[Journée mondiale de l’égalité des chances en collaboration avec l’Antenne UNICEF]

Le renforcement de l’égalité des chances par le système scolaire 

Qu’est-ce que l’égalité des chances ? 

Elle consiste en la garantie d’une égalité aux mêmes opportunités entre les tous individus, sans avoir comme facteurs limitants leur moyen financier, religion, sexe, ethnie, handicap, origine sociale, etc. Cela résulte, par exemple, à l’accès égalitaire aux emplois et aux formations supérieures. Selon André Comte Sponville, il s’agit du “droit de ne pas dépendre exclusivement de la chance ou de la malchance”.

L’égalité des chances ne cherche pas à mettre fin aux inégalités sociales en soit, mais se manifeste principalement à travers le fait de favoriser des populations faisant l’objet de discrimination, afin de garantir leur équité de traitement. Cela encourage un système de méritocratie : tout va dépendre du travail, des capacités et de l’implication de l’individu dans la société et ses responsabilités.

L’éducation, plus particulièrement le système scolaire, dispose d’une grande valeur symbolique en tant que levier de développement social. Le système scolaire s’apparente au terrain favori de la mise en œuvre de l’égalité des chances en ce qu’il concerne la majorité de la population et qu’il donne des outils de développement à des individus qui se construisent. Dès lors, le système scolaire veille à écarter les facteurs d’inégalités sur lesquels l’individu n’exerce aucun contrôle afin d’assurer l’accès à l’éducation à tous.

L’égalité des chances se rapproche ainsi du principe de l’équité et le système scolaire comme favorisant un ascenseur social. Il convient alors de se demander comment les réformes nationales et internationales du système scolaire peuvent contribuer au renforcement de l’égalité des chances. 

L’égalité des chances passe par, en premier lieu, l’accès à l’éducation pour tous dans le monde. Il y a encore 58 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire non scolarisés, et 63 millions d’adolescents en âge d’aller au collège qui ne sont pas à l’école. Il est important de noter que le droit à l’éducation des enfants est consacré aux articles 28 et 29 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant de 1989, signée par tous les pays à l’exception des États-Unis. La CIDE assure l’égalité des chances en appliquant 3 principes fondamentaux: enseignement primaire et secondaire gratuit, universel et obligatoire.

Plus les enfants sont vulnérables, moins ils peuvent participer. A force d’être considérés comme des victimes, des handicapés, des étrangers, incapables, arriérés, difficiles, paresseux, perturbateurs, certains enfants qui vivent des réalités difficiles finissent par penser que tout est déterminé et qu’ils n’ont ni le choix ni les capacités d’agir. 

La participation de tous les enfants est fondamentale pour sortir de ces représentations négatives, et pour leur donner le temps et l’espace nécessaires pour réfléchir, et après agir. Les plus vulnérables peuvent jouer un rôle important dans la société. Ils ne sont pas des victimes passives ou la source des problèmes. Ils sont des individus à part entière qui, à leur niveau, veulent et peuvent contribuer à donner forme à la société.

Un des buts de l’UNICEF est d’augmenter le nombre d’enfants scolarisés : passer à 619 millions d’enfants, dont l’âge est compris entre 3 et 18 ans, scolarisés dans le monde en 2030 (soit 57% de plus qu’aujourd’hui). Elle a 4 objectifs majeurs : le premier est d’équiparer l’éducation des filles et des garçons (sans distinction en fonction du sexe), car les filles rencontrent d’autant plus de difficultés et de nombreuses sociétés inégalitaires freinent leur accès à l’éducation. De plus, certaines sociétés sont porteuses de pratiques culturelles nuisant à ces dernières. Cela se traduit aussi par des violences sexuelles à leur égard, et un manque d’infrastructures et moyens hygiéniques nécessaires à leur santé.

Les autres objectifs sont en relation à l’apprentissage et l’acquisition de compétences dans le cadre d’un système d’éducation solide et au moyen de solutions innovantes; de l’éducation en situations d’urgence et contextes fragiles, envisageant l’amélioration de l’apprentissage et de la protection des enfants en situation d’urgence et en déplacement. Le maintien du statu quo ne permet pas d’améliorer les résultats d’apprentissage, et c’est fondamental l’adoption d’une nouvelle approche plus radicale, axée sur le renforcement de l’apprentissage, fondement de la stratégie mondiale de l’UNICEF en faveur de l’éducation.   

