Le dimanche 21 mars marque la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.
En effet, depuis le 26 octobre 1966, la date du 21 mars a été choisie par les Nations Unies pour mettre en place une journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. C’est une Assemblée Générale qui avait décidé, par le vote d’une résolution, d’instaurer cette journée, en mémoire et dans le but de commémorer les événements ayant eu lieu le 21 mars 1960 en Afrique du Sud et ce, plein apartheid.
Ce jour là, lors d’une manifestation à but entièrement pacifique se déroulant dans la ville de Sharpeville en Afrique du Sud, la police avait ouvert le feu sur des personnes manifestants contre les lois de l’apartheid. Cet épisode tragique et douloureux a été choisi par les Nations Unies pour ne jamais oublier les victimes du racisme et des discriminations raciales. À cette époque, la journée internationale avait été mise en place dans le but d’appeler à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Malheureusement, ce n’est pas la fin de ce régime par le référendum sur la fin de l’apartheid de 1992 qui ont mis fin aux discriminations raciales et cette journée apparait encore, plus que jamais nécessaire.
Pour l’UNESCO, cette journée est d’une importance considérable car l’organisation estime que la fin des discriminations raciales est nécessaire pour « construire la paix dans l’esprit des hommes et des femmes, par l’éducation à la tolérance, (et) le rejet des stéréotypes racistes qui peuvent persister dans la culture ou les médias ».
Mais que fait réellement l’UNESCO pour combattre le racisme et les discriminations raciales dans le monde ?
Il est vrai que les récents évènements du mouvement Black Lives Matters ont contribué à mettre la lumière sur le racisme aux États-Unis et dans le monde entier et il est donc intéressant de voir, via le prisme de l’actualité de l’UNESCO, quelles actions concrètes sont menées.
Premièrement, via un outil propre à l’UNESCO qui est l’éducation, l’organisation vise à promouvoir notamment la non-discrimination et la lutte contre les inégalités. L’UNESCO a donc mis en place un programme pour l’année 2030 et dont le but est de ne laisser personne pour compte. Cela signifie que l’UNESCO travaille avec les États membres vers cet objectif et elle peut, à ce sujet, compter sur son expertise quant au traitement de l’esclavage et de la traite négrière. Elle permet de relier cette histoire aux expressions contemporaines de racisme, préjugés ou discrimination et elle veille, toujours, à ce que la mémoire de ces événements tragiques soit conservée et préservée.
Plus concrètement, l’UNESCO et les Nations Unies ont mis en place une exposition dans le centre des Nations Unies à New York intitulée « Nous et les autres : des préjugés au racisme ». Lancée en France et soutenue par l’UNESCO, l’exposition visait à faire se questionner les visiteurs sur leurs préjugés et leurs constructions racistes. L’idée derrière cela était notamment que le racisme se combat tous les jours grâce à l’éducation.
Enfin et parallèlement à cette journée internationale, un forum mondial contre le racisme et la discrimination sera mis en place par l’UNESCO le 22 mars 2021. Il s’agira de présenter les initiatives réalisées par l’UNESCO et de définir les prochains objectifs.
Face à cela, on voit tout de même que le combat contre les discriminations raciales n’est pas terminé et devra affronter encore beaucoup d’obstacles. Le rôle des Nations Unies et de l’UNESCO sont donc considérables pour que cette lutte ne passe jamais en second plan. Nous pouvons conclure avec les mots de la directrice générale de l’UNESCO, Madame Audrey Azoulay concernant cette journée : « l’UNESCO appelle ainsi chacune et chacun à se mobiliser pour l’égalité et la dignité, et à faire sien le mot d’ordre de l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan : « Notre mission est de confronter l’ignorance à la connaissance, le sectarisme à la tolérance. (…) Le racisme peut, sera et doit être vaincu »».
L’enseignement à distance a mis à mal nombre d’efforts pédagogiques, autant « traditionnels » qu’« alternatifs ». Si l’éducation est pensée comme un processus individuel, basée sur l’autonomie de l’élève, elle repose également sur les interactions entre étudiants, entre eux ou avec les enseignants, ou sur l’accès à différents outils de travail.
Les cours dispensés à distance soulèvent aujourd’hui de nombreux enjeux et enjoignent à repenser le dispositif pédagogique. L’apprentissage comme l’enseignement sont confrontés, selon le Secrétaire général de l’ONU António Guterres, à une « catastrophe générationnelle » aux multiples facettes.
L’impact de la pandémie sur les institutions éducatives
L’un des premiers défis soulevés est celui du financement national et international de l’éducation. Ces deux dernières décennies, ce financement s’est stabilisé autour de 14,5% des budgets publics de chaque pays. Aujourd’hui, celui-ci pourrait être fragilisé non pas par les parts budgétaires lui étant allouées, mais par une fragilisation de l’aide à l’éducation et des dépenses publiques.
Le défi majeur reste le défi cognitif : comment assurer aux élèves un apprentissage serein et qualitatif dans un contexte anxiogène ? En 1762, dans Emile ou De l’éducation, J.J. Rousseau notait que : « Les premières facultés qui se forment et se perfectionnent en nous sont les sens. Ce sont donc les premières qu’il faudrait cultiver ; ce sont les seules qu’on oublie, ou celles qu’on néglige le plus ». De nombreux professionnels ont reconnu l’importance du sensoriel dans l’apprentissage, donnant lieu à la création des pédagogies alternatives de Claparède, Montessori, Dewey, ou encore Freinet.
