[Actualité de l’UNESCO: La journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale]

Le dimanche 21 mars marque la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. 

En effet, depuis le 26 octobre 1966, la date du 21 mars a été choisie par les Nations Unies pour mettre en place une journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. C’est une Assemblée Générale qui avait décidé, par le vote d’une résolution, d’instaurer cette journée, en mémoire et dans le but de commémorer les événements ayant eu lieu le 21 mars 1960 en Afrique du Sud et ce, plein apartheid. 

Ce jour là, lors d’une manifestation à but entièrement pacifique se déroulant dans la ville de Sharpeville en Afrique du Sud, la police avait ouvert le feu sur des personnes manifestants contre les lois de l’apartheid. Cet épisode tragique et douloureux a été choisi par les Nations Unies pour ne jamais oublier les victimes du racisme et des discriminations raciales. À cette époque, la journée internationale avait été mise en place dans le but d’appeler à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Malheureusement, ce n’est pas la fin de ce régime par le référendum sur la fin de l’apartheid de 1992 qui ont mis fin aux discriminations raciales et cette journée apparait encore, plus que jamais nécessaire. 

Pour l’UNESCO, cette journée est d’une importance considérable car l’organisation estime que la fin des discriminations raciales est nécessaire pour « construire la paix dans l’esprit des hommes et des femmes, par l’éducation à la tolérance, (et) le rejet des stéréotypes racistes qui peuvent persister dans la culture ou les médias ». 

Mais que fait réellement l’UNESCO pour combattre le racisme et les discriminations raciales dans le monde ? 

Il est vrai que les récents évènements du mouvement Black Lives Matters ont contribué à mettre la lumière sur le racisme aux États-Unis et dans le monde entier et il est donc intéressant de voir, via le prisme de l’actualité de l’UNESCO, quelles actions concrètes sont menées. 

Premièrement, via un outil propre à l’UNESCO qui est l’éducation, l’organisation vise à promouvoir notamment la non-discrimination et la lutte contre les inégalités. L’UNESCO a donc mis en place un programme pour l’année 2030 et dont le but est de ne laisser personne pour compte. Cela signifie que l’UNESCO travaille avec les États membres vers cet objectif et elle peut, à ce sujet, compter sur son expertise quant au traitement de l’esclavage et de la traite négrière. Elle permet de relier cette histoire aux expressions contemporaines de racisme, préjugés ou discrimination et elle veille, toujours, à ce que la mémoire de ces événements tragiques soit conservée et préservée. 

Plus concrètement, l’UNESCO et les Nations Unies ont mis en place une exposition dans le centre des Nations Unies à New York intitulée « Nous et les autres : des préjugés au racisme ». Lancée en France et soutenue par l’UNESCO, l’exposition visait à faire se questionner les visiteurs sur leurs préjugés et leurs constructions racistes. L’idée derrière cela était notamment que le racisme se combat tous les jours grâce à l’éducation. 

Enfin et parallèlement à cette journée internationale, un forum mondial contre le racisme et la discrimination sera mis en place par l’UNESCO le 22 mars 2021. Il s’agira de présenter les initiatives réalisées par l’UNESCO et de définir les prochains objectifs. 

Face à cela, on voit tout de même que le combat contre les discriminations raciales n’est pas terminé et devra affronter encore beaucoup d’obstacles. Le rôle des Nations Unies et de l’UNESCO sont donc considérables pour que cette lutte ne passe jamais en second plan. Nous pouvons conclure avec les mots de la directrice générale de l’UNESCO, Madame Audrey Azoulay concernant cette journée : « l’UNESCO appelle ainsi chacune et chacun à se mobiliser pour l’égalité et la dignité, et à faire sien le mot d’ordre de l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan : « Notre mission est de confronter l’ignorance à la connaissance, le sectarisme à la tolérance. (…) Le racisme peut, sera et doit être vaincu »». 

Article écrit par Emma Laurent

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[Rubrique culturelle : La censure internet et ses limites : le nu artistique]

À l’occasion de la journée internationale de lutte contre la censure sur internet, ayant lieu tous les 12 mars, nous allons voir ensemble comment internet et notamment les réseaux sociaux censurent certains contenus, notamment les nus féminins. Le contrôle des corps, et notamment du nu féminin n’est pas, comme vous pouvez vous en douter, une nouveauté d’internet… La troisième République en France marque un temps fort pour la censure du nu et de l’érotisme, de nombreuses œuvres littéraires, comme les Fleurs du mal de Charles Baudelaire en 1857, font l’objet de procès. Gustave Courbet et son naturalisme cru est aussi touché par la censure. La censure se confond avec la pudeur, dès lors qu’il peint avec une précision anatomique un sexe féminin dans L’origine du monde en 1866. Doit-on enfin rappeler les luttes de Mai 68 contre le bandeau blanc de la ORTF qui censurait les images jugées impudiques. 

Dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, l’article 19 fait de l’accès à l’information un droit, ce qui n’empêche pas la régulation des informations sur internet par des États, entreprises ou réseaux sociaux. Un filtrage de plus en plus répandu des informations à but politique ou personnel comme les Fake news allant à l’encontre de l’information. Certaines lois en France luttent contre la manipulation de l’information, l’incitation à la haine, ce qui n’empêche parfois une censure de contenus abusifs. En revanche, la censure internet peut permettre dans de nombreux pays de garantir la sécurité nationale, économique et information, mais aussi de protéger les mineurs, la dignité humaine, la vie privée, la réputation ou encore la propriété intellectuelle selon Cohen (1997). Néanmoins, il faut relativiser cette censure en France, selon des données officielles publiées en 2019 par Twitter, la France serait à l’origine d’environ 2 % des demandes de retrait légal de données mondiales. Nous sommes très loin des politiques de censure qui règnent en Chine ou en Russie. Les raisons de cette censure peuvent ainsi changer selon les pays comme le montre le graphique ci-dessous. 

La censure des réseaux sociaux 

La transgression des normes et des mœurs est bien mal saisie par internet et ses logiciels. Mais la censure ne vient pas uniquement des États, sur les réseaux sociaux, une opinion publique démesurée juge chaque image et contenu diffusé sur la toile. Un jugement critique positif en démocratie, mais qui pose de grandes limites dès lors que l’on interroge le passé, l’histoire et notamment l’histoire de l’art ayant poussé certaines limites dans la transgression. On pourrait évoquer dans un tout autre registre que le nu féminin, la manière dont le dessin de presse de Xavier Gorge (Le Monde), fin janvier, s’est fait lyncher pour son dessin abordant les thématiques de l’inceste et les transgenres. Une nouvelle censure s’impose sur internet, celle d’un public bien trop large qui juge un format presse fondé sur la caricature. 

Internet s’impose comme la voix des bonnes mœurs, afin de limiter l’hypersexualisation de ses utilisateurs, souvent jeunes. Néanmoins cet organe de censure est très limité. Comment faire la part des choses entre un nu photographié de Man Ray sur Google et une photographie pornographique ? Tout le problème est précisément ici, là où Google ne peut pas distinguer ce qui est une œuvre de ce qui n’en est pas une. 

La politique de Facebook et ses filiales n’épargne pas les œuvres d’art. Facebook interdit toute photographie ou représentation des parties érogènes, notamment les seins des filles ! Très fréquemment les musées se voient censurer certaines œuvres pour nudité sans qu’elle ne soit particulièrement érotique. On peut reprendre l’exemple de la censure de la Descente de Croix, vers 1612, de Rubens, par Facebook. 

Pourquoi censurer le nu ? 

La censure part du constat du pouvoir des images, ce qui est jusque-là vérifié par l’impact de l’art sur nos sociétés. Néanmoins, la vision d’un nu artistique est particulier, il peut être licencieux voire pornographique pourtant il n’a pas le même impact qu’un contenu pornographique. Il n’est absolument pas question de mettre l’art sur un piédestal, celui-là même qui dissocie l’œuvre de toute réalité. Néanmoins le nu est dans l’histoire de l’art notamment dans les Beaux-Arts un exercice de style auquel on ne peut échapper. La forme, les carnations et les transgressions formelles des avants gardes comme Les Demoiselles d’Avignon (1907) de Picasso font partie du travail de l’artiste. Un travail de la transgression qui définit presque le travail artistique.

La censure récente des féministes par Instagram (Facebook)

Le 21 janvier dernier, des activistes féministes ont été censurées par la plateforme Instagram en ayant relayé la phrase suivante : « Comment fait-on pour que les hommes arrêtent de nous violer ? ». Suite à cela les influenceuses ont attaqué le réseau social, et Mark Zuckerberg condamnant la limitation insuffisante des publications haineuses. Paradoxe ? Non ! Elle dénonce le sexisme et les violences raciales sur internet et les méthodes de modération de la plateforme : ce sont leurs propos qui subissent la censure ! Cela prouve bien un dysfonctionnement dans le dispositif ayant supprimé leur publication pour « protéger les mineurs ».  Sans parler enfin du sexisme de cette censure qui vise quasi exclusivement les tétons et sexes féminins. L’audience aura lieu le 12 mai prochain, procès clé à propos de cette censure internet que nous vous invitons à suivre. Un bon exemple qui ouvre la réflexion non seulement sur la censure qui régit notre source principale d’information. Mais aussi sur la manière dont à terme les réseaux sociaux ont un impact sur nos discours, notre patrimoine et nos mœurs. Un nu n’est pas qu’un nu, il dit beaucoup de la manière dont nos sociétés le considèrent.

Article de Mariette Boudgourd

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[Actualités de l’UNESCO: L’UNESCO soutient les industries créatives face à la crise]

    En France, cela fait plus de 100 jours que les musées et cinémas sont fermés. Le Comité intergouvernemental de la Convention de 2005 de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles s’est réuni du 1 au 6 février, dans un contexte de crise profonde du secteur de la culture, engendré par la COVID-19. Plusieurs problèmes majeurs ont été soulevés, tels que la précarité des artistes et le risque d’uniformisation des productions en l’absence de promotion de la diversité culturelle et de soutien aux créateurs les plus précaires. En 2021, l’UNESCO appelle les États à ne pas négliger la culture.

