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[L’UNESCO dans l’éducation: L’UNESCO investit dans le bien-être des adolescents]

Entre confinement, cours à distance et décrochage scolaire, les retombées du contexte sanitaire actuel sont multiples. Et tous, d’un commun accord, pèsent sur ce qu’il y a de plus important chez un adulte, et a fortiori chez un adolescent : sa santé mentale. C’est dans ce contexte de crise que l’Unesco décide de venir en aide aux adolescents du monde entier et d’investir dans leur bien-être.

Les chiffres sont alarmants : un sondage national réalisé par le centre médical de l’Université du Michigan révèle que les adolescents sont particulièrement touchés sur le plan psychologique et mental par la pandémie, et davantage encore par les mesures de restriction prises pour tenter de l’endiguer. Ce sondage se base sur les réponses de 977 parents d’adolescents âgés de 13 à 18 ans. Il révèle que près de la moitié des parents interrogés (46%) affirment que leur adolescent souffre d’un nouveau trouble de santé mentale ou d’un trouble en aggravation depuis le début de la pandémie en mars 2020.

Les parents interrogés font également état d’une hausse des symptômes dépressifs (31% des adolescentes, contre 18% des adolescents), des troubles du sommeil (24% et 21% respectivement), et même d’un comportement plus agressif qu’avant l’apparition du virus (9% et 8% respectivement).

C’est face à toutes ces conséquences liées à ce contexte sanitaire particulier que La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay – aux côtés d’autres dirigeants – a lancé un vibrant appel à l’action à propos du bien-être des adolescents. Ainsi, l’Unesco tente de créer un cadre sûr et accueillant, de connaissances et de compétences leur permettant de rester en bonne santé, comme le mentionne leurs droits énoncés dans le Programme mondial d’action pour la jeunesse et la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse. C’est cet appel à l’action lancé par la Audrey Azouley qui sera au centre du Forum 2021 de la jeunesse de l’ECOSOC, « S’unir pour les adolescents pendant la COVID-19 ».

C’est en investissant davantage dans les programmes d’Education que l’Organisation parvient à investir dans le bien-être des adolescents. Force est de constater que l’éducation – qui occupe le plus de place dans le temps d’un adolescent – est un des canaux les plus importants dans la promotion du bien-être. En effet, une récente consultation mondiale auprès d’adolescents et de jeunes âgés de 13 à 29 ans, souligne que le rôle de l’école dans la formation des liens et des réseaux de soutien est essentiel, celle-ci leur fournissant des conseils et des informations explicites sur ce à quoi ils doivent s’attendre pendant l’adolescence et par la préparation à leurs futures relations dans la vie professionnelle, à l’âge adulte.

Article rédigé par Jonathan Katende

Cet article n’engage que son auteur

  1. Santé mentale : les adolescents touchés de plein fouet par la pandémie
  2. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000246453_fre
  3. Il est temps d’investir dans le bien-être des adolescents
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[Rubrique culturelle : 4 documentaires pour un regard éclairé sur la société]

Alors que – on l’espère tous – les lieux de culture vont bientôt rouvrir, aujourd’hui, nous revenons avec quatre documentaires à voir absolument pour mieux comprendre les débats actuels et le monde qui nous entoure : les réseaux sociaux, la fast-fashion, la méritocratie, les fake news et le féminisme, voilà des sujets redondants aux informations. Pourtant, même si beaucoup d’entre nous ont entendu parler de ces causes à maintes reprises, nous sommes également nombreux à ne s’y être jamais vraiment intéressé. L’Unesco pourtant, agit sur ces sujets, et c’est pourquoi nous les avons choisis. 

Alors aujourd’hui, pour l’une de ces dernières chroniques confinées du vendredi (oui, il faut être optimistes), nous vous recommandons de regarder cinq documentaires, sur Netflix ou Youtube !

Netflix : Derrière nos écrans de fumée

Vous ne comprenez pas pourquoi dès que vous allez sur un site de vêtements, les derniers articles consultés se retrouvent en publicité dans votre fil d’actualité Facebook ou Instagram ? Pourquoi Snapchat vous envoie des notifications tous les jours pour visionner les stories de vos contacts alors que vous n’allez quasiment jamais sur l’application ? Pourquoi les réseaux sociaux prennent-ils autant de place dans votre vie, et quels sont leurs effets à l’échelle de la société et du monde ?

