[Rubrique culturelle : La censure internet et ses limites : le nu artistique]

À l’occasion de la journée internationale de lutte contre la censure sur internet, ayant lieu tous les 12 mars, nous allons voir ensemble comment internet et notamment les réseaux sociaux censurent certains contenus, notamment les nus féminins. Le contrôle des corps, et notamment du nu féminin n’est pas, comme vous pouvez vous en douter, une nouveauté d’internet… La troisième République en France marque un temps fort pour la censure du nu et de l’érotisme, de nombreuses œuvres littéraires, comme les Fleurs du mal de Charles Baudelaire en 1857, font l’objet de procès. Gustave Courbet et son naturalisme cru est aussi touché par la censure. La censure se confond avec la pudeur, dès lors qu’il peint avec une précision anatomique un sexe féminin dans L’origine du monde en 1866. Doit-on enfin rappeler les luttes de Mai 68 contre le bandeau blanc de la ORTF qui censurait les images jugées impudiques. 

Dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, l’article 19 fait de l’accès à l’information un droit, ce qui n’empêche pas la régulation des informations sur internet par des États, entreprises ou réseaux sociaux. Un filtrage de plus en plus répandu des informations à but politique ou personnel comme les Fake news allant à l’encontre de l’information. Certaines lois en France luttent contre la manipulation de l’information, l’incitation à la haine, ce qui n’empêche parfois une censure de contenus abusifs. En revanche, la censure internet peut permettre dans de nombreux pays de garantir la sécurité nationale, économique et information, mais aussi de protéger les mineurs, la dignité humaine, la vie privée, la réputation ou encore la propriété intellectuelle selon Cohen (1997). Néanmoins, il faut relativiser cette censure en France, selon des données officielles publiées en 2019 par Twitter, la France serait à l’origine d’environ 2 % des demandes de retrait légal de données mondiales. Nous sommes très loin des politiques de censure qui règnent en Chine ou en Russie. Les raisons de cette censure peuvent ainsi changer selon les pays comme le montre le graphique ci-dessous. 

La censure des réseaux sociaux 

La transgression des normes et des mœurs est bien mal saisie par internet et ses logiciels. Mais la censure ne vient pas uniquement des États, sur les réseaux sociaux, une opinion publique démesurée juge chaque image et contenu diffusé sur la toile. Un jugement critique positif en démocratie, mais qui pose de grandes limites dès lors que l’on interroge le passé, l’histoire et notamment l’histoire de l’art ayant poussé certaines limites dans la transgression. On pourrait évoquer dans un tout autre registre que le nu féminin, la manière dont le dessin de presse de Xavier Gorge (Le Monde), fin janvier, s’est fait lyncher pour son dessin abordant les thématiques de l’inceste et les transgenres. Une nouvelle censure s’impose sur internet, celle d’un public bien trop large qui juge un format presse fondé sur la caricature. 

Internet s’impose comme la voix des bonnes mœurs, afin de limiter l’hypersexualisation de ses utilisateurs, souvent jeunes. Néanmoins cet organe de censure est très limité. Comment faire la part des choses entre un nu photographié de Man Ray sur Google et une photographie pornographique ? Tout le problème est précisément ici, là où Google ne peut pas distinguer ce qui est une œuvre de ce qui n’en est pas une. 

La politique de Facebook et ses filiales n’épargne pas les œuvres d’art. Facebook interdit toute photographie ou représentation des parties érogènes, notamment les seins des filles ! Très fréquemment les musées se voient censurer certaines œuvres pour nudité sans qu’elle ne soit particulièrement érotique. On peut reprendre l’exemple de la censure de la Descente de Croix, vers 1612, de Rubens, par Facebook. 

Pourquoi censurer le nu ? 

La censure part du constat du pouvoir des images, ce qui est jusque-là vérifié par l’impact de l’art sur nos sociétés. Néanmoins, la vision d’un nu artistique est particulier, il peut être licencieux voire pornographique pourtant il n’a pas le même impact qu’un contenu pornographique. Il n’est absolument pas question de mettre l’art sur un piédestal, celui-là même qui dissocie l’œuvre de toute réalité. Néanmoins le nu est dans l’histoire de l’art notamment dans les Beaux-Arts un exercice de style auquel on ne peut échapper. La forme, les carnations et les transgressions formelles des avants gardes comme Les Demoiselles d’Avignon (1907) de Picasso font partie du travail de l’artiste. Un travail de la transgression qui définit presque le travail artistique.

La censure récente des féministes par Instagram (Facebook)

Le 21 janvier dernier, des activistes féministes ont été censurées par la plateforme Instagram en ayant relayé la phrase suivante : « Comment fait-on pour que les hommes arrêtent de nous violer ? ». Suite à cela les influenceuses ont attaqué le réseau social, et Mark Zuckerberg condamnant la limitation insuffisante des publications haineuses. Paradoxe ? Non ! Elle dénonce le sexisme et les violences raciales sur internet et les méthodes de modération de la plateforme : ce sont leurs propos qui subissent la censure ! Cela prouve bien un dysfonctionnement dans le dispositif ayant supprimé leur publication pour « protéger les mineurs ».  Sans parler enfin du sexisme de cette censure qui vise quasi exclusivement les tétons et sexes féminins. L’audience aura lieu le 12 mai prochain, procès clé à propos de cette censure internet que nous vous invitons à suivre. Un bon exemple qui ouvre la réflexion non seulement sur la censure qui régit notre source principale d’information. Mais aussi sur la manière dont à terme les réseaux sociaux ont un impact sur nos discours, notre patrimoine et nos mœurs. Un nu n’est pas qu’un nu, il dit beaucoup de la manière dont nos sociétés le considèrent.

