[Rubrique culturelle : rétrospective sur Georgia O’Keeffe au Centre Pompidou]

Depuis le 8 septembre et jusqu’au 6 décembre, vous pouvez découvrir la première rétrospective française sur l’artiste Georgia O’Keeffe au Centre Pompidou !

Georgia O’Keeffe, une artiste nord-américaine du XXème siècle

Décédée en 1986, Georgia O’Keeffe lègue au monde de l’art une collection riche de plus de 9000 tableaux ! Elle consacre en effet plus de deux heures par jour au dessin et à la peinture, et est une des premières figures de l’art moderne aux Etats-Unis et annonce l’art minimaliste américain.

Elle enseigne l’art dès 28 ans, en 1915 au Columbia College en Caroline du sud. Sa carrière artistique commence à être réellement reconnue lorsque le photographe Alfred Stieglitz, propriétaire de la célèbre galerie newyorkaise d’avant-garde 291, décide d’exposer sans son autorisation ses œuvres. Malgré la fureur de Georgia O’Keeffe, Stieglitz décide de laisser accrochées ces toiles, et déclare : « Vous n’avez pas plus le droit de garder ces images pour vous que de priver du monde un enfant. ». Chaque année alors, Stieglitz expose les œuvres d’O’Keeffe dans sa galerie. L’artiste reçoit de plus en plus de commandes à mesure que sa réputation grandit, et elle est la première femme à s’imposer auprès des critiques, des collectionneurs et des musées d’art moderne.

La peinture abstraite « hard edge »

C’est à partir des années 1960 que le mouvement « hard edge » émerge en Californie, et que Georgia O’Keeffe en devient une des pionnières. Il s’agit d’un expressionnisme abstrait dans lequel les transitions entre les couleurs sont brusques, chaque zone étant délimitée très nettement. Le tableau ci-dessous Sky Above clouds – Yellow Horizon and clouds de Georgia O’Keeffe, peint entre 1976 et 1977, et présenté dans l’exposition, rend bien compte de cette technique.

La nature pour thème principal

Les œuvres de Georgia O’Keeffe, ce sont aussi les fleurs, qu’elle dessine depuis son plus jeune âge. Elle peint des dizaines de peintures sur ce thème, dont chacune présente une seule fleur, qui s’étend sur l’intégralité de la surface de la toile, comme un zoom. L’artiste dit en effet avoir été inspirée par la photographie pour la réalisation de ces œuvres.


Inside red canna, 1919

Dans l’exposition, nous pouvons également remarquer le thème récurrent d’ossements et de coquillages. Georgia O’Keeffe s’inspire des lieux qu’elle a fréquentés pour peindre, comme la ville de Taos au Nouveau-Mexique où elle passe tous ses étés et y ramasse des coquillages. Dans le désert, elle trouve des os qu’elle voit comme « les symboles du désert » : elle les ramasse et s’en sert de modèle pour ses peintures.

Une exposition qui retrace le travail d’une vie

L’exposition du Centre Pompidou sur Georgia O’Keeffe propose une vue d’ensemble sur la totalité du travail de l’artiste. De ses premières toiles à l’affirmation de ses thèmes de prédilection, le grand panel des œuvres présentées permet de mieux connaitre une artiste jusqu’alors peu exposée en France. Le parcours est chronologique, et le décor entièrement blanc et épuré permet de faire ressortir les vives couleurs des peintures.

Si vous souhaitez donc en savoir plus, ou tout simplement découvrir Georgia O’Keeffe, l’exposition est ouverte ce week-end de 11h à 21h.

Pour réserver vos places :

https://billetterie.centrepompidou.fr/selection/timeslotpass?productId=101734952461&_ga=2.194385067.701667554.1634299111-304700728.1624272351

Article de Manon Etourneau

Cet article n’engage que son auteure.

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[Portraits de personnalités inspirantes : Sarah Moon]

Sarah Moon, née en 1941 est une célèbre photographe actuellement exposée au Musée d’art Moderne de Paris. Elle débute sa carrière comme mannequin puis publie ses premières photographies de mode en 1967. Elle travaille notamment pour Cacharel puis publie dans les plus grands magazines de mode tels que Vogue, Marie-Claire, Harper’s Bazar et Elle. 

Sarah Moon réalise son premier film de fiction, Mississipi One, en 1990. Elle réalise un documentaire sur Henri Cartier Bresson en 1995. Elle réalise une adaptation du conte de la Petite fille aux allumettes ainsi que du Petit Soldat de plomb. Ces deux adaptations emplies de poésies sont visibles à l’exposition Sarah Moon Passé Présent. Filmant en noir et blanc, Sarah Moon nous immerge dans le monde de l’enfance et, avec des images simples retransmet la mélancolie de ces histoires. 

Son œuvre photographique est elle aussi porteuse d’une certaine nostalgie par exemple avec cette photographie portant le titre suivant : Le pique-nique n’a pas eu lieu. 