Au cœur de ces pédagogies réside l’idée que les connaissances de tout sujet apprenant passent de la mémoire sensorielle, à la mémoire à court terme pour finalement tendre vers celle à long terme. Aujourd’hui, les étudiants ne peuvent plus avoir accès aux outils mis à leur disposition pour développer leur autonomie, et ils n’ont plus la même possibilité de travailler en groupes. Pourtant, des chercheurs missionnés par la Commission Européenne ont démontré que l’apprentissage à distance pouvait avantager les étudiants indépendants, les amenant à personnaliser leurs sources à leur rythme. Par ailleurs, les interactions par visioconférence semblent offrir de nouveaux moyens de socialisation.
Trouver des alternatives d’apprentissage : l’objectif des enseignants
Les enseignants doivent redoubler d’efforts pour assurer une expérience affective et susciter l’intérêt de leurs étudiants. Faire appel aux émotions, raconter des histoires, proposer des échanges permettant aux étudiants de confronter leurs visions… sont autant de techniques visant à stimuler la mémorisation de tout un chacun. Par ailleurs, il est aujourd’hui important de faire appel au multisensoriel, d’ajouter photo et vidéo à son cours, mais aussi dessin, musique et… jeux vidéo.
Ces dernières années, les jeux vidéo se sont fait une place grandissante au sein des pratiques culturelles des adolescents comme des adultes. En 2019 en France, comme l’indique le rapport publié par Philippe Lombardo et Loup Wolff Cinquante ans de pratiques culturelles en France, 44% de Français jouent aux vidéos, et cette tendance va en s’imposant puisque le secteur s’est imposé du fait des confinements successifs.
Le 10e art permet en fait de diversifier les formes d’apprentissages : il propose un environnement particulier souvent riche de détails, et appelle à l’entraide entre joueurs ou encore des apprentissages par frayage induits par la pratique du jeu. Une étude d’universitaires turcs s’est d’ailleurs intéressée aux effets des jeux vidéo sur les processus cognitifs. Les expériences de 46 adolescents ont été comparées, entre habitués et étudiants ne jouant jamais. Au final, aucune différence significative n’a été relevée entre les deux groupes, bien que la mémoire des joueurs réguliers semble quelque peu meilleure, contrairement à leur capacité d’élocution.
Vers une réouverture des lieux d’éducation : nouveau départ en faveur de l’inclusion ?
La pandémie que nous vivons depuis plus d’un an maintenant a engendré une coopération renforcée au niveau international. Le 22 octobre dernier, l’UNESCO a par exemple convoqué une session extraordinaire pour sa Réunion mondiale sur l’éducation. Dans ses propos introductifs, António Guterres rappelle que les défis à relever résident dans l’accès à la connectivité et aux technologies digitales, mais aussi dans la continuation des efforts tournés vers l’accès à l’éducation des étudiantes.
La fermeture des écoles a notamment entraîné une hausse des violences liées au genre touchant les étudiantes. Les équipes de l’UNESCO craignent d’ailleurs que plus de 11 millions de filles pourraient ne pas retourner à l’école après cette crise sanitaire, menaçant les efforts menés en matière d’éducation ces dernières décennies. La campagne a donc été créée par l’UNESCO, sous le #ContinuitéPédagogique, afin de sensibiliser des citoyens engagés sur les réseaux sociaux. Que l’on soit étudiant, journaliste, parent, enseignant ou éducateur, nous avons tous un rôle à jouer pour assurer un accès pérenne à l’éducation.
Il est peut-être encore trop tôt pour évaluer les impacts de la pandémie sur l’éducation, mais celle-ci nous rappelle un élément majeur : que les systèmes éducatifs sont toujours perfectibles. Nombreux sont les politiques, les enseignants et les étudiants à repenser les méthodes d’apprentissage. Encore une fois, c’est bien la nature qui éduque autant l’éducateur que l’éduqué.
Voici celui que l’on nomme les « Galápagos de l’Océan Indien », en raison de sa biodiversité parmi les plus particulières et les plus riches de notre planète : l’Archipel de Socotra.
Présentation et histoire
Aussi appelé « l’île extraterrestre » au vu de sa singularité, l’archipel de Socotra est un ensemble d’îles appartenant au Yémen, situé à une centaine de kilomètres au large de l’Afrique de l’Est en mer d’Arabie entre la Somalie et le Yémen. S’étendant sur 250 kilomètres, il est composé de deux îlots rocheux baptisés Sabuniyah et Ka’l Firawn et de quatre îles, dont la plus remarquable est l’île de Socotra, aux côtés d’Abd al-Kuri, Darsah et Samha.
D’origine continentale, il se sépare du supercontinent Pangée, plus précisément du Gondwana, il y a un peu moins de 20 millions d’années (un battement de cils), et n’a depuis de cesse de fasciner les chercheurs par le trésor que constitue sa biocénose¹ unique et cachotière. En 1990, un groupe de scientifiques des Nations Unies se rend sur l’île afin d’en étudier l’écosystème. Le verdict est sans appel: c’est environ 700 espèces endémiques à cette région qui y sont découvertes, dont l’emblématique Dragonnier de Socotra. Un décor tiré d’un film de science-fiction qui fera se demander aux plus sceptiques s’ils n’ont pas changé de planète.
¹: ensemble des êtres vivants qui peuplent un même environnement.
