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[Chronique sur le patrimoine UNESCO en France : Les chemins de Saint-Jacques de Compostelle et l’hôpital des Pèlerins de Pons]

En 1998, l’UNESCO décide de classer au patrimoine mondial 71 édifices remarquables qui bordent les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Empruntées tout au long du Moyen-Age par des pèlerins venant de toute l’Europe, ces routes partent de Paris, de Vézelay, du Puy et d’Arles et mènent jusqu’à l’Espagne, à Saint-Jacques de Compostelle.

Il nous faut remonter à l’an 813 pour comprendre les origines du pèlerinage. C’est à cette date que l’emplacement du tombeau de Saint-Jacques est découvert dans le nord-ouest de l’Espagne, un des douze apôtres du Christ qui a converti la péninsule ibérique au christianisme. On raconte que son tombeau aurait été découvert grâce à la lumière des étoiles convergeant vers l’emplacement de sa sépulture, créant une voûte étoilée. Depuis, des milliers de pèlerins font le voyage pour aller s’y recueillir. Cette voûte céleste, souvent confondue avec un fer à cheval, est représentée par les pèlerins le long des nombreux chemins menant à Saint-Jacques de Compostelle, en référence au Saint Patron qui les protège.

Cette gravure date de l’époque médiévale, elle a été réalisée sur un mur de l’hôpital des Pèlerins de Pons en Charente-Maritime. Ce dernier fait partie des 71 édifices classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il constitue un point relais important de la Haute-Saintonge, entre Saintes et Bordeaux, et possède une architecture remarquable. Au Moyen-Age, cet hôpital pouvait abriter jusqu’à trente pèlerins, ce qui est considérable à cette époque, et il accueillait également les mendiants et les enfants abandonnés, qui recevaient des soins dispensés par des chanoines. Une reproduction de ces scènes figure dans l’hôpital, ce qui permet de réellement s’imprégner de l’histoire du lieu, d’autant plus que des instruments de médecine médiévaux sont exposés.

Cet édifice possède une forte valeur patrimoniale, puisque depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris, la charpente de l’hôpital des Pèlerins est la plus vieille de France connue, elle date de 1230 ! Son bon état de conservation peut s’expliquer par ses matériaux de construction : du chêne et du châtaignier, deux matériaux imputrescibles (qui résistent au temps et éloignent les insectes !).

C’est aussi l’un des plus vieux complexes hospitaliers d’Europe, puisqu’il a été construit au XIIème siècle sous la demande de Geoffroy III, seigneur de Pons, et nous pouvons encore admirer l’impressionnant porche de style roman qui mesure 18 mètres de haut, dont voici une photographie ci-dessous.

Depuis 2003, des jardiniers se sont employés à reconstituer un jardin de plantes médicinales médiévales ! Il est réparti en carrés de plantes suivant leurs propriétés, des plantes qui étaient bien entendu utilisées dans l’hôpital pour soigner les malades. On y trouve plus d’une centaine d’espèces !

Si l’édifice apparait aujourd’hui sous son plus beau jour, c’est parce qu’il a été restauré en 2004. A cette occasion, les vitraux ont été refaits par le maître-verrier Jean-Dominique Fleury avec une approche artistique originale. Son projet s’inspire des portails sculptés romans des églises saintongeaises qui jalonnent la route de Saint-Jacques de Compostelle. Les motifs de ces sculptures, végétaux, rinceaux, entrelacs, sont reproduits en silhouettes sérigraphiées à différentes échelles sur les vitraux, ce qui lui fait dire :

« Des traces du chemin, j’ai décalqué quelques signes, empruntés ici ou là à un portail roman, un ciel de sable. D’un soleil d’or, la couleur s’est ici posée. »

L’Hôpital des Pèlerins est aujourd’hui ouvert au public tous les étés, et sur réservation auprès de l’office de tourisme le reste de l’année. Depuis l’année 2020, il est également devenu un musée archéologique ! En effet, il abrite une collection d’objets allant de l’Antiquité à l’époque moderne, qui proviennent de Pons et ses alentours. Le musée et l’hôpital des Pèlerins se favorisent mutuellement et l’été 2020 a été marqué par une augmentation considérable du nombre de visiteurs !

Si cet article vous a intéressé, nous vous invitons à vous abonner au compte Instagram de l’Hopital des Pèlerins : hopital_des_pelerins_museepons, et pourquoi pas, à venir en Charente-Maritime pour le visiter !

Article de Manon Etourneau

Cet article n’engage que son auteure.

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[Un monde parfait selon Ghibli – Alexandre Mathis]

Ghibli est un nom que j’ai choisi au hasard après l’avoir lu sur un avion. C’est juste un nom.” Tels furent les mots d’Hayao Miyazaki à Mami Sunada en 2013 lorsqu’elle lui demanda s’il était inquiet pour l’avenir du studio qu’il a lui-même créé. 

Si ce nom a été trouvé au hasard, les films issus de ce fameux studio, ont eux tout, sauf un caractère anodin. Hymnes à la jeunesse, à l’amour, à la famille, à l’environnement, et à la femme, ils ont bercé toute une génération d’enfants grandissant à l’ère de la culture de masse, dont le soft power japonais ne fait pas exeption. Pourtant, n’en déplaise aux altermondialistes, ce ne sont pas des idées nationalistes que le studio Ghibli prône, mais bien des valeurs universelles, empreintes de tolérance et de respect pour son prochain.

Expliquer les métaphores de ces films, tel est le pari que s’est lancé le journaliste Alexandre Mathis en faisant la sociologie des personnages inventés par les réalisateurs des studios. LES réalisateurs ? Oui, car si Hayao Miyazaki est sûrement le plus célèbre d’entre eux, il n’est pourtant pas seul à traverser les locaux de Ghibli. Mentionnons alors Toshio Suzuki et Isao Takahata. On peut donc parler d’un trio de cofondateurs des studios. Nombre d’autres réalisateurs sont présents, cependant la prégnance de Miyazaki et Takahata s’explique par les succès qu’ont rencontré leurs œuvres. 