Pour construire un monde où chaque enfant apprend, l’UNICEF s’engage à promouvoir de plus en plus l’équité et l’inclusion, en menant des actions ciblées en faveur des enfants exclus pour des motifs liés au genre, au handicap, à la pauvreté, à l’origine ethnique et à la langue, ainsi qu’en faveur des enfants déplacés ou aux prises avec une situation d’urgence. 

Les objectifs de 2021: offrir un accès à l’éducation préscolaire, primaire ou secondaire à 60 millions d’enfants déscolarisés, contre 10 millions auparavant, fournir du matériel pédagogique ou préscolaire individuel à 93 millions de filles et de garçons, contre 15,7 millions et améliorer les résultats d’apprentissage des filles et des garçons dans 79 % des pays, contre 62 % et 60 % respectivement.

L’UNESCO s’engage également à assurer l’égalité des chances en matière d’éducation par l’adoption de l’Objectif de développement durable 4 sur l’éducation et le Cadre d’action Éducation 2030 pronant l’inclusion et l’équité comme gage d’une éducation de qualité.

L’éducation est d’ailleurs l’un des fondements principaux de cette organisation, elle a pour objectif principal de permettre à tous les apprenants de réaliser leurs droits et leur potentiel par l’éducation.

La Convention de l’UNESCO concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement en 1960 interdit l’exclusion ou toute restriction dans l’éducation, fondée sur toute différence socialement perçue telle que par le sexe, l’origine ethnique/sociale, la langue, la religion, la nationalité, le statut économique, les aptitudes.

L’UNESCO coopère avec les gouvernements pour l’insertion dans l’éducation des personnes qui en sont écartées, notamment les filles, dont l’éducation des filles en science, technologie, ingénierie et mathématiques, des personnes en situation d’handicap ou encore des personnes parlant une langue locale minoritaire.

En ce qui concerne le plan national français, la question de l’accès à la scolarité a énormément évolué. 

La scolarisation des enfants de 6 à 13 ans, tous sexes confondus, a été rendue obligatoire et gratuite en France par la loi du 28 mars 1882 de Jules Ferry. Elle prévoit notamment à l’article 4 la nécessité de créer une éducation adaptée aux enfants sourds-muets et aux aveugles. Cela marque alors le début de l’accès à l’éducation pour tous, renforçant l’égalité des chances. Plusieurs années après, l’âge fut étendu jusqu’à 14 ans avec la loi du 9 août 1936 sous l’initiative de Jean Zay. C’est enfin avec la réforme Berthoin sous l’ordonnance du 6 janvier 1959 que l’éducation devient obligatoire jusqu’à 16 ans. Néanmoins, cette ouverture de l’enseignement est restée minime après ces réformes. En effet, une distinction était opérée entre le primaire considéré comme “l’école du peuple” car ouvert à tous, et le secondaire réservé aux classes bourgeoises. Il faut attendre 1963 pour que cela soit aboli avec la réforme Fouchet-Capelle, qui met en place les collèges d’enseignement secondaire. 

Par conséquent, alors qu’à la fin de l’Ancien Régime en France, l’éducation ne concernait seulement qu’un quart des enfants, ces nombreuses réformes ont grandement accru ce pourcentage. 

Une fois la première étape de l’accès à l’éducation primaire franchie s’est posée la question de comment améliorer le système scolaire. Une série de changements dans l’organisation des institutions scolaires a été opérée tout au long de la deuxième moitié du XXème siècle à la suite de la massification scolaire. Afin de minimiser les écarts dans l’éducation les enfants, est instauré en 1975 le collège unique posant un socle de connaissances communes à tous. En revanche, une spécification prend place au lycée. Ainsi sont créés les IUT en 1966, le bac technologique en 1965 et le bac professionnel en 1985 pour permettre une ouverture de choix plus large aux élèves en fonction de leurs capacités, et ainsi rallonger leurs années d’étude. Cette volonté s’exprime à travers le plan d’une politique de “80% d’une génération au baccalauréat” lancée par le ministre Jean Pierre Chevènement en 1980. 

