[La protection des œuvres d’art durant la guerre : l’exemple des Monuments Men]

L’art est souvent un enjeu lors des conflits, la Seconde Guerre mondiale n’échappant aucunement à cette exception.

Effectivement, les nazis ont été à l’origine de la spoliation d’oeuvres d’art la plus massive, évaluée à plus de cinq millions de tableaux et sculptures. En conséquence, un groupe est formé en juin 1943, nommé les « Monuments Men », par le général Eisenhower et dont l’objectif est de de suivre les Alliés afin de récupérer les très nombreuses œuvres d’art dérobées par les nazis.

Créés grâce à l’initiative du conservateur et directeur de musée américain George L. Stout, ces « Monuments Men » sont des conservateurs, historiens, archivistes, au nombre d’environ 350 et issus de treize nationalités différentes.

Leur travail a notamment fait l’objet d’un ouvrage écrit par Robert M. Edsel et paru en 2007, ainsi que d’un film réalisé par George Clooney sorti en 2014.

Ces derniers reconstituent l’enjeu de l’appropriation des œuvres par le régime nazi, par leur caractère historique, mémoriel, symbolique (en somme, les oeuvres d’art -outre leur appréciation esthétique- ne sont-elles pas la représentation du devenir même de l’humanité en liant passé, présent et futur ?).

Ainsi, le combat de ces hommes et femmes consiste à restituer les biens culturels provenant des collections Rothschild ou de Paul Rosenberg, ainsi que des oeuvres éminemment emblématiques telles que L’Agneau mystique – dit aussi Retable de Gand- des frères Van Eyck ou la Madone de Bruges de Michel-Ange.   

Néanmoins, leur mission ne fut pas sans obstacles, au sein même des troupes alliées, dans un premier temps faisant sourire certaines, agaçant d’autres.

Leur rôle évolue toutefois lorsque les Alliés pénètrent en Allemagne, le film y étant relativement fidèle en explicitant l’utilité de figures comme Rose Valland, conservatrice du Jeu de paume pendant l’Occupation, qui lista en secret le contenu des caisses contenant les collections privées, ce qui fut notamment utile aux Alliés lors des mines de sel d’Altaussee et de Heilbronn où était amassée une partie du butin.

Leur histoire trop longtemps restée dans l’ombre, est aujourd’hui redécouverte. Incarnant un « état d’esprit » selon l’écrivain Robert M. Edsel, les « Monuments Men » ont joué un rôle primordial, nécessaire à la sauvegarde de la mémoire personnelle et collective, en préservant  notre devenir par la survivance du passé dans notre présent avec la symbolique et l’histoire que ces œuvres évoquent et représentent.

Sources :

Article de Noémie Ngako.

Cet article n’engage que son auteure.

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[Les femmes qui lisent sont dangereuses, de Laure Adler et Stefan Bollmann]

📚 À l’occasion de la journée mondiale de l’éducation, ce 24 janvier, l’antenne UNESCO et l’antenne UNwomen s’associent pour une semaine thématique qui traite des enjeux liés à l’éducation des femmes. Pour bien commencer la semaine, nous vous proposons une revue littéraire, une sorte de mise en abîme du thème du jour : les femmes qui lisent sont dangereuses (2005), de Laure Adler et  Stefan Bollmann, aux éditions Flammarion. Soyez rassuré.es, il n’y a rien de dangereux à ce que vous êtes en train de faire, si ce n’est pour le patriarcat 💪 !

« Les femmes qui lisent sont dangereuses », du moins une chose est sûre, elles suscitent désir et fascination chez les artistes en Occident. De Vermeer, Renoir à Hooper, Stefan Bollmann et Laure Adler retracent l’histoire du trope occidental de « la liseuse ». Tantôt concentrée et plongée dans la lecture, tantôt lascive et abandonnée dans les replis d’une méridienne. 

Loin de représenter a priori un quelconque danger, ces femmes qui lisent au parfum de mystère, le sont bel et bien pour les hommes qui les regardent. Lire, c’est d’abord prendre du temps pour soi avant de consacrer ce dernier à la couture, aux enfants, au foyer. Au sein de la sphère domestique, la lecture féminine représente l’instant durant lequel ses femmes échappent à leur rôle d’épouse, de mère et d’ange du foyer. 

Laure Adler, historienne, journaliste et auteur s’associe à Stefan Bollmann, philologue, philosophe dans le commentaire de ces tableaux. Les deux auteurs explicitent au fil des pages le male gaze, qui est retranscrit dans cette iconographie particulière. La lecture est associée pour ce regard masculin à une féminité envoûtante, échappée et rêveuse qui met en danger l’homme, et l’ordre familial. Derrière ce regard fantasmé de la femme qui lit, se cache une réalité occidentale celle de l’éducation des femmes et des filles. L’omniprésence de ce thème suscite certaines questions sociologiques et historiques : les femmes lisent-elles davantage que les hommes ? 

