On est lundi, le jour où tout le monde pense deux fois avant de sortir de la chaleur de la maison pour aller à l’Université. On essaie de justifier notre possible absence dans notre tête avec toutes les raisons: la flemme, le rhume, la fatigue; mais on oublie qu’on est déjà chanceux d’avoir la possibilité d’étudier. Tout le monde est né avec le droit à l’éducation, mais pas tout le monde a cette chance. L’accès à l’éducation de qualité est encore un objectif à atteindre dans le cadre de l’Agenda 2030.
L’accès à l’éducation, consacré par les articles 28 et 29 de la Convention Internationales des droits de l’enfant et institutionnalisé dans l’objectif 4 du développement durable (ODD) des Nations Unies, a été sévèrement touché après la pandémie de COVID-19. Ce droit n’est pas accessible pour au moins 58 millions d’enfants dans le monde qui sont en âge d’aller à l’école primaire et ne sont pas encore scolarisés 1 . L’objectif 4 sur est encore loin d’être atteint, spécialement dans les continents moins développés qui souffrent des situations d’émergence ou de crise humanitaire, comme c’est le cas du continent africain.
Le Spotlight report sur la complétion basique internationale et l’apprentissage fondationnelle en Afrique a été publié le 20 Octobre 2022 avant le meeting triennale
de l’Association pour le développement de l’Éducation en Afrique. Pour mettre encore en question le sujet, la campagne #BorntoLearn (#Né.e.sPourApprendre) a été lancé et demande le soutien des personnes par rapport aux recommandations du rapport. La première dame du Malawi, H.E. Monica Chakwera et la première dame du Uganda, H.E. Janet Kaine Mbabazi Museveni et six autres ministres de l’éducation des pays africains font partie de la campagne montré ci-dessus 2 :
#BorntoLearncampaign
La campagne va continuer pour les trois prochaines années en soulignant les recommandations apprises dans le rapport Spotlight en mobilisant les actions nationales et globales afin d’atteindre la ODD 4.
Rodrigo Tadeu Guimarães Jales
1 UNESCO for the year 2019 – https://ourworldindata.org/children-not-in-school 2 https://world-education-blog.org/2022/10/21/all-children-are-born-to-learn-but-so-many-never-do/
Dans un moment de l’histoire où la guerre frappe aux portes de l’Europe, où la paix est mise en discussion et menacée, il y a un philosophe dont la lecture pourrait nous aider à éclaircir l’actualité, à l’interpréter et l’analyser : Raymond Aron, et ses écrits tels que Paix et guerre entre les nations (1962), Essai sur les libertés (1965), Démocratie et totalitarisme (1965), et beaucoup d’autres ouvrages qui ont marqué l’histoire de la philosophie politique et de la sociologie du XXème siècle.
Ecrivain prolifique et intellectuel indépendant, Raymond Aron naît à Paris en 1905 et il intègre en 1924 l’École Normale Supérieure, la même année que Paul Nizan et Jean-Paul Sartre, avec lequel il entretiendra pour toute sa vie une relation assez compliquée : amis pendant les années de la rue d’Ulm, les deux intellectuels commencent à avoir des divergences au niveau politique, divergences qui s’accentuent quand Aron prend les distances à l’égard du maoïsme de Sartre, pour se rapprocher de la pensée libérale.
Si – dans l’ouvrage homonyme – Aron se définit « spectateur engagé », c’est pour souligner, d’un côté, la nécessité d’une prise de position, du choix, de la décision politique qui accompagne l’intellectuel engagé et, de l’autre côté, la lucidité du spectateur, c’est-à-dire l’observation, l’analyse lucide d’une personne qui regarde les faits sans prétendre jouer un rôle moralisateur, le rôle du grand maître moralisateur qu’il faut suivre.
C’est aussi grâce à cette posture engagée et, en même temps, détachée que les analyses philosophiques, sociologiques et politiques de Raymond Aron présentent une lucidité qui est très souvent synonyme d’indépendance intellectuelle, de refus du dogmatisme : sans jamais adhérer aveuglément à une idéologie préconstituée, l’auteur de l’Essai sur les libertés explique les événements de son époque en gardant une liberté intellectuelle à laquelle beaucoup de ses contemporains avaient renoncé.
Confiant dans le progrès sans l’idolâtrer, Raymond Aron a toujours incarné une manière de penser modérée et pondérée, plus encline au dialogue et à la réflexion qu’aux solutions extrêmes. La philosophie aronienne est une philosophie de la liberté et de la paix dans la mesure où elle dénonce toute forme de totalitarisme, phénomène que l’auteur de Démocratie et totalitarisme analyse et définit en cinq points :
« 1. Le phénomène totalitaire intervient dans un régime qui accorde à un parti le monopole de l’activité politique.
