possibilité d’aller visiter l’exposition “PARIS 50-75, Frans Krajcberg, un Brésilien à Montparnasse ». 

Frans Krajcberg est un artiste polonais de naissance mais qui s’est naturalisé Brésilien au cours de sa vie. Engagé et militant pour les droits de la nature, ainsi que défenseur de la forêt amazonienne dans laquelle il a vécu une grande partie de sa vie, son art est entièrement fondé et créé grâce, par et pour la forêt. Ayant une vie assez mouvementé, il est important de retracer son parcours d’artiste. 

L’exposition “retrace les liens entre Frans Krajcberg et Paris, des années 1950 jusqu’à la rétrospective de 1975 au CNAC” (site internet de l’espace Frans Krajcberg). Il était justement le premier artiste à exposer dans l’actuel Centre Georges Pompidou, qui portait le nom de « Centre National d’Art et de Culture Georges Pompidou » lorsqu’il fut inauguré.

Par conséquent, l’exposition rassemble une grande diversité d’œuvres de cette époque encore très peu connue de l’artiste, comme des tableaux, empreintes, sculptures, archives rares, photographies et films. 

En effet, il est un artiste extrêmement connu au Brésil. Mais avant cette célébrité, il a tissé des liens très forts avec Paris au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Il s’est installé dans le quartier du Montparnasse et a eu un atelier juste à côté de l’espace qui lui est aujourd’hui dédié. Cette vie parisienne lui a permis de fréquenter des artistes célèbres comme Fernand Léger ou Marc Chagall. Par ailleurs, c’est Marc Chagall qui lui a proposé et l’ a aidé à partir au Brésil en 1948. Gagnant une grande notoriété en tant qu’artiste au Brésil grâce au grand prix de peinture de la biennale de São Paulo qu’il a remporté en 1957, Frans Krajcberg a créé un véritable lien entre la France et le Brésil jusqu’à sa mort en 2017.

L’exposition est actuellement ouverte et le sera jusqu’au 26 mars 2022. L’entrée est gratuite, mais pour soutenir L’espace Frans Krajcberg – Centre contemporain Art et Nature, vous pouvez faire un don à l’association sur place. 

Pour plus d’informations sur l’exposition et de renseignements sur l’artiste, rendez-vous sur le site internet https://www.espacekrajcberg.fr/expositions-temporaires-a-venir.

L’article n’engage que son auteur, Ménard Aurélie. 

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Hip-Hop 360 : 40 ans d’histoire de la culture Hip-Hop, à la Philharmonie de Paris

Vous l’aurez remarqué, il est de plus en plus difficile de voyager ces derniers temps. Et pourtant, la Philharmonie de Paris nous donne l’occasion de faire un petit aller-retour de 5 836 km. Cette excursion est rendue possible par l’exposition Hip-Hop 360, qui retrace l’histoire de ce mouvement depuis le New York des années 1970, à son arrivée en France au début des années 1980. 

Pour cette rubrique culturelle, l’antenne Unesco de SONU souhaite vous présenter la culture Hip-Hop dans sa richesse, par le biais de Hip-Hop 360. Cette culture, et par extension cette exposition, regroupe la danse, le rap, l’art du graffiti, le beatmaking, la beatbox, et bien sûr la mode. Et l’exposition Hip-Hop 360 tente de nous partager tous ces éléments qui constituent ce mouvement, en narrant l’émergence d’une identité du hip-hop français. Cette exposition, dont le parcours s’étend sur 700 m², mérite que l’on scrute chaque recoin du parcours, tant le voyage est abondant et chargé d’histoire. Alors, ne passez pas tout votre temps dans l’espace 360, cette salle hypnotisante et immanquable, permettant de revivre les moments les plus mémorables du Hip-Hop français en visionnant les concerts d’artistes qui ont participé à la renommée de ce style, tels que Diam’s, Ideal J, ou encore NTM, mais également de se laisser surprendre par les breakdanceurs, qui débarquent dans le cercle au centre de la salle, tout en étant filmés par au-dessus.