Selon Yasmina Foehr-Janssens, professeure en Lettres et Études de genre à l’Université de Genève la socialisation primaire genrée expliquerait que les filles lisent plus que les garçons jusqu’à l’âge adulte, tel qu’elle explique dans un article de Femina (2016) : « On remarque une socialisation différenciée des garçons et des filles durant leur jeunesse. Les premiers sont encouragés à être actifs, à aller jouer en plein air. Tandis que les secondes sont plutôt orientées vers des activités tranquilles, qui favorisent l’introspection. Parmi lesquelles : la lecture. Et cette facilité de contact avec le livre engendre un plaisir accumulatif : plus on lit, plus on a envie de lire ».

La lecture bien qu’elle émancipe a priori les femmes en tant qu’elle participe à leur éducation et leur permet d’échapper à un quotidien domestique peut néanmoins contraindre ses femmes dans des rôles genrées particuliers. Au-delà du fantasme masculin posé sur ses femmes qui lisent, le sexisme s’impose autrement au sein de cette activité. D’un part, dans son éducation la jeune fille dispose dans ses choix de lectures de romans qui conditionnent son imaginaire. Entre amour courtois et anti-héroïne à la Emma Bovary, la littérature est imprégnée de normes de genre sexiste. D’autant que l’activité même de lecture, réflexive et tranquille place les jeunes femmes dans la sphère de la tranquillité domestique, loin des activités masculines actives. 

Antoine WIERTZ, La liseuse de romans (1853), Ixelles, Musée Wiertz

La lecture de ce beau livre d’art, de ses images comme de ses commentaires historiques ouvre ainsi la porte à de multiples réflexions sur l’éducation genrée, et les biais sexistes en peinture comme en littérature. Une iconographie séculaire qui interroge les regards contemporains portés sur ses femmes qui lisent, au-delà même sur ses femmes instruites, politiques et écrivaines qui dérangent encore. Quel paradoxe forme par exemple la liseuse de romans de Wiertz qui met en valeur la sensualité du corps d’une femme tout en désignant amèrement sa capacité à s’échapper par l’esprit de se regard perverti… 

↪ Retrouvez en Story SONU une sélection d’oeuvres de femmes qui lisent  🎨

↪N’hésitez pas à aller feuilleter : Les femmes qui lisent sont dangereuses 📖

↪ Mais aussi de la même auteure : 

  • Dangerous Women: The Perils of Muses and Femmes Fatales (2009) 
  •  Les femmes qui aiment sont dangereuses (2009)
  • Les femmes artistes sont dangereuses (2018)
  • Les femmes qui écrivent vivent dangereusement (2007)

Le Corps des femmes: Ce que les artistes ont voulu faire de nous (2020)

Article de : Mariette Boudgourd

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[Rubrique culturelle : l’Atelier des Lumières]

Lorsque les établissements culturels rouvriront, pourquoi ne pas faire une visite immersive dans les tableaux d’artistes célèbres ? C’est le pari que s’est lancé il y a quelques années déjà l’Atelier des Lumières à Paris, qui se plait à faire vivre des œuvres qu’on ne présente plus.

L’Atelier des Lumières, c’est quoi ?
Parce que toutes et tous, nous avons entendu parler au moins une fois de cet endroit, mais peu enconnaissent véritablement l’Histoire, retour sur un lieu d’art autrefois industrie.
En 1835, les Frères Plichon, issus d’une famille de laboureurs, décident de venir à Paris pour devenir fondeurs lors de la Révolution industrielle. Ce sont alors les débuts de la Fonderie du Chemin Vert. Grâce à des pièces en fonte très qualitatives, cette fonderie avait pour but premier de répondre aux besoins de la Marine et du Chemin de Fer. A ce moment-là, elle employait près de 60 personnes.
En 1959, 24 ans plus tard, l’entreprise est transmise aux enfants de l’un des deux fondateurs, dont Edouard Plichon, qui était un technicien reconnu et pendant quatre générations, les affaires sont alors prospères pour la fonderie.
Cependant, en 1929, comme beaucoup d’autres entreprises, l’affaire est contrainte de fermer ses portes. Les raisons : la crise internationale et la concurrence accrue des nouveaux matériaux sur le marché comme le plastique qui fait son apparition. Alors, en 1935, l’entreprise est totalement dissoute et la famille Martin, qui en est aujourd’hui encore propriétaire, rachète les locaux. Pendant de nombreuses années, jusqu’en 2000, les entrepôts servaient alors à une entreprise de fabrication et de vente de machine-outils.
C’est en 2013 que le Président de Culturespaces, Bruno Monnier, redécouvre la fonderie et se rend compte de son immense potentiel. Il veut alors en faire un centre d’art numérique, et la famille Martin accepte alors de lui louer les bâtiments.