Loin d’être alors un ouvrage sur la beauté des images des films, Un monde parfait selon Ghibli plonge alors en profondeur dans le sens caché des actions que les auteurs prêtent à leurs personnages. On peut alors parler d’écologie, d’égalité, d’amour ! De guerre aussi. 

Retour sur trois des valeurs clefs, vous laissant le plaisir de découvrir les autres lors de la lecture de cet ouvrage qui est, dans la pratique, accessible à toutes et tous. 

Porter sur le monde un regard sans haine

Si nous ne devions revenir ici que sur un exemple, un seul. La Princesse Mononoké, film au titre éponyme, raconte l’histoire d’Ashitaka, prince d’un village du Japon médiéval, dont le corps se fait peu à peu dévorer par une malédiction, après avoir tué un dieu sanglier possédé. Le seul remède : s’exiler dans la forêt, où vivent les esprits, pour trouver la cause de son malheur. Son périple lui apprend une chose tout au moins : les hommes et les animaux de la forêt ne cohabitent pas, ils se battent, ils résistent, ils se vouent une haine sans pareil. Chacun d’eux ont des raisons louables à leur attitude : d’un côté Dame Eboshi, qui tente de subvenir aux besoins de la ville sous son commandement. De l’autre, la forêt, les esprits, attaqués, ne sachant se défendre, haineux envers ces humains qui les attaquent. Mais, dans ce monde manichéen de prime abord, Ashitaka fait la rencontre de San, la princesse Mononoké, humaine élevée par une louve, contre les humains et leur manque de conscience écologique. Le rôle d’Ashitaka dans ce film : apprendre aux éléments à cohabiter ensemble. Montrer que la paix est possible. Et la paix est possible, quand on en arrive à la fin du film.  

    Ghibli et le féminisme

Parler de féminisme pour qualifier les studios Ghibli a été souvent considéré par nombre de journalistes comme une déformation interculturelle. L’auteur, mettant ces critiques à part, montre le rôle fondamental des femmes dans toutes les œuvres des auteurs de Ghibli. Loin de considérer que la femme est plus débrouillarde que l’homme, les auteurs tentent plutôt de montrer des femmes maitresses de leurs destins, et qui sont capables d’obtenir de l’aide d’hommes. En fait, c’est un discours d’égalité. Chihiro mène son aventure seule, et se fait un ami, Haku. Yubaba elle-même est la directrice des bains, et ne dépend d’aucun homme. Naausica, elle, est belle, forte, combattante, débrouillarde. Elle finit d’ailleurs par triompher, et sans l’aide du prince charmant. Dernier exemple, qui me tient particulièrement à cœur je dois bien vous l’avouer, est celui de Kiki, du film Kiki la Petite Sorcière, qui, du haut de ses treize ans, quitte la maison familiale sur son balai pour accomplir son apprentissage de sorcière loin de ses parents. Accompagné de Gigi son chat noir, elle s’établit seule : service de livraison, aventures dans la forêt, secours auprès d’une vieille dame ou de son ami suspendu à un dirigeable, elle est la maitresse de la situation à tout point de vue. Et, lorsqu’elle défaille, elle trouve seule la solution à sa perte de pouvoir. 

    “Quand l’homme rompt l’équilibre du monde, la forêt fait d’énormes sacrifices pour rétablir cet équilibre.

Comment parler des films Ghibli sans s’arrêter quelques instants sur le poids des messages écologiques ? Impossible. Pourquoi ? Car dans tous les films, on y retrouve une morale environnementale. Tous. Nausicaa, c’est l’histoire d’une jeune fille qui tente par tous les moyens de restaurer la paix entre les hommes et la nature, devenue – pense-t-on –  meurtrière après une guerre mondiale qui a mis fin à l’ère industrielle et moderne telle que nous la connaissons aujourd’hui. La Princesse Mononoké délivre le même message : la paix et la cohabitation entre les hommes et les éléments de la Terre. Et que dire de Ponyo sur la falaise, où Fujimoto, sorcier du fond des océans, essaie de rendre à la mer sa prééminence sur les hommes, qui l’ont mal-traitée jusqu’à présent. Dans Le Voyage de Chihiro, alors que les thèmes principaux pourraient être le passage de l’enfance à l’adolescence et l’amitié, on retrouve ce discours écologique, lors de l’arrivée d’un esprit putride dans les bains, métaphore de la pollution des rivières. Enfin – pour ne donner qu’un exemple de plus et vous laisser le plaisir de la découverte lors de la lecture de l’ouvrage – nous pouvons évidemment nous arrêter sur Mon Voisin Totoro, qui laisse une place prééminente encore une fois à la forêt, mettant à l’honneur une sorte de gros ours inoffensif qui fait pousser des arbres devant les yeux émerveillés de deux fillettes. 

    Alors, dans ces temps où la culture a tant de difficultés à nous parvenir, profitons du temps qui nous est laissé pour nous échapper et rêver à un monde meilleur, ou du moins à un meilleur lendemain. Un monde parfait selon Ghibli, en faisant le portrait des œuvres des studios Ghibli, trouve finalement la note d’espoir commune à tous ces films : les idées qui nous divisent ne sont en rien irrémédiables, et le meilleur est – le souhaite-t-on – à venir.

Si cet article vous a fait découvrir l’univers Ghibli mais que vous ne savez pas par où commencer, je vous invite évidemment à lire l’ouvrage d’Alexandre Mathis qui est compréhensible même pour les personnes n’ayant pas vu les films. Voici d’ailleurs la liste des films des studios depuis leur création. Un bon moyen aussi de passer le temps, seul, entre amis, ou avec des enfants, et pour se sensibiliser à des thèmes dont on parle beaucoup, mais finalement avec si peu d’humanité. 

Article de Tifenn Genestier

Cet article n’engage que son auteure.