Parce que je suis persuadée qu’il faut d’abord connaître pour ensuite choisir de consommer (ou non), je vous conseille vivement de regarder ce documentaire qui vous expliquera le cheminement intellectuel des inventeurs de ces plateformes qui, dans un élan de cyber-optimistes, ont vu leur inventions comme de nouveaux moyens d’accès à la démocratie. Alors, on y découvre que les réseaux sociaux sont capables de développer chez nous le meilleur comme le pire, en s’attachant à nous analyser – nous et nos pratiques – et à nous orienter vers ce qui nous conviendrait le plus. Dont le but, bien évidemment, étant de vendre la marchandise (nous), à leur clients (les entreprises qui font appel à leurs services pour diffuser de la publicité). 

Si vous êtes intéressés par ces questions, voir aussi The Great Hack : l’Affaire Cambridge Analytica

Youtube (Arte) : La fabrique de l’ignorance

Qui n’a jamais lu une étude qui incriminait une marque sur ses effets nocifs pour la santé ou pour l’environnement et quelques mois plus tard qui lisait une nouvelle étude qui démontrait l’inverse ? Avions-nous lu d’où provenaient ces études ? Qui les avait commandées ? La Fabrique de l’ignorance, c’est un documentaire qui prouve que les entreprises instrumentalisent la science pour réfuter leur impact nocif dans certains domaines. En prenant l’exemple des pesticides qui tuent les abeilles, l’exemple de l’industrie du tabac ou encore celui des produits cancérigènes de Monsanto, ce documentaire a pour objectif de mettre au premier plan une nouvelle forme de science, la science de la désinformation, qui, démultipliée par les réseaux sociaux, retarde les décisions politiques et sème le doute dans nos esprits. L’Unesco a pour mission de favoriser l’accès aux sciences, mais quand les sciences sont corrompues, comment faire ? 

Netflix : Varsity Blues : Le scandale des admissions universitaires

L’Unesco est engagé pour que l’accès à la culture soit l’affaire de tous, et pour que chacun ait le droit de s’éduquer, ou d’aller à l’école. Mais, là aussi, comment faire quand le système universitaire, déjà ultra-élitiste aux Etats Unis, se trouve être corrompu de l’intérieur – et par conséquent favorise certains au détriment d’autres, pour de l’argent ? L’Affaire Varsity Blues, c’est le scandale qui a conduit au tribunal des personnalités mondialement connues, comme Felicity Huffman ou Lori Loughlin. En effet, ces parents avaient payé Rick Singer, gérant d’une entreprise de conseil pour se préparer le mieux possible à l’entrée à l’Université, pour faciliter l’admission de leurs enfants dans des écoles prestigieuses. Au-delà du scandale, ce documentaire est très intéressant, se présentant sous l’angle du film-documentaire, avec des acteurs jouant le rôle des protagonistes de l’affaire. En plus de cela, les répliques sont issus de réelles conversations enregistrées par le FBI, ce qui nous permet d’avoir une marge d’interprétation sur les motivations qu’avaient ces parents. Et enfin, et c’est pour moi le plus important, ce film se place dans un questionnement plus global qui porte sur l’accès à l’éducation des enfants déjà issus de classes largement privilégiées, et de ce besoin d’avoir toujours plus, de cette injustice pour leurs camarades refoulés aux portes de leur rêve ; mais aussi de la pression que la société impose à ces enfants, tout justes jeunes adultes, qui commencent leur vie en étant persuadés que leur valeur de dépend que du nom de l’école dans laquelle ils ont fait leurs études supérieures. 

Youtube (Arte) : Fast fashion – Les dessous de la mode à bas prix

En l’espace de 70 ans, nous sommes passés d’un budget de 30% des foyers pour les vêtements à 5% maintenant. Pourtant, ce marché ne cesse de grossir, dû à la pression démographique qui s’accentue et au développement de la société de consommation. Pour expliquer cette diminution des budgets et ce paradoxal développement du marché, il faut alors s’intéresser à la fast fashion, mouvement économique mais aussi social et sociétal qui a amené la mode – anciennement symbole de la dictature des classes – à devenir jetable et dévastatrice. Dévastatrice pour l’environnement. Dévastatrice pour notre santé. Dévastatrice au regard des droits de l’Homme, du producteur au livreur. 

Article de Tifenn Genestier

Cet article n’engage que son auteure.

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[Le Patrimoine naturel de l’UNESCO : le parc national du Vatnajökull]

Créé en 2008, le parc national du Vatnajökull est une région volcanique emblématique de l’Islande, qui couvre 14% de l’île. Ce bien de 1 482 000 ha, dont 85% est classé comme une zone de nature sauvage, est le plus grand parc national d’Europe.

Le bien est traversé par la zone volcanique orientale et la zone volcanique septentrionale, deux zones de rift qui compensent le l’écartement des plaques tectoniques, de 19 mm chaque année. On compte en effet dix volcans dans le parc, dont huit sont sous la glace et sont parmi les plus actifs d’Islande. Lorsque ces derniers interagissent lors d’une éruption avec les fissures de la calotte glaciaire du Vatnajökull (qui recouvre environ 780 000 ha), la rupture de la marge du glacier provoque une inondation : le Jökulhlaup. Apparaissent alors des plaines de sable, des réseaux fluviaux et des canyons, phénomène unique au monde.