En 2018, pour le bonheur de tous, l’Atelier des Lumières voit alors le jour le 13 avril, et est découvert la première année par plus de 1,2 millions de visiteurs venant de partout dans le monde.

Les Grandes expositions de l’Atelier des Lumières
Tous les ans, Culturespaces organise donc des expositions longues et courtes, en donnant la parole à desartistes contemporains.
En 2018, on avait alors eu le droit à une rétrospective de la « Sécession Viennoise à travers les œuvres de Hunterwasser » et des œuvres de Gustav Klimt, le tout assemblé par Gianfranco Iannuzzi, Renato Gatto et Massimiliano Siccardi, avec la collaboration musicale de Luco Longobardi, du collectif Ouchhh et Thomas Blanchard et Oilhack.
(Pour avoir un aperçu de l’exposition, voici la vidéo promotionnelle : https://vimeo.co/344347744)

En 2019, c’était au tour de Van Gogh d’être mis à l’honneur, là aussi par Gianfranco Iannuzzi, Renato Gatto et Massimiliano Siccardi. Mais, nous avions aussi le plaisir de voir deux autres productions : « Japon Rêvé, Images du monde flottant » de Dany Rose, et « Verse », de Thomas Vanz.
(Pour avoir un aperçu de l’exposition, voici la vidéo promotionnelle : https://vimeo.co/435873883)

En 2020, même si l’exposition fut écourtée dû à la crise sanitaire, Monet, mais aussi Renoir et Chagall ont été exposés en musique sur leurs voyages en méditerranée. Exposition qui nous fait voyager, tout en restant dans la pénombre et la fraicheur d’un ancien entrepôt chargé d’Histoire.

Quid des prévisions pour 2021 ?
Vite, vite, rouvrons les établissements culturels ! Cela nous permettra de venir admirer la rétrospective des plus grandes œuvres de Dali, élaborées pendant ses 60 années de création. Initialement prévue pour le 29 janvier 2021, elle sera d’actualité jusqu’en janvier 2022. Alors, espoir et optimisme, nous trouverons bien quelques semaines durant 2021 pour y faire un tour ! Comme toujours, cette immersion est produite par Gianfranco Iannuzzi, Renato Gatto et Massimiliano Siccardi, artistes maintenant habitués à l’établissement.
Mais, Dali ne sera pas seul ! En effet, en programme court, nous aurons la chance de retrouver les œuvres architecturales de Gaudi, qui fut lui-même une véritable source d’inspiration pour Dali, par les studios Cutback.

Alors, prenons notre mal en patience, restons forts et patients ; pour retrouver nos amours artistiques dès que le temps nous le permettra !

Cet article n’engage que son auteure !

Article de Tifenn Genestier

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[Portraits de personnalités inspirantes : James Baldwin]

    Symbole d’une amérique qui s’exile pour mieux vivre en plein combat pour les droits civiques, James Baldwin est un activiste auteur de romans, pièces, nouvelles et poèmes né à Harlem (New York City) le 2 août 1924. 

    S’il fut un temps oublié par la vaste majorité de la population, son oeuvre et l’homme qu’il était sont revenus sur le devant de la scène avec le mouvement « Black Lives Matter » et le film-documentaire « I am not your negro » de Raoul Peck (2016). 

    James Baldwin montre dès son enfance un intérêt grandissant pour les livres et l’écriture, à 13 ans il publie son premier article pour le journal de l’école qu’il intitule « Harlem – Then and Now ». Son enfance à Harlem est celle d’un jeune afro-américain au début des années 1940, les brimades des officiers de police blancs, le racisme environnant et ultimement les émeutes de 1943 marqueront ainsi son esprit et ses écrits. Il réalise ce qu’est la condition de noir dans son pays. Ses années formatives sont également rythmées par la religion dans laquelle il se réfugie pendant un temps, la reconnaissance de son talent par ses aînés dès le début de son parcours académique et sa rencontre avec le peintre Beauford Delaney qui lui laisse entrevoir la possibilité d’une vie d’artiste.  

    James Baldwin conscient de sa condition d’homme noir homosexuel aux États-Unis prend l’initiative de s’exiler à Paris à 24 ans. Il refuse que ses écrits soient lus sous le prisme de son apparence ou de ses préférences. Ainsi pendant les premières années il se rapproche des penseurs de la rive gauche et se fait éditer par son ami Themistocles Hoetis, éditeur de Richard Wright. 

    Des années 1950 aux années 1980 Baldwin écrit des romans semi-autobiographiques comme Go tell it on the montain (1953), des romans sur l’homosexualité comme Giovanni’s Room (1956) et des essais notamment sur la condition des afro-américains comme le très célèbre The fire next door (1963). 