2. Le parti monopolistique est animé ou armé d’une idéologie à laquelle il confère une autorité absolue et qui, par la suite, devient la vérité officielle de l’État.
3. Pour répandre cette vérité officielle, l’État se réserve à son tour un double monopole, le monopole des moyens de force et celui des moyens de persuasion. L’ensemble des moyens de communication, radio télévision, presse, est dirigé, commandé par l’État et ceux qui le représentent.
4. La plupart des activités économiques et professionnelles sont soumises à l’État et deviennent d’une certaine façon, partie de l’État lui-même. Comme l’État est inséparable de son idéologie, la plupart des activités économiques ou professionnelles sont colorées par la vérité officielle.
5. Tout en étant désormais activité d’État et toute activité étant soumise à l’idéologie, une faute commise dans une activité économique ou professionnelle est simultanément une faute idéologique. »
(Aron, Raymond, Démocratie et totalitarisme, 1965, coll. Idées, Gallimard, Paris)
Cette lucidité analytique se retrouve également chez l’Aron théoricien des relations internationales : on fait référence, entre autres, à des ouvrages comme Paix et guerre entre les nations (1962), où la réflexion sociologique se mêle à une observation attentive des actualités géopolitiques, où la théorie du philosophe s’unit à l’expérience pratique du journaliste, comme le montre la division de l’œuvre elle-même, dont les quatre parties sont, successivement, « théorie », « sociologie », « histoire » et « praxéologie ».
Complexe et hétérogène, l’œuvre de Raymond Aron se situe au carrefour entre plusieurs disciplines, en touchant des sujets différents et variés : des relations internationales à la politique interne française, de l’histoire à la sociologie, toujours avec un esprit libre, une indépendance intellectuelle assez rare, un attachement sincère aux valeurs de paix et liberté.
C’est en raison des fuites d’eau dans le bâtiment du British Muséum que le débat pour la restitution des marbres du Parthénon est revenu sur le devant de la scène. En effet, c’est ce que souligne le Comité intergouvernemental “Retour & Restitution” de l’Unesco, l’urgence de son retour dépend déjà d’une réclamation de longue date, et surtout, par rapport aux conditions actuelles de conservations qui sont alarmantes.
En effet, ces marbres sont conservés depuis 1816 au British Muséum de Londres. C’est le diplomate et militaire Lord Elgin en 1801 qui les a fait déplacés jusque dans le territoire britannique lorsqu’il était ambassadeur de Grande-Bretagne auprès de l’Empire ottoman, sous lequel la Grèce était sous contrôle.
Alors que la ville d’Athènes attend depuis le début du XIXème siècle la restitution des marbres du Parthénon, elle entreprend la construction d’un nouveau musée dans lequel des salles sont dédiées au retour des 75 mètres de frise détenues par le British Museum. En effet, ne pouvant obtenir le rapatriement définitif des fresques, La Grèce a demandé au musée de Londres de leur prêter la fresque pour fêter le bicentenaire de son indépendance.
L’ironie de cette histoire est celle de redonner espoir à la Grèce, non pas grâce à un dialogue bien mené entre les deux pays, mais à cause de problèmes techniques liés à la conservation. Il faut par conséquent attendre l’extrême, c’est-à-dire la détérioration d’une œuvre d’art, pour agir.
C’est de part l’actualité “humide”, ainsi que dans ce contexte conflictuel que le Comité intergouvernemental “Retour & Restitution” intervient. Effectivement, créé en 1976 sous l’égide de l’Unesco, ce comité d’experts a pour but d’entreprendre, de guider et de faciliter les échanges et négociations autour de la restitution de propriété culturelle dans un cadre d’une période coloniale ou acquise de manière illicite.
L’avancé de cette restitution devrait alors être abordée et définie par le rapport de la 22ème session du Comité. Seulement, Boris Johnson reste ferme sur le fait que ces œuvres antiques resteront sur le territoire anglais puisque son donateur, le Lord Elgin, les auraient acquises de manière légale. Il met fin alors à toutes discussions, aussi bien pour une restitution que pour le prêt.
Aujourd’hui le débat perdure encore, mais pour finir sur une note positive, nous avons le musée italien de Palerme en Sicile qui prête sur une longue durée, un fragment qu’ils avaient du pied d’Artemis, afin de montrer l’exemple, notamment au British Muséum.
Rescapée de la Shoah, constructrice de l’Europe et de ses valeurs, première femme présidente du Parlement européen : Simone Veil est une figure centrale dans l’histoire du XXème siècle, figure qui incarne les idéaux de liberté et de dignité humaine au nom desquels elle ne cessa jamais d’agir.
Née à Nice en 1927, Simone Veil nous a quittés en 2017, le 30 juin 2017, après une vie menée sous le signe de l’engagement et de la responsabilité publique, au sein des institutions de l’Union européenne et de la République française, qu’elle a servi, entre autres, en tant que ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing.