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[Arrticle éducation de l’UNESCO: L’éducation à l’Holocauste : une nécessité historique, morale et avant tout humaine]

« La seule chose que nous disions entre nous : « Si un jour, par hasard, nous retrouvons notre pays, il faut que tout le monde sache ». Sachant d’ailleurs que les choses étaient telles qu’on les mettrait en doute, on ne nous croirait pas. Mais ça nous paraissait comme une obligation par rapport à ce que nous vivions, par rapport à tous ceux qui mourraient. » Simone Veil, Antenne 2, 6 mars 1979, https://www.ina.fr/video/I04342602.

Témoignant de la déshumanisation des déportés dans les camps d’extermination et dans les camps de concentration, Simone Veil, elle-même retenue au camp d’Auschwitz-Birkenau à l’âge de 16 ans, rappelle le devoir moral que constitue le devoir de mémoire. 

Seulement quelques jours après le 58ème anniversaire du traité de l’Élysée, signé par la République Française et la République fédérale d’Allemagne le 22 janvier 1963 et célébrant la réconciliation des deux pays et le début de leur étroite coopération, ainsi que la commémoration internationale des victimes de l’Holocauste le 27 janvier, la question de l’éducation à l’Holocauste est une question encore très sensible et très présente dans le monde. 

» Shoah

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L’éducation à l’Holocauste : une question encore sensible

La France d’après-guerre, portée par une vague de résistancialisme, ne souhaitait aucunement se confronter aux horreurs commises dans les camps. Le Général De Gaulle, considérant que le régime de Vichy n’était qu’une parenthèse de l’Histoire de France, a tenté d’incarner une France unifiée dans la Résistance. Du côté allemand, la « Stunde Null », traduit littéralement l’heure zéro et faisant référence à la fin de la Seconde Guerre mondiale le 8 mai 1945, souligne la profonde destruction de l’État allemand. L’Allemagne se réveille en ruines, à la suite d’une guerre d’une violence inhumaine. Son régime politique et l’ensemble de l’idéologie sur laquelle celui-ci reposait se sont écroulés. 

Besatzungszeit und deutsche Teilung – segu | Lernplattform ...

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Dès 1949, le Gouvernement de République Fédérale d’Allemagne démarre un processus de dénazification de la population et organise des visites des camps d’extermination afin que la population soit informée de la barbarie du régime nazi. Mais ce n’est véritablement que par les procès de Nuremberg ou encore l’agenouillement de Willy Brandt, alors Chancelier de la République Fédérale d’Allemagne, le 7 décembre 1970, qu’une partie de l’Allemagne que nous connaissons aujourd’hui a commencé à se confronter à son passé douloureux. 

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Encore aujourd’hui, évoquer l’Holocauste ou le régime nazi en Allemagne reste plutôt tabou. Il suffit de voir la réaction de la population allemande au livre « Er ist wieder da » de Timur Vermes, traduit littéralement par « Il est de retour » et racontant une fiction dans laquelle Adolf Hitler reviendrait dans l’Allemagne actuelle, pour comprendre le traumatisme profond qui demeure au sein du peuple allemand. De nombreux jeunes s’avouent même honteux, n’ayant pourtant aucunement contribué au régime national-socialiste. Les cours d’histoire en Allemagne cherchent justement à démontrer toute l’horreur qui a été commise et véhicule l’importance du devoir commémoratif dû à l’ensemble des victimes. C’est donc aujourd’hui encore un devoir qui s’impose mais qui reste une question toujours aussi sensible, dans un pays meurtri par l’inhumanité des crimes qui ont été commis. 

L’UNESCO : son engagement éducatif pour la mémoire de l’Holocauste

L’éducation s’avère être le point de départ d’un apprentissage de la paix, du respect des principes fondamentaux et de la dignité humaine. L’UNESCO contribue en ce sens au développement du respect mutuel, d’un meilleur vivre-ensemble dans le respect de l’Humanité. Chaque année, l’UNESCO commémore le 27 janvier la mémoire de l’ensemble des victimes de l’Holocauste. La barbarie nazie a profondément meurtri les pays dans lesquels les crimes ont pu être commis et a plus largement heurté l’Humanité dans son entièreté. 

L’ensemble des États membres des Nations-Unies se doit de maintenir la paix et de mettre en place des politiques de mémoire et d’hommages. Pour cela, ils s’engagent à développer à l’école l’enseignement de l’Holocauste. En 2013, l’UNESCO a publié une brochure intitulée « Pourquoi enseigner l’Holocauste », dans laquelle l’organisation explique l’importance de cet enseignement. Faire comprendre ce qui semble incompréhensible : il s’agit là d’un défi mondial que la communauté internationale dans son ensemble se doit de relever. Par cette brochure, il est aussi possible de comparer les représentations de l’Holocauste dans les manuels scolaires et les programmes éducatifs nationaux.   

L’Holocauste est tragiquement devenu la référence pour les crimes humanitaires de masse. Avec cette conscience accrue qu’il faut à tout prix éloigner l’Humanité d’une telle atrocité, l’UNESCO cherche encore aujourd’hui à constamment améliorer l’enseignement de la Shoah, ce que l’organisation appelle être « notre responsabilité ». Le 10 novembre 2020, l’UNESCO a par exemple organisé une discussion virtuelle sur la question des défis actuels en matière éducative concernant l’Holocauste (lien de la discussion virtuelle : https://www.youtube.com/watch?v=r1CbxzjboSM). Par cette conférence, les intervenants ont souligné l’importance d’un apprentissage encadré pour lutter contre les idées fausses. Ils ont également plaidé pour enseigner davantage dans les écoles et universités la responsabilité des civils qui ont participé à l’élaboration des crimes. C’est en effet la participation de la population civile, reposant sur l’idéologie national-socialiste, qui marque toute la spécificité de ce génocide. Ce n’est seulement un dirigeant ou de hauts-dignitaires qui ont procédé au massacre d’un peuple, c’est une idéologie dans son ensemble, et partagée par des millions d’individus, qui en était le précurseur. 