Article de Mariette Boudgourd

Cet article n’engage que son auteure !

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[Portraits de personnalités inspirantes : Alma Siedhoff-Buscher ]

Née en 1899 à Kreuztal près de Siegen, elle fait son éducation à l’École pour femmes Elisabeth et apprend l’artisanat à la Reimann school et au musée décoratif des arts de Berlin. En 1922, elle rejoint le Bauhaus et assiste aux cours de Johannes Itten, Paul Klee et Kandinsky. En 1923, elle entre à l’atelier de cours de tissage, 

Même si les femmes ont acquis de nombreuses libertés grâce à la constitution démocratique de la république de Weimar qui leur garanti l’accès au droit de vote et aux études, leurs possibilités sont limitées au Bauhaus à l’atelier de tissage. Cela est justifié par leur prétendu faiblesse de vision en trois dimensions, c’est pourquoi elles sont plus aptes à un art de la surface.

Mais Alma Buscher parvient à intégrer  l’atelier de sculpture sur bois et gagne rapidement sa place : en plus de l’exposition majeure du Bauhaus en 1923, elle design les meubles des chambres d’enfants à la Haus Am Horn, le premier bâtiment basé sur les principes du Bauhaus conçu comme la maison unifamiliale idéale. Elle crée aussi un théâtre de marionnettes et les jouets des enfants. Si la maison ne rencontre pas un grand succès, ses meubles et jouets en bois retiennent l’attention des visiteurs. Ses jeux de constructions en bois peints de couleurs multicolores constituent une référence des créations issues de l’école et rencontrent un franc succès dès leur sortie, ils font partie des premiers objets du Bauhaus à trouver un marché. 

Alma Buscher porte un profond intérêt pour la pédagogie infantile et son art se commercialise rapidement. Mais le directeur du Bauhaus, Walter Grotius n’est pas tout à fait d’accord avec ses créations puisqu’il considère que le jouet n’est pas une pièce de design noble et que cela dévalue la réputation de l’établissement. Siedhoff-Buscher déménage avec le Bauhaus à Dessau en 1925 et continue d’y travailler après avoir été diplômée. Ses œuvres sont exposée à de multiples occasions. En 1927, lors de sa dernière année à Dessau, elle conçoit des livres colorés et des kits de découpages pour l’éditeur Verlag Otto Maier Ravensburg. Elle voyage ensuite avec son mari qui était acteur et leurs deux enfants. Elle meurt victime d’un bombardement à Dreieich Main en 1944.

Le but du Bauspiel créé par Alma Buscher est de créer des structures complexes à partir de formes simples que sont les cylindres, cubes et triangles en volume, dont le sens et la fonction sont déterminés par l’enfant et par le contexte de placement qu’il choisit.  Son jeu permet aux enfants d’imiter des formes préexistantes mais aussi de libérer leur propre créativité. Sa création de jouet est révolutionnaire, en totale adéquation avec l’esprit de son temps et répondant à la demande accrue de jeu éducatif, elle inspire grandement tous les jouets créés au cours du XXe siècle. Elle développe elle-même de nombreuses théories pédagogiques et place au centre l’autonomie de l’imagination dans la pratique du jeu en l’opposant au conte et à la fable qui induisent une moralité. Elle souhaite que son jeu soit un jouet du possible et non un jouet mimétique représentant le monde réel et se rapportant au monde des adultes. C’est seulement au prix d’un effort de mimétique, de la part de l’enfant qui use de son imagination, que le jouet peut prendre l’identité qu’il désire. Elle propose ainsi un jeu expérimental fondé sur le travail des formes et couleurs essentielles et ayant pour but de mener, autant chez l’enfant que chez les designers et artistes, à la communication créative et à la construction.

Article de Sana Tekaïa

Cet article n’engage que son auteure.

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[Portraits de personnalités inspirantes : Frida Kahlo]

Artiste peintre mexicaine, Frida Kahlo a été une figure marquante du XXe siècle, autant pour l’originalité de son oeuvre, sa formation autodidacte mais également ses nombreux voyages et sa propre vie dont l’hétéroclicité continue de fasciner.

Cependant, au-delà de l’image mythique attachée à Frida Kahlo, -et ce au demeurant à nombreuses autres personnalités contemporaines de son époque- sa carrière et ses combats symbolisent la reconnaissance d’une femme artiste par ses homologues, le public et les institutions, en constituant un exemple remarquable de la diversité culturelle et artistique.

L’art de l’autoportrait

Née le 6 juillet 197 à Coyoacán au Mexique, Frida Kahlo, brillante élève, se destinait à une carrière médicale. En effet la jeune mexicaine souhaitait devenir médecin mais à 18 ans, elle est victime d’un terrible accident au cours duquel son abdomen est transpercé par une barre en fer, ce qui met un terme à cette ambition.

Elle se forme par la suite à la peinture de manière autodidacte et peint de nombreux autoportraits. L’autoportrait tient une place très importante dans son oeuvre car en se mettant elle-même en scène, elle exprime ses souffrances. Sa peinture devient alors porte-parole de sa douleur, à l’image de beaucoup d’artistes tels que Van Gogh ou Rembrandt, qui n’hésitaient pas à représenter ou supposer leur santé fragile.

Carrière internationale

En 1929 elle épouse le peintre mexicain Diego Rivera et l’année suivante le couple déménage à San Francisco aux Etats-Unis, car Rivera a été chargé de réaliser des peintures murales pour le San Francisco Stock Exchange et pour la California School of Fine Art. Durant ces années américaines, elle fait la connaissance d’artistes, de commanditaires et de mécènes, dont Albert Bender.