Finalisés non pas au conflit mais au progrès et à l’intérêt commun, les combats de Simone Veil sont avant tout les combats d’une femme qui a vécu la guerre et ses atrocités, qui a subi la déportation et son inhumanité. Le 15 avril 1944, après un trajet étouffant, Simone arrive à Auschwitz, avec sa mère et sa sœur : c’est à ce moment là que commence l’expérience barbare et cruelle du camp de concentration, où Simone voit mourir sa mère, son père et son frère, comme elle l’évoque dans un documentaire de 1976.[1] Rentrée en France le 23 mai 1945, à Paris, elle entreprend un parcours politique et institutionnel en s’inscrivant à l’Institut d’études politiques de Paris, où elle intègre la faculté de droit, qui lui permettra d’entrer dans la magistrature. Femme politique ouverte et non dogmatique, prête à dialoguer avec toutes les positions politiques, Simone Veil devient ministre de la Santé sous la présidence de Giscard d’Estaing, en 1974, en promouvant une loi qui représente un moment fondamental dans l’histoire de la société française : la loi sur l’interruption volontaire de grossesse, grâce à laquelle l’avortement est dépénalisé. Forte de son ouverture politique et de son expérience, Simone Veil est candidate aux premières élections européennes au suffrage universel, celles de 1979 : c’est justement en 1979, le 17 juillet, qu’elle est élue présidente du Parlement européen, première femme à occuper cette fonction.
Personnalité charismatique mais ouverte au dialogue, Simone Veil incarne une manière de faire politique sérieuse et engagée, qui s’exprime dans une action toujours orientée vers le bien public, bien public qui rime avec liberté : d’où le sens de la construction européenne, d’un combat ayant dans la paix, dans la stabilité et dans le progrès ses propres finalités.
Du 28 mai au 21 août 2021, une exposition lui a été dédié à l’Hôtel de Ville de Paris, dans le but de reconstruire et faire découvrir l’extraordinaire parcours d’une femme qui a traversé la guerre, lutté pour la libération, contribué à l’unification européenne : une femme, en somme, qui a joué un rôle essentiel dans l’histoire du XXème siècle.
La célébration de l’éducation à pour but de ne pas oublier le rôle primordial de celle-ci. En effet l’éducation est “un droit humain, un bien public et une responsabilité publique”* et a pour but de favoriser la paix et le développement de tous et doit se faire dans une égalité afin de briser le cycle de pauvreté que des millions d’enfants et d’adultes subissent.
Pour illustrer ce propos, selon le site de l’Unesco, 258 millions d’enfants et de jeûnes ne vont pas à l’école aujourd’hui.
C’est pour cela que tous les 24 janviers, depuis 2019, la journée internationale de l’éducation est mise à l’honneur. Pour Audray Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, cette journée symbolise un changement de cap afin de repenser l’éducation. En effet, il ne s’agit plus de constater mais d’agir afin d’ ”orienter la transformation numérique vers l’inclusion et l’équité”1*, ainsi qu’inclure le développement durable afin qu’il soit enseigné aux élèves par des enseignants formés dans cette dynamique.
Le rapport “Les futurs de l’éducation” 2022 :
Afin d’appuyer ces propos, l’UNESCO a publié un rapport sur “Les futurs de l’éducation”. Il a été rédigé par une commission internationale indépendante composée de professionnels universitaires et privés, dans des domaines de la science politique, des arts, des affaires, de la science et de l’éducation, le tout sous la direction de la Présidente de la République démocratique fédérale d’Éthiopie, Madame Sahle-Work Zewde. Ce rapport a donc pour but de “susciter un débat mondial sur la nécessité de réinventer le savoir et l’apprentissage dans un monde de plus en plus complexe, incertain et précaire.”2*
Ce qui est très intéressant dans ce rapport, c’est cette approche multiple. En effet l’éducation entretient une forte interdépendance avec beaucoup d’autres notions comme le développement durable, le genre, la finance, la communication, le numérique, qui permet d’avoir une approche globale ainsi que de soulever de nombreux débats générateurs de nombreuses avancées.
Le thème de cette année : “Changer de cap, transformer l’éducation”
Cette année, le thème de la journée est “Changer de cap, transformer l’éducation”, un thème très bien amorcé par le rapport que je viens de citer. En effet, ce thème a pour objectif de présenter les principales transformations qui doivent être menées afin renforcer la définition de l’éducation comme étant un bien commun, fournis par l’entité publique, portée par des enseignants soutenus et préparés. Enfin il est aussi une priorité de piloter l’éducation sous une forme numérique afin que chacun puisse y avoir accès, ainsi qu’inclure le développement durable dans cette grande notion afin que chaque personne puissent “contribuer au bien-être collectif et à notre foyer commun.”1*
Cet article n’engage que l’auteur, Aurélie Ménard.
Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964 Le rôle de la lecture et la place des livres, dans l’enfance et la formation de l’un des plus grands écrivains du XXème siècle : Jean-Paul Sartre.
Né au milieu des livres, entouré par ces objets si énigmatiques et si séduisants, Sartre nous fait découvrir les œuvres qui l’ont accompagné pendant sa vie : loin d’être une simple activité intellectuelle, la lecture est ainsi présentée comme véritable moyen d’accès à l’univers, au monde, à la réalité. L’univers livresque semble, dans l’enfance du jeune Sartre, précéder et façonner le monde, toujours filtré par la littérature, regardé et conçu à travers la littérature et les mots. « J’ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres », Sartre résume ainsi la substance de ce roman autobiographique, qui se veut tout d’abord éloge de la lecture et, par-là, de l’écriture, de la place de l’écrivain dans le monde.
Marcel Proust, Sur la lecture, 1906.
Dans cet essai paru en 1906, texte qui annonce la Recherche du temps perdu, Proust revient sur sa propre expérience avec les livres, à partir de leur découverte dans son salon à Illiers. Fascinants et mystérieux, les livres attirent l’attention du jeune Proust, qui accède ainsi à une expérience – la lecture – faite de sensations et de jouissance, de méditation et solitude. C’est justement sur l’élément de la solitude que l’auteur insiste quand il parle de la lecture, qui semble demander le silence et le calme que la solitude seule peut réaliser. A travers des descriptions détaillées et structurées, qui annoncent la Recherche, Proust nous plonge dans son univers littéraire, dans son rapport intime, direct, émotionnel avec les livres, qui deviennent ainsi les véritables protagonistes de cet essai intense et court dans lequel se condense l’essence du rapport de l’écrivain avec la lecture, conçue comme pratique qui fonde et rend possible l’écriture.
La Bibliothécaire, Gudule, 1995.
Dans sa quête éperdue pour retrouver un grimoire magique, Guillaume va devoir plonger au cœur du pays des livres. Au cours de son voyage, il rencontrera les personnages les plus marquants de la littérature française, de Gavroche au Petit Prince. Gudule, grande plume des années 90-2000, est bien connue pour la très grande créativité de ses récits mais aussi pour son humour toujours mordant. Dans ce texte destiné à la jeunesse, elle met en scène un jeune héros attachant dans lequel il est facile de se retrouver. On se souvient alors avec émotion de ses premières découvertes livresques et on retrouve avec plaisir des personnages bien connus, ici revisités avec talent. Le livre est également idéal pour donner aux plus jeunes le goût de la lecture et leur permettre développer leur imaginaire.
Magus of the Library, Mitsu Izumi, 2019.
Shio est un jeune garçon rêveur vivant dans un village isolé, au sein d’une contrée imaginaire. Timide et moqué pour ses grandes oreilles, il a du mal à s’intégrer et préfère souvent la compagnie des livres à celle des autres adolescents. Sa vie va changer le jour où il se voit offrir l’opportunité de passer un concours afin de devenir Kahuna : c’est-à-dire travailler à la conservation des livres au cœur de la plus grande bibliothèque du pays. Cette série de manga a connu un grand succès au Japon avant d’être récemment traduite en français : quatre tomes sont parus à ce jour. Notamment acclamé pour la grande qualité de son dessin et pour ses personnages particulièrement drôles et humains, Magus of the library comporte également quelques touches de magie ainsi que de très beaux messages sur l’acceptation.
Fahrenheit 451, Ray Bradbury, 1955.
Dans ce grand classique du genre dystopique, posséder des livres est un crime et une brigade spéciale est chargée de détruire tous les textes sur lesquels elle peut mettre la main en les brûlant. Le titre fait d’ailleurs référence à la température de combustion du papier. Montag, qui appartient à cette escouade un peu particulière, se dresse peu à peu contre cette idée de brûler les livres, de détruire l’accès à la culture. Il est alors considéré comme dangereux et impitoyablement pourchassé. Acclamé mondialement, Fahrenheit 451 est un texte essentiel sur la liberté d’expression et sur l’importance des livres dans la construction d’une société éclairée et libre. Écrit dans le contexte de la guerre froide et plus particulièrement du maccarthysme, le chef-d’œuvre de Ray Bradbury est demeuré aujourd’hui d’une troublante pertinence. Il contient par ailleurs des passages sublimes qui sont de véritables déclarations d’amour à la lecture.
Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de la Journée internationale de l’art islamique a déclaré que « Cette journée a été proclamée afin de célébrer ensemble ce patrimoine exceptionnel, tissé depuis 14 siècles, et qui continue de se renouveler, de se réinventer et d’influencer les cultures du monde entier. » Depuis sa proclamation lors de la 40ème session de la Conférence générale de l’UNESCO, la journée internationale de l’art islamique est célébrée le 18 novembre de chaque année.