Sarah Moon explore la photographie avec des clichés de mode tirant vers l’abstraction ainsi que des clichés « ratés » qui, agrandis forment des œuvres surprenantes. La matière est particulièrement exploitée dans son œuvre et ses clichés aux coins abîmés nous transportent dans un passé sombre, tout en nuance de gris. 

Surtout, sa démarche se fonde sur une grande réflexion théorique et de nombreuses références artistiques. Celles-ci sont mises en avant tout au long de l’exposition par des citations accompagnant les œuvres et permettant une compréhension plus profonde. 

Sarah Moon a elle même imaginé cette exposition qui fait dialoguer ses films, photographies et phrases qu’elle a écrite : 

« Mes photos sont une fiction dont je ne connais ni l’avant ni l’après et pourraient être les images d’un film que je n’aurais pas fait. »

Elle nous transporte dans un univers entre rêve et réalité où le temps semble comme suspendu.  La manière dont sont photographiés les personnages, marchant dans des ruelles sombres ou évoluant au travers de tissus vaporeux nous plonge dans l’intimité de Sarah Moon, un univers sombre et onirique.

Cet article n’engage que son auteure !

Article de Sana Tekaïa

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[Portraits de personnalités inspirantes : Alma Siedhoff-Buscher ]

Née en 1899 à Kreuztal près de Siegen, elle fait son éducation à l’École pour femmes Elisabeth et apprend l’artisanat à la Reimann school et au musée décoratif des arts de Berlin. En 1922, elle rejoint le Bauhaus et assiste aux cours de Johannes Itten, Paul Klee et Kandinsky. En 1923, elle entre à l’atelier de cours de tissage, 

Même si les femmes ont acquis de nombreuses libertés grâce à la constitution démocratique de la république de Weimar qui leur garanti l’accès au droit de vote et aux études, leurs possibilités sont limitées au Bauhaus à l’atelier de tissage. Cela est justifié par leur prétendu faiblesse de vision en trois dimensions, c’est pourquoi elles sont plus aptes à un art de la surface.

Mais Alma Buscher parvient à intégrer  l’atelier de sculpture sur bois et gagne rapidement sa place : en plus de l’exposition majeure du Bauhaus en 1923, elle design les meubles des chambres d’enfants à la Haus Am Horn, le premier bâtiment basé sur les principes du Bauhaus conçu comme la maison unifamiliale idéale. Elle crée aussi un théâtre de marionnettes et les jouets des enfants. Si la maison ne rencontre pas un grand succès, ses meubles et jouets en bois retiennent l’attention des visiteurs. Ses jeux de constructions en bois peints de couleurs multicolores constituent une référence des créations issues de l’école et rencontrent un franc succès dès leur sortie, ils font partie des premiers objets du Bauhaus à trouver un marché. 

Alma Buscher porte un profond intérêt pour la pédagogie infantile et son art se commercialise rapidement. Mais le directeur du Bauhaus, Walter Grotius n’est pas tout à fait d’accord avec ses créations puisqu’il considère que le jouet n’est pas une pièce de design noble et que cela dévalue la réputation de l’établissement. Siedhoff-Buscher déménage avec le Bauhaus à Dessau en 1925 et continue d’y travailler après avoir été diplômée. Ses œuvres sont exposée à de multiples occasions. En 1927, lors de sa dernière année à Dessau, elle conçoit des livres colorés et des kits de découpages pour l’éditeur Verlag Otto Maier Ravensburg. Elle voyage ensuite avec son mari qui était acteur et leurs deux enfants. Elle meurt victime d’un bombardement à Dreieich Main en 1944.

Le but du Bauspiel créé par Alma Buscher est de créer des structures complexes à partir de formes simples que sont les cylindres, cubes et triangles en volume, dont le sens et la fonction sont déterminés par l’enfant et par le contexte de placement qu’il choisit.  Son jeu permet aux enfants d’imiter des formes préexistantes mais aussi de libérer leur propre créativité. Sa création de jouet est révolutionnaire, en totale adéquation avec l’esprit de son temps et répondant à la demande accrue de jeu éducatif, elle inspire grandement tous les jouets créés au cours du XXe siècle. Elle développe elle-même de nombreuses théories pédagogiques et place au centre l’autonomie de l’imagination dans la pratique du jeu en l’opposant au conte et à la fable qui induisent une moralité. Elle souhaite que son jeu soit un jouet du possible et non un jouet mimétique représentant le monde réel et se rapportant au monde des adultes. C’est seulement au prix d’un effort de mimétique, de la part de l’enfant qui use de son imagination, que le jouet peut prendre l’identité qu’il désire. Elle propose ainsi un jeu expérimental fondé sur le travail des formes et couleurs essentielles et ayant pour but de mener, autant chez l’enfant que chez les designers et artistes, à la communication créative et à la construction.

Article de Sana Tekaïa

Cet article n’engage que son auteure.