Finalement les époux rentrent au Mexique en 1933, mais profondément blessée par la récente découverte d’une liaison entre son mari et sa soeur, l’artiste réalise en 1935 Quelques petites piqûres, qui évoque un meurtre par jalousie perpétré sur une femme, avant de partir pour New York pendant quelques mois. C’est dans cette même ville qu’elle exposera en octobre 1938, 25 de ses œuvres dans la galerie de Julien Levy, et dont la moitié y sont vendues.

Un autre tournant dans la carrière de l’artiste est sa rencontre avec le surréaliste André Breton en 1938. Tandis que Breton est subjugué par l’artiste, en écrivant « l’art de Frida Kahlo de Rivera est un ruban autour d’une bombe », celle-ci se défend d’être surréaliste en affirmant « On me prenait pour une surréaliste. Ce n’est pas juste. Je n’ai jamais peint de rêves. Ce que jai représenté était ma réalité ».

Par cette rencontre, la peintre mexicaine participe à la grande exposition sur le Mexique à Paris en 1939. Néanmoins, elle n’aime pas la capitale française, qu’elle trouve sale, et la nourriture ne lui convient pas. Elle exprime également son profond dégoût pour les intellectuels parisiens dont André Breton, qui porterait un regard teinté de mépris et d’incompréhension sur son art.

Engagement politique et symbole de liberté 

Au-delà des frontières artistiques, Frida Kahlo s’est distinguée mondialement pour son engagement politique et sa défense de la liberté.

Elle s’inscrit en 1928 au Parti Communiste Mexicain. et offre l’asile politique au révolutionnaire communiste Léon Trotski – avec lequel elle aura une liaison- et son épouse en 1937.

Engagée, elle souhaite défendre la condition et l’émancipation des femmes mexicaines, avec la volonté de porter la voix de toutes ces femmes silencieuses et soumises dans une société machiste. Ainsi, elle n’hésite pas à afficher publiquement sa bisexualité ou à ouvertement critiquer la société américaine comme dans son Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les États-Unis en 1932. 

Devenue une figure de femme moderne, d’une femme forte et avant-gardiste, Frida Kahlo représente un modèle d’engagement pour beaucoup de femmes et ne cesse d’être une source d’inspiration pour bon nombre d’artistes.

Symbole de liberté et de nombreux combats, elle avait écrit dans son Journal : « J’espère que la fin sera joyeuse – et j’espère ne jamais revenir ». Elle meurt le 13 juillet 1954 à l’âge de 47 ans, mondialement reconnue pour son oeuvre autobiographique d’une puissance et originalité exceptionnelles.

Sources

  • « Frida Kahlo : artiste rebelle, légende mexicaine », Connaissance des arts, 30/12/2020.
  • Le journal de Frida Kahlo, préfacé par Carlos Fuentes, éditions du Chêne, 1995.
  • BRETON André, Le Surréalisme et la Peinture, 1928.

Article de Noémie Ngako.

Cet article n’engage que son auteure.

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[L’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la lune…, de Jacques Demy]

Marco est directeur d’une auto-école de quartier.

Irène est à la tête d’un salon de coiffure à la tapisserie bleu roy.

Marco et Irène sont heureux et amoureux (comme Marcello et Catherine d’ailleurs). 

Le couple a un enfant et mène une vie tranquille dans le quartier de la Gaîté-Montparnasse dans le Paris des années 1970. Jusqu’à ce que Marco soit pris d’étranges malaises et vertiges un jour qu’ils étaient allés voir au théâtre de Bobino Mireille Mathieu en robe rouge chantant « Mon Paris ». La mélodie légère et entêtante rythme la grande inquiétude des deux personnages, surtout d’Irène, incarnée par Catherine Deneuve, folle amoureuse de son  Marco, un italien comme l’est Marcello Mastroianni. Inquiet, Marco se rend chez le médecin qui lui livre un diagnostic troublant confirmé par un gynécologue : Marco est enceinte. Il serait le premier d’une génération d’hommes nouveaux qui pourraient être enceinte. La nouvelle fait la une des journaux et suscite de nombreuses réactions dans le quartier, puis dans le monde entier ! Marco devient une égérie et le couple devient l’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la lune. Mais tout ne se passe pas comme prévu…

Après Peau d’Âne, Jacques Demy dans ce film au scénario absurde interroge en 1973 de nombreuses problématiques post-soixante huitardes : le progrès scientifique, la contraception, l’enfantement, les rapports hommes/femmes au sein du couple. Les rôles s’inversent ce qui permet en toute légèreté d’évoquer la grossesse, ses joies et ses contraintes. L’extraordinaire est banal ou plutôt la banalité est extraordinaire. L’extraordinaire c’est le bonheur au sein d’une vie de quartier, l’amour, le travail, la famille. 

Jacques Demy, c’est aussi et surtout filmer des scènes de bonheur simple au sein du foyer, au bistrot, au salon dans des univers colorés. On retrouve les merveilleux décors de Bernard Evein avec ses tapisseries colorées, sursaturées comme dans le magasin des Parapluies de Cherbourg en 1961. On ne cesse également de contempler enfin les nombreuses tenues de la belle Irène (Catherine Deneuve) entre fourrure et couleurs vives, complémentaires de celle du papier peint. 

L’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la lune…c’est un air joyeux de Michel Legrand chanté par Mireille Mathieu, un amour inconditionnel entre Marco et Irène, de belles couleurs, mais c’est aussi et surtout un scénario bien rodé avec humour et subtilité. 