Afin de favoriser l’appréciation de l’art islamique il convient de revenir sur sa définition. L’art islamique concerne les formes artistiques crées dans le “Dar al-Islam”, espace géographique s’étendant de l’Espagne à l’Inde en passant par l’Afrique du Nord et l’Egypte, cet espace ne correspondant pas au monde musulman contemporain. L’adjectif islamique employé, ne renvoie pas à la religion dont l’adjectif est musulman, mais à la civilisation.
D’ailleurs, les arts islamiques sont essentiellement profanes. Lors de la première “exposition générale d’art musulman” ayant lieu à Paris en 1893, l’emploi de l’appellation “art musulman” est employé officiellement pour qualifié “les monuments des pays soumis à la loi de l’islam, qu’ils soient placés à l’Orient ou à l’Occident”. Se référant à l’idée d’unité religieuse des territoires orientaux et africains pour qualifier des œuvres profanes, cette appellation “ d’art arabe” a été remplacée dans la deuxième moitié du XXème siècle par “art islamique”. Dès 1905, l’exposition “Arts de l’Islam, des origines à 1700, dans les collections publiques françaises” prend place au sein du département des Objets d’art du musée du Louvre. Charlotte Maury, chargée des collections ottomanes et de l’Art du Livre au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre, dépeint la variété des caractéristiques des arts islamiques à travers l’exemple des Arts du Livre. Ces Arts comprennent à la fois des manuscrits du Coran enluminés qui portent essentiellement des motifs aniconiques, géométriques ou végétaux et des livres qui portent des décors figuratifs, des cycles iconographiques pour illustrer un texte qui peut être une épopée légendaire d’un règne, un roman d’amour courtois ou un roman mystique.
Les expositions d’art islamiques se multiplient sur le territoire national. Au musée du Louvre, les premières œuvres d’art islamique entrent dès sa création en 1793. Les premières salles datent de 1893. Les collections concernent l’espace géographique En 2012, sur le décret du président François Hollande, la collection est installée dans une architecture spécialement conçue à cet effet, une structure de verre et de métal insérée dans la cour Visconti, répartie sur deux niveaux. La section Arts d’Islam regroupe plus de 3000 œuvres dont des objets d’arts ayant appartenu à des princes et des khalifes révélant la variété et le luxe de cet art.
Par ailleurs, le musée du Louvre, en collaboration avec la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, lance un événement de promotion des arts islamiques à l’échelle nationale. Du 20 novembre au 27 mars 2022, dix-huit expositions simultanées de l’événement Arts de l’Islam.Un passé pour un présent sont programmées dans 18 villes de France. Chaque exposition accueillera dix œuvres à la fois historiques et contemporaines dans le but de valoriser le dialogue interculturel en ouvrant « plus largement les horizons » comme l’a souligné Roselyne Bachelot, Ministre de la culture. Les 18 villes présentent un événement unique mais disposent toutes d’un dispositif scénographique réunissant un espace d’exposition, un espace de projection, un espace débat ainsi qu’un film immersif emmenant les visiteurs en voyage en Orient.
L’exposition “ Cartier et les arts de l’Islam. Aux sources de la modernité” présentée par le Musée des Arts Décoratifs, coproduite par le Dallas Museum of Art, avec le soutien de la maison Cartier, met en exergue les influences des arts islamiques sur la création de bijoux et d’objets précieux. Plus de 500 bijoux et objets de la Maison Cartier, dessins, livres, photographies et documents d’archives rendent compte de l’intérêt pour les motifs et matériaux orientaux.
L’Institut des cultures d’Islam, lieu de rencontre et de dialogues, propose toute l’année des expositions, concerts, conférences, projections-débats et ateliers visant à partager la diversités des cultures d’Islam contemporaines. A travers l’angle de l’art contemporain, l’Institut des cultures d’Islam entend déconstruire les préjugés et stéréotypes sur les arts islamiques.
Lieu d’échange et d’apprentissage, l’Institut des cultures d’Islam, propose des cours de langue et de pratiques artistiques. D’octobre à juin cet établissement propose des cours de langue arabe qui s’inscrivent dans le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL) favorisant la mobilité éducative et professionnelle. L’arabe littéral moderne y est enseigné. L’Institut des Cultures d’Islam propose également des formations artistique tels que l’art de la calligraphie.
L’Institut du Monde arabe dispense également des cours de langue arabe dans son centre dédié : le Centre de la langue et des civilisations arabes. Les collections exposées à l’IMA proviennent de l’ensemble du monde arabe de l’Antiquité préislamique à la période contemporaine.
Alors que les arts islamiques se distinguent du monde arabe en ce que le monde arabe n’est qu’une partie du monde islamique, l’Institut du Monde arabe prend le contrepied du processus de distinction en mobilisant la notion “d’art arabe” dès sa rénovation en 2008.