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[Portraits de personnalités inspirantes : Frida Kahlo]

Artiste peintre mexicaine, Frida Kahlo a été une figure marquante du XXe siècle, autant pour l’originalité de son oeuvre, sa formation autodidacte mais également ses nombreux voyages et sa propre vie dont l’hétéroclicité continue de fasciner.

Cependant, au-delà de l’image mythique attachée à Frida Kahlo, -et ce au demeurant à nombreuses autres personnalités contemporaines de son époque- sa carrière et ses combats symbolisent la reconnaissance d’une femme artiste par ses homologues, le public et les institutions, en constituant un exemple remarquable de la diversité culturelle et artistique.

L’art de l’autoportrait

Née le 6 juillet 197 à Coyoacán au Mexique, Frida Kahlo, brillante élève, se destinait à une carrière médicale. En effet la jeune mexicaine souhaitait devenir médecin mais à 18 ans, elle est victime d’un terrible accident au cours duquel son abdomen est transpercé par une barre en fer, ce qui met un terme à cette ambition.

Elle se forme par la suite à la peinture de manière autodidacte et peint de nombreux autoportraits. L’autoportrait tient une place très importante dans son oeuvre car en se mettant elle-même en scène, elle exprime ses souffrances. Sa peinture devient alors porte-parole de sa douleur, à l’image de beaucoup d’artistes tels que Van Gogh ou Rembrandt, qui n’hésitaient pas à représenter ou supposer leur santé fragile.

Carrière internationale

En 1929 elle épouse le peintre mexicain Diego Rivera et l’année suivante le couple déménage à San Francisco aux Etats-Unis, car Rivera a été chargé de réaliser des peintures murales pour le San Francisco Stock Exchange et pour la California School of Fine Art. Durant ces années américaines, elle fait la connaissance d’artistes, de commanditaires et de mécènes, dont Albert Bender.

Finalement les époux rentrent au Mexique en 1933, mais profondément blessée par la récente découverte d’une liaison entre son mari et sa soeur, l’artiste réalise en 1935 Quelques petites piqûres, qui évoque un meurtre par jalousie perpétré sur une femme, avant de partir pour New York pendant quelques mois. C’est dans cette même ville qu’elle exposera en octobre 1938, 25 de ses œuvres dans la galerie de Julien Levy, et dont la moitié y sont vendues.

Un autre tournant dans la carrière de l’artiste est sa rencontre avec le surréaliste André Breton en 1938. Tandis que Breton est subjugué par l’artiste, en écrivant « l’art de Frida Kahlo de Rivera est un ruban autour d’une bombe », celle-ci se défend d’être surréaliste en affirmant « On me prenait pour une surréaliste. Ce n’est pas juste. Je n’ai jamais peint de rêves. Ce que jai représenté était ma réalité ».

Par cette rencontre, la peintre mexicaine participe à la grande exposition sur le Mexique à Paris en 1939. Néanmoins, elle n’aime pas la capitale française, qu’elle trouve sale, et la nourriture ne lui convient pas. Elle exprime également son profond dégoût pour les intellectuels parisiens dont André Breton, qui porterait un regard teinté de mépris et d’incompréhension sur son art.

Engagement politique et symbole de liberté 

Au-delà des frontières artistiques, Frida Kahlo s’est distinguée mondialement pour son engagement politique et sa défense de la liberté.

Elle s’inscrit en 1928 au Parti Communiste Mexicain. et offre l’asile politique au révolutionnaire communiste Léon Trotski – avec lequel elle aura une liaison- et son épouse en 1937.

Engagée, elle souhaite défendre la condition et l’émancipation des femmes mexicaines, avec la volonté de porter la voix de toutes ces femmes silencieuses et soumises dans une société machiste. Ainsi, elle n’hésite pas à afficher publiquement sa bisexualité ou à ouvertement critiquer la société américaine comme dans son Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les États-Unis en 1932. 

Devenue une figure de femme moderne, d’une femme forte et avant-gardiste, Frida Kahlo représente un modèle d’engagement pour beaucoup de femmes et ne cesse d’être une source d’inspiration pour bon nombre d’artistes.

Symbole de liberté et de nombreux combats, elle avait écrit dans son Journal : « J’espère que la fin sera joyeuse – et j’espère ne jamais revenir ». Elle meurt le 13 juillet 1954 à l’âge de 47 ans, mondialement reconnue pour son oeuvre autobiographique d’une puissance et originalité exceptionnelles.

Sources

  • « Frida Kahlo : artiste rebelle, légende mexicaine », Connaissance des arts, 30/12/2020.
  • Le journal de Frida Kahlo, préfacé par Carlos Fuentes, éditions du Chêne, 1995.
  • BRETON André, Le Surréalisme et la Peinture, 1928.

Article de Noémie Ngako.

Cet article n’engage que son auteure.