Une autre expédition de taille a été menée en 2008 par un groupe d’archéologues russes, afin cette fois-ci de se pencher sur les mystères des civilisations de l’île. Beaucoup d’outils préhistoriques appelés “chopping tools” y ont été trouvés.
Les chopping tools sont des outils façonnés dans la pierre, dont on obtient le tranchant en créant des éclats sur les deux faces (de l’anglais to chop /ˈtʃɒp/ : hacher). Ils sont caractéristiques des plus anciennes civilisations africaines de la période Oldowan. Ces petits outils nous révèlent donc que les premiers hommes ayant foulé la terre secrète de Socotra l’auraient fait il n’y a pas moins d’1,7 millions d’années…
Aujourd’hui, c’est à peu près 50 000 habitants qui vivent au sein de l’archipel, dont la ville majeure est Hadiboh sur l’île de Socotra. Il n’y a aucun résident permanent sur les trois autres îles.
La mémoire de l’île est ancrée dans une tradition poétique ancestrale. Chaque année, un concours de poésie y est organisé par la population socotrane. Le premier artiste reconnu fut une femme au 9ème siècle, la poétesse Fatima Al-Suqutriyya, surnommée Al-Zahra (la brillante). Aujourd’hui encore, elle reste une figure emblématique de la culture yéménite.
De par son climat hostile, majoritairement semi-aride sur les zones de basse altitude et tropical sur les hauteurs, l’agriculture y est compliquée, si bien que l’économie de l’île repose essentiellement sur la pêche et l’élevage de bovins et de chèvres. Les habitants et leur mode de vie simple font de leurs îles un endroit incroyablement préservé, au niveau de conservation sans égal, où les hommes vivent en osmose avec leur environnement et lui vouent un respect olympien.
Situé à la sortie du golfe d’Aden se jetant dans la mer d’Arabie, c’est aussi un emplacement stratégique pour le commerce et les échanges maritimes depuis l’Antiquité. Préservé des conflits géopolitiques de la région comme la guerre civile sévissant au Yémen continental, l’archipel ne reste pas moins un point névralgique convoité du Moyen-Orient, notamment par les Emirats Arabes Unis. Plusieurs opérations ont été menées par la communauté internationale pour militariser et protéger la zone, comme l’Ocean Shield de l’OTAN ou l’opération Atalante de l’Union Européenne.
L’Archipel de Socotra a été classé patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008 selon le critère suivant :
Critère (x) : « contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation ».
Considérée comme une véritable Arche de Noé, Socotra se démarque par le nombre incommensurable d’espèces endémiques qu’elle abrite. C’est aussi un des endroits les mieux conservés de la planète, bien que peuplé. Son isolement géographique la coupant de tout, une faune et une flore incroyable s’y est développée, abritée des regards, mais somme toute, fragile. L’archipel est classé comme point chaud de la biodiversité de la corne d’Afrique (ou Hotspot), c’est-à-dire comme zone biogéographique sensible et menacée qui regroupe un grand nombre d’espèces endémiques.
En effet, 37% de la flore, 90% des espèces de reptiles et 95% des espèces d’escargots terrestres évoluant sur cette île aux merveilles n’existent nulle part ailleurs. 22 zones clefs de conservation et de transit d’oiseaux marins et terrestres y ont été recensées. 75% de la superficie émergée représentent des sanctuaires naturels.
Enfin, en cette décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques, mettons à l’honneur la vie marine fabuleuse de Socotra et ses sanctuaires marins, regroupant 253 espèces de coraux constructeurs de récifs, indispensables pour la santé de nos océans, 730 espèces de poissons côtiers et 300 espèces de crabes, crevettes et langoustes dans les eaux turquoises de ses lagons vierges.
Gestion de l’île
Aujourd’hui, la priorité est de protéger l’archipel de l’exploitation humaine et de la dégradation. Pour l’heure, l’île fabuleuse sous protection juridique a su garder son intégrité et ses ressources quasiment intactes, mais les Nations Unies veulent renforcer les législations pour en assurer la pérennité et évincer les menaces futures. Le tourisme non durable est également une menace pour l’île, bien que les moyens de rejoindre Socotra soient restreints, rendant sa fréquentation difficile.
L’archipel bénéficie de plusieurs titres et programmes de protection.
Il figure sur la liste Global 200 du World wide Fund for Nature (anciennement WWF World Wildlife Fund), regroupant les 238 régions écologiques les plus représentatives de la biodiversité sur Terre, ou encore au programme marin de l’UNESCO, visant entre autre à évaluer les impacts du réchauffement climatique sur le patrimoine mondial marin et de suivre leur état de conservation.
Le 25 février 2021, l’UNESCO a publié une évaluation scientifique sur le rôle essentiel des sites marins du Patrimoine mondial, expliquant que le stockage de carbone du patrimoine mondial marin permettait en effet de conserver des milliards de tonnes de CO2 hors de l’atmosphère.
A cette occasion, nous avons décidé de vous présenter le parc national des Everglades aux Etats-Unis, qui abrite un des plus grands écosystèmes marins du monde mais qui est aujourd’hui menacé.
Présentation du parc national des Everglades :
Ce parc de 567 017 hectares, qui se situe à la pointe sud de la Floride, englobe 25% de la région marécageuse des Everglades et est la plus grande réserve de nature sauvage subtropicale du continent. Il a été déclaré réserve de biosphère en 1976, avant d’être inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979 et de devenir une zone humide d’importance internationale en 1987.