Dettifoss sous la neige fin avril.

En dehors de la calotte glaciaire, on retrouve logiquement des champs de lave, mais aussi des montagnes et des roches volcaniques formées lors des éruptions fissurales (hyaloclastites). C’est de ce phénomène qu’est née l’expression attribuée au parc, “la nature dynamique du feu et de la glace”. Ce système a permis la création de reliefs dynamiques et variés sur le plan géologique, qui sont actuellement sous-représentés ou absents de la Liste du patrimoine mondial, d’où l’importance du parc. 

La protection de ce bien est plus que jamais d’actualité : si la calotte glaciaire du Vatnajökull a atteint sa plus grande extension à la fin du XVIIIe siècle, elle est aujourd’hui menacée par le réchauffement climatique mondial.

Si le parc abrite de nombreuses espèces (rennes, phoques, plantes vasculaires…), il faut savoir que ces zones volcaniques abritent également une faune propre aux eaux souterraines, qui a survécu à la période glaciaire. On retrouve également des organismes unicellulaires dans ce milieu inhospitalier qui reproduirait les conditions de la Terre à ses débuts, ainsi que des satellites de glace de Jupiter et Saturne.

Le Hvannadalshnjúkur, plus haut sommet d’Islande situé au sud de la calotte du Vatnajökull.

Critères de sélection :

Le parc national du Vatnajökull a été inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2019, sur un critère.

Critère (viii) : “être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géo-morphiques ou physiographiques ayant une grande signification”

En effet, la coexistence d’un rift océanique actif émergé, d’une remontée de roches chaudes et d’une calotte glaciaire de cette taille, est inédite et fait du parc un bien unique. Les paysages y sont variés et présentent des caractéristiques à la fois tectoniques, glacio-volcaniques et volcaniques. Ces dernières ont d’ailleurs servi de comparatifs pour étudier la planète Mars. Les caractéristiques du bien étant facile d’accès, elles font l’objet d’un intérêt scientifique important : pas moins de 281 articles scientifiques ont été publiés sur le parc ces dix dernières années. 

Paysage montagneux des hauteurs de Kjós, près de Skaftafell.

Gestion du site :

Dans la mesure où le site est classé zone de nature sauvage, il n’y a pas eu de développement humain destructif dans les limites du bien : seuls quelques employés du parc y vivent à l’année.

La plus grande partie du bien est protégée par la Loi sur le Parc national du Vatnajökull. Plusieurs autres lois nationales importantes sont en vigueur pour assurer sa protection. L’agence gouvernementale du Parc national du Vatnajökull, principale responsable de l’application de la législation sur le parc, est soutenue par le Gouvernement de l’Islande, les municipalités locales et les entreprises. Les zones ajoutées au parc national depuis 2013 sont progressivement intégrées dans les dispositions de gestion. 

Le budget du parc, dont 30% provient de ses recettes, est principalement financé par le gouvernement central. Le Fonds de protection des sites touristiques et l’organisation à but non lucratif des Amis du Vatnajökull participent également à son financement.

Enfin, la gestion du parc s’avère difficile dans la mesure où il s’agit d’une zone où les risques naturels sont communs. Il faut en outre protéger le site de l’usure, empêcher les activités illégales et contrôler le flux de visiteurs, qui ne cesse de croître chaque année.

La fissure volcanique d’Eldgjá.

Sources : Parc national du Vatnajökull, Parc national du Vatnajökull – la nature dynamique du feu et de la glace

Cet article n’engage que son auteure.

Mathilde VARBOKI

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[Portraits de personnalités inspirantes : Christine Delphy]

Pour ce nouveau portrait de personnalités inspirantes, nous nous focaliserons aujourd’hui sur Christine Delphy, sociologue et militante féministe qui a énormément contribué à la recherche dans les études de genre, et qui paradoxalement est moins connue par le grand public que Simone de Beauvoir. 

Née en 1941, elle est chercheuse au CNRS depuis 1981 principalement dans le domaine des études de genre et du féminisme. Elle fait partie du courant de féminisme matérialiste, qui utilise des outils théoriques issus du marxisme pour conceptualiser le patriarcat. Pour elle, et c’était presque précurseur à cette époque, l’inégalité entre les femmes et les hommes et le patriarcat n’est pas dû à des différences biologiques entre les individus, mais à la construction de la société. Prenons l’exemple “les femmes sont considérées comme plus émotives que les hommes”. A cela, Christine Delphy répond que cette émotivité n’est pas ancrée dans les gènes de la femme, mais bien parce que dès son enfance, on lui a appris qu’une femme se devait d’exprimer ses émotions, à la différence des garçons. La lutte des genres, pour elle, s’associe aux mêmes combats que la lutte des classes, et c’est en cela que cette approche féministe est révolutionnaire. 