Source : RFI/Edmond Sadaka

L’exposition consacre aussi une grande place à la photographie, avec notamment les clichés de la célèbre photographe Sophie Bramly qui a photographié les premières heures de ce mouvement. François Gautret, le commissaire de cette exposition, raconte l’histoire d’un autre photographe emblématique de la culture Hip-Hop, Marc Terranova, qui, dans sa jeunesse, avait documenté longuement la naissance du mouvement Hip-Hop, sous ses différents aspects avant d’aller proposer sa série au magazine Actuel, à l’époque. Le magazine n’était intéressé que par l’aspect graffiti vandale de son reportage, mais le photographe insista pour que ce mouvement soit connu dans toute sa diversité. Ainsi, Marc Terranova refuse finalement de leur vendre ses photos, et son reportage demeure inédit, car aujourd’hui encore, on se bouscule pour admirer l’ensemble de ses clichés qui nous plongent dans l’ambiance des années 80, où le baggy et la casquette portée à l’envers régnaient en maître.

Que la culture Hip-Hop vous soit familière ou non, il est difficile de s’y ennuyer tant les approches pour découvrir ce mouvement sont multiples. L’exposition se veut ludique et interactive, et nos sens sont presque tous mis en éveil : en effet il est possible de porter un casque et s’immerger dans les plus grands hits du Hip-Hop, d’observer attentivement les détails de la vitrine Tikaret, ou encore de se mettre dans la peau d’un DJ en tournant le bouton du faux boombox.

Source : FranceTV Info

En somme, quel que soit votre âge ou votre familiarité avec le Hip-Hop, chacun peut y trouver son compte. Ce voyage au sein de cette culture est volontairement accessible. Et dans ces 40 ans d’histoire du hip-hop français, il y a aussi bien NTM que Jul. L’idée est en effet  de montrer la persévérance du mouvement. On retrouve une volonté de mélanger les générations, afin que les jeunes qui écoutent du rap aujourd’hui et ne maîtrisent pas forcément les pionniers de ce mouvement comme NTM, les découvrent. Et inversement, que les plus âgés se penchent sur les nouvelles générations. L’objectif final, c’est que chaque public découvre un pan de cette musique qu’il ne connaît pas forcément, non pas qu’il quitte l’exposition en se disant cette fameuse phrase que l’on a déjà pu entendre lorsqu’il s’agit de Hip-Hop : « C’était mieux avant ! ». 

Exposition ouverte du mardi au dimanche de 11h à 20h et les vendredis jusqu’à 22h, jusqu’au 24 juillet 2022, à la Philharmonie de Paris

Réservations sur : Hip-Hop 360 | Philharmonie de Paris 

Sources : Hip-Hop 360 | Philharmonie de Paris, « Hip-Hop 360 » à la Philharmonie : cinq choses à ne pas louper dans l’exposition, Exposition: la culture hip hop à l’honneur à la Philharmonie de Paris

Cet article n’engage que son auteur.

Jonathan Katende

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[Portraits de personnalités inspirantes : René Descartes]

René Descartes (1596-1650) est un homme du 17ème siècle qui est au fondement de la philosophie moderne. Aujourd’hui célèbre pour sa phrase « je pense donc je suis ». René Descartes au-delà du philosophe est aussi connu pour ses contributions aux mathématiques et à la physique. En physique, il apporte une contribution à la mécanique qui fait de lui un des fondateurs du « mécanisme », mais aussi à l’optique. Il est aussi considéré comme étant à l’origine de la géométrie analytique. La contribution qui a eu le plus de retentissement est le cogito qui fait son apparition dans le son livre le discours de la méthode. Cet apport philosophique marque la naissance de la subjectivité moderne.

Alors qu’il avait 8 ans, René Descartes entre au collège des jésuites de la Flèche, une école fondée par Henri IV (1553-1610). Il reçoit alors dans cet établissement, une éducation stricte et solide où il exprime un certain attrait pour les mathématiques. Après avoir finalisé des études de droit à Poitiers, il décide de partir voyager à la découverte du monde. Pendant ses voyages, il s’enrôle dans l’armée notamment en Hollande ou il s’engage dans l’armée du prince d’orange en 1618. Par la suite et notamment en de 1620 à 1628, il voyage dans toute l’Europe et élabore des travails multiples. En 1626, il découvre la loi de la réfraction des rayons lumineux. En 1628, charmé par un esprit de liberté en Hollande, il s’y installe pendant 20 ans, occupé par ses travails philosophiques. En 1633, Descartes publie un traité du monde et de la lumière, ou il défend contre son église avec laquelle il est soumis par la foi, la thèse suivant laquelle la terre tourne autour du soleil et va donc à l’encontre de l’idée contraire d’un soleil tournant autour de la terre. Cependant, apprenant la condamnation de Galilée, Descartes renonce à publier son traité.