Le parc national des Everglades a vu le jour dans le but de protéger la région. En effet, depuis que celle-ci a commencé à être cultivée et urbanisée au XIXe siècle, ses écosystèmes ont souffert de l’activité humaine et de l’utilisation du cours du lac Okeechobee, qui alimentait à l’origine les marécages.
On retrouve plus de 740 espèces d’oiseaux, de mammifères, de poissons et reptiles dans le parc, dont 36 espèces menacées telles que le lamantin des Caraïbes ou le crocodile américain.
Critères de sélection :
Pour être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, un site doit répondre à au moins un des dix critères de sélection. Le parc national des Everglades en satisfait trois.
Critère (viii) : « être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification ».
Le lit marin du parc a été englouti à la fin de la première période glaciaire et son substrat calcaire est l’une des zones de sédimentation carbonatée les plus actives du moment.
Critère (ix) : « être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ».
Le parc présente des écosystèmes d’une diversité unique aux Etats-Unis : zones humides subtropicales, marais d’eau douce, feuillus tropicaux, pins, forêts de mangroves, marais salants et algues marines. La chaîne alimentaire est également ininterrompue et on y trouve de nombreux prédateurs comme l’alligator, le crocodile ou la panthère de Floride.
Critère (x) : « contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation ».
Grâce à la variété de ses habitats aquatiques, le parc est devenu le refuge de nombreux animaux, dont une vingtaine d’espèces rares, menacées et en péril. Il est également vital pour la reproduction de 400 espèces aviaires et forme un couloir de migration.
Gestion du parc :
Le Parc national des Everglades est géré en vertu de la Loi organique de 1916, qui a établi le Service des parcs nationaux aux Etats-Unis. Des lois fédérales complètent l’orientation générale du Congrès afin de protéger le parc et ses ressources.
Des partenariats sont mis en place avec différentes autorités comme la South Florida Ecosystem Restoration Task Force ou l’EvergladesCoalition, qui sensibilise à la protection de l’environnement.
Le parc a été réinscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril à la demande des Etats-Unis en 2010, car l’expansion agricole, le drainage, les incendies, la pollution de l’air et de l’eau perturbent les espèces végétales et animales présentes. Les mesures de gestion insistent donc principalement sur la mise en œuvre de projets de restauration des flux et d’amélioration de la qualité de l’eau.
Lorsque l’on fait la recherche “Éducation en Corée du Sud” sur Internet, les premiers titres qui s’affichent sont aussi les plus récurrents : “Corée du Sud : l’obsession de la réussite”, “Condamné à réussir”, ou encore “L’enfer du système scolaire sud coréen”. C’est étonnant, sur le papier, le système éducatif coréen est le plus performant au monde : élèves premiers dans les classements internationaux de compréhension de l’écrit, de mathématiques et de sciences du programme PISA, mis en place par l’OCDE, et 98% des 25-34 ans sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement secondaire. C’est le taux le plus élevé du monde. Pourtant, en Corée du Sud, ce système devient de plus en plus contesté : surmenage des élèves, curriculums vitaes uniformes, taux de suicides chez les 9-24 ans qui ne cesse d’augmenter. Voilà ce qui est dénoncé. Alors, retour sur le système éducatif coréen.
L’organisation des années d’études
Lorsque l’on compare le système d’enseignement sud-coréen avec les systèmes français, on se rend compte qu’il y a bien des pratiques convergentes, mais que certaines sont totalement différentes.
A la différence de la France, les années d’enseignement antérieures au supérieur se font sur le mode des semestres. Ainsi, l’année scolaire débute en mars jusqu’au mois de juin, et le second commence en septembre pour s’achever en décembre. Entre ces deux périodes, il y a deux sessions de vacances de deux mois. Le premier semestre dure donc jusqu’au mois d’août, et le second semestre jusqu’au mois de février si l’on compte avec les vacances des élèves.
On retrouve presque le même système qu’en France pour l’organisation des cycles : l’école maternelle n’est pas obligatoire mais l’écolier doit rentrer à l’école primaire à 6 ans pour une durée de six ans. Les élèves coréens commencent donc au collège à l’âge de 13 ans, et au lycée à l’âge de 16 ans. Lors de leur année de terminale, les lycéens doivent passer le Test national d’entrée à l’université, qui donne un classement national des élèves et qui permet aux universités de sélectionner leurs futurs étudiants. C’est le suneung (romanisation du terme). Les meilleurs élèves peuvent ainsi postuler dans les meilleures universités du pays, le classement de ces dernières étant très important dans la société coréenne. Leurs examens étant tous, d’ailleurs, sous forme de QCM.
A l’école jusqu’à l’entrée à l’Université, les élèves revêtent l’uniforme de leur établissement d’enseignement. Pour chaque saison il y a un type d’uniforme scolaire, et c’est l’école qui décide à quoi il doit ressembler, et quand il doit être changé dans l’année.
Mais, qu’en est-il de la vie des élèves dans leur classe ? Ça diffère énormément de la France sur ce point-là. En effet, alors que les élèves français sont habitués dès le collège à changer de salle entre deux cours, en Corée du Sud, il n’en est rien. Au début de l’année, une salle spécifique est assignée à une classe pour tout le semestre. Évidemment, les élèves doivent quand même changer de salles pour les cours de sport, de science en laboratoire ou d’art, mais la plupart du temps, ils sont dans une même et seule classe.