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[Rubrique culturelle : Le regard d’une artiste, Frida Kahlo par Lucienne Bloch]

En ces temps de crise sanitaire, de couvre-feu et d’absence de musées ou d’expositions, les galeries d’art représentent une alternative intéressante pour continuer de nourrir notre curiosité culturelle.

La Galerie de l’instant, au cœur du Marais, propose actuellement une exposition  consacrée à des photographies exclusives de Frida Kahlo. Artiste peintre mexicaine, femme engagée et puissante, Frida Kahlo continue aujourd’hui de fasciner tant par ses œuvres que par son personnage courageux et captivant.

 Les photographies présentées dans la galerie sont celles de la photographe Lucienne Bloch, assistante et apprentie de Diego Riviera qui fut l’époux de Frida. Celle-ci est devenue l’amie proche et la confidente de la jeune femme, l’accompagnant dans les moments les plus durs de son existence comme la maladie de sa mère ou sa fausse couche. Ces œuvres témoignent en effet de la proximité et de l’intimité des deux femmes.

Frida Kahlo affirmait d’ailleurs au sujet de l’amitié : « Je serai l’amie de ceux qui m’aime telle que je suis. ».

Ces photos sont ainsi une ode à la féminité, à l’estime de soi et à la simplicité de la vie malgré les tourments et les obstacles auxquels Frida sera confrontée tout au long de son existence. On peut ainsi la voir contempler ses tableaux, échanger un baiser avec son mari ou profiter de la douceur de son pays natal, le Mexique.

Ces portraits en noir et blanc sont fascinants par la simplicité de l’action contrastant avec la fascination du personnage. Ils la représentent dans les moments heureux de sa vie, fière de son travail et de ses œuvres, des moments de complicité avec son époux avant que leur vie conjugale ne vole en éclats, l’estime de soi et l’appréciation de sa féminité.

Cette exposition est d’autant plus captivante, qu’elle a été permise par le jeu du hasard. En effet, après avoir découvert certains de ces clichés à New-York il y a un an, la directrice de la Galerie de l’Instant, Julia Gragnon en poste une image sur instagram. Elle sera ensuite contactée par la petite fille de la photographe, Lucienne Allen Bloch qui collaborera et l’aidera à mettre en place cette exposition.

« Tout le folklore autour de ses vêtements, de ses fleurs, de la couleur, cette espèce d’image d’Epinal de Frida Kahlo, ce n’est pas dans ces images-là qu’on va la retrouver »

Cette affirmation de Julia Gragnon témoigne de la profondeur des photos présentées et de ce visage apaisé de Frida Kahlo que l’on ne voit finalement que trop rarement.

Frida Kahlo de Rivera 1907-1954 , famous Mexican painter

Une visite au cœur de cette exposition dans la Galerie de l’Instant vous permettra donc de retrouver les joies des sorties culturelles, de réapprendre à apprécier la singularité des photographies et surtout à apprécier un aspect lumineux et mélancolique de la vie de Frida Kahlo qui vous donnera l’impression d’accompagner ces moments éblouissants de vie aux côtés de Lucienne Bloch.

La Galerie de l’instant vous accueille toute la semaine jusqu’à 19h et l’exposition consacrée à Frida Kahlo s’achèvera le 31 mars 2021.

Article de Clémence Hoerner

Cet article n’engage que son auteure.

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[Portraits de personnalités inspirantes : James Baldwin]

    Symbole d’une amérique qui s’exile pour mieux vivre en plein combat pour les droits civiques, James Baldwin est un activiste auteur de romans, pièces, nouvelles et poèmes né à Harlem (New York City) le 2 août 1924. 

    S’il fut un temps oublié par la vaste majorité de la population, son oeuvre et l’homme qu’il était sont revenus sur le devant de la scène avec le mouvement « Black Lives Matter » et le film-documentaire « I am not your negro » de Raoul Peck (2016). 

    James Baldwin montre dès son enfance un intérêt grandissant pour les livres et l’écriture, à 13 ans il publie son premier article pour le journal de l’école qu’il intitule « Harlem – Then and Now ». Son enfance à Harlem est celle d’un jeune afro-américain au début des années 1940, les brimades des officiers de police blancs, le racisme environnant et ultimement les émeutes de 1943 marqueront ainsi son esprit et ses écrits. Il réalise ce qu’est la condition de noir dans son pays. Ses années formatives sont également rythmées par la religion dans laquelle il se réfugie pendant un temps, la reconnaissance de son talent par ses aînés dès le début de son parcours académique et sa rencontre avec le peintre Beauford Delaney qui lui laisse entrevoir la possibilité d’une vie d’artiste.  

    James Baldwin conscient de sa condition d’homme noir homosexuel aux États-Unis prend l’initiative de s’exiler à Paris à 24 ans. Il refuse que ses écrits soient lus sous le prisme de son apparence ou de ses préférences. Ainsi pendant les premières années il se rapproche des penseurs de la rive gauche et se fait éditer par son ami Themistocles Hoetis, éditeur de Richard Wright. 