    The fire next door est publié alors que James Baldwin est de retour aux États-Unis comme une des figures de proue du mouvement pour les droits civiques. Il devient porte-parole de la cause, ses écrits sont lus par la population blanche pour, en un sens, mieux comprendre ce que désirent les afro-américains. Cela lui vaudra des reproches de la part de ces derniers qui le trouvent trop complaisant. Baldwin reviendra sur cette période dans No name in the street (1972), un long essai qui évoque ses combats des années 1960 et les marquants assassinats de trois de ses proches amis et symboles de cette lutte pour l’égalité : Medgar Evers, Martin Luther King Jr. et Malcom X.

    Les années 1970 et 1980 sont celles d’un retour à l’exil. James Baldwin s’installe à Saint-Paul-de-Vence dans le sud de la France où il continue d’écrire jusqu’à son décès en 1987. Chez lui passent les icônes afro-américaines de la musique jazz : Miles Davis, Nina Simone, Ray Charles, mais aussi d’autres artistes comme Joséphine Baker, Harry Belafonte, Sydney Poitier et Beauford Delaney. Il est dit de sa porte qu’elle était toujours ouverte. 

    Si les écrits de James Baldwin n’ont jamais vraiment disparu des étagères et que son œuvre a trouvé écho dans celle d’amis comme Maya Angelou et Toni Morrison, c’est avec la nouvelle vague de lutte contre les violences racistes que son œuvre réapparaît sur le devant de la scène. Ses mots sont toujours aussi justes et puissants, ils font résonance avec les plus jeunes générations. Ainsi on retrouve des citations sur des pancartes pendant des marches pacifistes, ses livres sont adaptés en films acclamés par la critique. Les mots de Baldwin sont toujours aussi vrais.  

Cet article n’engage que son auteure. 

Article de Yacine Navenot 

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[Une bande dessinée sur les tabous sexuels : Pucelle de Florence Dupré La Tour]

La sélection officielle du festival d’Angoulême offre un large panorama du paysage de la bande dessinée de 2020. La remise des différents prix du festival se fera le 29 janvier 2021 lors d’une cérémonie se déroulant au théâtre d’Angoulême, qui sera retranscrite en direct. Huit prix seront décernés lors de l’événement.

Le festival en lui-même est reporté au mois de juin en raison de la situation sanitaire. Cette remise de prix est l’occasion de se pencher sur une œuvre en lice, Pucelle, de l’autrice et dessinatrice Florence Dupré La Tour.

Dans cette bande dessinée autobiographique, elle s’attaque aux tabous sur la sexualité, et plus généralement le manque d’éducation sexuelle dans une famille bourgeoise et très catholique. Entre un père absent et une mère qui entretient une éducation religieuse fervente, c’est dans la honte et l’incompréhension que Florence tente de se construire. Les non-dits sont source de profondes angoisses, que l’autrice peint à l’aide d’une aquarelle aux tons roses et rouges pastels. La fausse naïveté du dessin et la douceur des couleurs tranchent avec le propos acerbe que Florence Dupré la Tour tient sur la société dans laquelle elle a grandi, enfermée dans ses tabous et mensonges. Le culte de la virginité, le tabou des règles, la place la femme au foyer, la puberté honteuse : autant de schémas perçus par les yeux d’une jeune fille qui tente de comprendre ce qu’il lui arrive. Elle livre également une critique de la religion, de son rôle dans le maintien des femmes dans une position d’infériorité.

Florence Dupré La Tour parvient à prendre du recul sur son passé, et le retranscrit dans cette œuvre avec beaucoup d’humour et d’autodérision. Le propos de l’autrice n’en est pas moins très sérieux : parvenir à l’égalité homme-femme, c’est continuer le grand chantier qui est celui de l’éducation, et notamment l’éducation sexuelle en abolissant les tabous.

Son travail a déjà été encensé par la critique, et a reçu le prix de la meilleure bande-dessinée 2020 des Inrockuptibles. En route vers un fauve à Angoulême ?

Article de Charlotte Morel

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[Portrait de personnalités inspirantes : Eva Hesse]

Née à Hambourg en Allemagne en 1936, Eva Hesse s’inscrit dans le mouvement minimaliste américain des années 60 et apporte des perturbations à cet art réglé.

 Par l’introduction de nouveaux matériaux instables comme le latex, elle conçoit ses œuvres comme une forme de résistance féminine aux structures rigides et masculines de l’art minimal.

Elle a déclaré que le sujet principal de son œuvre était « l’absurdité de la vie ».

En 1939, sa famille fuit les persécutions nazies en émigrant aux États-Unis. Eva Hesse entame alors une formation en design publicitaire à l’Institut Pratt de New York puis entre à l’Art’s Students League tout en travaillant pour le magazine Seventeen. Elle obtient son diplôme en design à la Cooper Union de New York en 1957 puis entre à Yale, à l’École d’art et d’architecture. Après avoir obtenu sa licence de Beaux-Arts, elle rentre à New York où elle rencontre le sculpteur Tom Doyle qu’elle épouse en 1961. Eva Hesse se tourne d’abord vers la peinture expressionniste, quasi figurative : on reconnaît des formes de visage et des attributs sexuels dans ses œuvres du début des années 60. 