En 1637, Descartes publie son fameux discours sur la méthode qu’il publie anonymement à Leyde (situé entre Amsterdam et La Haye). Le discours sur la méthode était avant tout un discours pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences. A la base, son traité devait seulement servir d’introduction à trois autres traités scientifiques écrits par l’auteur à savoir : La Dioprique; Les Météores et La Géométrie. Dans son traité « les météores », Descartes démontre que l’on peut traiter des phénomènes météorologiques de manière scientifique par l’observation, l’analyse et les mathématiques. Il se pose donc à l’inverse des traités de scolastique qui considéraient des phénomènes comme la grêle ou les parhélies comme des manifestations magiques. La scolastique était la philosophie développée au moyen-âge que l’on enseignait dans les universités. Cette philosophie conciliait l’apport de la philosophie grecque avec la théologie chrétienne. On peut donc comprendre les difficultés de Descartes en son temps à élaborer une philosophie qui servait le prolongement de sa science et non les apports de la chrétienté.

En dehors des trois autres traités scientifiques qui composaient son ouvrage, le discours de la méthode pose des règles indispensables à la connaissance : Il faut se méfier de tout et en premier lieu des sens. C’est ce qui fait de lui un des philosophes du doute. Avec un regard moderne, on peut voir que Descartes n’était pas en tort avec cette règle tant les énoncés de physique contredisent notre perception sensible et vont même à son encontre. La deuxième règle énoncée dans le Discours est de décomposé un problème en ses différents éléments ; c’est la règle de l’analyse. La troisième règle est de ré agencer chaque élément du plus simple au plus complexe, c’est la règle de la synthèse ou de l’induction. Enfin, il faut vérifier que le raisonnement n’a rien oublié (règle de l’énumération ou déduction). Ensuite, en 1641, Descartes publie en Latin, ses Méditations métaphysiques et occasionne de nombreux débats et polémiques. Du point de vue de l’histoire de la philosophie, cet ouvrage constitue l’une des expressions les plus influentes du rationalisme classique.

Cet article n’engage que son auteur.

Article d’Auxence Jobron

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[Rubrique culturelle : le Festival des lanternes au Jardin des plantes à Paris]

Chaque année au jardin des plantes se déroule le Festival des lanternes. Cette année, le thème du festival est “l’Évolution en voie d’illumination” et se déroule du 29 novembre 2021 au 30 janvier 2022.

Cette balade permet de découvrir en immersion des espèces anciennes éteintes et pour la plupart méconnues du grand public, de façon pédagogique puisque certaines des lanternes mesurent jusqu’à 30 mètres de long. En effet, au-dessus de chaque lanterne, une plaque d’explication présente le nom de l’espèce et ses particularités. Certaines des lanternes sont mécaniques et animent ses géants lumineux.

Cette expédition est divisée en quatres parties : 

Elle commence avec “les origines de la vie” (DE -3 700 À -490 MILLIONS D’ANNÉES) qui présente les premiers témoignages d’espèces vivantes qui sont exclusivement marines. Ensuite, les visiteurs sont dirigés vers l’ère primaire (DE -490 À -250 MILLIONS D’ANNÉES), dite Paléozoïque, lors de laquelle les organismes commencent à s’adapter au milieu terrestre. Après cela, c’est le temps de l’ère secondaire (DE -250 À -66 MILLIONS D’ANNÉES), dite Mésozoïque, où la végétation prolifère et trônent des dinosaures. Enfin, nous arrivons dans l’ère tertiaire (DE -66 MILLIONS D’ANNÉES À NOS JOURS), dite Cénozoïque : c’est à cette période que des perturbations telles que des éruptions et des chutes de météorites modifient la biodiversité. Par exemple, certaines espèces disparaissent et permettent à d’autres d’apparaître.