    « La relance à venir déterminera ce que nous deviendrons dans les prochaines années. La culture ne doit pas être oubliée dans les plans nationaux car la reprise économique ne saurait être possible sans elle. […]  L’UNESCO est mobilisée et appelle tous les acteurs à soutenir collectivement ces efforts »

    Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO

    L’événement a réuni de grands acteurs culturels tels que Jean-Michel Jarre (compositeur et Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO), Abderrahame Sissako (réalisateur), Thomas Steffens (PDG de Primephonic), Vanja Kaludjercic (Directrice du Festival international du film de Rotterdam), Victoria Contreras (fondatrice et Directrice générale de l’association Conecta Cultura de Mexico), ainsi qu’Álvaro Osmar Narvaez (Secrétaire à la culture de Medellín, en Colombie, nommée Ville créative de la musique par l’UNESCO).

    Le Comité a retenu divers projets, qui recevront chacun plus de 70 000 dollars de la part du Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC). En voici trois exemples parmi les 6 retenus.. 

« Evaluating Jamaica’s Cultural and Creative Industries proposé par la Jamaica Business Development Corporation », qui permettra de répertorier les industries culturelles du pays afin de créer un système durable de gouvernance culturelle en Jamaïque, sous le prisme du genre et au moyen d’une approche communautaire inclusive.

« Strengthening the contemporary dance scene in East Africa », proposé par l’organisation Muda Africa de Tanzanie, qui bénéficiera à 45 danseurs professionnels au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie, et particulièrement aux danseuses. À cet effet, la création d’un réseau et d’un portail internet permettra de renforcer les possibilités en matière de chorégraphie et de faire entendre des revendications politiques.

« Gender equality for cultural diversity, proposé par l’association Independent Cultural Scene of Serbia », qui prendra en charge des activités de recensement, de formation et de parrainage afin d’aider les femmes à lancer leur entreprise en Serbie. 

    Cette année, le Honduras et la République unie de Tanzanie bénéficieront pour la première fois du soutien du FIDC. Ces projets encourageront le développement de politiques culturelles, stimuleront l’entrepreneuriat culturel au sein des communautés autochtones, favoriseront la participation de la société civile, des femmes et de la jeunesse à l’élaboration des politiques culturelles, tout en soutenant les artistes. 

Article écrit par Charlotte Morel 

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[Actualité de l’UNESCO: Le sport à l’honneur pour l’UNESCO, du 01 février au 5 février 2021]

En ces temps troublés de pandémie mondiale, il est un des loisirs qui fait partie des patrimoines culturels nationaux et qui peut nous permettre de garder le moral: il s’agit de la pratique du sport. En effet, la pratique d’une activité physique est fortement bénéfique pour notre santé physique mais surtout mentale et, à cet égard, c’est la deuxième édition de la Global Sports Week qui se déroule à Paris cette semaine. 

Cet évènement nous touche tout particulièrement car il se déroule tout d’abord sous le patronage de l’UNESCO mais aussi sous le Haut patronage du président de la République française, Emmanuel Macron. Ainsi et à cause de la crise sanitaire, l’organisation de cette semaine a dû être adaptée dans un format qui se veut résolument moderne, avec un lieu de rassemblement central à Paris et la création de hubs virtuels dans cinq villes qui vont prochainement accueillir les Jeux Olympiques et à savoir : Tokyo, Pékin, Dakar, Milan et Los Angeles. 

Il s’agit de la seconde édition d’un forum liant différents pays et consacré au sport. Tout est alors pensé pour favoriser les échanges et les interactions, même à distance. Une chaîne diffusera l’événement en direct durant la semaine et des modules seront aussi disponibles en ligne, sur le site internet de l’événement (https://www.globalsportsweek.com/FR/concept), moyennant l’acquisition d’un billet. Le thème de cette édition se nomme  « Pour une économie du sport innovante et durable – réinvention en action » et cette semaine chercher à se structurer autour de six thèmes principaux qui sont le mode de vie, l’égalité, le pouvoir, les données, le climat et la santé. 

Quant à cet événement, la présence et l’implication de l’UNESCO ne sont pas moindres puisque c’est Mme Ramos, la sous directrice générale pour les sciences sociales et humaines de l’UNESCO qui sera oratrice lors de l’intervention nommée “Des enfants aux citoyens : la place du sport dans l’éducation” qui aura lieu demain, ce mercredi 3 février de 10h à 10h45. Il s’agira alors de voir de quelle manière le sport peut être un outil pour sensibiliser les enfants et leur compréhension des problèmes de la société à l’heure actuelle et dans le futur. À cet égard, Mme Ramos ne manquera pas de rappeler l’importance de l’éducation sportive et des actions menées par l’UNESCO dans ce cadre avec notamment le projet Éducation Physique de Qualité. 

Cette semaine amène donc aussi à nous pencher un peu plus sur les actions dans lesquelles l’UNESCO est impliquée quant à l’éducation sportive. Tout d’abord, il faut savoir que l’UNESCO reconnaît tout particulièrement l’importance du sport dans le développement des pays et dans le but de promouvoir la paix. Elle relève que le sport “ignore à la fois les frontières géographiques et les différences sociales (et) favorise l’inclusion sociale et le développement économique dans des contextes géographiques, culturels et politiques différents”.