Untitled 1960

Elle expose pour la première fois en 1963 et fait la rencontre de nombreux artistes minimalistes tel que Sol LeWitt, Robert Ryman, Robert Morris et Robert Smithson. En 1964, le couple est invité en Allemagne de l’Ouest et Eva Hesse entame une série de sculptures peintes, fabriquées à partir de matériaux de récupération trouvés dans une usine désaffectée dans laquelle elle installe son atelier. 

Elle insère ainsi des câbles et des fils électriques dans ses œuvres, sorte de bas-reliefs abstraits et colorés. Elle expose en 1965 en Allemagne puis rentre l’année suivante à New York où elle se sépare de son mari. Tout en continuant ses constructions biomorphiques, elle n’emploie plus de couleurs et simplifie de plus en plus son langage plastique, s’inscrivant dans le mouvement minimaliste. Ses pièces sont organiques tout en conservant une certaine régularité géométrique et portent des sous-entendu corporels. 

Hang Up, 1966

Hang Up une de ses oeuvres majeures “C’était la première fois que mon concept d’un sentiment extrême, poussé jusqu’à l’absurde aboutissait… Le cadre est entièrement fait de câbles et de fils électriques… C’est une œuvre extrême, c’est pour cela qu’elle me plaît et ne me plaît pas. C’est tellement absurde, ce long fil métallique qui sort du cadre… C’est la structure la plus ridicule que j’ai jamais conçue, et c’est bien ce qui fait sa réussite.”

Ce cadre fixé au mur est traversé d’un câble pendant de son coin inférieur à son coin supérieur. L’artiste négocie un entre-deux subtil entre la nature plane du dessin et le relief de la sculpture. 

Objet projeté dans l’espace plutôt qu’un tableau conventionnel

S’inscrivant par cette oeuvre dans le minimalisme elle procède de la même manière que d’autres artistes contemporains : par série, répétition et quadrillage. Surtout, elle utilise des matériaux non conventionnels tel que le latex dont elle est l’une des premières à utiliser avec Louise Bourgeois, la fibre de verre, les fils électriques, le textile ou le caoutchouc. Elle réalise une série d’oeuvres abstraites introduisant une irrégularité dans la rigidité minimale par un désordre de fils liant deux monochromes ou même trois monochromes.

Eva Hesse connaît un certain succès dans le New York des années 60 et ses oeuvres sont exposées à la galerie Fischbach, elle participe aussi à la mythique exposition de Robert Morris “9 at Castelli”, explorant ce qu’il appelle “l’antiforme”.  

Recrutée en 1967 comme professeure à l’École d’Arts Visuels de New York. En 1970, Eva Hesse décède d’une tumeur au cerveau.

Article de : Sana Tekaïa

Cet article n’engage que son auteure.

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[« Des goûts et des couleurs », Hors Champs avec Michel Pastoureau : un podcast qui raconte la couleur]

Le bleu, le rouge, le vert, le jaune ou encore le noir autant de couleurs que l’historien Michel Pastoureau prend le temps de raconter dans la série de podcasts « Des goûts et des couleurs » animés sur France Culture par Laure Adler. Avis aux amateurs d’art, de couleurs  et à ceux dont le quotidien manque de couleurs en ce moment ! 

Michel Pastoureau est un historien médiéviste spécialiste de l’emblématique et des animaux. Il est plus connu de tous pour sa sensibilité aux couleurs, et son histoire culturelle des couleurs. Professeur émérite, il est directeur d’études à l’École pratique des hautes études, où il occupe la chaire d’histoire symbolique occidentale. 

Or après avoir publié ses essais sur l’histoire de chacune des couleurs, il intervient en 2013, dans le format de podcast Hors Champs dynamique et distractif pour en parler. Le podcast Hors Champs de Laure Adler de grande qualité pour sa diversité d’interview d’historien.ne.s ou d’artistes propose un format particulier qui laisse toute la place à Michel Pastoureau pour nous transmettre sa passion pour les couleurs. 

Les goûts et les couleurs se discutent bel et bien dans ce podcast, ils sont construits au cours des siècles, et au sein même de notre vie dès la plus petite enfance. Ce qui explique par exemple que le noir n’a pas toujours été une couleur négative. Aussi il existe une infinité de nuances colorées, chaque nuance signifie quelque chose de différent comme on peut l’imaginer entre un rouge vermillon éclatant et un rouge carmin plus profond. On peut donc aller plus loin que le phénomène perceptif de l’optique et expliquer comment se construit culturellement notre regard.