En outre, alors que s’instaurait, en baccalauréat général, une hiérarchie des filières scientifiques, économiques et littéraires, une réforme a été mise en place dès 2020 sous l’initiative du ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer pour abolir les inégalités liées au choix de filière. Désormais, les élèves doivent décider de 3 matières à poursuivre comme majeures en classe de première. Une véritable diversité peut être constatée dès le lycée, permettant ainsi à tous de trouver ce qui leur convient le plus. Le système scolaire s’adapte aux besoins des élèves, et essaye ainsi de n’en laisser aucun de côté. 

D’autre part, le gouvernement français exprime sa volonté d’aller chercher toutes les classes sociales sur la route de l’éducation. De ce désir découle le projet de l’éducation prioritaire en France. Créé en 1981, il a pour objectif de réduire l’impact des inégalités socio-économiques, et ainsi le risque d’échec scolaire, par une action renforcée dans les zones dites prioritaires (ZEP), donc de garantir une meilleure égalité des chances. Depuis la refonte de 2015, les ZEP ont changé de nom, devenant réseau d’éducation prioritaire (REP), et excluent désormais les lycées. 730 collèges en REP peuvent être, aujourd’hui, comptés en France. 

Toutes ces mesures se traduisent par des résultats conséquents. En effet, le taux de scolarisation par âge a fortement augmenté, s’élevant à 79,3 % en 2018 à 18 ans (Insee), soit l’âge du baccalauréat. À cela s’ajoute la multiplication par 2 du pourcentage de réussite à ce dernier entre 1985 et 1995. De plus, les années d’études se sont vues être allongées avec un basculement de l’âge médian des étudiants de 19 à 22 ans entre 1987 et 1997. Enfin, bien que des mineurs sortent toujours du système scolaire avant leurs 18 ans, le nombre de ceux qui obtiennent un diplôme est passé de 16 à 31%, ce qui constitue un progrès non négligeable. 

Malgré toutes ces avancées, des obstacles restent toujours présents, tels que la forte disparité sociale des étudiants dans les établissements privés et publics, ou encore l’accès à certaines écoles dans le supérieur du fait de leur prix conséquent, en dépit des bourses. 

Cet article n’engage que ses auteures!

MIGNOT Morgane AMADY Nasrine MARUJO Luisa 

Partager :

[Portraits de personnalités inspirantes : Susana Baca, La Diva péruvienne engagée ]

Susana Baca : chanteuse variété au Pérou | Interview | Terra Peru

Susana Esther Baca de la Colina plus connue sous le nom de Susana Baca est une figure emblématique de musique afro-péruvienne, une proéminente auteure-compositrice. Sa musique est un mix entre tradition et modernité. Elle utilise pour la composition de ses musiques, des instruments traditionnels péruviens comme le Cajón, une boite de  bois qui était à l’origine, une cage à fruit. De plus, elle ajoute à son palmarès l’ethnomusicologie, l’enseignement et l’obtention  à trois fois du prix du « Latin Grammy Award ». En juillet 2011, elle est nommée  ministre péruvienne de la culture dans le gouvernement de Ollanta Humala. Susana est donc la seconde afro-péruvienne de l’histoire du Pérou indépendant membre du gouvernement. En novembre 2011, elle est élue présidente de la commission de la culture au sein de l’ OAS,«the Organization of American States » de 2011 à 2013. 

Repérée par David Byrne, elle est la figure principale de la chanson afro-péruvienne depuis 50 ans. Comme Cesaria Evora, elle cultive une saudade, comprenez un profond état de nostalgie. Tout comme la reine capverdienne, elle a fait renaitre un folklore métissé par des siècles d’esclavage et de colonisation. Aujourd’hui encore, à l’âge de 77 ans, Susana Baca chante encore et vient même de sortir un nouvel album, Palabras urgentes (vérité urgentes). Dans ce nouvel album, elle fête ainsi, deux-cents ans d’indépendance de son pays, le Pérou. Son travail retranscrit aussi, 50 ans d’une carrière riche entre politique et musique. Avec David Byrne et son label Luaka Bop créé en 1995, elle publie une compilation « Lamento Negro ». De ce disque, on retiendra le célèbre titre, Maria Lando. En 2002, elle reçoit le Grammy Latino de Best Folk Album et est cité dans le Best World Music Album. 