Et, même s’il y a des agents chargés de l’entretien de l’établissement, les élèves sont eux aussi responsabilisés : il y a un emploi du temps qui indique qui reste à la fin des cours pour faire le ménage dans la classe, pour passer le balai dans la cour, etc.
Les élèves sont à peu près le même nombre d’heures de cours à l’école que les élèves français ; cependant, la plupart, après les cours de l’école, se retrouvent dans des instituts privés que l’on appelle Hagwon (romanisation du terme) pour faire du soutien scolaire, ou même prendre de l’avance sur les cours qui sont donné à l’école. Ils rentrent alors chez eux souvent aux alentours de 23 heures, où ils travaillent encore un peu jusqu’aux premières heures du matin pour faire leurs devoirs de l’école.
Un système neutre pour former des jeunes adultes responsables.
De prime abord, ce système paraît, certes, dur, mais sous bien des aspects on peut considérer qu’il favorise l’autonomie des enfants et adolescents et qu’il permet l’apprentissage d’un certain nombre de valeurs.
Par exemple, l’assignation d’une même salle de classe, ainsi que l’obligation d’y faire le ménage responsabilise les jeunes adultes : ils apprennent ainsi le respect envers le matériel, et se mobilisent pour garder un environnement toujours sain puisqu’ils savent qu’ils vont y passer la journée, et que ce sont eux qui vont devoir le nettoyer.
Dans un esprit d’égalité, le port de l’uniforme peut aussi s’avérer bénéfique pour limiter les discriminations à l’école dues par exemple à l’origine sociale ou économique de l’élève. Il y a une volonté d’établir une stricte égalité entre les enfants de la part du gouvernement et du Ministère de l’Éducation nationale sud-coréenne quant à cette mesure.
Les Hagwons que nous avons cité plus tôt permettent eux une meilleure assimilation et une meilleure compréhension par les élèves des notions vues en classe. Ainsi, les enfants sud-coréens apprennent mieux et plus rapidement. En parlant des techniques pédagogiques, il faut noter que le système de notation par QCM permet de ne laisser aucune place à la subjectivité de l’enseignant dans la notation : l’élève n’est noté que pour les réponses qu’il donne, et non pas pour son style d’écriture ou sa méthode – qui pourrait dévier de celle du professeur – par exemple.
A la différence de beaucoup d’établissements en France, les écoles sud-coréennes gardent une plage horaire dans l’emploi du temps journalier de l’élève pour l’étude. Ainsi, les cours finissent à 16h30, les élèves bénéficient d’1h30 d’étude au calme dans sa classe, ou à l’école, où ils ont accès à internet et à un environnement de travail approprié. C’est très important quand on sait que certains n’ont pas la possibilité de bénéficier de cet environnement de travail chez eux à cause d’une trop grande fratrie ou par manque de moyens des parents.
Et, le fait que le classement de l’examen d’entrée aux universités soit national force les écoles à tirer leurs étudiants vers le haut : les écoles sont classées nationalement, et les élèves ont un classement dans l’école. Donc, plus une école à d’élèves bien classés au niveau national, et plus elle sera aussi bien classée. Cela force donc les corps enseignants à renouveler leurs méthodes pour dispenser un enseignement aussi qualitatif que possible aux élèves.
Les conséquences d’un système parfait (sur le papier)
Mais, à vouloir former des futurs étudiants et des futurs travailleurs parfaits, de nombreuses conséquences négatives parfois imprévues, se font fortement ressentir, chez les étudiants mais aussi dans toute la société sud-coréenne.
Tout d’abord d’un point de vue sociétal, alors que ce système se voulait égalitaire, on se rend compte qu’il en devient totalement l’inverse. En effet, les hagwons étant des instituts PRIVÉS de soutien et de préparation au concours, de nombreux enfants dont la famille n’a pas les moyens de payer jusqu’à 1500 euros par mois se retrouvent lésés face à des élèves dont les parents sont capables de dépenser des sommes très élevées dans l’éducation de leur progéniture. L’inscription dans les hagwons a un deuxième effet pervers pour les enfants : souvent, les cours en hagwons sont en avance de deux voire trois années sur le programme national. Résultat, les élèves dorment à l’école, pour rattraper les heures de sommeil perdues à travailler la nuit.
Il en est de même pour les uniformes scolaires : ils ont été mis en place pour limiter les inégalités entre élèves, mais ils coûtent extrêmement chers, et doivent très souvent être renouvelés. Pour certaines familles, il est plus compliqué financièrement de se plier aux exigences de l’établissement que d’acheter elles-mêmes les vêtements des enfants.
On peut aussi regarder les limites des méthodes d’enseignement. Le QCM est, il est vrai, une bonne méthode pour lutter contre la subjectivité d’un correcteur. Cependant, cela force les élèves à apprendre par cœur leur cours, et pour beaucoup sans aucune compréhension. Il n’y a pas de travail de réflexion, de débat ou d’écriture, ce qui fait chuter l’effectivité de l’éducation sud-coréenne à la 24e place du classement de l’OCDE. Les enfants sont tous éduqués en Corée du Sud, mais quelle est véritablement la qualité de leur instruction ?