L’UNESCO est l’agence spécialisée des Nations Unies sur le thème du sport et à ce titre, elle organise des événements variés comme cette semaine dédiée au sport. Des actions plus locales ont également été menées notamment pour l’accès des femmes au sport, la promotion de l’éducation sportive dès le plus jeune âge dans le monde ou la démocratisation de la pratique du handisport. L’UNESCO se préoccupe également de l’éthique dans le sport et accorde une place importante à la lutte contre le dopage. On note à cet égard la Convention de l’UNESCO sur le dopage qui est entrée en vigueur le 1er février 2007 (il y a quatorze ans) et qui, réunissant 191 États parties, a pour but de régir les règles contre le dopage au niveau mondial pour que les athlètes évoluent dans des environnements équitables pour tous. Les États doivent alors prendre des engagements au titre de cette convention notamment pour améliorer les programmes nationaux de lutte contre le dopage. 

À tous les amateurs de sport, l’antenne UNESCO de SONU vous encourage à suivre cette semaine thématique sur le sport qui, on l’a vu, malgré son aspect récréatif, revêt une forte portée pour l’éducation de nos générations futures et pour le développement de la paix.. 

Article écrit par Emma Laurent

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[Actualités de l’UNESCO: La 18e édition de la Semaine du Son de l’Unesco]

“L’association La Semaine du Son a pour but d’amener chaque être humain à prendre conscience que le sonore est un élément d’équilibre personnel fondamental dans sa relation aux autres et au monde, dans ses dimensions environnementale et sociétale, médicale, économique, industrielle et culturelle.” La charte de La Semaine du Son.  

Il faudrait écouter pour mieux voir. Hier, lundi 18 janvier, l’UNESCO a lancé sa 18e édition de la Semaine du son. Ce sont dix-huit années durant lesquelles l’Organisation met en éveil notre ouïe mais pas seulement. Au travers de cet événement, l’UNESCO vise à nous sensibiliser à l’expression musicale, l’enregistrement et la production du son, la santé auditive, la relation image et son, et, enfin, à l’environnement sonore.

L’objectif est de notamment attirer notre regard sur les changements climatiques, par le biais du son. La prise de conscience de l’urgence climatique passe aussi par la préoccupation de ces bruits qui nous manquent. L’idée est de mettre l’accent sur ces sons de la nature que la crise écologique menace de faire taire, tels que les bruits de la biodiversité d’une forêt, le chant des oiseaux en ville, le vent qui traverse le feuillage de l’arbre, le bruit de la mer apaisée.  

Pour chacune de ses éditions, la Semaine du Son sollicite des personnalités emblématiques du son, de la qualité sonore ou musicale, désireuses aussi de porter ses messages et de les partager avec leur public. Cette année, les parrains et marraines sont la cantatrice Natalie Dessay qui est attachée à la nécessité de mettre la musique dans la quotidienneté de nos vies, et le célèbre trompettiste Ibrahim Maalouf qui parlera notamment de la dimension politique du son, évoquant notamment la dimension sonore des guerres. 

Jusqu’au dimanche 24 janvier, c’est donc le son qui est mis à l’honneur par l’UNESCO, et ce, dans sa plus grande diversité : il sera question de penser l’environnement sonore, l’expérience, l’influence du son sur notre comportement ou encore santé auditive. 

Cette 18e édition se déroulera entièrement en ligne. Pour plus d’informations : https://www.lasemaineduson.org/la-semaine-du-son-de-l-unesco-2021 

Article de Jonathan Katende

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[Journée internationale des migrants : l’éducation des enfants migrants en France]

La question de l’éducation des enfants migrants en France est complexe. L’accès à la scolarisation est un droit incontestable en France, confirmé par la législation française et par la CIDE (Convention internationale des droits de l’enfant). La Constitution de la V° République y donne une force indéniable : la discrimination est interdite. L’éducation est une condition qui permet l’intégration de ces jeunes migrants dans la société.

Outil essentiel de protection de la dignité humaine inscrite à l’article 26 de la DUDH (Déclaration universelle des droits de l’homme), l’éducation est aujourd’hui menacée dans les pays d’origine des migrants et mais aussi dans leur pays d’arrivée, la France. La réalité du terrain serait tout autre : Oliver Peyroux, sociologue spécialiste des migrations et de la traite des êtres humains, cofondateur de l’association Trajectoires, rend bien compte de cette situation en expliquant que « dans les bidonvilles en France, on a un peu moins de 50% d’enfants scolarisés. ». Les États sont libres de répartir les ressources financières attribuées à l’éducation des migrants, mais toujours dans le respect des droits fondamentaux. Par exemple, la France peut restreindre la gratuité de l’accès à l’enseignement supérieur mais elle ne peut pas restreindre l’accès à l’éducation élémentaire ou de base. Des associations déplorent que l’Etat français ne respecterait pas toujours les obligations qui lui incombent du droit de l’éducation. Les jeunes migrants rencontrent des obstacles qui sont des freins à l’éducation comme la précarité, la fragilité de leur statut ou encore l’isolement (de nombreux mineurs non accompagnés ne bénéficient pas du droit à l’éducation, en attente de prise en charge ou de reconnaissance de leur minorité). Ils partagent également un sentiment d’exclusion. Par exemple, dans les camps d’accueil temporaires, notamment en Grèce ou en Turquie, la situation éducative des enfants est très instable et précaire dû au manque de ressources matérielles, humaines et financières. Calais a été la situation la plus dramatique en 2015. Le défenseur des droits a constaté l’absence totale de prise en charge éducative des jeunes migrants. Il y aurait donc une sorte de double peine pour les jeunes migrants : celle d’être un mineur et un migrant.