Les différentes parties se distinguent et se lient à la fois grâce aux couleurs très variées utilisées pour habiller les lanternes et aux imprimés de tissus qui permettent de créer du relief. La magie se révèle grâce aux lumières qui siègent en leur sein.  

C’est une visite d’un monde scientifique et préhistorique ouvert à tous : les lanternes et leurs descriptions permettent aussi bien aux petits qu’aux grands de découvrir, d’apprendre et d’imaginer cet univers souvent perçu comme trop complexe. 

L’article n’engage que son auteure

Ménard Aurélie 

Sources des images : Aurélie Ménard Autrice

Sources :  Jardin des plantes, Jardin des plantes de Paris

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[Portrait de personnalité inspirante: Vivian Maier – exposition rétrospective ]

Depuis le 15 septembre, une exposition sur la célèbre photographe Vivian Maier à lieu au musée du Luxembourg. 

Elle est née le 1er février 1926 à New-York mais passa toute son enfance en France auprès de sa mère. C’est le 16 avril 1951 qu’elle retourne à New York et commence à travailler  comme nourrice dans des familles aisées. C’est aussi à partir de ce moment qu’elle acquiert son premier Rolleiflex. 

Vivian Maier est décrite comme une personne très discrète et loin d’être la personne la plus chaleureuse. Tout le monde s’accorde pour dire qu’elle était très mystérieuse puisqu’à l’époque personne ne savait qu’elle occupait tout son temps libre à la pratique de la photographie. Tombée dans la misère, ce sont les enfants Gensburg qu’elle gardait qui l’ont reconnu et aidé à sortir de cette situation. Malheureusement, elle décéda le 21 avril 2009 dans la maison qu’ils lui avaient achetée. 

Alors que notre photographe est décédé sans avoir partagé son secret et ses travaux, c’est John Maloff qui les à découvert quelque temps après, lorsqu’il à acquis quelques cartons d’une vente aux enchères. Son but était de trouver des clichés afin d’illustrer un livre d’Histoire locale, c’est alors qu’il tombe sur le nom de notre photographe et entame des recherches. En avril 2009, il réussit à rencontrer les frères Gensburg qui lui racontent la vie de leur nourrice. John Maloff décide par conséquent de commencer à trier et à numériser le travail de Vivian Maier, puisque selon lui, il fallait que ce travail soit montré au monde entier. 

Dès lors, il organise la première exposition au Chicago Cultural Center, en la nommant “ Finding Vivian Maier”. Ce fût un succès immédiat, et Vivian Maier est enfin reconnue comme une photographie célèbre malgré elle.  Puisque les conditions de la découverte de cette artiste sont assez originales et étonnantes, John Maloff coproduit un documentaire sur cette histoire nommé Finding Vivian Maier comme la première exposition. C’est réellement à partir de cette date que les grandes institutions culturelles organisent des expositions sur cette mystérieuse photographe qui fascine tout le monde. 

Si vous voulez vivre une expérience originale et comprendre davantage le travail de cette mystérieuse Vivian Maier, l’exposition rétrospective au Musée du Luxembourg vous accueille jusqu’au 16 janvier 2022. 

Cet article n’engage que son auteur, 

Ménard Aurélie.                 auteur de la photo : Legio Photos VIISource : https://www.grandpalais.fr/fr/article/qui-est-vivian-maier

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[Les droits culturels]

L’intérêt pour les droits culturels s’est manifesté en France au début des années 2000, alors que cette notion est nettement plus ancienne. En effet, c’est après la guerre, à l’instauration de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, que cette pensée pour les droits culturels s’instaure comme faisant partie des droits humains fondamentaux. Elle est définie selon les articles suivants : 

Article 22 : “ toute personne est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité” 

Article 27 : “Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté.”  

Seulement, sur la forme, cette notion était intégrée mais sur le fond, celle-ci a très vite disparue. 