Issue d’une famille appartenant à la petite bourgeoisie (ses parents étant tous deux pharmaciens), Christine Delphy a toujours été encouragée à faire des études. Et c’est très tôt dans son enfance qu’elle a commencé à se poser des questions sur l’égalité des sexes. Dans un entretien que l’on peut retrouver sur France Culture, elle explique qu’elle ne comprenais pas pourquoi, quand ses parents rentraient pour manger les midi, sa mère s’attelait à la préparation du repas, puis à la vaisselle, pendant que son père s’asseyait dans le canapé. Et pourtant, selon elle, elle n’avait pas ce modèle patriarcal si présent dans certaines familles, car sa mère travaillait autant que son père, et exerçait le même métier. 

La recherche

Après avoir étudié à la Sorbonne, puis aux Etats Unis (Chicago et Berkeley), elle obtient sa thèse en 1968 à l’Université du Québec à Montréal. Dans les années 70 pour sa thèse, elle échange avec Pierre Bourdieu pour lui demander de travailler sur l’oppression des femmes, mais ce dernier l’encourage à faire une sociologie du patrimoine. Elle est donc irritée, d’autant plus qu’elle est militante, membre d’un mouvement dans lequel l’un des hommes lui explique que l’oppression des femmes n’est pas aussi importante que l’oppression des ouvriers car les femmes sont certes opprimées, mais pas exploitées comme les prolétaires le sontt. Elle se met donc à travailler sur cette question du patrimoine et elle découvre qu’il y avait toute une partie de la production économique qui ne rentre pas dans le marché économique mais qui était une production qui se fait à la maison (les femmes s’occupent des enfants, font à manger et le ménage, ce qui ne rentre pas dans le système marchand mais pourtant, il y a bien une production). 

L’engagement

Christine Delphy est aussi engagée. En effet, tout au long de sa vie, elle publie dans de nombreuses revues, qu’elles soient françaises, américaines ou britanniques ; pour des articles tantôt scientifiques, tantôt militants. En 1968, elle participe à la création du Mouvement pour la libération des femmes et en 1977, elle participe également à la fondation de la revue Questions féministes, qui est la première revue francophone d’études féministes. Dans cette lignée, en 1980, elle cofonde Nouvelles Questions Féministes, qui est toujours publiée en 2021. Ces deux revues introduisent, notamment, le courant intellectuel du féminisme matérialiste et le concept de genre. Les deux revues sont d’ailleurs fondées avec le soutien de Simone de Beauvoir, qui en est directrice de publication jusqu’à son décès, en 1986.

Mais l’engagement de Christine Delphy ne s’arrête pas là. En 2003, lors de la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques, elle se mobilise par exemple contre l’islamophobie et refuse l’instrumentalisme du féminisme pour servir cette cause. Pour elle, il faut mettre sur « le même plan le droit de porter le foulard autant que le droit de ne pas le porter ».

Si le parcours de Christine Delphy vous intéresse, nous ne pouvons que vous conseiller d’écouter sa série de 5 entretiens sur France Culture :    https://www.franceculture.fr/emissions/series/christine-delphy.

Mais, vous pouvez également consulter son blog sur lequel elle partage ses réflexions : https://christinedelphy.wordpress.com.

Article de Tifenn Genestier

Cet article n’engage que son auteure.

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[L’inscription de la pizza napolitaine au patrimoine mondial de l’UNESCO: à la découverte de son histoire et de ses caractéristiques]

En 2019, une étude de l’Institut YouGov a révélé que la gastronomie italienne était la plus populaire au monde. Cette internationalisation a été faite en grande partie grâce à l’immigration italienne du XXème siècle par laquelle les immigrés ont su exporter avec succès leurs spécialités (comme on peut le voir dans le quartier de Little Italy à New York). La fraicheur et l’accessibilité de ses produits ainsi que ses recettes simples et gourmandes sont également une des raisons principales du succès de la gastronomie italienne.

Les ingrédients savoureux et accessibles de la gastronomie italienne ont fondé son succès

Si les spécialités culinaires italiennes sont nombreuses, c’est souvent la pizza qui nous vient en tête lorsque l’on nous évoque cette gastronomie : la France est d’ailleurs le 2ème plus gros pays consommateur de pizzas après les Etats-Unis! Tant dans ses recettes que dans sa pâte, la pizza est très variée. En Italie, il existe surtout deux types de pizzas: la pizza dite romaine, avec une pâte fine et croustillante, et la pizza napolitaine avec une pâte plus moelleuse et aérienne.