Pourtant, l’éducation est garantie par le droit international des droits de l’homme. Les enfants migrants en situation irrégulière ou sans papiers peuvent invoquer ce droit. L’Etat doit s’y conformer. Selon l’article 22 de la Convention de 1951, les états ont l’obligation d’accorder « aux réfugiés le même traitement qu’aux nationaux en ce qui concerne l’enseignement primaire et un traitement aussi favorable que possible, et en tout cas non moins favorable » en ce qui concerne l’accès aux études, l’attribution de bourses d’études, et, la reconnaissance de certificats d’études. 


La Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille pose des obligations encore plus fortes. Or, elle n’a pas de valeur coutumière puisqu’elle n’a pas été assez ratifiée par les Etats d’emploi.

Selon l’article 30, « tout enfant d’un travailleur migrant a le droit fondamental d’accès à l’éducation sur la base de l’égalité de traitement avec les ressortissants de l’État en cause. L’accès aux établissements préscolaires ou scolaires publics ne doit pas être refusé ou limité en raison de la situation irrégulière quant au séjour ou à l’emploi de l’un ou l’autre de ses parents ou quant à l’irrégularité du séjour de l’enfant dans l’État d’emploi ». Cet article est intéressant puisqu’il opposerait une obligation pour la France d’assurer un accès à l’éducation pour les enfants de travailleurs migrants, au même titre que les enfants ayant la nationalité française, sans regarder la situation des parents. Le droit de l’Union européenne reprend cette disposition en affirmant que les mineurs demandant l’asile et les réfugiés ont accès à l’éducation aux mêmes conditions que les ressortissants des Etats membres de l’Union européenne (Convention européenne des droits de l’homme de 1950).

Toutes les obligations étatiques ne portent donc pas systématiquement sur des effets attendus. Les autorités nationales doivent établir des politiques d’éducation qui soient culturellement adaptées afin de permettre aux jeunes migrants d’être intégrés et d’avoir accès au marché du travail. Les élèves issus de l’immigration rencontrent des difficultés d’adaptation au nouvel environnement d’apprentissage. Il est donc impératif que l’éducation commence par l’enseignement de la langue. La Commission européenne aide les Etats membres de l’UE à intégrer les migrants dans leurs systèmes d’éducation et de formation. Le plan d’action de la Commission pour l’intégration des ressortissants de pays tiers s’est fixé trois priorités : intégrer les migrants nouvellement arrivés dans les structures de l’enseignement général ; prévenir l’échec scolaire des migrants ; prévenir l’exclusion sociale et favoriser le dialogue inter culturel.

Voici quelques citations intéressantes :

• « un enfant ne va pas voir un étranger dans l’autre, notamment dès qu’il va pouvoir jouer » Gwenaëlle Boulet, rédactrice en chef du magazine Astrapi et auteure.

• « on a toujours une dette morale quand on migre, jeune ou moins jeune, c’est de réussir » Olivier Peyroux, sociologue spécialiste des migrations et de la traite des êtres humains, cofondateur de l’association Trajectoires.

Article de : Anaïs Mangin

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[L’actualité du Mardi: le couscous et Tchernobyl, deux prétendants à l’entrée au patrimoine mondial de l’UNESCO]

  • Le couscous bientôt au patrimoine mondial de l’UNESCO ?

Le couscous, plat emblématique du Maghreb, pourrait figurer au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. C’est le souhait de quatre pays : l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie. Ils ont travaillé ensemble dans l’élaboration d’un dossier pour que ce plat, l’un des plus emblématiques de leur région, entre au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Les premières traces de l’apparition du couscous remontent au IIIe siècle avant Jésus-Christ au Maghreb. Il s’agit d’un mélange de semoule, de légumes, de viandes, d’épices et d’huile d’olive. Cette candidature à l’Unesco est présentée en ce moment même, et jusqu’au 19 décembre. C’est la dernière étape avant la reconnaissance mondiale du couscous. Si cet événement peut paraître anecdotique, il résulte d’un bras de fer diplomatique entre les pays concernés. Cette annonce est le fruit de longs mois de négociations entre les quatre pays. En 2016, l’Algérie avait commencé ces démarches de reconnaissance seule, ce qui avait provoqué la colère de ses voisins, revendiquant aussi la paternité du plat.

  • Tchernobyl, un nouveau site touristique inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO?

Dans un tout autre domaine, l’Ukraine souhaite inscrire Tchernobyl au patrimoine mondial de l’Unesco. En effet, le but est de protéger le site du temps et de développer l’activité touristique. Tchernobyl avait en effet atteint en 2019 le nombre record de 124.000 touristes. Avec l’aide d’experts, des programmes de voyage pourraient être organisés, visant à percevoir la zone comme un lieu de mémoire et d’apprentissage plutôt que comme un lieu purement touristique. L’Ukraine prépare un dossier pour le soumettre à l’Unesco début 2021. Pour rappel, figurer sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO nécessite de correspondre à au moins un des dix critères de sélection. Ces critères sont expliqués dans les Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial qui est le principal outil de travail pour tout ce qui concerne le patrimoine mondial.