Cette notion réapparaît alors avec beaucoup plus d’impact en 2007 lors du lancement de la Déclaration de Fribourg. C’est un des textes fondateurs des droits culturels, mené depuis 20 ans par l’action collective d’un groupe nommé “groupe de Fribourg”. 

Ce groupe réclame la reconnaissance des droits culturels comme un droit fondamental, comme promis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Dès lors, leur démarche consiste à définir plus précisément ce que sont les droits culturels. En effet, il y a deux types de droits : les droits droits libertés aussi dit “droits de” ne sont soumis à aucune contrainte financière ou matérielle, comme la liberté. Alors que les droits-créances, autrement dit les « droits à” entraînent en générale un coup financier, comme l’exemple de la culture. 

Cette déclaration de Fribourg définit dès lors les droits culturels comme visant “ à garantir à chacun la liberté de vivre son identité culturelle, comprise comme « l’ensemble des références culturelles par lesquelles une personne, seule ou en commun, se définit, se constitue, communique et entend être reconnue dans sa dignité » (Déclaration de Fribourg sur les droits culturels, 2007).

Afin de mettre en œuvre ces droits culturels, Jean Michel Lucas, spécialiste engagé pour les droits culturels explique qu’il y a trois étapes à entreprendre. 

La première consiste à penser et pratiquer la coopération territoriale et inter-institutionnelle afin d’éviter une concurrence entre les différentes démarches et créations culturelles. Ensuite, il nous faut penser et pratiquer un pilotage à l’aune des droits culturels, c’est-à-dire, en respectant une égalité, une équité et une diversité entre tous. Enfin, pour fermer la boucle, il faut penser et pratiquer une évaluation de manière continue et partagée, autrement dit, il faut savoir prendre du recul et avoir un regard critique sur nos engagements afin de les réévaluer et de les modifier si besoin afin d’avancer de façon plus efficace. 

Pour en savoir plus voici les sources de cet article : 

https://www.franceculture.fr/emissions/affaire-en-cours/affaires-en-cours-du-jeudi-04-fevrier-2021

https://www.federationartsdelarue.org/ressources/declaration-fribourg-sur-droits-culturels

https://droitsculturels.org/observatoire/wp-content/uploads/sites/6/2017/05/declaration-fr3.pdf

Cet article n’engage que son auteur 

Aurélie Ménard

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[Rubrique culturelle : Marcel Proust, un roman parisien au Musée Carnavalet]

Peut-être en avez-vous entendu parler : l’exposition sur Marcel Proust au musée Carnavalet a débuté jeudi 16 décembre, l’occasion de se plonger ou de se replonger dans les romans de l’écrivain, mais aussi dans le Paris de la fin du XIXème et du début du XXème siècle.

Parisien de naissance, Marcel Proust n’a eu de cesse de dépeindre la capitale dans ses œuvres, d’autant plus qu’il y habite toute sa vie et qu’il s’immisce dans les cercles restreints du Tout-Paris de la Belle Epoque. Pour le musée Carnavalet, consacré à l’histoire de Paris, revenir sur la vie et l’œuvre de cet artiste pour le 150ème anniversaire de sa naissance est aussi l’occasion de dévoiler la vie bourgeoise dans la capitale à cette période.

L’exposition, chronologique comme la collection permanente du musée, retrace la vie de Marcel Proust en mettant en exergue la récurrence du motif p            arisien dans son Œuvre. Les deux commissaires d’exposition Valérie Guillaume et Anne-Laure Sol se sont associées avec des spécialistes de l’auteur et de ses romans : Jérôme Bastianelli, Jean-Marc Quaranta, Jean-Yves Tadié et Alice Thomine-Berrada. Ainsi, l’exposition ne passe à côté d’aucun fait important et les explications historiques et littéraires qui ponctuent la visite sont d’une qualité indiscutable.

L’exposition se fait en deux temps. Tout d’abord, c’est la vie de Marcel Proust qui est présentée. Une reconstitution cartographique des lieux parisiens qu’il a fréquentés accompagnés de tableaux pour les illustrer permet de bien se représenter le Paris de la Belle-Epoque. La variété des supports de l’exposition participe de cette immersion puisque des vidéos, des brouillons d’écriture, des objets tels que son manteau et des portraits sont exposés.