La pizza napolitaine est très répandue: c’est souvent celle qui est servie dans les restaurants italiens. Comme son nom l’indique, elle est originaire de la ville de Naples, située au sud de l’Italie. La pizza napolitaine est une telle institution qu’elle est entrée au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO le 7 décembre 2017. Par ce classement, il s’agit autant de valoriser la recette de la pizza en tant que telle que l’art du pizzaiolo.

La ville de Naples, entourée du Vésuve et de la mer Méditerannée

Mais pourquoi vouloir classer la pizza napolitaine? La réponse peut paraître étrange mais c’est à cause de sa notoriété. En effet l’exportation de la pizza napolitaine à l’international a réinventé ce plat au point de parfois ne plus le reconnaître. C’est le cas de la pizza dite « chicago », très populaire aux Etats-Unis avec une pâte épaisse et des ingrédients gras, ou de la pizza à l’ananas. Les pizzaiolos italiens revendiquent le classement de la pizza napolitaine afin de pouvoir instaurer une protection et un classement de cette recette pour qu’elle ne soit pas dénaturée et demeure respectée pour la postérité.

Cette volonté de protection avait déjà été instauré dès la fin du XXème siècle avec la création de l’association Verace pizza napoletana par Antonio Pace au début des années 1980. La mission de cette association est de promouvoir et protéger la pizza napolitaine dans l’Italie et le monde par l’obtention du label « Vera Pizza Napoletana » appliquée depuis 1984. En plus de son classement au Patrimoine mondial de l’UNESCO et de sa protection par le label « Vera Pizza Napoletana », la pizza napolitaine est également protégée au niveau européen depuis 2008 par la dénomination « Spécialité Traditionnelle Garantie » (STG).

Image choquante d’une pizza style chicago à la pâte très épaisse et garnie de crevette.

Par ce classement l’UNESCO reconnait donc l’art du pizzaiolo qu’il classe en trois catégories:

  • Le maître pizzaiolo: celui qui prépare la pizza. Il est considéré comme un « gardien de la tradition » et transmet la technique et la recette de la pâte napolitaine.
  • L’apprenti pizzaiolo: celui qui seconde le maître et bénéficie de ses secrets.
  • Le fornaio: dit « l’enfourneur », celui qui façonne la pâte en disque et la fait cuire.
  • Histoire de la Pizza napolitaine

La pizza napoletana non ha inventori, non ha padri, non ha padroni, ma è il frutto della genialità del popolo napoletano (La pizza napoletana n’a pas d’inventeurs, ni pères et ni patrons, mais est le fruit de l’ingéniosité du peuple napolitain)

Les historiens Antonio et Donatella Mattozzi ont réuni l’ensemble des facteurs expliquant pourquoi cette pizza serait historiquement née à Naples:

  • La concentration et l’effusion de la ville de Naples a contribué à sa diffusion.
  • Depuis le XVIème siècle la farine était utilisée dans la région.
  • La ville de Naples avait une demande en main d’oeuvre très forte et était la ville la plus peuplée d’Europe au XVIème siècle.
  • Naples était également une ville très pauvre et les habitants avaient besoin d’un plat peu cher et nourrissant comme la pizza.

La première pizzeria aurait également été crée à Naples en 1738: il s’agit du restaurant l’Antica Pizzeria Port’Alba qui est toujours en activité aujourd’hui. C’est également la première pizzeria à avoir installée des tables pour déguster des pizzas puisque auparavant les clients mangeaient leurs pizzas debout dans la rue ou adossés au restaurant. Pour que cela soit pratique ils la mangeaient selon la manière a libretto, c’est à dire pliée sur elle même.

C’est avec la venue de la reine Marguerite de Savoie à Naples en 1889 que la pizza napolitaine va réellement s’exporter dans toute l’Italie. Lors de ce voyage le chef Rafaelle Esposito lui aurait demandé: « Majesté, permettez que cette pizza porte votre nom » et aurait crée spécialement pour elle la fameuse Pizza Marguerita aux couleurs de l’Italie. L’exportation de la pizza napolitaine s’intensifiera par la suite avec l’émigration de l’Italie du Sud vers l’Italie du Nord et de celle des italiens vers d’autres pays comme les Etats-Unis lors du XXème siècle.

