Alors que – on l’espère tous – les lieux de culture vont bientôt rouvrir, aujourd’hui, nous revenons avec quatre documentaires à voir absolument pour mieux comprendre les débats actuels et le monde qui nous entoure : les réseaux sociaux, la fast-fashion, la méritocratie, les fake news et le féminisme, voilà des sujets redondants aux informations. Pourtant, même si beaucoup d’entre nous ont entendu parler de ces causes à maintes reprises, nous sommes également nombreux à ne s’y être jamais vraiment intéressé. L’Unesco pourtant, agit sur ces sujets, et c’est pourquoi nous les avons choisis.
Alors aujourd’hui, pour l’une de ces dernières chroniques confinées du vendredi (oui, il faut être optimistes), nous vous recommandons de regarder cinq documentaires, sur Netflix ou Youtube !
Netflix : Derrière nos écrans de fumée
Vous ne comprenez pas pourquoi dès que vous allez sur un site de vêtements, les derniers articles consultés se retrouvent en publicité dans votre fil d’actualité Facebook ou Instagram ? Pourquoi Snapchat vous envoie des notifications tous les jours pour visionner les stories de vos contacts alors que vous n’allez quasiment jamais sur l’application ? Pourquoi les réseaux sociaux prennent-ils autant de place dans votre vie, et quels sont leurs effets à l’échelle de la société et du monde ?
Parce que je suis persuadée qu’il faut d’abord connaître pour ensuite choisir de consommer (ou non), je vous conseille vivement de regarder ce documentaire qui vous expliquera le cheminement intellectuel des inventeurs de ces plateformes qui, dans un élan de cyber-optimistes, ont vu leur inventions comme de nouveaux moyens d’accès à la démocratie. Alors, on y découvre que les réseaux sociaux sont capables de développer chez nous le meilleur comme le pire, en s’attachant à nous analyser – nous et nos pratiques – et à nous orienter vers ce qui nous conviendrait le plus. Dont le but, bien évidemment, étant de vendre la marchandise (nous), à leur clients (les entreprises qui font appel à leurs services pour diffuser de la publicité).
Si vous êtes intéressés par ces questions, voir aussi The Great Hack : l’Affaire Cambridge Analytica.
Youtube (Arte) : La fabrique de l’ignorance
Qui n’a jamais lu une étude qui incriminait une marque sur ses effets nocifs pour la santé ou pour l’environnement et quelques mois plus tard qui lisait une nouvelle étude qui démontrait l’inverse ? Avions-nous lu d’où provenaient ces études ? Qui les avait commandées ? La Fabrique de l’ignorance, c’est un documentaire qui prouve que les entreprises instrumentalisent la science pour réfuter leur impact nocif dans certains domaines. En prenant l’exemple des pesticides qui tuent les abeilles, l’exemple de l’industrie du tabac ou encore celui des produits cancérigènes de Monsanto, ce documentaire a pour objectif de mettre au premier plan une nouvelle forme de science, la science de la désinformation, qui, démultipliée par les réseaux sociaux, retarde les décisions politiques et sème le doute dans nos esprits. L’Unesco a pour mission de favoriser l’accès aux sciences, mais quand les sciences sont corrompues, comment faire ?
Netflix : Varsity Blues : Le scandale des admissions universitaires
L’Unesco est engagé pour que l’accès à la culture soit l’affaire de tous, et pour que chacun ait le droit de s’éduquer, ou d’aller à l’école. Mais, là aussi, comment faire quand le système universitaire, déjà ultra-élitiste aux Etats Unis, se trouve être corrompu de l’intérieur – et par conséquent favorise certains au détriment d’autres, pour de l’argent ? L’Affaire Varsity Blues, c’est le scandale qui a conduit au tribunal des personnalités mondialement connues, comme Felicity Huffman ou Lori Loughlin. En effet, ces parents avaient payé Rick Singer, gérant d’une entreprise de conseil pour se préparer le mieux possible à l’entrée à l’Université, pour faciliter l’admission de leurs enfants dans des écoles prestigieuses. Au-delà du scandale, ce documentaire est très intéressant, se présentant sous l’angle du film-documentaire, avec des acteurs jouant le rôle des protagonistes de l’affaire. En plus de cela, les répliques sont issus de réelles conversations enregistrées par le FBI, ce qui nous permet d’avoir une marge d’interprétation sur les motivations qu’avaient ces parents. Et enfin, et c’est pour moi le plus important, ce film se place dans un questionnement plus global qui porte sur l’accès à l’éducation des enfants déjà issus de classes largement privilégiées, et de ce besoin d’avoir toujours plus, de cette injustice pour leurs camarades refoulés aux portes de leur rêve ; mais aussi de la pression que la société impose à ces enfants, tout justes jeunes adultes, qui commencent leur vie en étant persuadés que leur valeur de dépend que du nom de l’école dans laquelle ils ont fait leurs études supérieures.
Youtube (Arte) : Fast fashion – Les dessous de la mode à bas prix
En l’espace de 70 ans, nous sommes passés d’un budget de 30% des foyers pour les vêtements à 5% maintenant. Pourtant, ce marché ne cesse de grossir, dû à la pression démographique qui s’accentue et au développement de la société de consommation. Pour expliquer cette diminution des budgets et ce paradoxal développement du marché, il faut alors s’intéresser à la fast fashion, mouvement économique mais aussi social et sociétal qui a amené la mode – anciennement symbole de la dictature des classes – à devenir jetable et dévastatrice. Dévastatrice pour l’environnement. Dévastatrice pour notre santé. Dévastatrice au regard des droits de l’Homme, du producteur au livreur.
Article de Tifenn Genestier
Cet article n’engage que son auteure.