    Des années 1950 aux années 1980 Baldwin écrit des romans semi-autobiographiques comme Go tell it on the montain (1953), des romans sur l’homosexualité comme Giovanni’s Room (1956) et des essais notamment sur la condition des afro-américains comme le très célèbre The fire next door (1963). 

    The fire next door est publié alors que James Baldwin est de retour aux États-Unis comme une des figures de proue du mouvement pour les droits civiques. Il devient porte-parole de la cause, ses écrits sont lus par la population blanche pour, en un sens, mieux comprendre ce que désirent les afro-américains. Cela lui vaudra des reproches de la part de ces derniers qui le trouvent trop complaisant. Baldwin reviendra sur cette période dans No name in the street (1972), un long essai qui évoque ses combats des années 1960 et les marquants assassinats de trois de ses proches amis et symboles de cette lutte pour l’égalité : Medgar Evers, Martin Luther King Jr. et Malcom X.

    Les années 1970 et 1980 sont celles d’un retour à l’exil. James Baldwin s’installe à Saint-Paul-de-Vence dans le sud de la France où il continue d’écrire jusqu’à son décès en 1987. Chez lui passent les icônes afro-américaines de la musique jazz : Miles Davis, Nina Simone, Ray Charles, mais aussi d’autres artistes comme Joséphine Baker, Harry Belafonte, Sydney Poitier et Beauford Delaney. Il est dit de sa porte qu’elle était toujours ouverte. 

    Si les écrits de James Baldwin n’ont jamais vraiment disparu des étagères et que son œuvre a trouvé écho dans celle d’amis comme Maya Angelou et Toni Morrison, c’est avec la nouvelle vague de lutte contre les violences racistes que son œuvre réapparaît sur le devant de la scène. Ses mots sont toujours aussi justes et puissants, ils font résonance avec les plus jeunes générations. Ainsi on retrouve des citations sur des pancartes pendant des marches pacifistes, ses livres sont adaptés en films acclamés par la critique. Les mots de Baldwin sont toujours aussi vrais.  

Cet article n’engage que son auteure. 

Article de Yacine Navenot 

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[Portraits de personnalités inspirantes : Claude Cahun]

Claude Cahun, une neutralité détonnante : un jeu de « réflexions » de soi et sur soi

Dans l’article d’aujourd’hui, il s’agira de faire le portrait d’une grande autoportraitiste méconnue du grand public, ayant marqué le XXe siècle par son engagement plastique et politique. Le portrait suivant de Claude Cahun est genré au féminin car l’historiographie et ses biographes l’ont ainsi genré d’artiste femme néanmoins il conviendrait de considérer cet.te artiste comme l’incarnation d’une réflexion sur le genre et de la non-binarité. 

Claude Cahun est une intellectuelle et artiste nantaise née Lucy Schwob en 1894. Claude Cahun est un nouveau nom qu’elle s’attribue pour brouiller son identité de genre tout en réaffirmant ses origines juives paternelles. Grande bourgeoise, elle bénéficie d’une formation en philosophie et littérature à la Sorbonne à Paris en 1917-1918.

Elle commence très vite en 1914 à publier les poèmes en prose Vues et Visions dans Le Mercure de France, grâce aux appuis de son père haut placé dans les milieux éditoriaux. Ses poèmes comme sa vie sont marqués par sa relation amoureuse clandestine puis assumée avec Suzanne Malherbe qui changent aussi de nom pour Marcel  Moore. Cette dernière est peintre, graveur et collagiste ce qui joue une grande importance dans les sensibilités artistiques développées par Claude Cahun.

Claude Cahun, en plus d’être écrivaine, est une artiste performeuse qui se met en scène dans des autoportraits photographiques sans cesse travesti. Elle joue de son genre et des métamorphoses entre cheveux longs, courts,  teints, maquillages. Elle cultive l’ambiguïté de genre entre féminité outrancière et masculinité virile. 

Le genre est une performance, au sens conceptualisé par la philosophe Judith Butler dans Gender trouble (1990). Claude Cahun met en scène ce trouble, et travaille autour du masque, du déguisement pour dénoncer les normes genrées.  Tout un travail autour de la dualité de l’être et du binarisme qui est marqué par son duo fusionnel avec Marcel Moore. 

Elle joue dans plusieurs pièces de théâtres dans les années 1920 comme Le Mystère d’Adam et Barbe Bleue, mais c’est à travers son appareil photographique et dans ses collages qu’elle performe le plus. Notamment en 1930 dans Aveux non avenus un essai autobiographique illustré par des photomontages réalisés avec Marcel Moore. 

Ce portrait genré au féminin n’a donc pas de raison de l’être puisque Claude Cahun incarne le Neutre, le non binaire « Masculin ? Féminin ? Mais ça dépend des cas. Neutre est le seul genre qui me convienne toujours. » écrit-elle dans Aveux non avenus en 1930. 