Petit détour sur la vie de Susana Baca :  

Elle née à Lima le 24 Mai 1944 d’un père guitariste et d’une mère chanteuse. Elle est la descendante de la famille De la Colina, reconnut pour ses musiciens de renoms. Susana, passe une partie de son temps à 130 kilomètres de Lima la capital péruvienne à San Luis de Cañete, fiefs historique de sa famille de musiciens. La chanteuse décrit ce lieu comme « un lieu étrange, une petite enclave au milieu d’un désert côtier, où la musique créole noire péruvienne est comme une graine plantée dans le sable qui aurait poussée de façon miraculeuse ». Durant sa jeunesse, elle prend conscience de sa couleur de peau dans le district noir de Chorrillos où elle  habite et grandit. Dans les écoles, même si les classes étaient mixtes, les noirs étaient marginalisés. Cependant, ce caractère qui était la base de discrimination dans les écoles publiques donnait lieu à de la joie dans la sphère familial privée.  Plus tard, c’est en tant que chanteuse à l’université, qu’elle est amenée à parcourir le Pérou pour faire son travail d’ethnomusicologie, récolter des musicalité pour les inscrire dans un contexte historique et ethnique. Son travail porte alors sur les racines Africaines de la musique péruvienne. Avant elle, ses oncle Caïtro Soto et Ronaldo Campos fondent en 1969 l’association « Péru Negro » qui à pour objectif de préserver l’héritage musicale issus du syncrétisme afro-péruvien. Ces musicalités presque oubliées de cette tradition musicale, elle décide de les collecter. Son mari Ricardo Pereira l’aide dans cette démarche en apportant une dimension sociologique. Il parcourent alors ensemble le littoral péruvien afin de récupérer des témoignages dans les villages descendants d’africain. Le livre qui découle de ces recherches « Del Fuego y deal agua » est publié en 1992 et représente 11 années de recherche. Par la suite, en 1995, ils fondent ensemble l’institut Negrocontinuo pour enrichir leur travail de sauvegarde.  

En 2011, c’est le président Ollanta Humala qui nomme Susana Baca au poste de ministre de la culture. Il prône alors une politique d’inclusion sociale. Elle devient alors la première ministre noire du Pérou indépendant. L’artiste, en plus de son parcours musicale à s’engage grandement dans la lutte contre toutes formes de discrimination, quelle soit sexuel, racial ou culturelles. Son marquage politique se reflette aussi dans sa musique où elle exprime ses idées. Son album « palabras urgentes » s’inscrit alors dans un climat de corruption lors des élection de 2018 qui se présente alors comme un moyen de faire passer son message. 

Auxence Jobron

Source : 

https://en.wikipedia.org/wiki/Susana_Baca

https://www.telerama.fr/musique/susana-baca-icone-afro-peruvienne-en-chantant-je-veux-susciter-le-debat-6985975.php

Partager :

[(Re)découvrir Léon-Gontran Damas]

Il n’est plus bel hommage à tout ce passé
A la fois simple
Et composé
Que la tendresse
L’infinie tendresse
Qui entend lui survivre                                 

Léon-Gontran Damas, Névralgies, 1937.

Léon-Gontran Damas est un poète, écrivain et homme politique français. Cofondateur du mouvement de la négritude, il est moins célèbre que ses amis Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor. Il mérite cependant d’être mis en avant, et sa poésie d’être lue et entendue bien plus souvent.

Le poète naît en Guyane, à Cayenne, d’un père guyanais et d’une mère martiniquaise. Il vit une enfance difficile, marquée par les trois décès consécutifs de sa sœur jumelle, de sa mère et de sa grand-mère. Plus tard, il rencontre Aimé Césaire, au lycée Victor-Schoelcher de Fort-de-France, en Martinique.

Il déménage ensuite à Paris, où il s’inscrit à la fac de droit, mais suit également les cours de l’Ecole des langues orientales, de la faculté des lettres, puis plus tard de l’Institut d’ethnologie de Paris et de l’Ecole pratique des hautes études.