Ce film est un grand classique du cinéma de Jacques Demy, bien trop méconnu encore, désormais disponible sur Netflix !

Article de Mariette Boudgourd

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[Rubrique culturelle : La série Twogether sur Netflix]

Les vacances de février ont souvent été l’occasion de voyager, pour skier comme pour chercher la chaleur dans des pays exotiques où les saisons sont inversées avec l’hémisphère nord. Pour rompre avec la monotonie de l’hiver, nous vous proposons aujourd’hui, au lieu de découvrir une potentielle sortie culturelle à faire après les restrictions ou une visite en ligne, de regarder une série qui vous fera non seulement voyager sans bouger de votre canapé, mais qui vous remontera le moral grâce à sa légèreté. 

En effet, sur Netflix est parue il y a maintenant quelques temps le documentaire de voyage Twogether, production sud-coréenne qui met à l’honneur deux stars du cinéma asiatique : Lee Seung-gi, reconnu dans le domaine de l’entertainment en Corée du Sud, et Jasper Liu, taiwanais, reconnu pour les séries télévisées dans lesquelles il a joué. 

Le principe de l’émission est plutôt simple : deux personnalités célèbres en Asie de l’Est se rencontrent et voyagent ensemble pour rencontrer leurs fans. Fans qui leur préparent des parcours atypiques, leur faisant découvrir les lieux emblématiques de leur région avant de pouvoir les rencontrer.

Pour voyager

Longue de huit épisodes, la série nous fait parcourir trois pays : l’Indonésie, la Thaïlande et le Népal. On y retrouve alors des monuments classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, des sites naturels protégés, des places empreintes de culture et de croyances locales. 

Dans les épisodes en Indonésie, nous découvrons alors notamment la Jomblang Cave, grotte mythique, mais aussi le Temple de Prambanan, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais, nous voyons également des sites paradisiaques comme les plages de Sawangan.

(Image : Seung-gi et Jasper au Temple de Prambanan)

Ensuite, ils rejoignent la Thaïlande où ils y découvrent Bangkok, ainsi que le marché sur l’eau de Damnoen Saduak et le Hang Dong Canyon.  Ils visitent même l’Université Chiang Mai et doivent jouer au Kick Volley Ball, qui est un sport typique d’Asie du Sud. 

(Image : Marché sur l’eau de Damnoen Saduak)

En troisième étape du voyage, direction le Népal où les deux acteurs découvrent la ville de Pokhara, randonnent jusqu’à l’Annapurna. Ils se rendent également au Lac Phewa et au Temple Tal Barahi, qui est un temple indou dédié au dieu Durga. Là-bas, ils doivent jouer au Darrom, jeu typique népalais. Ils arrivent ensuite à Kathmandou et visitent Khwopa, la ville aux temples et y goûtent des plats indiens, dont le Dal Bhat.

(Image : Lac Phewa au Népal)

L’aventure se termine à Séoul où ils rencontrent leur dernier fan près du fleuve Han. 

Pour décompresser

La légèreté de la série permet vraiment de passer un bon moment. D’abord, les deux acteurs ne parlent pas vraiment la même langue : malgré les connaissances de Jasper en coréen, ils doivent très souvent parler un anglais approximatif qui les met parfois dans de drôles de situations. De plus, les personnalités des célébrités dans la série nous forcent à décompresser : Jasper Liu est le partenaire un peu naïf et fragile, qui se fait souvent avoir par son compagnon rusé Seung-gi. Le fait qu’ils rencontrent leur fan à chaque étape est aussi amusant : passant souvent pour des rencontres assez gênantes, elles permettent aussi de détendre l’atmosphère et, puisque c’est le but de l’émission, donnent un challenge aux acteurs.

Pour ceux qui ne connaissent pas les émissions de variétés coréennes, c’est également une bonne série pour se familiariser avec cette méthode totalement différente de montage : les réalisateurs se plaisent à insérer des commentaires qui ajoutent de l’humour à des situations qui se trouvent souvent être déjà assez cocasses. 

Alors, si le moral est dans les chaussettes, et que l’envie de voyager devient irrépressible, n’hésitez pas à regarder cette série qui vous garantit découverte et bonne humeur !

Voici les bande annonces : 

Article de Tifenn Genestier

Cet article n’engage que son auteure.

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[Les grands travaux de l’UNESCO : La campagne de Nubie, 1960-1980]

La campagne dite de Nubie trouve sa source dans le dilemme qui oppose la culture au développement de l’Égypte alors nommée République Arabe Unie. Le gouvernement prend la décision à la fin des années 1950 de bâtir le haut barrage d’Assouan et d’ainsi créer le lac Nasser (lac de Nubie), réservoir d’eau de 162 milliards de mètres cubes devenu nécessaire pour le développement de la région et du pays. Cependant un tel projet mettrait en péril quelque 17 sites archéologiques égyptiens et 5 autres en territoire soudanais, tous sur les bords du Nil et en amont du barrage. 

    C’est pourquoi en 1959 les gouvernements égyptiens et soudanais font appel à l’UNESCO indépendamment l’un de l’autre, demandant assistance pour sauver ces sites archéologiques nubiens voués à la submersion en l’absence d’action. À la fin de cette même année, la 55e session du conseil exécutif de l’UNESCO adopte le principe d’un appel à la coopération internationale dans l’objectif de sauver les sites en danger. Des études et recherches archéologiques débutent alors en urgence. 