Claude Cahun entretient des relations étroites avec le groupe des surréalistes grâce à Jacques Viot qui la fait rencontrer André Breton en avril 1932. Cela donne une nouvelle impulsion à sa plastique, notamment ses collages. L’artiste très engagée politiquement s’insurge contre la politique culturelle du parti communiste français en 1934 dans un essai polémique Les paris sont ouverts. 

En 1936 elle participe à l’Exposition surréaliste d’objets à la galerie Charles Ratton. Ainsi avec Dora Maar ou Lee Miller elle est l’une des plus importantes photographes surréalistes. Rattachée au courant surréaliste, sa plastique autobiographique la maintient dans une recherche unique, personnelle. Comme au théâtre, elle se met en scène comme un objet et prend une apparence changeante où elle devient centrale, plus encore son apparence est centrale.  

Dans cet autoportrait de 1928, le jeu autour du miroir incarne la réfraction et la réflexion : Claude Cahun se réfléchit dans les tous les sens du terme. Elle mène un travail sur son identité et sur son apparence : des réflexions sur elle-même, plastiquement traduit par le reflet d’elle-même. 

L’artiste quitte Paris pour Jersey en 1938 où elle s’installe avec Marcel Moore pour échapper à la montée des tensions nationalistes. Le couple se fait arrêter par la Gestapo le 25 juillet 1944 après avoir mené des activités politiques et artistiques clandestines. Elles seront condamnées à mort par la cour martiale allemande mais y échappent finalement. Après cela Claude continue de s’intéresser à l’image d’elle-même dans la série Le chemin des chats  publiée en 1954. 

Il faut attendre l’après Seconde Guerre mondiale pour que l’œuvre de Claude Cahun trouve un écho pour les Gender studies et  chez les théoriciens du postmoderne sur la question de l’identité. Son travail a fait l’objet d’une importante exposition à la Médiathèque Jacques Demy  en 2015 à Nantes « Claude Cahun et ses doubles »

Enfin ce portrait rappelle le travail de plusieurs artistes plasticiens contemporains comme Grayson Perry qui joue avec les normes genrées ou encore de la photographe et performeuse Cindy Sherman dont l’oeuvre autour du travestissement est actuellement disponible en exposition virtuelle. 

➱ Exposition virtuelle Cindy Sherman : L’exposition « Cindy Sherman à la Fondation  » se prolonge en ligne, jusqu’au 31 janvier 2021. Parcourez virtuellement les galeries grâce aux commentaires des commissaires d’exposition. 

Cet article n’engage que son auteure ! 

Article de : Mariette Boudgourd

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[Portraits de personnalités inspirantes : Niki de Saint Phalle]

Plasticienne franco-américaine, née en 1930 et décédée en 2002, Niki de Saint Phalle est essentiellement connue pour ses Nanas, mais elle a laissé un héritage artistique sans pareil. Tableaux-performances, sculptures féministes, films psychanalytiques, l’artiste s’est inspirée de grandes figures comme Jackson Pollock pour ensuite pouvoir inspirer toute une génération d’artistes derrière elle. 

Sa vie 

Née le 29 octobre 1930 à Neuilly Sur Seine, sa famille américaine – ruinée par le krach boursier – avait, un an plus tôt, quitté l’Amérique. Après avoir habité chez ses grands-parents pendant quelques années, elle rejoint ses parents, réinstallés à Greenwich. Elle y fut élevée par une nourrice qu’elle appelait « Nana ». 

A 11 ans, victime d’un viol par son père, elle reste traumatisée toute sa vie. Enfant instable et turbulente, elle devint cependant une femme rebelle et indépendante. Pour elle, l’art était une sorte de thérapie, d’exutoire pour s’émanciper de ce traumatisme. 

Pendant un temps, dans sa jeunesse, elle fut mannequin pour Vogue et Life Magazine. A 18 ans, elle se maria avec Harry Mathews, écrivain. Alors qu’ils étaient encore jeunes, ils eurent deux enfants. De nature révoltée, pourtant issue d’une très ancienne lignée aristocratique française, elle refusa le puritanisme religieux et déménagea à Paris avec son mari et sa première fille, Laura. 

Hospitalisée à Nice en 1953 suite à une dépression, Niki de Saint Phalle dessina et peignit beaucoup pendant son rétablissement ; elle décida alors de se consacrer totalement et pleinement à son art. Deux ans plus tard, elle accoucha d’un petit Philip. 

Sa rencontre avec Jean Tinguely lui permit de rejoindre le groupe des Nouveaux Réalistes. Elle s’installa d’ailleurs avec ce dernier après son divorce. C’est durant ces années-là qu’elle réalisa ses premières œuvres dont Tir, qui suscita l’indignation et le scandale et qui eu un retentissement mondial. 

Œuvre Tir, 1961, plâtre, peinture, métal et objets divers sur de l’aggloméré, 175x80cm, 60 à 80 kg, Centre Pompidou, Paris : peinture performance qui vise à, selon elle, « tirer sur la société et ses injustices ». 