La programmation de l’Institut du Monde arabe vise à exposer la richesse et la diversité de création du monde arabe. Actuellement, et ce jusqu’en janvier 2022, l’exposition Lumières du Liban. Art moderne et contemporain de 1950 à aujourd’hui, célèbre la créativité des artistes modernes et contemporains du Liban et de ses diasporas, du lendemain de son indépendance en 1943 jusqu’à nos jours.
Cette exposition s’inscrit dans la volonté de l’Institut du Monde arabe de rendre hommage à la résilience de la scène artistique libanaise suite à l’explosion du 4 août 2020.
L’Institut du Monde arabe incarne d’ailleurs la dimension politique sous tendu par la promotion de l’art islamique en Occident. La création de l’Institut du Monde arabe résulte de la volonté puissante des politiques de former un pont entre l’Orient et l’Occident. Cet établissement est placé sous l’autorité morale d’un Haut Conseil, composé des représentants des États membres de la Ligue arabe, et financé par la France et les États arabes. L’institution s’affirme alors comme un outil culturel et diplomatique d’exception au service des relations franco-arabes. En effet, l’Institut du Monde Arabe a été élu « Marque Culturelle Européenne 2014 » lors de la soirée « Awards des Marques Européennes de la Culture (9e édition) » à Berlin le 30 octobre 2014.
Yannick Lintz, Conservatrice générale du patrimoine, directrice du département des Arts de l’Islam, musée du Louvre a déclaré dans un entretien que les expositions d’art islamique vont “permettre aussi à beaucoup de voir la civilisation islamique avec un autre regard que celui du terrorisme et de la radicalité.”
La promotion de manifestations culturelles d’art islamique s’inscrit en effet dans la dynamique de partage et rapprochement culturel entre les peuples et d’encouragement à la tolérance par la puissance du vecteur artistique. Ainsi, la journée de l’art islamique incite au dialogue interculturel à travers l’appréciation de l’art islamique.
Philosophes ou non philosophes, spécialistes ou amateurs, jeunes ou adultes, peu importe : aujourd’hui, comme chaque troisième jeudi du mois de novembre, on célèbre la journée mondiale de la philosophie. Instituée par l’UNESCO en 2005, cette journée vise à sensibiliser, vulgariser, diffuser la réflexion et la pratique philosophique dans le monde. Mais qu’est-ce que, vraiment, la philosophie ? Voilà l’une des questions les plus ardues et les plus complexes, une question destinée à demeurer insoluble, parce que c’est justement l’impossibilité d’une réponse ultime le vrai moteur de la philosophie, philosophie en tant que recherche, quête, désir impossible à combler. En effet – comme le montre l’étymologie même du terme « philosophie », du grec φιλέω et σοφία, termes qui renvoient respectivement à l’amour et au savoir, c’est-à-dire, dans leur ensemble, à l’amour pour le savoir – la philosophie se caractérise in primis pour l’amour, le désir, la tension inépuisable vers quelque chose (le savoir) qui ne pourra jamais être atteint dans sa globalité. Le savoir philosophique n’est pas le savoir scientifique, n’est pas le savoir mathématique, médical, physique : il est, avant tout, un amour pour le savoir, c’est-à-dire la prise de conscience socratique de son ignorance, ce qui engendre la volonté – le désir justement – de connaître ce que l’on ignore. Traversée par les paradoxes et les contradictions, la philosophie est une forme de savoir pluriel et plurivoque, qui ne possède pas une vérité unique, figée, solide, mais qui, au contraire, se nourrit de problèmes, de questions, de conflits : le savoir philosophie est, en somme, un savoir de l’instabilité, mais dont l’instabilité constitue, au fond, la force et le charme.
Plus qu’un savoir, toutefois, la philosophie est une attitude au monde, une forma mentis, une manière particulière de se rapporter à la vie dans tous ses aspects : cette attitude est celle du questionnement, de la mise en question de ce que l’on voit et de ce que l’on vit, une mise en discussion des expériences qui nous arrivent individuellement et collectivement. Philosopher, c’est prendre du recul par rapport au monde pour l’interroger et le comprendre, c’est se poser des questions sur ce qui nous apparaît immédiat et évident : notre existence, le monde, les choses, les autres, la société, etc. Ainsi la philosophie est-elle, tout d’abord, une expérience de vie, un ressenti, un regard particulier jeté sur la réalité : loin d’être quelque chose de purement abstrait et dénué d’utilité concrète, elle s’ancre dans le réel et dans la vie de tous les jours, elle influence notre manière de penser, de réfléchir, de voir les choses et, par conséquent, notre manière d’agir. Il y a – il est vrai – plusieurs branches de la philosophie, les unes plus concrètes (philosophie pratique) les autres plus abstraites (philosophie théorétique) : et pourtant, même les questions qui pourraient apparaître les plus abstraites reposent, toutefois, sur une certaine expérience du monde, de la vie, de la connaissance.