L’éducation à l’Holocauste : une question encore actuelle

L’UNESCO tente par son action de remédier à la désinformation croissante et à un déni devenant de plus en plus important. Expliquer l’horreur pour ne pas la revivre : telle est l’idée de l’éducation à l’Holocauste. Dans une société dans laquelle l’antisémitisme et la haine raciale ne cessent de montrer leur visage, la nécessité du devoir de mémoire que constitue l’enseignement de l’Holocauste semble d’autant plus fondamentale. C’est donc, à l’image de ce qu’exprime l’UNESCO en la matière, une responsabilité humaine que de commémorer les victimes de l’Holocauste et, par l’éducation, de préserver l’Humanité. 

Article de Marianne Condette

Cet article n’engage que son auteur

Sources : 

https://www.ina.fr/video/I04342602
https://fr.unesco.org/themes/education-holocauste-genocides
https://fr.unesco.org/news/lenseignement-lholocauste-est-il-crise-discussion-ligne-lunesco-lonu-traite-defis-opportunites
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[ Rubrique culturelle : Le cimetière du Père-Lachaise ]

Situé dans le 20 ème arrondissement de Paris et s’étendant sur 44 hectares, le cimetière du Père-Lachaise (ou cimetière de l’Est) est le plus célèbre de la capitale. Il tient son nom du confesseur du roi Louis XIV : le père jésuite François d’Aix de La Chaise. Le site a ouvert ses portes le 21 mai 1804. Sa renommée tient au fait qu’il abrite les sépultures de quantité d’hommes et de femmes célèbres ayant marqué l’histoire de France et du monde : des artistes, peintres, musiciens, chanteurs, écrivains, militaires, hommes politiques, historiens, scientifiques… Pour n’en citer que quelques uns des plus célèbres : Proust, Musset, Molière, Edith Piaf, Jim Morisson, Balzac, Chopin, Colette, Jean de La Fontaine, Champollion, Simone Signoret.

Le cimetière accueille également des tombes d’anonymes. Au total, ce sont 70 000 concessions que l’on peut retrouver dans ce véritable jardin-panthéon. Plus de 3 millions de visiteurs venus du monde entier le visitent chaque année.

La partie la plus ancienne du cimetière du Père-Lachaise (celle la plus proche de l’entrée principale), a été classée au titre des « sites historiques et pittoresques » en 1962. Certains monuments funéraires ont été quant à eux été classés monuments historiques, comme le mur des Fédérés, le crématorium de style néobyzantin datant de la fin du XIX ème siècle ou encore les tombes d’Héloïse et d’Abélard, de Molière, de La Fontaine et de l’abbé Delille.

Il s’agit donc d’un lieu unique et original qui invite au recueillement. On peut le comparer à un musée en plein air puisque le site est imprégné d’art, de culture et d’histoire (notamment le « mur des Fédérés » lié à l’histoire de la Commune en 1871). De nombreuses oeuvres architecturales et sculpturales, édifiées par les architectes et les sculpteurs les plus représentatifs de leur époque témoignent de la richesse de l’art funéraire. On peut y observer tous les styles de cet art : des caveaux haussmanniens, des tombes gothiques, des mausolées à l’antique, des édifices néo-classiques, des sculptures aux styles variés…

Le visiteur ne peut que s’émerveiller de ce labyrinthe de tombes et de verdure !

Le cimetière constitue un lieu de promenade agréable avec ses nombreux arbres faisant de lui un écrin de verdure (le plus grand espace vert de Paris intra-muraos) qui semble suspendu hors temps et hors de la capitale. Si les promenades y sont autorisées, attention toutefois à conserver une attitude correcte dans ce lieu de recueillement.

Pour découvrir les personnalités enterrées au cimetière du Père Lachasie : https://pere-lachaise.com/tombes-et-celebrites-au-pere-lachaise/

Pour préparer sa visite : https://pere-lachaise.com/

/!\ Les horaires d’ouverture sont susceptibles d’être changés en fonction de la crise sanitaire et des restrictions liées.

Infos pratiques :

Horaires d’ouverture

Novembre à mi-mars :

de 8h à 17h30 du lundi au vendredi,

de 8h30 à 17h30 le samedi,

et de 9h à 17h30 le dimanche et les jours fériés.

De mi-mars à octobre :

de 8h à 18h du lundi au vendredi,

de 8h30 à 18h le samedi,

et de 9h à 18h le dimanche et les jours fériés.

Attention : Les derniers visiteurs sont admis au plus tard 15 minutes avant la fermeture.

L’entrée est gratuite.

5 entrées au total (pour plus d’informations, visitez le site internet)

Entrée principale :

Adresse : n’a pas d’adresse postale. (Pour indication : située sur le boulevard de Ménilmontant, face à la rue de la Roquette)

Transports : Métro Philippe Auguste (ligne 2) – Bus 61, 69.

Des visites guidées sont proposées (hors Covid).

Cet article n’engage que son auteure.

Rédigé par Agathe Passerat de La Chapelle

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[Actualités de l’UNESCO: L’UNESCO soutient les industries créatives face à la crise]

    En France, cela fait plus de 100 jours que les musées et cinémas sont fermés. Le Comité intergouvernemental de la Convention de 2005 de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles s’est réuni du 1 au 6 février, dans un contexte de crise profonde du secteur de la culture, engendré par la COVID-19. Plusieurs problèmes majeurs ont été soulevés, tels que la précarité des artistes et le risque d’uniformisation des productions en l’absence de promotion de la diversité culturelle et de soutien aux créateurs les plus précaires. En 2021, l’UNESCO appelle les États à ne pas négliger la culture.