Les couleurs sont partout, et indépendamment des mots ou du dessin, elles sont un langage à part entière dissimulé dans notre quotidien. Chaque couleur, du bleu préféré de loin par la plupart des gens au jaune malaimé, est le support d’un goût, culturellement construit. L’occasion de vous demander quelle est votre couleur préférée ? Serait-ce le vert comme Michel Pastoureau ? Et pourquoi ? 

L’historien avec Laure Adler résume donc dans un format d’une cinquantaine de minutes, les enjeux autour d’une couleur et ses valeurs sociales au fil de l’histoire tout en s’intéressant à la dimension matérielle de cette couleur. Pour le bleu, il s’intéresse par exemple à la diffusion limitée du lapis lazuli qui joue sur sa valeur symbolique. 

Une série de podcast en cinq épisodes construits, à valeur historique, qui parle à tous, à nos souvenirs d’enfance et aux couleurs de notre quotidien, autant qu’il interroge sur la construction presque idéologique autour de certaines couleurs comme le noir. 

Une histoire du sensible, de la matière et des imaginaires qui déconstruit tout en ouvrant le regard. Ce courant réveille un esprit critique parfois endormi par l’abondance d’images et les idées préconçues. Le jaune n’est pas nécessairement chaud, comme le bleu n’est pas froid : il ne s’agit là que de cadres de pensées contemporains. 

Dans ce podcast une synesthésie s’opère ainsi aux rythmes d’interludes musicaux et de la prenante voix de Laure Adler, chaque épisode nous offre un voyage visuel dans le temps au cœur des couleurs. 

Si ce podcast vous a plu, vous pouvez trouver les essais sur chacune des couleurs en librairie en format poche ou bien dans un premier temps consulter : 

➨Dominique Simonnet et Michel Pastoureau, Le petit livre des couleurs, 2005

Article de : Mariette Boudgourd

Cet article n’engage que son auteure ! 

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[Rubrique culturelle : La ville de Metz]

Metz, capitale de la mirabelle, de la quiche lorraine et de la bière.

    L’histoire de Metz remonte à plus de 3 000 ans. Capitale du peuple celte des Médiomatriques lors de l’époque gallo-romaine, elle possède un amphithéâtre de 25 000 places, l’un des plus vastes du monde romain. A son emplacement se situe aujourd’hui le Centre Pompidou – Metz. Le musée de la Cour d’Or conserve un patrimoine rare de l’époque de Charlemagne et des Carolingiens. Ville libre, Metz avait pour devise « si nous avons la paix dedans, nous avons la paix dehors ». 

    A l’époque de la Renaissance, Rabelais trouva refuge dans cette ville qui inspirait la liberté de penser. Puis, la ville s’embellit au XVIII° siècle avec le théâtre et la place d’Armes. Le quartier impérial fait apparaître de belles constructions néo-romanes. Durant l’annexion, Guillaume II a voulu y déposer sa marque en voulant faire de Metz la « nouvelle ville ». La ville de Metz espère intégrer la liste définitive du Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en misant sur son histoire entre France et Allemagne, mais également sur son riche patrimoine architectural. La demande a été soumise en 2014. 

    Ville des trois frontières (Belgique, Allemagne, Luxembourg) non loin de la capitale parisienne (1h20 de TGV), sa situation géographique est exceptionnelle. En l’espèce d’un week end vous pouvez vous imprégner de son architecture médiévale. 

    La Cathédrale Saint Etienne est l’un des joyaux de la ville représentant l’art gothique à son summum. Elle vous régale les yeux avec ses vitraux du XIII° au XX° siècle réalisés par Hermann de Munster et Marc Chagall. 

    Le Temple protestant dit le Temple Neuf a été construit entre 1901 et 1904 durant l’annexion. De style néo roman, il laisse découvrir à la nuit tombée son chevet illuminé à la pointe de l’île, comme un phare en mer. 

    L’opéra théâtre est l’un des plus anciens théâtres de France. Édifié au XVIII° siècle, il contient 750 places. Il est l’un des derniers à posséder encore ses propres ateliers de costumes et de décors, son chœur et son ballet. Affichant une programmation éclectique, vous pourrez y retrouver de l’opéra, de la danse, du théâtre classique mais aussi du théâtre contemporain. 

    L’Arsenal, quant à lui, vous propose une programmation axée sur la danse contemporaine, spécialité de la maison. 

    Le Musée de la Cour d’Or vous propose des thermes et objets gallo-romains présentant les origines de la ville, mais également de très beaux tableaux de l’époque de la Renaissance au XX° siècle qui ont fait la richesse de la ville. Le musée est actuellement gratuit. 

    Le Centre Pompidou-Metz est le fruit d’une collaboration entre Shigeru Ban et Jean de Gastines, lieu incontournable dédié à l’art moderne et contemporain. Inaugurée en 1908, la gare est au cœur du projet de la nouvelle ville voulue par Guillaume II lors de l’annexion. 

    La place Saint Louis est exceptionnelle tant par ses bières artisanales proposées dans les bars, mais également de par son architecture italienne, rappelant ainsi qu’à l’ère médiévale les puissants banquiers lombards étaient présents dans la ville. 

