Du 16 septembre au 14 décembre 2020 se tient au Musée de l’Orangerie l’exposition : De Chirico, la peinture métaphysique.
Au travers de son œuvre, l’on ressent une certaine fascination pour ses paysages urbains vides à la fois angoissants et oniriques. La perspective infinie, les rues désertes ainsi que la violence de l’éclairage défamiliarisent le réel et troublent le spectateur, présentant une réalité parallèle toute droit sortie de l’esprit de l’artiste. De Chirico utilise beaucoup de symboles et fait se rencontrer des objets sans rapport certain tel qu’une statue grecque, un gant et une balle, formant une composition intriguante, une sorte de rébus, d’énigme poétique. Ces objets bouleversent l’équilibre des proportions par leurs tailles et De Chirico parvient à peindre le sentiment de malaise qu’il éprouve dans la ville. En effet, la peinture métaphysique est née du sentiment d’« inquiétante étrangeté » qu’il éprouvait en arpentant les rues de Florence où l’architecture et les objets baignaient dans une « solitude plastique ». Ainsi, tout en employant des objets du réel, De Chirico nous dépayse totalement. La présence humaine est mystérieuse dans tous ses tableaux, prenant la forme d’une statue, d’une ombre ou d’un mannequin.
Le peintre gréco-italien est formé à Athènes, Florence puis Munich. Il est marqué par la culture méditerranéenne et ses mythes ainsi que par la lecture de Schopenhauer et Nietzsche. Cela se ressent dans la manière dont il peint la ville, labyrinthe désorientant et séduisant.
Il s’installe à Paris en 1911 ou il rencontre Apollinaire, le premier à qualifier son œuvre de «métaphysique » mais aussi Picasso et Brancusi. Son œuvre est une révélation pour les artistes de l’époque, et De Chirico exerça une influence sur de nombreux artistes, notamment du mouvement surréaliste tel que Dali, Magritte ou Ernst. En 1919, De Chirico retourne à la tradition, ce qui déplaît à Breton et ses amis considérant cela comme une trahison.
Article de : Sana Tekaïa