    « La relance à venir déterminera ce que nous deviendrons dans les prochaines années. La culture ne doit pas être oubliée dans les plans nationaux car la reprise économique ne saurait être possible sans elle. […]  L’UNESCO est mobilisée et appelle tous les acteurs à soutenir collectivement ces efforts »

    Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO

    L’événement a réuni de grands acteurs culturels tels que Jean-Michel Jarre (compositeur et Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO), Abderrahame Sissako (réalisateur), Thomas Steffens (PDG de Primephonic), Vanja Kaludjercic (Directrice du Festival international du film de Rotterdam), Victoria Contreras (fondatrice et Directrice générale de l’association Conecta Cultura de Mexico), ainsi qu’Álvaro Osmar Narvaez (Secrétaire à la culture de Medellín, en Colombie, nommée Ville créative de la musique par l’UNESCO).

    Le Comité a retenu divers projets, qui recevront chacun plus de 70 000 dollars de la part du Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC). En voici trois exemples parmi les 6 retenus.. 

« Evaluating Jamaica’s Cultural and Creative Industries proposé par la Jamaica Business Development Corporation », qui permettra de répertorier les industries culturelles du pays afin de créer un système durable de gouvernance culturelle en Jamaïque, sous le prisme du genre et au moyen d’une approche communautaire inclusive.

« Strengthening the contemporary dance scene in East Africa », proposé par l’organisation Muda Africa de Tanzanie, qui bénéficiera à 45 danseurs professionnels au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie, et particulièrement aux danseuses. À cet effet, la création d’un réseau et d’un portail internet permettra de renforcer les possibilités en matière de chorégraphie et de faire entendre des revendications politiques.

« Gender equality for cultural diversity, proposé par l’association Independent Cultural Scene of Serbia », qui prendra en charge des activités de recensement, de formation et de parrainage afin d’aider les femmes à lancer leur entreprise en Serbie. 

    Cette année, le Honduras et la République unie de Tanzanie bénéficieront pour la première fois du soutien du FIDC. Ces projets encourageront le développement de politiques culturelles, stimuleront l’entrepreneuriat culturel au sein des communautés autochtones, favoriseront la participation de la société civile, des femmes et de la jeunesse à l’élaboration des politiques culturelles, tout en soutenant les artistes. 

Article écrit par Charlotte Morel 

Cet article n’engage que son auteur

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[Un vendredi soir avec les Co’p1]

Le siège de SONU nous a annoncé que notre association entamait un partenariat avec Cop’1 – Solidarités étudiantes en décembre alors, lorsque l’on a proposé à certains membres actifs de se joindre à leur équipe pour leur porter main forte lors d’une des deux distributions alimentaires hebdomadaires, je n’ai pas hésité une seconde. Depuis mon entrée à Paris 1 Panthéon Sorbonne en septembre, j’entendais parler de cette association, je la voyais sur les réseaux sociaux, et même récemment à la télé ! Alors j’y suis allée le vendredi 29 janvier. Résumé d’une soirée avec les Co’p1 – Solidarités étudiantes.

    Co’p1 – Solidarités étudiantes, c’est quoi ? 

L’association Co’p1 – Solidarités étudiantes se veut apartisane avec pour seul et unique but de venir en aide aux étudiants qui sont extrêmement fragilisés à cause de la crise du Coronavirus. Elle effectue principalement des distributions de denrées aux étudiants, mais pas que. Elle s’efforce de les accompagner, tant sur le point psychologique qu’humain pour les aider à traverser cette période le plus sereinement possible. Fondée en septembre 2020 avec son président Ulysse Guttmann-Faure, étudiant en double Licence de Droit et Science Politique, l’association ne compte pas moins de 200 bénévoles, répartis dans 10 pôles. Oui, car il y a une chose à laquelle je n’avais pas pensé : c’est un projet tellement énorme, qu’il ne peut pas être porté par des effectifs restreints.

    Les missions de Co’p1 – Solidarités étudiantes

Souvent, les gens la connaissent comme une association de distribution alimentaire. Pourtant, elle est, elle représente tellement plus que ça. Alors que les étudiants récupèrent leur panier de nourriture, ils peuvent aussi bénéficier de produits d’hygiène, comme du dentifrice, des masques chirurgicaux – indispensables ces derniers temps – et des serviettes hygiéniques, réutilisables ou jetables, pour lutter contre la précarité menstruelle. 

Co’p1 – Solidarités étudiantes, c’est aussi un accompagnement à chaque instant. Avant de partir, les étudiants peuvent aussi s’entretenir avec des bénévoles qui font de leur mieux pour leur apporter les réponses dont ils ont besoin – aides au logement, Sécurité sociale, trêve hivernale, aides psychologiques – ou simplement leur parler, les écouter et les réconforter pour affronter cette vie suspendue depuis maintenant presque un an. 

    Bienveillance 

Bienveillance. Pour beaucoup, c’est le nouveau mot à la mode, dont les contours définitionnels sont bien flous. Pourtant, ce mot représente exactement ce que l’on ressent lors de la préparation et de la distribution des paniers. Arrivée à 16h30, je ne connaissais personne mais je n’ai eu à attendre qu’une poignée de seconde avant que l’une des bénévoles prenne le temps de m’expliquer l’organisation de la soirée. A ce moment-là, tous semblaient se connaître, alors que certains venaient pour la première fois. De l’entraide, de la coopération, voilà les rapports qu’avaient les bénévoles entre eux. De la gentillesse, de la compréhension, de la tendresse aussi. Voilà ce que j’ai ressenti : de la sollicitude qui fait chaud au cœur. Tous ensemble, nous faisions des chaînes humaines pour distribuer pommes de terre, carottes et oignons dans les sacs floqués au nom de l’Association, maintenant reconnaissables entre 1000. Ensemble, nous avons déballé, rangé les denrées, organisé les stands. 