Article de Charlotte Morel

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[Article sur l’éducation: Nudo : La parole donnée aux étudiants, professeurs et lecteurs péruviens [2/2]]

    En Amérique Latine, les innovations éducatives visent à pallier les difficultés révélées – et aggravées – auxquelles tous les acteurs de l’éducation doivent faire face. Au Brésil, un professeur apporte les devoirs à ses élèves en moto ; au Mexique, la gérante d’un restaurant a créé une salle équipée et connectée à internet à l’arrière de sa camionnette… nombre d’actions solidaires ont vu le jour ces derniers mois. 

    Le 7 novembre dernier, nous avons pu rencontrer trois des créatrices du programme Nudo, ainsi que quatre élèves ayant publié sur la plateforme. Notre entretien de deux heures nous a permis d’aborder les nombreuses problématiques actuelles, et les solutions proposées par les professeurs et les élèves.

Source : page Facebook Nudo.pe

Les étudiants au cœur du processus éducatif

    Nudo, c’est un programme qui permet aux élèves péruviens de partager leurs recherches sous forme d’articles, de podcasts, de vidéos… visant à maintenir leur motivation. Les élèves travaillent sur les thèmes de l’amitié, de la solidarité, de leur communauté… à travers un traitement novateur. Dans ce sens, Vanessa Garavito et son étudiante Josely Choquehuanca ont publié la lecture du conte « La Cendrillon qui ne voulait pas manger de perdrix », remettant au goût du jour un conte traditionnel pour réfléchir sur les stéréotypes de genre. Les élèves de Vanessa ont aussi créé un « Parcours littéraire », pour que chacun puisse partager une histoire propre à sa communauté. 

Favoriser l’accès à la lecture est l’une des missions que Nudo remplit. L’interface permet aux professeurs de mettre à disposition des écrits accessibles à tous, via le programme Nudo Lectores et sa section « Leemos juntos » (lisons ensemble). Ce programme se veut révolutionnaire : il permet aux professeurs de diffuser des podcasts éducatifs respectant le programme scolaire déterminé par le ministère de l’éducation. Il existe également un agenda littéraire, le « Plan Lector », où les élèves comme les professeurs partagent leurs réflexions sur leurs lectures. 
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Source : capture d’écran du Zoom, le 7 novembre 2020

Tisser des liens entre élèves, professeurs, lecteurs sur la scène nationale

Comme nous le rappelle Eliany Vargas, le système éducatif péruvien présente des difficultés, même en temps normal. Au sein des écoles situées en zone urbaine, les étudiants n’ayant pas accès à Internet sont nombreux, et les appareils promis par le ministère n’arrivent pas à temps. Pourtant, une brèche plus profonde se creuse pour ce qui est des écoles situées en zones rurales. Les enjeux y sont autres : les élèves ne peuvent se connecter que le soir à partir de dix-neuf heures, car ils aident leurs familles à réaliser les travaux domestiques et agricoles au cours de la journée. Maintenir le contact avec leurs étudiants et leurs parents pour éviter le décrochage scolaire demeure le principal défi des professeurs. 

Si Eliany continuait à recevoir les travaux de ses étudiantes, elle a vite eu la volonté de les partager. Lire les textes de camarades situés dans d’autres régions, appartenant à d’autres communautés, et vivant différemment, permet aux élèves de vivre une expérience sensible nouvelle. Esly Trelles racontait en effet qu’elle aime lire des écrits d’autres régions, car elle y est transportée, et cela l’aide pour ses propres productions. Katherine Dominguez partageait qu’elle avait notamment découvert les pratiques des communautés vivant dans la forêt faisant partie de l’Amazonie. Nudo est en fait un cultivateur de voyages, mais aussi de rêves. Esther Torres a aimé se rendre compte que les lecteurs appréciaient ses histoires, et a pu concrétiser son projet de devenir une écrivaine, prévoyant la publication, prochaine nous l’espérons, d’un livre d’histoires.

Une initiative bien reçue par le grand public

Si Eliany Vargas a été la première à lancer son application, ses collègues Vanessa Garavito et Anabella Colan ont suivi, et le programme est devenu célèbre dans leurs villes. Les parents ont été les premiers à reconnaître le caractère stimulant du programme, et nombreux sont ceux qui se sont investis dans l’éducation de leurs enfants alors qu’ils en étaient plus loin auparavant. Les médias ont ensuite relayé l’application, qui a été portée aux responsables éducatifs aux niveaux local, régional, puis national. Pourtant, si le ministère de l’éducation a reconnu le programme et en a félicité ses créateurs, il n’a réalisé aucune action concrète. Il semble que le programme puisse en fait transcender les intérêts politiques pesant sur l’éducation, car il engendre des alliances qui laissent entrevoir des changements dans les années à venir. 

Le programme a en effet gagné une visibilité, puisque qu’Anabella Colan nous disait que des personnes de l’ONU veulent aujourd’hui entretenir un dialogue avec l’équipe Nudo. La volonté de cette dernière est de diversifier les formes de projets : les élèves veulent pouvoir proposer des vidéos, des affiches, des poèmes, et les professeurs veulent développer une radio scolaire à grande échelle. Dans les années à venir, le programme pourrait être partagé à un nombre élargi de pays hispanophones. L’innovation digitale dans l’éducation a encore bien des merveilles à nous partager.