La deuxième partie de l’exposition se penche sur les sept tomes des romans figurant dans A la recherche du temps perdu. La force de cette exposition réside dans le fait que le parcours est aussi bien conçu pour les connaisseurs de l’Œuvre de l’écrivain que pour ceux qui ne la connaissent pas. L’évocation des nombreux lieux parisiens fréquentés par les protagonistes est l’occasion de montrer des œuvres représentant le Tout-Paris, les activités qui s’y déroulent, des affiches publicitaires, des lettres, des vieux films…

A titre d’exemple, ce tableau monumental peint par Henri Gervex en 1909, Une soirée au Pré-Catelan, représente une soirée mondaine comme celles dans lesquelles Proust avait coutume de se rendre. Sa disposition contre le mur et proche du sol donnerait presque l’impression au spectateur de faire partie de la scène.

La qualité des œuvres présentées et celle du discours sur les romans et la vie de Marcel Proust sont autant de bonnes raisons de se rendre dans cette exposition qui se tient jusqu’au 10 avril 2022. L’exiguïté des salles peut néanmoins rendre la visite peu agréable en heures de pointe, il faut donc privilégier les matinées pour plus de calme.

Article de Manon Etourneau

Cet article n’engage que son auteure.

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Une autre idée du monde : un « film d’écrivain »

Un monde oublié et caché, loin de nos yeux et de nos pensées, et pourtant si proche de nous, de nos frontières européennes : c’est cette réalité oubliée qui est au cœur du dernier film de Bernard-Henri Lévy, Une autre idée du monde. Sorti en France le 1er décembre, ce film recueille les reportages que le célèbre philosophe a tournés dans le monde : du Nigéria au Kurdistan, du Bangladesh à la Somalie, en passant par l’Afghanistan du commandant Massoud et de son fils, le jeune Ahmad Massoud.

Les images de la guerre, dans ses aspects les plus atroces et les plus absurdes, nous montrent la misère et la souffrance de peuples opprimés, dont la quotidienneté est synonyme de guerre, de conflit armé, de terreur ; la voix de BHL nous guide tout au long du film, en mêlant le récit des expériences personnelles avec des réflexions historiques, voire philosophiques.

Lévy filme la guerre, mais surtout, il filme les hommes, les femmes, les enfants qui subissent cette guerre oubliée, dont personne n’est au courant : on ne la voit pas, et alors on se convainc qu’elle n’existe pas. D’où le rôle de ce film, qui se veut avant tout témoignage, moyen de transmission d’une réalité oubliée : émouvantes sans être pathétiques, vraies sans être anonymes, les scènes de guerre nous touchent et nous font appel, nous poussent à réfléchir sur le sens de ces conflits et à nous interroger sur notre responsabilité. Qu’est-ce qu’on peut faire ? Comment peut-on agir ? Il n’y a pas de réponse univoque, mais le message de Lévy, c’est l’appel d’un écrivain fils de l’engagement sartrien, partisan d’un art – qu’il soit art cinématographique, théâtral ou littéraire – engagé et hétérotélique, au service d’une certaine cause, d’une certaine idée du monde. Comme le souligne le réalisateur, Une autre idée du monde est un « film d’écrivain », dans la mesure où il ne s’agit pas d’un reportage neutre et anonyme, mais d’un récit subjectif et vécu des histoires présentées, un ensemble de portraits et de visages révélateurs d’une certaine condition humaine, d’une autre condition humaine, ou mieux inhumaine.

Immergé par une heure et demie dans la guerre et la terreur, dans la mort et la faim, dans le danger et la pauvreté, le spectateur sort de la salle avec un sentiment qui est souvent considéré comme acquis : le goût de la liberté et de la paix, la capacité – pour un instant éphémère peut-être – de prendre du recul par rapport à sa propre situation, aux rues parisiennes dans lesquelles on se promène à la sortie de la séance, en en appréciant deux choses : la liberté et la paix. C’est à ce moment-là que retentissent dans nos esprits les vers d’un auteur qui porte le même nom que le réalisateur d’Une autre idée du monde, Primo Levi, qui en 1947 nous invitait – au début de son roman Si c’est un homme – à réfléchir sur la inhumanité de la guerre, sur la condition de l’homme en guerre, de l’homme qui souffre, « qui peine dans la boue / qui ne connait pas de repos / qui se bat pour un quignon de pain » :

Vous qui vivez en toute quiétude

Bien au chaud dans vos maisons,

Vous qui trouvez le soir en rentrant

La table mise et des visages amis,

Considérez si c’est un homme

[…]

Gravez ces mots dans votre cœur.