En 1971, elle épousa Jean Tinguely, et travailla sur des installations monumentales à Paris comme la Fontaine Stravinski ; et même des films, comme Daddy en 1972.

Son engagement

Niki de Saint Phalle était une artiste engagée politiquement, et résolument féministe. Elle n’a cessé de représenter des épisodes de sa vie à travers son œuvre. Expliquant plus tard qu’elle avait été élevée « pour le marché du mariage », et qu’il était pour elle hors de question de ressembler à sa mère, elle commença à créer les Nanas en papiers collés dès 1964. Pour elle, elles étaient les représentations de la femme « libérée du mariage et du masochisme ». 

« Elles sont elles-mêmes, elles n’ont pas besoin de mecs, elles sont libres, elles sont joyeuses ». 

Image 1 : Gwendolyn, 1966, en face du musée de Stockholm. 

Image 2 : Nana hors du musée d’art moderne de Tinguely à Bâle. 

Image 3 : Nana à Montréal

Mais son engagement ne s’arrêta pas là : elle créa des immenses phallus colorés lors de la propagation du virus du sida, pour inciter les gens à se protéger. 

Elle dénonça également, tout au long de sa vie, les violences faites aux personnes noires aux USA, et la domination masculine et patriarcale. 

Sa fin 

Pendant nombre d’années, Niki de Saint Phalle a travaillé sur ses œuvres avec des matériaux qui sont aujourd’hui reconnus comme dangereux pour la santé, et au mépris des règles de sécurité : elle inhala beaucoup de vapeurs toxiques, ce qui l’a conduite à souffrir d’inflammations et de gonflements dans ses poumons. A 71 ans, en 2002 donc, elle décéda alors d’une insuffisance respiratoire.

Article de : Tifenn Genestier

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[Hommage à l’architecte franco-libanais Jean-Marc Bonfils]

Jean-Marc Bonfils était la première victime française signalée des explosions meurtrières ayant ravagé et endeuillé Beyrouth, le 4 août 2020. Il est décédé après avoir filmé l’incendie entraîné par la première explosion depuis son appartement situé dans l’immeuble qu’il avait lui-même conçu. Pour son amis Ghassan Hajjar, nous avons perdu une « belle âme, un homme brillant ».

Diplômé de l’école d’architecture de Paris-Villemin et de l’école du Louvre, il a au court de sa vie pris part à de grands projets tels que celui de Greenpark à Paris, et a remporté un concours international avant de retourner au Pays du Cèdre en 1995. Après avoir travaillé dans le domaine de l’urbanisme et avoir assisté son père – lui-même architecte – , il a lancé en 2006 son propre cabinet d’architecture, JM. Bonfils and associates, qui a rapidement bénéficié d’une grande renommée internationale notamment grâce à l’« East Village » au quartier Mar Mikhaël. Cette « réinterprétation contemporaine de l’architecture libanaise traditionnelle », ainsi que d’autres projets variés sont la preuve du respect qu’il portait à l’environnement et au contexte, faisant de chacun de ses projets une nouvelle aventure. L’importance qu’il attachait au « sens » de chacun de ses projets lui a permis d’en décrocher  partout dans le monde.

Jean-Marc Bonfils s’est également placé « à la rencontre entre le moderne et l’ancestral ». En effet, il a voyagé et a longuement réfléchi à la nature de la mémoire pour chacune des reconstructions d’espaces publics détruits par la guerre et s’est ainsi énormément attaché à la notion de patrimoine. En parallèle de son métier d’architecte, il a eu un rôle important de conseiller d’un ancien ministre de la Culture. Il a travaillé avec ce dernier sur l’avant-projet de la Bibliothèque nationale. En tant que membre de la Fondation nationale du Patrimoine, il a également fondé deux écomusées. Sa collaboration avec les Archives nationales a en plus donné naissance à une exposition sur la mémoire collective à Sursock. C’est pour sa sensibilité, sa passion et sa défense du patrimoine que Roselyne Bachelot, le ministre de la Culture de la France a annoncé après la catastrophe, « la France et le Liban sont unis dans le chagrin de sa mort ».

Article de : Qianwen ZHAO

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[(Re)découvrir Léon-Gontran Damas]

Il n’est plus bel hommage à tout ce passé
A la fois simple
Et composé
Que la tendresse
L’infinie tendresse
Qui entend lui survivre                                 

Léon-Gontran Damas, Névralgies, 1937.

Léon-Gontran Damas est un poète, écrivain et homme politique français. Cofondateur du mouvement de la négritude, il est moins célèbre que ses amis Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor. Il mérite cependant d’être mis en avant, et sa poésie d’être lue et entendue bien plus souvent.

Le poète naît en Guyane, à Cayenne, d’un père guyanais et d’une mère martiniquaise. Il vit une enfance difficile, marquée par les trois décès consécutifs de sa sœur jumelle, de sa mère et de sa grand-mère. Plus tard, il rencontre Aimé Césaire, au lycée Victor-Schoelcher de Fort-de-France, en Martinique.