La pizza Marguerita crée en 1889 par Raffaelle Esposito en hommage à la Reine Marguerite de Savoie et aux couleurs de l’Italie: la mozzarella pour le blanc, les tomates pour le rouge et le basilic pour le vert.
  • Les caractéristiques de la Pizza napolitaine

La pizza napolitaine a plusieurs critères très précis qui sont utiles pour la reconnaître:

  • A l’aspect: son diamètre ne doit pas dépasser les 35cm, sa croûte doit être dorée avec 1 à 2 cm d’épaisseur et sa partie centrale doit avoir une épaisseur de 0,4 cm.
  • Au toucher : elle doit être tendre au toucher et facile à plier sur elle-même (à la manière de a libretto)
  • Au goût: les goûts doivent être équilibrés entre l’acidulé, la douceur, le fruité et l’herbacé. La croûte doit avoir le goût du pain qui sort du four.

La pizza napolitaine est également caractérisée par son mode de cuisson: elle est cuite dans un four dit napolitain, qui a une forme de coupole et est alimenté en bois (aujourd’hui on utilise du gaz ou de l’éléctricité).

Le fameux four en coupole dit four napolitain.

Pour en découvrir davantage sur la pizza napolitaine et sa réalisation, vous pouvez visionner cette vidéo produite dans le cadre de la série-documentaire « Le Goût du voyage » sur Naples: https://www.youtube.com/watch?v=Ml6FwF2JUes

Et pour manger une vraie pizza napolitaine à Paris, rendez-vous à la Pizzeria Guillaume Grasso au 45 Rue Brancion, 75015 Paris. Ses pizzas possèdent la certification Vera Pizza Napoletana et il est classé depuis 2019 dans les 50 meilleures pizzerias européennes. Pour en découvrir plus c’est juste ici: https://www.guillaume-grasso.com/

Sources:

Article écrit par Marina Deynat

Cet article n’engage que son auteur.e

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[ Le patrimoine mondial naturel de l’UNESCO: Les Sundarbans – Bangladesh]

Le site naturel des Sundarbans, situé au sud-ouest du Bangladesh, est l’une des plus grandes forêts de mangroves au monde. La mangrove est une formation forestière littorale tropicale, à base de palétuviers, ne se développant que dans la zone de balancement des marées, appelée estran, des côtes basses des régions tropicales.  

Le bien, classé patrimoine mondial depuis 1997, s’étend sur 140 000 hectares et couvre le “delta du Gange, du Brahmapoutre et de la Meghna, dans la baie du Bengale ». 60% de la superficie du bien se situe au Bangladesh, l’autre se trouvant en Inde.

Le site abrite une riche biodiversité mondialement reconnue avec sa flore particulière et sa faune exceptionnelle : des tigres du Bengale, des espèces menacées à l’image du crocodile marin, ou encore 260 espèces d’oiseaux. Il présente de nombreux habitats « terrestre, aquatique et marin pour des espèces de faune et de flore de toutes tailles ». Il est également considéré comme une zone de reproduction de multiples espèces en voie de disparition. Le bien est constitué de terres immergées ainsi que de zones maritimes avec de nombreuses voies d’eau. Le site a aussi une dimension hautement symbolique : il est, selon l’UNESCO, « l’un des hauts lieux du patrimoine mythologique et historique » de la région.

Critères de sélection : 

Les Sundarbans ont été sélectionnés sur la base des critères de sélection IX et X : 

Pour en savoir plus sur les critères de sélection : https://whc.unesco.org/fr/criteres/  

Critère IX : « être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ». 

Le site est représentatif de processus écologiques en tant que témoin de la « formation d’un delta et de la colonisation subséquente des îles du delta ». Les éléments marqueurs de ces processus sont : les pluies de mousson, les inondations, la formation de deltas, l’influence des marées ou encore la colonisation végétale. Les terres et ilots ont une forme très particulière car ils ont été façonnés par l’action des marées du delta. Ils sont donc les marqueurs de ce processus écologique. 

Critère X : « contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation ». 

Les Sundarbans abritent une abondante biodiversité marine et terrestre tant floristique que faunistique. Le site accueille par exemple des espèces en voie d’extinction comme les dauphins du Gange et de l’Irrawaddy ou les tortues fluviales de l’Inde (Batagur baska). 334 espèces de plantes s’y trouvent. La protection de ce bien classé au patrimoine mondial de l’UNESCO est donc primordiale puisqu’il permet la conservation in situ de nombreuses espèces et la pérennité de l’une des plus grandes forêts de mangroves au monde.

Les Sundarbans, – image libre de droits.

Gestion du site : 

Le site classé fait face à des pressions et menaces extérieures de taille tant naturelles (comme les cyclones, les raz-de-marée ou l’envasement) qu’humaines avec la surexploitation des ressources animales et sylvicoles (foret), le braconnage ou encore le défrichement en faveur d’une activité agricole. 