Ecrit par Emma Letard-Kerbart

Cet article n’engage que son auteur.

Ecouter l’histoire de la « Cenicienta la cenicienta que no quería comer perdices » sur Facebook : https://m.facebook.com/watch/?v=366082427781650&_rdr

Ecouter la série “Te lo cuento desde casa” : https://anchor.fm/te-lo-cuento-desde-casa/episodes/Episodio-2–Cuento-1–Lola-Cuento-2—Las-princesas-incas-contra-el-Covid-19-elf7gh 

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[Actualité de l’UNESCO: la Journée internationale de lutte contre le SIDA]

Ce mardi 1er décembre marquera la journée internationale de lutte contre le SIDA. Cette journée, mise en place par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1988 et approuvée par l’Assemblée Générale des Nations Unies est destinée à sensibiliser quant à la pandémie du sida qui, contrairement à ce que l’on peut penser, continue à sévir dans le monde entier. 

En termes de chiffres, la pandémie du sida, consécutive à une contamination par le virus du VIH a fait près de 690 000 victimes en 2019 dans le monde, ce qui est non négligeable par rapport aux 38 millions de personnes qui vivaient avec le VIH en 2019, soit l’équivalent de la population d’un pays comme le Canada. La pandémie est bien un sujet actuel, avec un virus qui touchait en France, près de 170 000 personnes en 2016. 

Si l’ONU a créé un programme commun dédié à la lutte et à la sensibilisation pour le sida, se nommant ONUSIDA et qui participe en premier plan à la médiatisation de cette journée internationale, ce thème n’en demeure pas moins cher aux valeurs de l’UNESCO. En effet, l’UNESCO se distingue notamment par rapport à son programme d’éducation complète à la sexualité qui contribue à permettre aux jeunes de se protéger contre le VIH. 

Comme le rappelle l’UNESCO, son action est essentielle auprès des jeunes puisque la tranche de population entre 15 et 24 ans qui représente 16% de la population mondiale représente 34% des 15-49 ans qui contractent le VIH tous les ans. Il s’agit donc pour l’UNESCO de viser spécifiquement les jeunes dans son programme d’éducation complète à la sexualité qui consiste surtout à mettre en oeuvre, main dans la main avec d’autres organismes ou associations, des programmes pour éduquer les jeunes quant à leur sexualité. L’UNESCO a ainsi publié des Principes directeurs internationaux sur l’éducation complète à la sexualité qui, dans les grandes lignes, donnent des concepts clés à enseigner sur la notion de genre, la sexualité, la santé ou encore le bien-être.  

On déduit alors assez facilement que la lutte contre cette pandémie se réalise de concours avec l’accès à l’éducation et il faut rester vigilant car, là où la pandémie progresse ou stagne, l’accès à l’éducation des populations touchées par le sida se réduit. En effet, les enfants orphelins à cause du sida sont déscolarisés et de l’autre côté, les enseignants peuvent être touchés par la maladie, réduisant de surcroit l’offre éducative. Pour exemple, au Malawi, plus de 30% des enseignants sont infectés par le VIH et le sida y tue près de 4 enseignants par jour. À l’inverse, une étude menée en Afrique du Sud avait conclu que le taux d’infection au VIH était fortement inférieur dans l’enseignement supérieur que dans le reste de la population, ce qui montre l’influence positive que peut avoir l’éducation contre la pandémie. Il s’agit aussi de rappeler que cette pandémie est due en grande partie à la pauvreté. 

Enfin, chaque année, la journée internationale de la lutte contre le sida revêt un thème particulier et cette année, il s’agit de la solidarité mondiale et de la responsabilité partagée. Le thème de cette journée fait ainsi référence à la pandémie de la Covid-19 qui sévit actuellement et a exacerbé les inégalités déjà existantes quant à la l’accès à la santé et donc quant à la lutte contre le sida. Ce thème vise à faire appel à une solidarité nationale pour lutter le plus efficacement contre cette maladie. Cette journée vise donc à informer le public mais aussi à lever des fonds pour lutter plus efficacement contre le virus et apporter les meilleurs soins aux malades. À côté de cette mobilisation internationale qui demeure, reste encore l’espoir d’un vaccin qui pourrait permettre de mettre fin, enfin, à cette pandémie. 

Article écrit par Emma Laurent (Cet article n’engage que son auteur)  

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[Actualités de l’éducation: L’éducation en temps de pandémie : le Pérou, scène des innovations éducatives en Amérique Latine]

            En mai dernier, Covid19 oblige, des millions d’élèves de tous niveaux confondus ont vu leurs cours en présentiel annulés, parfois laissés sans alternatives.  Pourtant, l’éducation apparaît primordiale pour assurer un lien social, permettant de maintenir l’inclusion par la coopération.