    La porte des Allemands demeure le dernier vestige de l’imposant système de fortification de la ville. Il s’agit d’un ouvrage emblématique qui a fait l’objet d’un tableau présenté au Musée de la Cour d’Or. 

    Que pouvez-vous déguster à Metz ? D’abord, l’incontournable quiche lorraine est l’un des plats régionaux le plus exporté. Ambassadrice culinaire de la Lorraine dans le monde entier, elle reste meilleure lorsqu’elle est faite avec amour dans la région. <3 <3 <3. Vous pourrez ensuite vous désaltérer avec une bonne bière régionale. Première région brassicole de France au XIX° siècle, la Lorraine comptait plus de 200 brasseries et malteries. Aujourd’hui quelques micro-brasseries artisanales ont repris le flambeau. Pour le dessert, il faudra se tourner vers la mirabelle, emblème de la ville de Metz. Elle est célébrée fin août lors des grandes fêtes populaires. C’est le fruit lorrain par excellence. Après un bon repas, vous pouvez ensuite vous promener dans les petites rues du vieux Metz, ou bien au plan d’eau, espace phare des sports aquatiques.

    Metz a donc de multiples facettes, à découvrir tant en hiver (Marché de Noël accompagné de son Chemin des Lanternes), qu’en été (les ondes messines, Constellations). Il faudrait véritablement dédier un livre entier pour dévoiler la beauté de cette ville. (et je ne dis pas ça parce que j’y viens). 

METZ EST GRENAAAAAAAT 

Cet article n’engage que son auteure.

Article de : Anaïs Mangin

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[Portraits de personnalités inspirantes : Claude Cahun]

Claude Cahun, une neutralité détonnante : un jeu de « réflexions » de soi et sur soi

Dans l’article d’aujourd’hui, il s’agira de faire le portrait d’une grande autoportraitiste méconnue du grand public, ayant marqué le XXe siècle par son engagement plastique et politique. Le portrait suivant de Claude Cahun est genré au féminin car l’historiographie et ses biographes l’ont ainsi genré d’artiste femme néanmoins il conviendrait de considérer cet.te artiste comme l’incarnation d’une réflexion sur le genre et de la non-binarité. 

Claude Cahun est une intellectuelle et artiste nantaise née Lucy Schwob en 1894. Claude Cahun est un nouveau nom qu’elle s’attribue pour brouiller son identité de genre tout en réaffirmant ses origines juives paternelles. Grande bourgeoise, elle bénéficie d’une formation en philosophie et littérature à la Sorbonne à Paris en 1917-1918.

Elle commence très vite en 1914 à publier les poèmes en prose Vues et Visions dans Le Mercure de France, grâce aux appuis de son père haut placé dans les milieux éditoriaux. Ses poèmes comme sa vie sont marqués par sa relation amoureuse clandestine puis assumée avec Suzanne Malherbe qui changent aussi de nom pour Marcel  Moore. Cette dernière est peintre, graveur et collagiste ce qui joue une grande importance dans les sensibilités artistiques développées par Claude Cahun.

Claude Cahun, en plus d’être écrivaine, est une artiste performeuse qui se met en scène dans des autoportraits photographiques sans cesse travesti. Elle joue de son genre et des métamorphoses entre cheveux longs, courts,  teints, maquillages. Elle cultive l’ambiguïté de genre entre féminité outrancière et masculinité virile. 

Le genre est une performance, au sens conceptualisé par la philosophe Judith Butler dans Gender trouble (1990). Claude Cahun met en scène ce trouble, et travaille autour du masque, du déguisement pour dénoncer les normes genrées.  Tout un travail autour de la dualité de l’être et du binarisme qui est marqué par son duo fusionnel avec Marcel Moore. 

Elle joue dans plusieurs pièces de théâtres dans les années 1920 comme Le Mystère d’Adam et Barbe Bleue, mais c’est à travers son appareil photographique et dans ses collages qu’elle performe le plus. Notamment en 1930 dans Aveux non avenus un essai autobiographique illustré par des photomontages réalisés avec Marcel Moore. 

Ce portrait genré au féminin n’a donc pas de raison de l’être puisque Claude Cahun incarne le Neutre, le non binaire « Masculin ? Féminin ? Mais ça dépend des cas. Neutre est le seul genre qui me convienne toujours. » écrit-elle dans Aveux non avenus en 1930. 

Claude Cahun entretient des relations étroites avec le groupe des surréalistes grâce à Jacques Viot qui la fait rencontrer André Breton en avril 1932. Cela donne une nouvelle impulsion à sa plastique, notamment ses collages. L’artiste très engagée politiquement s’insurge contre la politique culturelle du parti communiste français en 1934 dans un essai polémique Les paris sont ouverts. 