    En janvier 1960 les travaux pour le haut barrage d’Assouan commencent, c’est le début du compte à rebours. Le 8 mars de la même année (1960) Vittorino Veronese alors directeur général de l’UNESCO lance un appel à la communauté internationale pour la sauvegarde de ce qui commence à un être perçu comme un patrimoine appartenant à l’humanité. 

    S’ensuivent 20 ans de travaux pharaoniques pour démonter pierre par pierre ces monuments de l’Égypte antique vieux de plus de 4 millénaires pour la plupart. Ces monuments sont ensuite rebâtis en 6 groupes, à l’abri des eaux du Nil et du futur Lac Nasser : 

  • les temples des îles de Philae sur l’île d’Agilkia à proximité du précédent barrage d’Assouan ; 
  • les temples de Beit el Wali et Kalabsha et le Kiosque de Qertassi sont positionnés près du haut barrage ;
  • les temples de Dakka, Maharraqa et Wadi es Sebua près du site antérieur de Wadi es Sebua ;
  • les temples d’Amada et Derr ainsi que la tombe de Pennut à Aniba près du site antérieur d’Amada ;
  • les temples d’Abu Simbel in situ mais 60 m au-dessus du site d’origine ;
  • les temples d’Aksha, Buhen, Semna Est et Semna Ouest au jardin-musée de Khartoum.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fb/Abusimbel.jpg
Démontage des statues du temple d’Abu Simbel

    Toutefois 3 monuments ne purent être déplacés et totalement sauvés (le temple de Gerf Husein, les chapelles de Qasr Ibrim et le temple d’Abu Oda), 4 autres temples furent offerts en guise de gratitude à certains pays ayant contribué au succès de la campagne. Ainsi le temple Debod fut offert à l’Espagne, le temple Taffa aux Pays-Bas, le temple Dendur aux États-Unis d’Amérique et celui d’Ellesyia en Italie. 

    Une des opérations les plus spectaculaires fut celle du sauvetage d’Abu Simbel. Ce site archéologique redécouvert au 19e siècle et initialement situé à 280 km d’Assouan abritait 2 temples creusés dans le roc. Un premier était dédié à Ramsès II et un second à la grande épouse Néfertari. C’est en novembre 1963 qu’est signé l’accord pour le sauvetage du site et en avril 1964 que commencent les travaux. Il faut dans un premier temps décaper la montagne pour soulager le poids qui repose sur les temples encastrés dans la roche. La difficulté du site réside dans le fait que celui-ci n’a pas été construit pierre par pierre comme les autres, il ne peut donc pas être démonté, il doit être découpé. C’est le début de mois de travaux où les parois et géants monolithiques de grès sont sciés puis déplacés quelques 60 km plus loin. Là-bas, sur une colline artificielle, une montagne en béton reproduisant celle d’origine attend les décors du temple.

    La campagne de Nubie prend officiellement fin le 10 mars 1980, 20 ans exactement après l’appel de Vittorino Veronese. Il s’agit là du premier grand chantier international de sauvegarde pour des monuments qui font désormais partie du patrimoine mondial de l’humanité. 


Article de Yacine Navenot

Cet article n’engage que son autrice.

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[Rubrique culturelle : Le regard d’une artiste, Frida Kahlo par Lucienne Bloch]

En ces temps de crise sanitaire, de couvre-feu et d’absence de musées ou d’expositions, les galeries d’art représentent une alternative intéressante pour continuer de nourrir notre curiosité culturelle.

La Galerie de l’instant, au cœur du Marais, propose actuellement une exposition  consacrée à des photographies exclusives de Frida Kahlo. Artiste peintre mexicaine, femme engagée et puissante, Frida Kahlo continue aujourd’hui de fasciner tant par ses œuvres que par son personnage courageux et captivant.

 Les photographies présentées dans la galerie sont celles de la photographe Lucienne Bloch, assistante et apprentie de Diego Riviera qui fut l’époux de Frida. Celle-ci est devenue l’amie proche et la confidente de la jeune femme, l’accompagnant dans les moments les plus durs de son existence comme la maladie de sa mère ou sa fausse couche. Ces œuvres témoignent en effet de la proximité et de l’intimité des deux femmes.

Frida Kahlo affirmait d’ailleurs au sujet de l’amitié : « Je serai l’amie de ceux qui m’aime telle que je suis. ».

Ces photos sont ainsi une ode à la féminité, à l’estime de soi et à la simplicité de la vie malgré les tourments et les obstacles auxquels Frida sera confrontée tout au long de son existence. On peut ainsi la voir contempler ses tableaux, échanger un baiser avec son mari ou profiter de la douceur de son pays natal, le Mexique.

Ces portraits en noir et blanc sont fascinants par la simplicité de l’action contrastant avec la fascination du personnage. Ils la représentent dans les moments heureux de sa vie, fière de son travail et de ses œuvres, des moments de complicité avec son époux avant que leur vie conjugale ne vole en éclats, l’estime de soi et l’appréciation de sa féminité.

Cette exposition est d’autant plus captivante, qu’elle a été permise par le jeu du hasard. En effet, après avoir découvert certains de ces clichés à New-York il y a un an, la directrice de la Galerie de l’Instant, Julia Gragnon en poste une image sur instagram. Elle sera ensuite contactée par la petite fille de la photographe, Lucienne Allen Bloch qui collaborera et l’aidera à mettre en place cette exposition.

« Tout le folklore autour de ses vêtements, de ses fleurs, de la couleur, cette espèce d’image d’Epinal de Frida Kahlo, ce n’est pas dans ces images-là qu’on va la retrouver »

Cette affirmation de Julia Gragnon témoigne de la profondeur des photos présentées et de ce visage apaisé de Frida Kahlo que l’on ne voit finalement que trop rarement.