Pourquoi, donc, célébrer la journée mondiale de la philosophie ? A chacun de trouver sa propre réponse, à chacun de découvrir le sens de la philosophie. Mais si l’on veut esquisser une réponse générale, on peut dire que la philosophie est un processus d’apprentissage antidogmatique et ouvert, qui ne pourra jamais correspondre à un ensemble figé de notions et de connaissances transmises de manière mécanique, mais qui, au contraire, permet à l’homme d’élaborer sa propre vision du monde, sa propre interprétation de la vie, sa propre indépendance intellectuelle : voilà finalement pourquoi philosopher, pourquoi célébrer la journée mondiale de la philosophie.
Pour l’anniversaire des 75 ans de l’UNESCO, une Conférence générale se tient à Paris du 9 au 24 novembre 2021, offrant l’occasion de revenir sur l’histoire de cette organisation des Nations Unies.
L’UNESCO succède à l’Institut international de coopération intellectuelle (IICI), qui avait fonctionné durant l’entre-deux-guerres sous l’égide de la Société des nations (SDN). De 1942 à 1945, les gouvernements américains et britanniques se rassemblent à Londres pour la conférence des ministres alliés de l’éducation (CAME). Progressivement, le projet prenant de l’ampleur a rapidement acquis une dimension universelle. La nouvelle organisation, contrairement à l’IICI qui prônait la culture élitiste, a pour ambition d’étendre l’accès à la culture et la science grâce aux mass media et à une action éducative massive pour mieux atteindre son objectif. L’Américain Archibald MacLeish, poète et directeur de la bibliothèque du Congrès de Washington, considère à ce propos que cette nouvelle organisation doit devenir « la conscience morale de l’humanité ».
La première conférence générale de l’organisation en 1945, organisée à Londres réunit les représentants de 37 pays dont des éminents personnages de la culture et de la politique mondiale tels que Léon Blum et Paul Rivet, directeur du musée de l’Homme. Ainsi le 16 novembre 1945, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) est fondé par l’Assemblée générale des Nations Unies.
« Les guerres naissants dans l’esprit des hommes c’est dans l’esprit des hommes qu’il faut élever les défenses de la paix » déclare la première phrase de l’Acte constitutif de l’UNESCO adopté le 16 novembre 1945 et entré en vigueur le 4 novembre 1946. Les 37 états membres se placent d’emblée dans la volonté de prévention d’une autre guerre mondiale en ce que la coopération politique et économique des gouvernements ne crée pas de liens suffisant pour assurer la paix. Toutefois le dialogue fondé sur le partage de la culture, sur « la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité » crée un lien puissant s’affirmant comme le gage d’une paix durable. Ainsi, l’UNESCO se concentre sur trois axes: l’éducation, la science et la culture.
Le premier directeur général est le Britannique Julian Huxley, zoologue et frère de l’écrivain Aldous Huxley. Durant son mandat de 1946 à 1948, l’UNESCO traverse une période effervescente de lancements de projets d’accès à l’éducation, de protection de l’environnement, mais aussi une période riche en collaboration avec de nombreux savants et intellectuels. La directrice générale actuelle est Audrey Azoulay, ancienne Ministre de la Culture en France, réélue mardi 9 novembre 2021 pour un deuxième mandat de quatre ans.
Sous la direction du charismatique directeur général René Maheu de 1958 à 1974, l’UNESCO a connu son heure de gloire. L’organisation s’était imposée comme fer de lance de l’aide à l’alphabétisation en Afrique, mais aussi de protection du patrimoine mondial. En 1968, après avoir sauvé les temples d’Abou Simbel, l’Unesco crée en 1972 la liste du patrimoine mondial, regroupant les lieux ou biens, situés à travers le monde, possédant une valeur universelle exceptionnelle, qui est devenu un label de prestige et qui comporte aujourd’hui plus de 1 000 sites. En cette même année l’organisation adopte la « Convention sur la protection du patrimoine culturel et naturel mondial ». Or il existe un déséquilibre significatif dans la répartition des sites, entre l’Europe qui concentre l’essentiel des sites « culturels » et l’Afrique qui comporte surtout des sites « naturels ».
Cette dichotomie est dépassée par l’adoption en 2003 de la « Convention sur le patrimoine immatériel » recensant et mettant en lumière les traditions orales, les arts du spectacle, les connaissances et le savoir-faire liés à la nature ou l’artisanat, et les pratiques sociales qui sont souvent menacés de disparition. En 1992, l’UNESCO créé le Programme « Mémoire du monde » qui recense le patrimoine documentaire de l’humanité en réponse à l’état alarmant de leur conservation suite aux dommages divers qu’ils peuvent subir tels que les pillages et les trafics illicites.