Il déménage ensuite à Paris, où il s’inscrit à la fac de droit, mais suit également les cours de l’Ecole des langues orientales, de la faculté des lettres, puis plus tard de l’Institut d’ethnologie de Paris et de l’Ecole pratique des hautes études.

En 1930, il rencontre et fréquente de nombreux écrivains noir-américains et les jeunes intellectuels antillais et africains étudiant à Paris. Il participe avec eux au salon de littérature de Paulette Nardal et fait connaissance en 1930 avec Léopold Sédar Senghor. En 1932, Aimé Césaire arrive également à Paris. Tous trois, ils fondent la revue L’Etudiant noir, en 1935, dans lequel Damas – secrétaire de rédaction – déclare : « On cesse d’être un étudiant essentiellement martiniquais, guadeloupéen, guyanais, africain, malgache, pour être plus qu’un seul et même étudiant noir ».

Deux ans après, en 1937, il publie un ouvrage qui, au même titre que la revue, sera fondateur pour le mouvement de la Négritude : Pigments. Sa poésie repose sur l’oralité et la musicalité, son ton est direct, les mots sont peu nombreux mais choisis avec soin, et le rythme y est très important. On y repère – et Senghor le note – les influences du jazz et du blues. Damas dénonce notamment la société coloniale de son temps, les politiques assimilationnistes, le racisme et la discrimination. Ce recueil est censuré en 1939 pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ». On y retrouve, par exemple, le poème « Pour sûr » :

Pour sûr j’en aurai marre
Sans même qu’elle prennent les choses
L’allure d’un camembert bien fait
Alors, je vous mettrai les pieds dans le plat
Ou bien tout simplement
La main au collet
De tout ce qui m’emmerde en gros caractères
Colonisation
Civilisation
Assimilation
Et la suite
En attendant,
Vous m’entendrez souvent
Claquer la porte

Léon-Gontran Damas, Pour Sûr, 1939

Viennent ensuite plusieurs autres ouvrages. Dans Retour en Guyane en 1938, il évoque, après un voyage pour une mission ethnographique, la dérive de l’assimilation et les nombreux problèmes sociaux, économiques et politique sur place. Le livre est, lui aussi, censuré en 1939.  

Il publie également Graffiti en 1953, puis Black Label en 1956. Dans ce dernier ouvrage, sous forme de long poème, on trouve un extrait célèbre :

 [image : extrait de Black Label, 1956. Journal Le 1, du 17 juin 2020, p.4]

Léon-Gontran Damas est aussi très engagé politiquement. Il participe activement à la Résistance, à partir de 1939, aux côtés de Jean-Louis Baghio’o et de Marguerite Duras. Puis, après la guerre, il est élu député de Guyane, siégeant aux côtés de la SFIO et marquant son attachement au socialisme. Il critique notamment la loi de départementalisation de 1946 qui fait de la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique des départements français.

Le poète est aussi un ambassadeur culturel. Nommé conseiller de la société de radiodiffusion en 1958, il facilite l’expression des écrivains noirs à l’antenne. Il aussi engagé par l’UNESCO, après 1962, où il représente la Société africaine de culture fondée par Alioune Diop, et où il est chargé d’étudier « la survivance de la culture africaine dans le nouveau monde ».

Il passe la fin de sa vie aux Etats-Unis, et enseigne la littérature dans les universités. Il y meurt en 1978 et est enterré en Guyane.

Si Léon-Gontran Damas a eu un rôle central dans le mouvement de la Négritude, il est aujourd’hui peu connu et peu lu. Il est cependant un auteur inspirant, et une référence pour les héritiers de ce mouvement.

Finissons sur un poème qui parle de rêve, d’espoir et de ciel bleu, dans le recueil Pigments, Névralgies :

MON CŒUR RÊVE DE BEAU CIEL PAVOISE DE BLEU
sur une mer déchaînée
contre l’homme
l’inconnu à la barque
qui se rit au grand large
de mon cœur qui toujours rêve
rêve et rêve de beau ciel
sur une mer de bonheurs impossibles

Pour en savoir plus :

 Quelques podcasts France Culture à écouter :

  • Pour en apprendre sur l’homme : « Léon Gontran Damas, entre fureur et désenchantement », un épisode de l’émission « Tire ta langue », d’Antoine Perraud, avec Sandrine Pujols, spécialiste de l’œuvre de Damas. 2011. 28 min.
  • Pour écouter sa poésie : Une série d’émissions consacrées à Léon Gontran Damas, dans l’émission « Jacques Bonnaffé lit la poésie ». 2018. Environ 3-4min.

Quelques articles intéressants à consulter :

Vous pouvez écouter ici l’auteur lire des extraits d’un de ses écrits les plus célèbres, le long poème « Black Label », publié en 1956 :

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