Solidarité

18h30. Les premiers étudiants bénéficiaires des paniers ont commencé à entrer. Tout à coup, on a allumé une enceinte portable, de la musique a commencé à retentir dans la salle et bientôt, j’aperçu les premiers sourires dissimulés par les masques, cafés distribués dehors en mains, pour lutter contre le froid mordant d’une nuit hivernale. J’ai vu des jeunes, et des moins jeunes, des étudiants étrangers, des Français, des filles et des garçons, des habitués et des “petits nouveaux”. Tous étaient reconnaissants, nous remerciaient, voulaient s’engager dans l’Association aussi. Drôle de sentiment : être heureux d’aider, mais triste de devoir le faire. Là aussi, et car l’un ne va pas sans l’autre, la solidarité était constamment accompagnée de bienveillance, de mots encourageants et de petites blagues ; pour reconstruire l’espace d’un instant ce lien social que tant ont perdu ces derniers mois. Comme une bulle de joie, dans une vie qui paraît sous bien des aspects très sombre. 

Et finalement vint la fin de la rencontre, le rangement des cartons, le lavage du sol, l’entreposage des denrées qui elles seront écoulées le lendemain après midi. Le moment de dire au revoir aussi, de remercier d’avoir eu l’occasion de participer, et d’être félicité pour le travail accompli. 

Alors, on entend que les jeunes sont irresponsables et égoïstes, conséquences évidentes de leur immaturité. Moi, c’est tout l’inverse que j’ai vu ce vendredi 29 janvier au soir. J’ai vu des étudiants aider leurs pairs dans le besoin, en respectant les gestes barrières, en discutant joyeusement, en prenant leurs responsabilités quand il le fallait pour régler le moindre problème qui pouvait subvenir. J’ai vu des étudiants venant pour leur panier repas, repartir avec les informations nécessaires pour faire partie de l’équipe des Cop’1 – Solidarités étudiantes eux-aussi. J’ai vu des étudiants dans le besoin, nous souhaitant bon courage. Finalement, j’ai vu cette Humanité que la société a tant perdu durant cette dernière année. 

Article de : Tifenn Genestier

Cet article n’engage que son auteure.

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[Rubrique culturelle : l’Heure bleue de Peder Severin Kroyer]

Aujourd’hui, nous vous présentons une nouvelle exposition que vous prendrez plaisir à découvrir lors de la réouverture des établissements culturels ! Pour voyager sans quitter la France, pourquoi ne pas prendre un après-midi pour visiter le Musée Marmottan Monet, et plus spécialement son exposition qui se déroule jusqu’au 25 juillet 2021 sur l’œuvre de la vie de Peder Severin Kroyer !

Exposition intitulée “L’heure bleue”, elle est placée sous le patronage de la Reine Margarethe II du Danemark. 

Mais, qui est Peder Severin Kroyer ?

Peder Severin Kroyer était un artiste peintre qui a exercé dans la seconde moitié du 20e siècle et qui est décédé en 1909 à 58 ans. Il était de nationalité danoise et norvégienne, et son art était perceptible dans la peinture et la sculpture. 

(Autoportrait, 1897, Copenhague, Collection Hirschsprung)

Pour développer son art, Peder Severin Kroyer a énormément voyagé, surtout entre les années 1877 et 1881, où il a découvert l’Europe, rencontré des artistes et des étudiants en art qui l’ont aidé à développer son style artistique. Il s’est même arrêté quelque temps à Paris, où il fut influencé par des impressionnistes de son temps comme Claude Monet, Alfred Sisley ou encore Pierre Auguste Renoir. Mais, en réalité, c’est toute sa vie durant qu’il a voyagé, continuant de puiser son inspiration chez des artistes et des cultures étrangères à la sienne.

En 1881, de retour dans son pays natal qu’est le Danemark, il s’installa à Skagen et produisit durant cette période un large panel de tableaux retraçant la vie quotidienne de ses habitants ainsi que les paysages de la ville. 

Il est d’ailleurs, dans cette optique, rattaché à l’école culturelle et artistique qui dominait alors dans la ville à la période, que l’on appelle communément Les Peintres de Skagen. 

Focus sur Les Peintres de Skagen : c’est un groupe d’artistes qui se sont tous retrouvés dans la ville de Skagen dans les années 1870 pour capter la lumière si particulière qui y régnait dans la ville. En effet, on se plait à dire que l’heure bleue de Skagen est particluièrement divine pour les artistes qui cherchent à la capturer dans leurs tableaux. D’un point de vue artistique, les Peintres de Skagen peignent des paysages d’une manière très réaliste avec des couleurs elles aussi très riches. 

Alors, Peder Severin Kroyer partageait son temps entre Skagen l’été, et Copenhague l’hiver. Cependant, durant les dix dernières années de sa vie, il fut atteint de cécité ce qui compliqua – mais n’arrêta pas – son travail d’artiste. Il aimait même en plaisanter, en disant que la vue de son œil sain était devenue meilleure depuis la perte de sensibilité dans son œil malade. Il a d’ailleurs réalisé des tableaux qui sont aujourd’hui très célèbres pendant cette période. Malgré cela, il mourut en 1909, non pas de complications dues à sa cécité, mais d’une syphilis aiguë. 

    Capturer “L’Heure Bleue” au Musée Marmottan Monet

Pour la première fois en France, le musée Marmottan Monet présente une exposition monographique des œuvres de Peder Severin Kroyer. L’objectif ? Partir à la recherche de l’Heure Bleue, “ce phénomène météorologique qui précède le crépuscule et ne se déploie surtout aux lointains bords de mer septentrionaux”. 

Cette exposition regroupe plus de 60 œuvres d’art qui viennent de musées tous différents : de Paris à Copenhague, mais aussi de musées comme ceux de Aarhus, Kiel ou Budapest. L’exposition du musée Marmottan Monet s’intéresse donc à la vie de Kroyer à Skagen, où il a pu capturer cette heure bleue jugée si magnifique. 

Elle se déroule d’ailleurs en trois temps. 