Frida Kahlo de Rivera 1907-1954 , famous Mexican painter

Une visite au cœur de cette exposition dans la Galerie de l’Instant vous permettra donc de retrouver les joies des sorties culturelles, de réapprendre à apprécier la singularité des photographies et surtout à apprécier un aspect lumineux et mélancolique de la vie de Frida Kahlo qui vous donnera l’impression d’accompagner ces moments éblouissants de vie aux côtés de Lucienne Bloch.

La Galerie de l’instant vous accueille toute la semaine jusqu’à 19h et l’exposition consacrée à Frida Kahlo s’achèvera le 31 mars 2021.

Article de Clémence Hoerner

Cet article n’engage que son auteure.

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[Chronique sur le patrimoine UNESCO en France : Les chemins de Saint-Jacques de Compostelle et l’hôpital des Pèlerins de Pons]

En 1998, l’UNESCO décide de classer au patrimoine mondial 71 édifices remarquables qui bordent les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Empruntées tout au long du Moyen-Age par des pèlerins venant de toute l’Europe, ces routes partent de Paris, de Vézelay, du Puy et d’Arles et mènent jusqu’à l’Espagne, à Saint-Jacques de Compostelle.

Il nous faut remonter à l’an 813 pour comprendre les origines du pèlerinage. C’est à cette date que l’emplacement du tombeau de Saint-Jacques est découvert dans le nord-ouest de l’Espagne, un des douze apôtres du Christ qui a converti la péninsule ibérique au christianisme. On raconte que son tombeau aurait été découvert grâce à la lumière des étoiles convergeant vers l’emplacement de sa sépulture, créant une voûte étoilée. Depuis, des milliers de pèlerins font le voyage pour aller s’y recueillir. Cette voûte céleste, souvent confondue avec un fer à cheval, est représentée par les pèlerins le long des nombreux chemins menant à Saint-Jacques de Compostelle, en référence au Saint Patron qui les protège.

Cette gravure date de l’époque médiévale, elle a été réalisée sur un mur de l’hôpital des Pèlerins de Pons en Charente-Maritime. Ce dernier fait partie des 71 édifices classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il constitue un point relais important de la Haute-Saintonge, entre Saintes et Bordeaux, et possède une architecture remarquable. Au Moyen-Age, cet hôpital pouvait abriter jusqu’à trente pèlerins, ce qui est considérable à cette époque, et il accueillait également les mendiants et les enfants abandonnés, qui recevaient des soins dispensés par des chanoines. Une reproduction de ces scènes figure dans l’hôpital, ce qui permet de réellement s’imprégner de l’histoire du lieu, d’autant plus que des instruments de médecine médiévaux sont exposés.

Cet édifice possède une forte valeur patrimoniale, puisque depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris, la charpente de l’hôpital des Pèlerins est la plus vieille de France connue, elle date de 1230 ! Son bon état de conservation peut s’expliquer par ses matériaux de construction : du chêne et du châtaignier, deux matériaux imputrescibles (qui résistent au temps et éloignent les insectes !).

C’est aussi l’un des plus vieux complexes hospitaliers d’Europe, puisqu’il a été construit au XIIème siècle sous la demande de Geoffroy III, seigneur de Pons, et nous pouvons encore admirer l’impressionnant porche de style roman qui mesure 18 mètres de haut, dont voici une photographie ci-dessous.

Depuis 2003, des jardiniers se sont employés à reconstituer un jardin de plantes médicinales médiévales ! Il est réparti en carrés de plantes suivant leurs propriétés, des plantes qui étaient bien entendu utilisées dans l’hôpital pour soigner les malades. On y trouve plus d’une centaine d’espèces !

Si l’édifice apparait aujourd’hui sous son plus beau jour, c’est parce qu’il a été restauré en 2004. A cette occasion, les vitraux ont été refaits par le maître-verrier Jean-Dominique Fleury avec une approche artistique originale. Son projet s’inspire des portails sculptés romans des églises saintongeaises qui jalonnent la route de Saint-Jacques de Compostelle. Les motifs de ces sculptures, végétaux, rinceaux, entrelacs, sont reproduits en silhouettes sérigraphiées à différentes échelles sur les vitraux, ce qui lui fait dire :

« Des traces du chemin, j’ai décalqué quelques signes, empruntés ici ou là à un portail roman, un ciel de sable. D’un soleil d’or, la couleur s’est ici posée. »

L’Hôpital des Pèlerins est aujourd’hui ouvert au public tous les étés, et sur réservation auprès de l’office de tourisme le reste de l’année. Depuis l’année 2020, il est également devenu un musée archéologique ! En effet, il abrite une collection d’objets allant de l’Antiquité à l’époque moderne, qui proviennent de Pons et ses alentours. Le musée et l’hôpital des Pèlerins se favorisent mutuellement et l’été 2020 a été marqué par une augmentation considérable du nombre de visiteurs !

Si cet article vous a intéressé, nous vous invitons à vous abonner au compte Instagram de l’Hopital des Pèlerins : hopital_des_pelerins_museepons, et pourquoi pas, à venir en Charente-Maritime pour le visiter !

Article de Manon Etourneau

Cet article n’engage que son auteure.

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[Un monde parfait selon Ghibli – Alexandre Mathis]

Ghibli est un nom que j’ai choisi au hasard après l’avoir lu sur un avion. C’est juste un nom.” Tels furent les mots d’Hayao Miyazaki à Mami Sunada en 2013 lorsqu’elle lui demanda s’il était inquiet pour l’avenir du studio qu’il a lui-même créé. 