En 1930, il rencontre et fréquente de nombreux écrivains noir-américains et les jeunes intellectuels antillais et africains étudiant à Paris. Il participe avec eux au salon de littérature de Paulette Nardal et fait connaissance en 1930 avec Léopold Sédar Senghor. En 1932, Aimé Césaire arrive également à Paris. Tous trois, ils fondent la revue L’Etudiant noir, en 1935, dans lequel Damas – secrétaire de rédaction – déclare : « On cesse d’être un étudiant essentiellement martiniquais, guadeloupéen, guyanais, africain, malgache, pour être plus qu’un seul et même étudiant noir ».

Deux ans après, en 1937, il publie un ouvrage qui, au même titre que la revue, sera fondateur pour le mouvement de la Négritude : Pigments. Sa poésie repose sur l’oralité et la musicalité, son ton est direct, les mots sont peu nombreux mais choisis avec soin, et le rythme y est très important. On y repère – et Senghor le note – les influences du jazz et du blues. Damas dénonce notamment la société coloniale de son temps, les politiques assimilationnistes, le racisme et la discrimination. Ce recueil est censuré en 1939 pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ». On y retrouve, par exemple, le poème « Pour sûr » :

Pour sûr j’en aurai marre
Sans même qu’elle prennent les choses
L’allure d’un camembert bien fait
Alors, je vous mettrai les pieds dans le plat
Ou bien tout simplement
La main au collet
De tout ce qui m’emmerde en gros caractères
Colonisation
Civilisation
Assimilation
Et la suite
En attendant,
Vous m’entendrez souvent
Claquer la porte

Léon-Gontran Damas, Pour Sûr, 1939

Viennent ensuite plusieurs autres ouvrages. Dans Retour en Guyane en 1938, il évoque, après un voyage pour une mission ethnographique, la dérive de l’assimilation et les nombreux problèmes sociaux, économiques et politique sur place. Le livre est, lui aussi, censuré en 1939.  

Il publie également Graffiti en 1953, puis Black Label en 1956. Dans ce dernier ouvrage, sous forme de long poème, on trouve un extrait célèbre :

 [image : extrait de Black Label, 1956. Journal Le 1, du 17 juin 2020, p.4]

Léon-Gontran Damas est aussi très engagé politiquement. Il participe activement à la Résistance, à partir de 1939, aux côtés de Jean-Louis Baghio’o et de Marguerite Duras. Puis, après la guerre, il est élu député de Guyane, siégeant aux côtés de la SFIO et marquant son attachement au socialisme. Il critique notamment la loi de départementalisation de 1946 qui fait de la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique des départements français.

Le poète est aussi un ambassadeur culturel. Nommé conseiller de la société de radiodiffusion en 1958, il facilite l’expression des écrivains noirs à l’antenne. Il aussi engagé par l’UNESCO, après 1962, où il représente la Société africaine de culture fondée par Alioune Diop, et où il est chargé d’étudier « la survivance de la culture africaine dans le nouveau monde ».

Il passe la fin de sa vie aux Etats-Unis, et enseigne la littérature dans les universités. Il y meurt en 1978 et est enterré en Guyane.

Si Léon-Gontran Damas a eu un rôle central dans le mouvement de la Négritude, il est aujourd’hui peu connu et peu lu. Il est cependant un auteur inspirant, et une référence pour les héritiers de ce mouvement.

Finissons sur un poème qui parle de rêve, d’espoir et de ciel bleu, dans le recueil Pigments, Névralgies :

MON CŒUR RÊVE DE BEAU CIEL PAVOISE DE BLEU
sur une mer déchaînée
contre l’homme
l’inconnu à la barque
qui se rit au grand large
de mon cœur qui toujours rêve
rêve et rêve de beau ciel
sur une mer de bonheurs impossibles

Pour en savoir plus :

 Quelques podcasts France Culture à écouter :

  • Pour en apprendre sur l’homme : « Léon Gontran Damas, entre fureur et désenchantement », un épisode de l’émission « Tire ta langue », d’Antoine Perraud, avec Sandrine Pujols, spécialiste de l’œuvre de Damas. 2011. 28 min.
  • Pour écouter sa poésie : Une série d’émissions consacrées à Léon Gontran Damas, dans l’émission « Jacques Bonnaffé lit la poésie ». 2018. Environ 3-4min.

Quelques articles intéressants à consulter :

Vous pouvez écouter ici l’auteur lire des extraits d’un de ses écrits les plus célèbres, le long poème « Black Label », publié en 1956 :

Partager :