Ce mandat a aussi été porteur du changement de ligne directrice de l’UNESCO. Initialement l’organisation visait à instaurer une culture mondiale unique vectrice de la compréhension internationale des peuples, sous l’effet de la mondialisation conjuguée à l’uniformisation des pratiques culturelles et modes de vie, l’organisation recentre son objectif sur la préservation des cultures minoritaires et menacées.
En ce sens, la « Convention sur la diversité culturelle » est adoptée en 2005 et entre en vigueur en 2007. Adopté sous l’influence de la France et du Canada malgré l’opposition des Etats-Unis ayant refusé de le signer, est reconnu pour universaliser la notion française d’« exception culturelle ». Cette notion avance que la culture n’est pas une marchandise comme une autre que l’on peut laisser soumise à la loi du marché, dès lors l’intervention de la puissance publique apparaît nécessaire à la pérennité d’une offre culturelle riche et accessible au plus grand nombre.
Dans le cadre de la célébration du 75ème anniversaire de l’UNESCO se tenant à Paris, plusieurs accords mondiaux historique sont attendus sur l’intelligence et la science. Le 15 novembre notamment a lieu la remise du prix UNESCO/Carlos J.Finlay pour la microbiologie ainsi que la remise du prix international Russie Mendeleïev en sciences fondamentales.
Concernant l’éducation, le 10 novembre l’UNESCO a lancé le Rapport sur les Futurs de l’éducation élaboré par une commission indépendante d’experts dirigés par Sahle-Work Zewde, présidente de la République de l’Ethiopie. Le même jour, sous l’impulsion de l’appel mondial de l’UNESCO et de la France, les chefs d’Etat et de gouvernement et les ministres de l’éducation de plus de 40 pays ont adopté le 10 novembre 2021 la déclaration de Paris visant à accroitre les investissements dans l’éducation au lendemain de la crise du COVID-19 qui a creusé les inégalités. Emmanuel Macron, a exhorté les pays du monde entier a multiplié les financements dans l’éducation.
Surnommée la Hawaii de l’Orient, l’île sud-coréenne de Jeju se distingue grâce à ses 360 cônes volcaniques, ses “grands-pères de pierre” (dol hareubang) et ses tunnels de lave.
L’île volcanique et les tunnels de lave de Jeju ont été inscrits au patrimoine mondial naturel de l’UNESCO en 2007. Le bien, qui se situe au sud de la péninsule coréenne, comprend trois sites s’étendant sur 18 846 ha. On y retrouve un réseau de tunnels creusés dans la lave (Geomunoreum), ainsi qu’un cône de tuf, une roche tendre résultant de la consolidation de débris volcaniques (Seongsan Ilchulbong). Il y a également le volcan éteint Hallasan, le plus haut sommet de Corée, qui s’élève à 1 950 mètres d’altitude et dont le cratère (Baengnokdam) est un lac formé il y a plus de 25 000 ans.
Si l’île de Jeju est d’une beauté extraordinaire et témoigne des processus de l’histoire de notre planète, l’accessibilité aux formations volcaniques contribue à la connaissance du volcanisme mondial. En effet, ses tunnels de lave, qu’on désigne aussi sous le nom de volcans latéraux, se jettent dans des grottes qui sont parmi les plus grandes du monde. Celles-ci offrent des possibilités de recherche scientifique tout en attirant de nombreux touristes. Enfin, aux alentours de la ville de Seogwipo se trouve une ceinture de roches en forme de colonnes, exemple de la beauté naturelle de l’île.
Critères de sélection :
Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, un site doit satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. L’île volcanique et les tunnels de lave de Jeju en satisfont deux.
Critère (vii) : représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles.
Les tunnels de lave du volcan sont considérés comme le plus beau réseau de grottes de ce type au monde. Il offre aux visiteurs un spectacle multicolore que ce soit sur les sols, les plafonds ou les murs de lave. Quant au Hallasan, ses textures et ses couleurs changent au fil des saisons. L’esthétique du lieu est renforcée par les cascades, les falaises et les colonnes rocheuses.
Critère (viii) : être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification.
Le volcan de l’île de Jeju est un des rares volcans boucliers du monde édifié sur une plaque continentale stationnaire et au-dessus d’un point chaud. Le bien comprend de nombreuses concrétions secondaires carbonatées telles que des stalactites. Le cône de tuf en fait quant à lui un site de classe mondiale pour la connaissance des éruptions volcaniques du type surtseyen.
Gestion du site :
Il n’y a actuellement pas de problème en ce qui concerne la gestion du site : le bien est géré convenablement et dispose de ressources financières suffisantes. On peut tout de même préciser que l’administration en charge du site doit veiller à éviter les impacts agricoles sur le milieu souterrain et gérer le nombre croissant de visiteurs.
L’UNESCO songe à agrandir le bien afin d’y inclure d’autres réseaux de tunnels de lave ainsi que d’autres formations volcaniques de Jeju.