Le premier moment de l’exposition, dont le décor ne bouge jamais puisqu’il s’agit constamment de la plage de Skagen, montre des images de la vie quotidienne des pêcheurs, toutes plus vivantes les unes que les autres. On retrouve alors deux toiles qu’on ne présente plus lorsque l’on parle de Kroyer : Pécheurs de Skagen, Danemark, coucher de soleil (1883, Skagen, Skagens Kunstmuseer) et Bateaux de pêche (1884, Paris, musée d’Orsay) 


Dans un second temps, Kroyer montre alors la vie quotidienne sur la plage, avec des enfants qui jouent, se baignent, se baladent, dans des scènes qu’on pourrait qualifier de crépusculaires, où le travail du bleu est primordial pour l’artiste. 

“Attendez-nous!”, 1892, Skagen, Art Museum of Skagen / “Garçons se baignant à Skagen, Soirée d’Été”, 1899, Copenhague.

 

Enfin, l’exposition se termine sur le rattachement de l’artiste aux peintres de Skagen. On y retrouve alors le portrait de sa femme Marie qui faisait partie de cette école artistique (Roses (1893, Skagen, Skagens Kunstmuseer). On découvre ensuite les œuvres des peintres de Skagen, peintres qui auront inspiré Kroyer comme on peut le reconnaître dans son tableau Hip Hip Hip Hourra ! (1888,  Skagen, Skagens Kunstmuseer) pour n’en citer qu’un.  

Article de Tifenn Genestier

Cet article n’engage que son auteure.

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[Le patrimoine mondial naturel de l’UNESCO: la Chaussée des Géants et sa côte ]

            La Chaussée des Géants est située en Irlande du Nord, près du plateau d’Antrim. Il s’agit d’une formation volcanique, caractérisée par environ 40 000 colonnes de basalte de forme polygonale qui s’enfoncent dans la mer et en constituant un pavement. Elles sont issues d’activités volcaniques datant d’il y a 50 à 60 millions d’années. La forme actuelle de La Chaussée des Géants est due à l’érosion par la mer de la coulée de lave basaltique.

La Chaussée des Géants est à l’origine de nombreuses légendes. Certains disent que des géants l’utilisaient pour franchir la mer jusqu’en Écosse, d’où son nom actuel. En Irlandais, elle est nommée Clochán na bhFómharach, ce qui signifie « Le petit tas de pierre des Fomoires » (fomoires = êtres inhumains de la mythologie celtique irlandaise).

Ce site géologique spectaculaire est inscrit depuis 1986 sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO et est considéré comme une symbole de l’Irlande du Nord.

Critères de sélection :

Critère VII : « représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelle ».

Les colonnes de basalte et leur implantation géographique (au bord de l’Océan Atlantique et du plateau d’Antrim) font du site une aire exceptionnelle à la beauté naturelle. Il représente également une trace de l’histoire volcanique et donc d’un phénomène naturel majeur ancien.

Critère VIII : « être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification ».

La Chaussée des Géants est un témoignage important de l’activité volcanique de l’ère tertiaire de notre planète. Elle est un témoignage d’un processus géologique ancien permettant de mieux comprendre et d’étudier le volcanisme basaltique.

Les différentes strates sont visibles dans les parois des falaises et ont, selon l’UNESCO, « déterminé le processus de compréhension des séquences d’activité de l’histoire géologique de la Terre ».

Gestion du site :

Aujourd’hui, la Chaussée des Géants est un site touristique majeur de l’Irlande du Nord. Les touristes ont commencé à affluer au XIXème siècle, suite à l’ouverture d’une ligne de tramway reliant Portrush (une ville à une dizaine de kilomètre du site) et la Chaussée des Géants.

Le site possède plusieurs statuts participant à sa sauvegarde : patrimoine mondial de l’UNESCO, Résevre naturelle nationale (pour la majeure partie du site), ou encore « Giant’s Causeway and Dunseverick Area of Special Scientific Interest ». Il est également protégé en tant que Area of Outstanding Natural Beauty (AONB) — zone de beauté naturelle exceptionnelle.

Le National Trust détient la majorité des terres du bien. Il s’agit d’une organisation caritative et associative oeuvrant pour la conservation du patrimoine en Irlande du Nord, en Angleterre, et au Pays de Galles. Il s’assure de la gestion du site ainsi que des visites. Il existe par exemple un centre d’accueil pour les visiteurs, dont l’objectif est d’améliorer la qualité de la visite et la sensibilisation à la valeur exceptionnelle du site.

La Chaussée des Géants est menacée dans sa pérennité par l’érosion naturelle qui altère progressivement les affleurements des falaises. Ce phénomène, ainsi que les effets du changement climatique, sont pris en compte dans le plan de gestion du site qui définit les enjeux et objectifs de gestion pour la conservation du bien.

Une autre menace, cette fois humaine, pèse sur la Chaussée des Géants. Il s’agit de l’impact des  nombreuses visites sur le site : déchets, prédation de pierre comme souvenir (interdit), haute fréquentation…

Article de Agathe Passerat de La Chapelle

Cet article n’engage que son auteure.

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[Portraits de personnalités inspirantes : Rosa Bonheur]

Rosa Bonheur, célèbre peintre et sculptrice animalière française du XIXème siècle, menant une vie à la fois excentrique et conventionnelle, est reconnue pour avoir été une femme libre.


Marie Rosalie Bonheur, dite Rosa Bonheur, est née en 1822 à Bordeaux. Alors qu’on l’a voulait couturière, elle fut encouragée par son père, le peintre Raymond Bonheur, à faire de la peinture. Elle passe une partie de sa jeunesse à la campagne, au château de Grimont en Gironde, où elle acquiert une réputation, qui la suivra toute sa vie, d’être un « garçon manqué ».


Ses peintures témoignent d’un talent précoce. Elle expose au Salon de Paris de 1841 et y obtient une médaille d’or en 1848 grâce au tableau Boeufs et Taureaux, race du Cantal (exposé aujourd’hui au Musée d’Orsay). Elle acquiert rapidement une forte réputation dans les scènes animalières et champêtres, qui la feront rattacher au mouvement réaliste. En 1853, son oeuvre Marché aux chevaux présenté au salon lui vaut une gloire internationale et lui permet de faire des tournées. Elle est la première artiste dans l’histoire de la peinture qui voit le marché de l’art spéculer sur ses tableaux de son vivant.