En 1936 elle participe à l’Exposition surréaliste d’objets à la galerie Charles Ratton. Ainsi avec Dora Maar ou Lee Miller elle est l’une des plus importantes photographes surréalistes. Rattachée au courant surréaliste, sa plastique autobiographique la maintient dans une recherche unique, personnelle. Comme au théâtre, elle se met en scène comme un objet et prend une apparence changeante où elle devient centrale, plus encore son apparence est centrale.  

Dans cet autoportrait de 1928, le jeu autour du miroir incarne la réfraction et la réflexion : Claude Cahun se réfléchit dans les tous les sens du terme. Elle mène un travail sur son identité et sur son apparence : des réflexions sur elle-même, plastiquement traduit par le reflet d’elle-même. 

L’artiste quitte Paris pour Jersey en 1938 où elle s’installe avec Marcel Moore pour échapper à la montée des tensions nationalistes. Le couple se fait arrêter par la Gestapo le 25 juillet 1944 après avoir mené des activités politiques et artistiques clandestines. Elles seront condamnées à mort par la cour martiale allemande mais y échappent finalement. Après cela Claude continue de s’intéresser à l’image d’elle-même dans la série Le chemin des chats  publiée en 1954. 

Il faut attendre l’après Seconde Guerre mondiale pour que l’œuvre de Claude Cahun trouve un écho pour les Gender studies et  chez les théoriciens du postmoderne sur la question de l’identité. Son travail a fait l’objet d’une importante exposition à la Médiathèque Jacques Demy  en 2015 à Nantes « Claude Cahun et ses doubles »

Enfin ce portrait rappelle le travail de plusieurs artistes plasticiens contemporains comme Grayson Perry qui joue avec les normes genrées ou encore de la photographe et performeuse Cindy Sherman dont l’oeuvre autour du travestissement est actuellement disponible en exposition virtuelle. 

➱ Exposition virtuelle Cindy Sherman : L’exposition « Cindy Sherman à la Fondation  » se prolonge en ligne, jusqu’au 31 janvier 2021. Parcourez virtuellement les galeries grâce aux commentaires des commissaires d’exposition. 

Cet article n’engage que son auteure ! 

Article de : Mariette Boudgourd

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[Rubrique culturelle : Le centre Pompidou-Metz]

Créé en 2010, le Centre Pompidou – Metz est une décentralisation d’un établissement culturel public national, le Centre Pompidou – Paris. Se concentrant sur sa vocation primordiale, il entend être une plate-forme d’échanges entre la société française et la création. Il présente et fait découvrir toutes les formes d’expression artistique, en sensibilisant le public aux oeuvres majeures des XX° et XXI° siècles. Ayant pour ambition d’être un grand centre d’expositions et d’initiatives artistiques, il est le reflet de la création contemporaine. Ni une antenne nu une annexe, le musée est une institution soeur, autonome dans ses choix culturels. Il s’inspire du Centre Pompidou – Paris pour développer sa programmation. Pour cela, il puise dans les collections du Centre Pompidou – Paris, Musée national d’art moderne, détenant l’une des meilleures collections au monde dans le domaine de l’art moderne et contemporain. Le programme pluridisciplinaire est fondé sur des expositions temporaires innovantes et de niveau
international.


Le Centre Pompidou – Metz est l’un des musées français les plus visités hors de Paris. Le centre s’inscrit dans un projet d’urbanisation du quartier de l’Amphithéâtre. Considéré comme un élément fondateur de ce quartier, il a été créé par les soins de deux architectes, Shigeru Ban et Jean de Gastines. Le maître d’ouvrage est la communauté d’agglomération de Metz Métropole, en partenariat avec le Centre Pompidou – Metz. Le projet a été financé par la ville de Metz, le conseil général de la Moselle, le conseil régional de Lorraine, l’Etat et la Communauté européenne.


Vous pourrez découvrir jusqu’au 26 avril 2021 l’exposition consacré à Marc Chagall, Le passeur de lumière. Chagall a réalisé six vitraux de la Cathédrale Saint Etienne de Metz. En partenariat avec le musée national Marc Chagall de Nice, les maquettes de ses vitraux (Metz, Reims, Strasbourg, Mayence, Nice, Angleterre …) sont rassemblées et mises en correspondance avec des peintures, sculptures, céramiques et dessins. Vous pourrez y retrouver, entre autre, les vitraux de la chapelle du Saillant en Corrèze exceptionnellement montrés dans l’exposition. A travers son travail, Chagall montre sa vision de la Bible, qu’il considère comme « la plus grande source de poésie de tous les temps » occupant ainsi une place centrale dans son oeuvre. Les vitraux dévoilent un langage personnel de l’artiste qui racontent les différentes périodes de sa vie, de la Biélorussie à la France. L’exposition s’inscrit dans l’anniversaire des 800 ans de la Cathédrale de Metz.

Article de : Anaïs Mangin

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