Le fléau de la société coréenne le plus important dans cette problématique reste néanmoins le mal être chez les jeunes générations. En effet, les élèves, dès leur entrée en primaire, doivent se préparer à un examen qu’ils passeront à 19 ans et qui déterminera le reste de leur existence. C’est une pression énorme qu’ils ont sur leurs épaules, d’autant plus que souvent, les parents et les professeurs leur font ressentir cette pression. En effet, les enfants étant conscients des sacrifices de la famille pour leur payer des cours privés se sentent généralement redevables vis-à-vis de leurs parents et s’obligent à énormément travailler pour ne pas les décevoir. Il faut avoir d’excellentes notes au collège pour espérer intégrer un lycée prestigieux, et il faut d’excellentes notes au lycée pour pouvoir intégrer des universités prestigieuses. Et par excellentes, on entend un score minimum de 100/100 au test d’entrée à l’université pour intégrer par exemple les Sciences Humaines à l’Université de Corée. A l’Université Yonsei, seuls 0,1% DES MEILLEURS sont recrutés. A l’université de Séoul, le taux d’admission est de 0,001%. Alors, une étude du Ministère de l’Éducation a révélé que près de 40% des lycéens dormaient moins de 6h30 par nuit, ce qui est bien en dessous du seuil recommandé pour les adolescents.
Le système de classement à l’école n’arrange pas leur moral : cela joue énormément, non seulement sur l’estime que l’élève a de lui-même, mais également sur les rapports entre les élèves entre eux : il n’est pas rare en Corée du Sud de se retrouver face à des cas de harcèlement scolaire. L’élève est trop bon à l’école, il peut se faire persécuter ; dans le bas du classement, il peut se faire persécuter ; pas assez “beau” (la société coréenne donne énormément d’importance à l’apparence physique), il peut se faire persécuter. Les persécutions se font verbalement mais aussi physiquement, et il n’est pas si rare d’apprendre le suicide d’élèves à cause de la pression scolaire et des harcèlements à répétition.
La société de la réussite
Mais pourquoi cette course folle à la meilleure université? En Corée du Sud, étudier dans l’une des trois universités les plus prestigieuses du pays est le sésame pour une réussite sociale.
Cela a en fait une origine historique. Après la Seconde Guerre mondiale et la Guerre de Corée qui a divisé la péninsule en deux nations opposées, la Corée du Sud, ravagée, s’est focalisée sur l’éducation de sa jeunesse pour redresser le pays, persuadée que l’intelligence et l’instruction des jeunes la ferait renaître de ses cendres. Utopique? Peut-être pas. Après tout, en l’espace de cinquante ans, la Corée du Sud est passée de pays sous-développé à onzième puissance mondiale. Ce “miracle national” se traduit maintenant à l’échelle individuelle : c’est l’espérance pour les familles d’une ascension sociale fulgurante, du même ordre que leur pays dans la communauté internationale.
A cela, ajoutons l’influence confucéenne qui a pour valeur majeure l’amélioration de l’individu grâce à l’éducation.
Ce qui est intéressant, c’est de voir ce que représente l’Université pour l’étudiant, une fois qu’il a réussi à s’y faire admettre. Quinze années de travail éprouvantes pour étudier ensuite à l’Université de façon plus calme. En effet, l’adage que l’on entend régulièrement en France à propos des grandes écoles de commerce “le plus dur, c’est d’y entrer”, peut se retrouver dans les Universités en Corée du Sud. Ou sinon, on pourrait considérer que la charge de travail y est toujours importante, mais que les étudiants vivent cette partie de leur scolarité délestés de toute pression. Ce qui compte, ce n’est même pas la mention ou la matière du diplôme, mais de quelle Université les étudiants sont diplômés.
Pour conclure, on peut alors se demander pourquoi les étudiants ont besoin de ces diplômes, quel est le but ultime à atteindre ? La preuve de la réussite sociale de ces jeunes gens est une embauche dans une des chaebols de Corée du Sud – ces grandes entreprises mondialement renommées – telles que Samsung, LG ou Hyundai. Après quelques années reposantes à l’Université, ces jeunes diplômés se retrouvent alors sur le marché du travail, ou directement employé de ces grandes compagnies, et commence alors une nouvelle vie pour eux, toujours plus rapide, toujours plus exigeante, toujours plus envahissante, avec des semaine de travail qui peuvent facilement monter à plus de 60 heures.
Certains jeunes, pour échapper à la pression constante que le système éducatif leur inflige, préfèrent alors débuter des études à caractère plus artistique. C’est ainsi que l’on voit de plus en plus d’enfants se lancer dans l’entraînement pour devenir idol, ces stars de la musique pop coréenne. Entraînement lui aussi contesté pour les contraintes auxquelles il soumet les adolescents (restrictions alimentaires, entraînements physiques et vocaux éreintants, etc). Mais, pour ces enfants où la voie logique est la pression scolaire, peut être serait-il aisé de comprendre leur raisonnement : peu importe le domaine finalement, la pression et les contraintes sont présentes, car constitutives de leur société ; alors, pourquoi ne pourraient-ils pas se l’imposer dans un domaine qui leur plait réellement ?
Pour plus d’informations sur le sujet, je vous invite à jeter un oeil aux travaux suivants :
Classé en 2011 au patrimoine naturel mondial de l’Unesco, le réseau des lacs du Kenya dans la vallée du Grand Rift regroupe trois lacs interconnectés : le Lac Bogoria, le Lac Nakuru et le Lac Elementaita ainsi que les territoires les entourant. Le site s’inscrit plus largement dans une succession de lacs traversant la vallée du Grand Rift (Ethiopie, Tanzanie, Kenya…), et orientés dans le sens nord-sud. Le réseau des lacs du Kenya dans la vallée du Grand Rift s’étend sur 32034 hectares. La vallée du Grand Rift correspond à un ensemble géologique situé en Afrique de l’Est et constitué d’une série de volcans et de failles. Son paysage particulier a été façonné par une succession d’épisodes tectoniques et volcaniques. Les lacs, peu profonds, hébergent une riche biodiversité parfois menacée. Le site abrite une grande diversité et concentration d’espèces d’oiseaux, notamment des flamants nains et des pélicans blancs.