Si ce nom a été trouvé au hasard, les films issus de ce fameux studio, ont eux tout, sauf un caractère anodin. Hymnes à la jeunesse, à l’amour, à la famille, à l’environnement, et à la femme, ils ont bercé toute une génération d’enfants grandissant à l’ère de la culture de masse, dont le soft power japonais ne fait pas exeption. Pourtant, n’en déplaise aux altermondialistes, ce ne sont pas des idées nationalistes que le studio Ghibli prône, mais bien des valeurs universelles, empreintes de tolérance et de respect pour son prochain.

Expliquer les métaphores de ces films, tel est le pari que s’est lancé le journaliste Alexandre Mathis en faisant la sociologie des personnages inventés par les réalisateurs des studios. LES réalisateurs ? Oui, car si Hayao Miyazaki est sûrement le plus célèbre d’entre eux, il n’est pourtant pas seul à traverser les locaux de Ghibli. Mentionnons alors Toshio Suzuki et Isao Takahata. On peut donc parler d’un trio de cofondateurs des studios. Nombre d’autres réalisateurs sont présents, cependant la prégnance de Miyazaki et Takahata s’explique par les succès qu’ont rencontré leurs œuvres. 

Loin d’être alors un ouvrage sur la beauté des images des films, Un monde parfait selon Ghibli plonge alors en profondeur dans le sens caché des actions que les auteurs prêtent à leurs personnages. On peut alors parler d’écologie, d’égalité, d’amour ! De guerre aussi. 

Retour sur trois des valeurs clefs, vous laissant le plaisir de découvrir les autres lors de la lecture de cet ouvrage qui est, dans la pratique, accessible à toutes et tous. 

Porter sur le monde un regard sans haine

Si nous ne devions revenir ici que sur un exemple, un seul. La Princesse Mononoké, film au titre éponyme, raconte l’histoire d’Ashitaka, prince d’un village du Japon médiéval, dont le corps se fait peu à peu dévorer par une malédiction, après avoir tué un dieu sanglier possédé. Le seul remède : s’exiler dans la forêt, où vivent les esprits, pour trouver la cause de son malheur. Son périple lui apprend une chose tout au moins : les hommes et les animaux de la forêt ne cohabitent pas, ils se battent, ils résistent, ils se vouent une haine sans pareil. Chacun d’eux ont des raisons louables à leur attitude : d’un côté Dame Eboshi, qui tente de subvenir aux besoins de la ville sous son commandement. De l’autre, la forêt, les esprits, attaqués, ne sachant se défendre, haineux envers ces humains qui les attaquent. Mais, dans ce monde manichéen de prime abord, Ashitaka fait la rencontre de San, la princesse Mononoké, humaine élevée par une louve, contre les humains et leur manque de conscience écologique. Le rôle d’Ashitaka dans ce film : apprendre aux éléments à cohabiter ensemble. Montrer que la paix est possible. Et la paix est possible, quand on en arrive à la fin du film.  

    Ghibli et le féminisme

Parler de féminisme pour qualifier les studios Ghibli a été souvent considéré par nombre de journalistes comme une déformation interculturelle. L’auteur, mettant ces critiques à part, montre le rôle fondamental des femmes dans toutes les œuvres des auteurs de Ghibli. Loin de considérer que la femme est plus débrouillarde que l’homme, les auteurs tentent plutôt de montrer des femmes maitresses de leurs destins, et qui sont capables d’obtenir de l’aide d’hommes. En fait, c’est un discours d’égalité. Chihiro mène son aventure seule, et se fait un ami, Haku. Yubaba elle-même est la directrice des bains, et ne dépend d’aucun homme. Naausica, elle, est belle, forte, combattante, débrouillarde. Elle finit d’ailleurs par triompher, et sans l’aide du prince charmant. Dernier exemple, qui me tient particulièrement à cœur je dois bien vous l’avouer, est celui de Kiki, du film Kiki la Petite Sorcière, qui, du haut de ses treize ans, quitte la maison familiale sur son balai pour accomplir son apprentissage de sorcière loin de ses parents. Accompagné de Gigi son chat noir, elle s’établit seule : service de livraison, aventures dans la forêt, secours auprès d’une vieille dame ou de son ami suspendu à un dirigeable, elle est la maitresse de la situation à tout point de vue. Et, lorsqu’elle défaille, elle trouve seule la solution à sa perte de pouvoir. 

    “Quand l’homme rompt l’équilibre du monde, la forêt fait d’énormes sacrifices pour rétablir cet équilibre.

Comment parler des films Ghibli sans s’arrêter quelques instants sur le poids des messages écologiques ? Impossible. Pourquoi ? Car dans tous les films, on y retrouve une morale environnementale. Tous. Nausicaa, c’est l’histoire d’une jeune fille qui tente par tous les moyens de restaurer la paix entre les hommes et la nature, devenue – pense-t-on –  meurtrière après une guerre mondiale qui a mis fin à l’ère industrielle et moderne telle que nous la connaissons aujourd’hui. La Princesse Mononoké délivre le même message : la paix et la cohabitation entre les hommes et les éléments de la Terre. Et que dire de Ponyo sur la falaise, où Fujimoto, sorcier du fond des océans, essaie de rendre à la mer sa prééminence sur les hommes, qui l’ont mal-traitée jusqu’à présent. Dans Le Voyage de Chihiro, alors que les thèmes principaux pourraient être le passage de l’enfance à l’adolescence et l’amitié, on retrouve ce discours écologique, lors de l’arrivée d’un esprit putride dans les bains, métaphore de la pollution des rivières. Enfin – pour ne donner qu’un exemple de plus et vous laisser le plaisir de la découverte lors de la lecture de l’ouvrage – nous pouvons évidemment nous arrêter sur Mon Voisin Totoro, qui laisse une place prééminente encore une fois à la forêt, mettant à l’honneur une sorte de gros ours inoffensif qui fait pousser des arbres devant les yeux émerveillés de deux fillettes. 