            Au Pérou, le gouvernement comme les professeurs ont mis en place des programmes pour assurer une continuité pédagogique en accord avec une situation nationale contrastée. En temps normal, l’éducation au Pérou n’est pas uniforme, la crise sanitaire semble avoir accéléré toutes les réflexions pour un système éducatif plus inclusif.  

source: Pixabay

Inégalités territoriales, inégalités digitales 

Cette crise sanitaire a créé de nombreuses brèches touchant les étudiants, leurs parents, et leurs professeurs. L’interruption de l’apprentissage et le décrochage scolaire, le difficile accès à l’alimentation, les coûts élevés que la garde d’enfants entraîne, et l’incidence de l’enseignement à distance par les parents sur les systèmes professionnels dont celui de santé sont autant de conséquences néfastes qui fragilisent un système éducatif en cours d’harmonisation.  

En Amérique latine, ce sont plus de 160 000 000 d’étudiants qui sont touchés par les mesures de suspension des classes en présentiel. 29 pays ont mis en place des instruments permettant l’apprentissage à distance, mais quatre seulement ont mis en place des cours en ligne. Une enquête de l’OCDE a montré qu’au Pérou, 57% des élèves âgés de 15 ans ont accès à internet, et seulement 28% à des logiciels éducatifs.

Des mesures gouvernementales existantes… et inadaptées ?

En avril dernier, le gouvernement a mis en place le programme « Aprendo en casa », J’apprends à la maison, proposant une alternative viable pour les étudiants, et visant à réduire les inégalités dans l’apprentissage. Cette stratégie « virtuelle » permet aux étudiants, et surtout ceux de zones rurales et éloignées, d’accéder à leurs cours. L’enseignement à distance est assuré grâce à une variété de formats et de plateformes : des émissions télévisées, des vidéos et des podcasts sont postés tous les mois sur la chaîne YouTube du ministère de l’éducation. Le programme vise à soutenir des communautés éducatives et à proposer des soins pour la santé et le bien-être des étudiants

Pourtant, les critiques de ce programme sont nombreuses. D’abord, aucune des émissions n’est donnée en direct, l’interaction est inexistante et les professeurs ne peuvent l’assurer que grâce à des cours virtuels dispensés sur WhatsApp. Par ailleurs, les étudiants n’ont souvent pas le matériel pour se connecter et suivre ce programme. Si le Pérou fait partie des huit pays d’Amérique latine à avoir opté pour la livraison de dispositifs technologiques, le million de tablettes commandées n’est finalement pas arrivé à temps, et n’a touché que très peu d’étudiants. 

De plus, si le ministère de l’éducation (Minedu) a voulu offrir un accès gratuit à internet à 20 000 étudiants, nombreux sont ceux qui en demeurent privés. C’est là que réside le problème de la brèche digitale : à quoi servent des tablettes si l’accès à internet n’est pas assuré ? Il faudrait maintenant que chaque étudiant ait accès à ce service de base, puisque même en milieu urbain, il n’existe parfois qu’un étudiant par classe à pouvoir suivre les cours virtuels. Le ministère de l’éducation a redoublé d’efforts, mais la situation initiale demande des mesures plus adaptées.

Source : site du gouvernement péruvien, page du ministère de l’éducation. https://www.gob.pe/institucion/minedu/campa%C3%B1as/914-aprendo-en-casa

Les propositions des professeurs : Nudo, vecteur de dialogues pour étudiants et professeurs

Depuis mars dernier, les professeurs innovent pour assurer une continuité pédagogique aux étudiants confinés dans des situations inégalitaires. Nombre d’entre eux doivent apprendre en cours de route comment utiliser les plateformes virtuelles. L’objectif des professeurs s’est vite placé à un autre niveau : celui de permettre aux étudiants d’échanger entre eux, à un niveau national. Primordial pour l’inclusion des étudiants, les échanges de leurs productions leurs permettent en effet de nourrir leur motivation, leur intérêt et leur sensibilité.

Si elle n’est pas la première application éducative, Nudo propose de nouvelles méthodes afin de développer le lien entre les étudiants péruviens et assurer la reconnaissance de leurs productions. Si l’application fait toujours face aux disparités dans l’accès à internet, elle réussit à créer ce dialogue qui n’était pas proposé par le gouvernement. Le cœur du projet est l’initiative étudiante, chaque élève qui crée une production (conte, poésie, légende…) sur des thèmes comme la solidarité ou l’amitié, pour ensuite la poster en texte ou en podcast. Les élèves sont incités à faire leurs recherches, sont aidés par leurs professeurs, et peuvent avoir les retours de leurs camarades. Reconnue par le gouvernement, par les professeurs, par les élèves comme les parents, l’extension à d’autres organisations et pays est un futur possible pour l’application.

Pour en savoir plus sur Nudo, rendez-vous bientôt pour entendre le témoignage de ses créatrices et d’élèves utilisatrices !

source: Icône de l’application, google play. 

Article écrit par Emma Letard-Kerbart. Cet article n’engage que son auteur.

Sources :

– Conséquences de la fermeture des écoles, site de l’UNESCO : https://fr.unesco.org/covid19/educationresponse/consequences

– Rapport de la Comisión Económica para América Latina y el Caribe (CEPAL), https://repositorio.cepal.org/bitstream/handle/11362/45904/S2000510_es.pdf?sequence=1&isAllowed=y

– Page du ministère de l’éducation, site du Gouvernement péruvien : https://www.gob.pe/minedu

– Page Facebook de Nudo : https://www.facebook.com/Nudope-110168737345179/

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