Une protection juridique a été mise en place au niveau national depuis le début du 19ème siècle, qui bénéficiait au site actuel inscrit sur la liste de l’UNESCO. Ses environnements terrestres, forestiers et aquatiques étaient donc déjà en partie protégés. Le site était préservé grâce à des réserves forestières créées en 1878 puis avec ses trois sanctuaires de faune et de flore sauvages, qui ont été créés en 1977.  Selon l’UNESCO, aujourd’hui, « l’objectif principal de la gestion est la conservation de la biodiversité, des valeurs esthétiques et de l’intégrité. » Le bien est « actuellement bien géré et régulièrement suivi selon des normes de gestion bien établies par un personnel régulier et des unités administratives ». 

La conservation du site est nécessaire car il s’agit d’une zone essentielle pour des millions d’habitants riverains du site : absorption de la force des raz-de-marrée, protection face aux cyclones et inondations. Il constitue également un moyen de subsistance pour de nombreuses populations aux activités diverses : « coupeurs de bois, pêcheurs, collecteurs de miel et ramasseurs de feuilles et d’herbe ».

Pour en savoir plus : https://whc.unesco.org/fr/list/798 

Cet article n’engage que son auteure.

Agathe Passerat de La Chapelle

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[Portraits de personnalités inspirantes : Michel Foucault]

« Rien n’est certes moins utopique que le corps lui-même, à ceci près que nul ne l’est plus que lui aussi, que c’est de lui que sont nées et nous sont venues toutes les utopies. »

C’est précisément cet extrait de la conférence « Le corps utopique » de Michel Foucault conté par lui qui a suscité mon admiration avant même de le lire. Laissez-moi vous dépeindre le portrait de ce célèbre philosophe qui a transformé le champ historique, philosophique et franchit les frontières entre la médecine et la culture. 

Michel Foucault est un philosophe né en 1926 engagé intellectuellement sur les questions de pouvoir et de discours sur les choses. En 1961, il soutient une thèse Folie et déraison : Histoire de la folie à l’âge classique. Une thèse qui initiera ses recherches sur la psychiatrisation et la déviance, des normes dictées par les institutions comme la prison ou l’hôpital psychiatrique. 

Licenses Creative Commons :https://arc-culture.be/blog/thematique/culture-et-societe/ 

À partir de 1970 à l’apogée de sa carrière universitaire Michel Foucault tient la chaire « Histoire des systèmes de pensée ». En dehors de ça, Foucault participe de l’histoire des savoirs, ce qu’il appelle l’épistémologie et de la déconstruction des pensées essentialistes notamment sur la sexualité. Son travail a un impact dans le débat public et intellectuel où il intervient politiquement. Dans les années 1970, d’extrême gauche il s’engage pour l’amélioration des conditions dans les prisons en fondant le Groupe d’information sur les prisons. D’autre part il s’engage aussi avec Jean-Paul Sartre qui l’influence dans le soutien des travailleurs immigrés. Mort du Sida parmi les premiers en France, son compagnon Daniel Defert créé en 1984 la fameuse association AIDES en son honneur. 

Un engagement social qui est intrinsèquement lié à ses recherches notamment sur la biopolitique (cf. cours Naissance de la biopolitique de 1978-1979). La biopolitique est une forme de pouvoir exercée par les institutions sur les corps et les individus autrement dit un biopouvoir. Celui-ci conformant ainsi les techniques du corps et les comportements psychologiques. Des travaux qu’il applique notamment à l’histoire de la sexualité (L’histoire de la sexualité, 1976, 3 tomes), qui transforme les champs de savoirs notamment en histoire du genre.

Issu du structuralisme, il incarne le mouvement post-structuraliste qui cherche à déconstruire certains grands schèmes sociaux-historiques. Une figure marquante au sein du champ universitaire, au point qu’il serait selon The Times Higher Education Guide de 2009 l’auteur le plus cité en sciences humaines dans le monde. Il fait le pont entre les disciplines et les champs de savoirs scientifiques en médecine et les sciences humaines et sociales. Une lecture non essentialiste qui montre comment les discours normatifs scientifiques, culturels notamment artistiques ont un impact sur les individus. Une révolution intellectuelle qui se joue en même temps dans le monde anglo-saxon qui a joué sur l’éducation des générations suivantes ouvertes à la déconstruction des pensées biologisantes : Comment se sont distingués les genres ? les fous des équilibrés ? les handicapés des valides ? 