Pensez-y chez vous, dans la rue,

En vous couchant, en vous levant.[1]

Cet article n’engage que son auteur

Emilia Bezzo


[1] Traduction de l’italien par Martine Schruoffeneger.

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« Où est Anne Frank ! », une adaptation familiale et touchante du journal d’Anne Frank

Où est Anne Frank ? Alors que 17 millions d’enfants ont été évacués des zones de guerre en 2020, cette question de l’héritage d’Anne Frank est plus que jamais d’actualité.

Ce film d’animation, présenté hors compétition lors du Festival de Cannes 2021, sort ce mercredi 8 décembre en salles. A l’occasion de cette sortie nationale, une avant-première spéciale a eu lieu à la Maison de l’UNESCO, en présence de la directrice générale de l’UNESCO et du réalisateur du film.

Synopsis et création du film

Où est Anne Frank ! est un film d’animation qui s’inspire en grande partie du journal d’Anne Frank. Le film raconte le destin des familles de l’annexe secrète d’Amsterdam pendant la Shoah et décrit la situation dans l’Europe d’aujourd’hui du point de vue de Kitty, l’amie imaginaire d’Anne.

Ari Folman est un scénariste et réalisateur israélien. En 2008, il a reçu un Golden Globe et a été nominé pour un Academy Award pour son film Valse avec Bachir. Il écrit en 2017 un roman graphique fidèlement adapté du journal d’Anne Frank, puis Où est Anne Frank ! en 2020. C’est à partir de ce roman graphique qu’il réalise en 2021 le film éponyme.

Pour la réalisation de ce film d’animation, plus de 150 000 dessins ont été créés dans quinze pays européens, en utilisant une nouvelle technique qui combine des fonds statiques avec des figurines animées classiques en 2D. Pourquoi l’animation ? Selon Ari Folman, il s’agit du médium qui facilite le plus l’expression de l’imagination et l’identification des spectateurs aux personnages du film.

Une avant-première spéciale à l’UNESCO

Une semaine avant la sortie nationale du film, celui-ci a été projeté à la Maison de l’UNESCO à Paris, en présence de la directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay et du réalisateur Ari Folman.

Avant la projection du film, Audrey Azoulay a rappelé l’importance du journal d’Anne Frank dans notre patrimoine historique et la manière dont il a contribué à la fondation de l’ONU puis de l’UNESCO, qui cherche à prévenir des génocides et du racisme par la transmission de la connaissance (le journal est inscrit au Registre international de la Mémoire du monde de l’UNESCO). La directrice générale de l’UNESCO explique d’ailleurs que « c’est grâce à cette jeune fille que nous avons pu comprendre le génocide des Juifs, de nous représenter l’irreprésentable ».

Lors de cet événement organisé en partenariat avec le Fond Anne Frank de Bâle, créé en 1963 par Otto Frank, du matériel pédagogique créé par le réalisateur Ari Folman et l’UNESCO a été présenté. Celui-ci, qui sera disponible dès la sortie du film, permettra aux jeunes du monde entier de contextualiser le journal d’Anne Frank et d’en apprendre davantage sur les droits de l’enfant, le racisme, ainsi que sur les notions d’asile et de réfugiés.

Le réalisateur Ari Folman et la directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay, à la Maison de l’UNESCO le 1er décembre 2021.

Nous ne pouvons que vous inviter à voir dès mercredi ce film familial, qui met en avant les pays qui commémorent Anne Frank mais oublient les leçons données par son destin, au moment où nous devons au contraire faire preuve d’empathie avec ceux qui fuient des zones de guerre.

Sources : Cineuropa, Fnac (1) (2), Allociné

Cet article n’engage que son auteure.

Mathilde Varboki

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