Critères de sélection * :
Critère VII : « représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelle ». Le site présente une beauté naturelle exceptionnelle avec son paysage spectaculaire, façonné par une succession d’épisodes géologiques. Il concentre également une profusion « de chutes, de geysers, de sources chaudes, d’ eaux libres et de marais, de forêts et de pâturages ouverts, avec pour décor le paysage de la vallée du Grand Rift » qui lui confère une richesse naturelle. L’abondante biodiversité participe à ce cadre naturel harmonieux et la faune sauvage offre une expérience exceptionnelle de la nature.
Critère IX : « être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ». Le site concentre des processus écologiques et biologiques importants pour l’étude de l’évolution et du développement des écosystèmes des lacs et de leur biodiversité. Ces lacs alcalins (pH est supérieur au pH neutre qui est de 7) produisant une immense quantité de biomasse sont aussi d’intérêt scientifique international.
Critère X : « contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation ». Le réseau des lacs du Kenya dans la vallée du Grand Rift est le plus important site de nourrissage de la planète pour les flamants nains et le principal site de reproduction et de nourrissage pour les pélicans blancs dans la vallée du Grand Rift. Jusqu’à 4 millions de flamants nains se déplacent entre les trois lacs la majeure partie de l’année. Le site participe à la conservation de ces espèces et fait partie intégrante de « la route la plus importante sur la voie de migration Afrique-Eurasie, où des milliards d’oiseaux voyagent entre leurs sites de reproduction du nord et leurs sites d’hivernage d’Afrique » Il abrite par ailleurs de nombreux mammifères à l’image du rhinocéros noir, de la girafe de Rothschild ou encore du grand koudou.
*Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection de l’UNESCO. Pour retrouver les critères de sélection : https://whc.unesco.org/fr/criteres/
Gestion du site :
Le site classé fait face à des pressions et menaces extérieures de taille : sédimentation due à l’érosion des sols, extraction accrue d’eau dans le bassin versant (qui augmente avec la croissance démographique rapide de la région), expansion d’infrastructures, gestion des animaux sauvages, tourisme et pollution venue de la ville de Nakuru…. Chacun des trois lacs bénéficie « d’une protection juridique, de plans de gestion actualisés et d’une présence satisfaisante pour appliquer les dispositions de gestion sur le terrain ». Les trois lacs constituant le site classé sont par exemple inscrits sur la liste de Ramsar*. La coopération transfrontalière est par ailleurs nécessaire pour la protection du bien puisque son fonctionnement (écosystèmes….) dépend en partie de la protection d’autres régions lacustres et de zones humides accueillant les espèces migratrices.
*La Convention de Ramsar, est relative aux zones humides d’importance internationale ( habitats des oiseaux d’eau…). Il s’agit d’un traité intergouvernemental adopté le 2 février 1971 qui sert de cadre à la conservation et à l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources.
Lac Nakuru, Kenya. Image libre de droits.
Site : https://whc.unesco.org/fr/list/1060
Cet article n’engage que son auteure. Ecrit par Agathe Passerat de La Chapelle.
« La seule chose que nous disions entre nous : « Si un jour, par hasard, nous retrouvons notre pays, il faut que tout le monde sache ». Sachant d’ailleurs que les choses étaient telles qu’on les mettrait en doute, on ne nous croirait pas. Mais ça nous paraissait comme une obligation par rapport à ce que nous vivions, par rapport à tous ceux qui mourraient. » Simone Veil, Antenne 2, 6 mars 1979, https://www.ina.fr/video/I04342602.
Témoignant de la déshumanisation des déportés dans les camps d’extermination et dans les camps de concentration, Simone Veil, elle-même retenue au camp d’Auschwitz-Birkenau à l’âge de 16 ans, rappelle le devoir moral que constitue le devoir de mémoire.
Seulement quelques jours après le 58ème anniversaire du traité de l’Élysée, signé par la République Française et la République fédérale d’Allemagne le 22 janvier 1963 et célébrant la réconciliation des deux pays et le début de leur étroite coopération, ainsi que la commémoration internationale des victimes de l’Holocauste le 27 janvier, la question de l’éducation à l’Holocauste est une question encore très sensible et très présente dans le monde.
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L’éducation à l’Holocauste : une question encore sensible
La France d’après-guerre, portée par une vague de résistancialisme, ne souhaitait aucunement se confronter aux horreurs commises dans les camps. Le Général De Gaulle, considérant que le régime de Vichy n’était qu’une parenthèse de l’Histoire de France, a tenté d’incarner une France unifiée dans la Résistance. Du côté allemand, la « Stunde Null », traduit littéralement l’heure zéro et faisant référence à la fin de la Seconde Guerre mondiale le 8 mai 1945, souligne la profonde destruction de l’État allemand. L’Allemagne se réveille en ruines, à la suite d’une guerre d’une violence inhumaine. Son régime politique et l’ensemble de l’idéologie sur laquelle celui-ci reposait se sont écroulés.