Ainsi par exemple dans cette conférence « le corps utopique » de 1966 il interroge ce rapport au corps avant même la libération sexuelle il invite à faire corps avec celui-ci. Le corps serait à la fois ce qu’il y a de moins utopique dans sa matérialité, sa trivialité en même temps qu’il nourrit des utopies de dépassement de la chair et ses défis. Reprendre le pouvoir c’est défier les limites du corps, l’agrandir dans la parure, la danse mais surtout en faisant l’amour. Le désir et les relations sexuelles permettant d’utopiser le corps en dépassant son enveloppe, parcourant ses zones d’ombres. 

Un regard intime sublimant le corps de chacun qui l’écoute, je vous recommande d’écouter cette conférence enregistrée pour saisir le génie de Foucault. 

Les analyses foucaldiennes sont à lire et à relire notamment en des temps comme ceux que l’on traverse où la médecine et les discours sanitaires ont autant de poids sur nos quotidiens.

À écouter 👂: 

Conférence radio France Culture, 11 décembre 1966 –  © INA – Institut national de l’audiovisuel, 1966 :  📻  https://www.youtube.com/watch?v=NSNkxvGlUNY 

Les échos de Foucault aujourd’hui à aller voir : 

À lire 👀 : 

Sélection d’ouvrages de Foucault :  📖

Article de Mariette Boudgourd

Cet article n’engage que son auteure !

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[Actualité de l’UNESCO: La baguette en lice pour entrer au patrimoine mondial de l’UNESCO]

La baguette de pain est candidate à l’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. La décision finale sera prononcée en 2022. 

Être inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO nécessite d’être porté par un groupe de personnes. Dès septembre 2018, la confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française avait formulé son souhait de voir la baguette de pain être inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Les savoir-faire artisanaux et la culture de la baguette de pain sont déjà inscrits à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France depuis le 23 novembre 2018. 

La baguette, bien que présente dans de nombreux autres pays, est devenue un véritable symbole de la France et de sa culture dans le monde. Une baguette standard est large d’environ 4 à 6 cm, haute d’environ 3 à 5 cm et longue d’environ 65 cm. Elle pèse environ 250 g. Un concours national de baguette tradition française a lieu tous les ans en France, organisé par la Confédération Nationale de la Boulangerie et Boulangerie-pâtisserie française. 

La ministre de la culture Roselyne Bachelot s’est exprimée sur son choix de porter la baguette à l’UNESCO : « Si cette candidature nationale était couronnée de succès devant l’Unesco, l’inscription de cet élément permettra de faire prendre conscience qu’une pratique alimentaire faisant partie du quotidien, partagée par le plus grand nombre et allant de soi, constitue un patrimoine à part entière ». Inscrire la baguette au patrimoine mondial de l’UNESCO permettrait vraiment de mettre en lumière le travail artisanal des boulangers, dont le nombre est en baisse en France depuis quelques années. C’est ce qu’a souligné Dominique Anract, président de la Confédération Nationale de la Boulangerie et Boulangerie-pâtisserie française : 

 « Après quatre ans de travail, c’est une grande fierté que notre dossier ait été choisi par la France. (…) Cela valorise notre savoir-faire et cela peut inciter des jeunes à choisir le métier ».  Rendez-vous en 2022 pour le verdict !

Cet article n’engage que son auteur.e

Charlotte Morel

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[Rubrique culturelle : série documentaire « Tableaux de voyages – sur les traces des grands peintres »]

Les lieux culturels sont toujours fermés et nous voilà de nouveau chez nous. Mais n’ayez crainte, la culture peut venir jusqu’à vous !

Venez vous familiariser avec l’histoire de la peinture, des peintres et de lieux mythiques capturés par les peintres à travers des toiles extraordinaires.

 Montagne Sainte-Victoire, tableau de Paul Cézanne, 1888–1890. (Collection privée).

L’aventure est ponctuée par des rencontres avec des spécialistes qui nous livrent secrets et anecdotes sur les paysages et les artistes, ainsi qu’avec des habitants de chaque lieu perpétuant l’héritage des peintres. Une mine de connaissances ! 

Épisode 1 : Rügen et Caspar David Friedrich. 

Épisode 2 : La Provence et Cézanne.

Épisode 3 : L’Angleterre du Nord et Turner.

Épisode 4 : Barcelone et Picasso.

Épisode 5 : Venise et Le Titien. 

Cette série documentaire est une véritable invitation à voyager depuis chez soi ou même à préparer de futurs voyages ! Découvrez des paysages à l’atmosphère si particulière ayant inspirés de grandes figures de la peinture.

Disponible en ligne (sur le site d’ARTE) et gratuitement jusqu’au 14 avril (voire 20 avril, cela dépend des épisodes) 2021 : alors à vos écrans pour un moment d’évasion ! 

Lien :

https://www.arte.tv/fr/videos/RC-016324/tableaux-de-voyage/

Cet article n’engage que son auteure !

Ecrit par Agathe Passerat de La Chapelle. 

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