    Alors, dans ces temps où la culture a tant de difficultés à nous parvenir, profitons du temps qui nous est laissé pour nous échapper et rêver à un monde meilleur, ou du moins à un meilleur lendemain. Un monde parfait selon Ghibli, en faisant le portrait des œuvres des studios Ghibli, trouve finalement la note d’espoir commune à tous ces films : les idées qui nous divisent ne sont en rien irrémédiables, et le meilleur est – le souhaite-t-on – à venir.

Si cet article vous a fait découvrir l’univers Ghibli mais que vous ne savez pas par où commencer, je vous invite évidemment à lire l’ouvrage d’Alexandre Mathis qui est compréhensible même pour les personnes n’ayant pas vu les films. Voici d’ailleurs la liste des films des studios depuis leur création. Un bon moyen aussi de passer le temps, seul, entre amis, ou avec des enfants, et pour se sensibiliser à des thèmes dont on parle beaucoup, mais finalement avec si peu d’humanité. 

Article de Tifenn Genestier

Cet article n’engage que son auteure.

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[ Rubrique culturelle : Le cimetière du Père-Lachaise ]

Situé dans le 20 ème arrondissement de Paris et s’étendant sur 44 hectares, le cimetière du Père-Lachaise (ou cimetière de l’Est) est le plus célèbre de la capitale. Il tient son nom du confesseur du roi Louis XIV : le père jésuite François d’Aix de La Chaise. Le site a ouvert ses portes le 21 mai 1804. Sa renommée tient au fait qu’il abrite les sépultures de quantité d’hommes et de femmes célèbres ayant marqué l’histoire de France et du monde : des artistes, peintres, musiciens, chanteurs, écrivains, militaires, hommes politiques, historiens, scientifiques… Pour n’en citer que quelques uns des plus célèbres : Proust, Musset, Molière, Edith Piaf, Jim Morisson, Balzac, Chopin, Colette, Jean de La Fontaine, Champollion, Simone Signoret.

Le cimetière accueille également des tombes d’anonymes. Au total, ce sont 70 000 concessions que l’on peut retrouver dans ce véritable jardin-panthéon. Plus de 3 millions de visiteurs venus du monde entier le visitent chaque année.

La partie la plus ancienne du cimetière du Père-Lachaise (celle la plus proche de l’entrée principale), a été classée au titre des « sites historiques et pittoresques » en 1962. Certains monuments funéraires ont été quant à eux été classés monuments historiques, comme le mur des Fédérés, le crématorium de style néobyzantin datant de la fin du XIX ème siècle ou encore les tombes d’Héloïse et d’Abélard, de Molière, de La Fontaine et de l’abbé Delille.

Il s’agit donc d’un lieu unique et original qui invite au recueillement. On peut le comparer à un musée en plein air puisque le site est imprégné d’art, de culture et d’histoire (notamment le « mur des Fédérés » lié à l’histoire de la Commune en 1871). De nombreuses oeuvres architecturales et sculpturales, édifiées par les architectes et les sculpteurs les plus représentatifs de leur époque témoignent de la richesse de l’art funéraire. On peut y observer tous les styles de cet art : des caveaux haussmanniens, des tombes gothiques, des mausolées à l’antique, des édifices néo-classiques, des sculptures aux styles variés…

Le visiteur ne peut que s’émerveiller de ce labyrinthe de tombes et de verdure !

Le cimetière constitue un lieu de promenade agréable avec ses nombreux arbres faisant de lui un écrin de verdure (le plus grand espace vert de Paris intra-muraos) qui semble suspendu hors temps et hors de la capitale. Si les promenades y sont autorisées, attention toutefois à conserver une attitude correcte dans ce lieu de recueillement.

Pour découvrir les personnalités enterrées au cimetière du Père Lachasie : https://pere-lachaise.com/tombes-et-celebrites-au-pere-lachaise/

Pour préparer sa visite : https://pere-lachaise.com/

/!\ Les horaires d’ouverture sont susceptibles d’être changés en fonction de la crise sanitaire et des restrictions liées.

Infos pratiques :

Horaires d’ouverture

Novembre à mi-mars :

de 8h à 17h30 du lundi au vendredi,

de 8h30 à 17h30 le samedi,

et de 9h à 17h30 le dimanche et les jours fériés.

De mi-mars à octobre :

de 8h à 18h du lundi au vendredi,

de 8h30 à 18h le samedi,

et de 9h à 18h le dimanche et les jours fériés.

Attention : Les derniers visiteurs sont admis au plus tard 15 minutes avant la fermeture.

L’entrée est gratuite.

5 entrées au total (pour plus d’informations, visitez le site internet)

Entrée principale :

Adresse : n’a pas d’adresse postale. (Pour indication : située sur le boulevard de Ménilmontant, face à la rue de la Roquette)

Transports : Métro Philippe Auguste (ligne 2) – Bus 61, 69.

Des visites guidées sont proposées (hors Covid).

Cet article n’engage que son auteure.

Rédigé par Agathe Passerat de La Chapelle

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