Marché aux chevaux

Rosa Bonheur réalise également des sculptures en terre cuite représentant des animaux domestiques. Tout comme ses peintures, ses sculptures de caractère connaissent un grand succès. Parmi ses oeuvres sculptées célèbres, on retrouve le Bélier couché en bronze de 1843, ou le Taureau de la même année.


Rosa Bonheur sera vue comme une femme non conformiste. En 1852, pour pouvoir se rendre sur les marchés aux bestiaux, elle obtiendra auprès de la préfecture de police l’autorisation de porter des pantalons.

Transgressant les codes alors convenus de la féminité, elle porte les cheveux courts, fume le cigare et monte à cheval.


En 1860, elle acquiert le château de By en Seine-et-Marne et y installe son atelier. Alors qu’elle se présente simplement comme une travailleuse ou une fermière, elle reçoit en 1865, des mains de l’impératrice Eugénie, la distinction de Chevalier de la Légion d’honneur. En 1894, elle devient la première femme officier de la Légion d’honneur.


Refusant le mariage, elle vivra cependant 50 ans une union avec la même femme, Nathalie Micas, peintre également, qui mourra en 1889. La même année, elle rencontrera la peintre américaine Anna Klumpke, avec qui elle vivra jusqu’à sa mort en 1899, et qui deviendra sa légataire universelle.


Aujourd’hui, on considère que la vie de Rosa Bonheur est associée aux débuts du féminisme.

On peut retrouver certaines oeuvres de l’artiste et s’immerger dans sa vie, à l’atelier de Rosa Bonheur qui est ouvert au public au musée-château de By, à Thomery en Seine-et-Marne.


Cet article n’engage que son auteure.
Article de Nastasia SYED

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[Actualité de l’UNESCO: Le sport à l’honneur pour l’UNESCO, du 01 février au 5 février 2021]

En ces temps troublés de pandémie mondiale, il est un des loisirs qui fait partie des patrimoines culturels nationaux et qui peut nous permettre de garder le moral: il s’agit de la pratique du sport. En effet, la pratique d’une activité physique est fortement bénéfique pour notre santé physique mais surtout mentale et, à cet égard, c’est la deuxième édition de la Global Sports Week qui se déroule à Paris cette semaine. 

Cet évènement nous touche tout particulièrement car il se déroule tout d’abord sous le patronage de l’UNESCO mais aussi sous le Haut patronage du président de la République française, Emmanuel Macron. Ainsi et à cause de la crise sanitaire, l’organisation de cette semaine a dû être adaptée dans un format qui se veut résolument moderne, avec un lieu de rassemblement central à Paris et la création de hubs virtuels dans cinq villes qui vont prochainement accueillir les Jeux Olympiques et à savoir : Tokyo, Pékin, Dakar, Milan et Los Angeles. 

Il s’agit de la seconde édition d’un forum liant différents pays et consacré au sport. Tout est alors pensé pour favoriser les échanges et les interactions, même à distance. Une chaîne diffusera l’événement en direct durant la semaine et des modules seront aussi disponibles en ligne, sur le site internet de l’événement (https://www.globalsportsweek.com/FR/concept), moyennant l’acquisition d’un billet. Le thème de cette édition se nomme  « Pour une économie du sport innovante et durable – réinvention en action » et cette semaine chercher à se structurer autour de six thèmes principaux qui sont le mode de vie, l’égalité, le pouvoir, les données, le climat et la santé. 

Quant à cet événement, la présence et l’implication de l’UNESCO ne sont pas moindres puisque c’est Mme Ramos, la sous directrice générale pour les sciences sociales et humaines de l’UNESCO qui sera oratrice lors de l’intervention nommée “Des enfants aux citoyens : la place du sport dans l’éducation” qui aura lieu demain, ce mercredi 3 février de 10h à 10h45. Il s’agira alors de voir de quelle manière le sport peut être un outil pour sensibiliser les enfants et leur compréhension des problèmes de la société à l’heure actuelle et dans le futur. À cet égard, Mme Ramos ne manquera pas de rappeler l’importance de l’éducation sportive et des actions menées par l’UNESCO dans ce cadre avec notamment le projet Éducation Physique de Qualité. 

Cette semaine amène donc aussi à nous pencher un peu plus sur les actions dans lesquelles l’UNESCO est impliquée quant à l’éducation sportive. Tout d’abord, il faut savoir que l’UNESCO reconnaît tout particulièrement l’importance du sport dans le développement des pays et dans le but de promouvoir la paix. Elle relève que le sport “ignore à la fois les frontières géographiques et les différences sociales (et) favorise l’inclusion sociale et le développement économique dans des contextes géographiques, culturels et politiques différents”.

L’UNESCO est l’agence spécialisée des Nations Unies sur le thème du sport et à ce titre, elle organise des événements variés comme cette semaine dédiée au sport. Des actions plus locales ont également été menées notamment pour l’accès des femmes au sport, la promotion de l’éducation sportive dès le plus jeune âge dans le monde ou la démocratisation de la pratique du handisport. L’UNESCO se préoccupe également de l’éthique dans le sport et accorde une place importante à la lutte contre le dopage. On note à cet égard la Convention de l’UNESCO sur le dopage qui est entrée en vigueur le 1er février 2007 (il y a quatorze ans) et qui, réunissant 191 États parties, a pour but de régir les règles contre le dopage au niveau mondial pour que les athlètes évoluent dans des environnements équitables pour tous. Les États doivent alors prendre des engagements au titre de cette convention notamment pour améliorer les programmes nationaux de lutte contre le dopage. 

À tous les amateurs de sport, l’antenne UNESCO de SONU vous encourage à suivre cette semaine thématique sur le sport qui, on l’a vu, malgré son aspect récréatif, revêt une forte portée pour l’éducation de nos générations futures et pour le développement de la paix.. 

Article écrit par Emma Laurent

Cet article n’engage que son auteur

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