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Dès 1949, le Gouvernement de République Fédérale d’Allemagne démarre un processus de dénazification de la population et organise des visites des camps d’extermination afin que la population soit informée de la barbarie du régime nazi. Mais ce n’est véritablement que par les procès de Nuremberg ou encore l’agenouillement de Willy Brandt, alors Chancelier de la République Fédérale d’Allemagne, le 7 décembre 1970, qu’une partie de l’Allemagne que nous connaissons aujourd’hui a commencé à se confronter à son passé douloureux.
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Encore aujourd’hui, évoquer l’Holocauste ou le régime nazi en Allemagne reste plutôt tabou. Il suffit de voir la réaction de la population allemande au livre « Er ist wieder da » de Timur Vermes, traduit littéralement par « Il est de retour » et racontant une fiction dans laquelle Adolf Hitler reviendrait dans l’Allemagne actuelle, pour comprendre le traumatisme profond qui demeure au sein du peuple allemand. De nombreux jeunes s’avouent même honteux, n’ayant pourtant aucunement contribué au régime national-socialiste. Les cours d’histoire en Allemagne cherchent justement à démontrer toute l’horreur qui a été commise et véhicule l’importance du devoir commémoratif dû à l’ensemble des victimes. C’est donc aujourd’hui encore un devoir qui s’impose mais qui reste une question toujours aussi sensible, dans un pays meurtri par l’inhumanité des crimes qui ont été commis.
L’UNESCO : son engagement éducatif pour la mémoire de l’Holocauste
L’éducation s’avère être le point de départ d’un apprentissage de la paix, du respect des principes fondamentaux et de la dignité humaine. L’UNESCO contribue en ce sens au développement du respect mutuel, d’un meilleur vivre-ensemble dans le respect de l’Humanité. Chaque année, l’UNESCO commémore le 27 janvier la mémoire de l’ensemble des victimes de l’Holocauste. La barbarie nazie a profondément meurtri les pays dans lesquels les crimes ont pu être commis et a plus largement heurté l’Humanité dans son entièreté.
L’ensemble des États membres des Nations-Unies se doit de maintenir la paix et de mettre en place des politiques de mémoire et d’hommages. Pour cela, ils s’engagent à développer à l’école l’enseignement de l’Holocauste. En 2013, l’UNESCO a publié une brochure intitulée « Pourquoi enseigner l’Holocauste », dans laquelle l’organisation explique l’importance de cet enseignement. Faire comprendre ce qui semble incompréhensible : il s’agit là d’un défi mondial que la communauté internationale dans son ensemble se doit de relever. Par cette brochure, il est aussi possible de comparer les représentations de l’Holocauste dans les manuels scolaires et les programmes éducatifs nationaux.
L’Holocauste est tragiquement devenu la référence pour les crimes humanitaires de masse. Avec cette conscience accrue qu’il faut à tout prix éloigner l’Humanité d’une telle atrocité, l’UNESCO cherche encore aujourd’hui à constamment améliorer l’enseignement de la Shoah, ce que l’organisation appelle être « notre responsabilité ». Le 10 novembre 2020, l’UNESCO a par exemple organisé une discussion virtuelle sur la question des défis actuels en matière éducative concernant l’Holocauste (lien de la discussion virtuelle : https://www.youtube.com/watch?v=r1CbxzjboSM). Par cette conférence, les intervenants ont souligné l’importance d’un apprentissage encadré pour lutter contre les idées fausses. Ils ont également plaidé pour enseigner davantage dans les écoles et universités la responsabilité des civils qui ont participé à l’élaboration des crimes. C’est en effet la participation de la population civile, reposant sur l’idéologie national-socialiste, qui marque toute la spécificité de ce génocide. Ce n’est seulement un dirigeant ou de hauts-dignitaires qui ont procédé au massacre d’un peuple, c’est une idéologie dans son ensemble, et partagée par des millions d’individus, qui en était le précurseur.
L’éducation à l’Holocauste : une question encore actuelle
L’UNESCO tente par son action de remédier à la désinformation croissante et à un déni devenant de plus en plus important. Expliquer l’horreur pour ne pas la revivre : telle est l’idée de l’éducation à l’Holocauste. Dans une société dans laquelle l’antisémitisme et la haine raciale ne cessent de montrer leur visage, la nécessité du devoir de mémoire que constitue l’enseignement de l’Holocauste semble d’autant plus fondamentale. C’est donc, à l’image de ce qu’exprime l’UNESCO en la matière, une responsabilité humaine que de commémorer les victimes de l’Holocauste et, par l’éducation, de préserver l’Humanité.
En France, cela fait plus de 100 jours que les musées et cinémas sont fermés. Le Comité intergouvernemental de la Convention de 2005 de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles s’est réuni du 1 au 6 février, dans un contexte de crise profonde du secteur de la culture, engendré par la COVID-19. Plusieurs problèmes majeurs ont été soulevés, tels que la précarité des artistes et le risque d’uniformisation des productions en l’absence de promotion de la diversité culturelle et de soutien aux créateurs les plus précaires. En 2021, l’UNESCO appelle les États à ne pas négliger la culture.
« La relance à venir déterminera ce que nous deviendrons dans les prochaines années. La culture ne doit pas être oubliée dans les plans nationaux car la reprise économique ne saurait être possible sans elle. […] L’UNESCO est mobilisée et appelle tous les acteurs à soutenir collectivement ces efforts »
Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO
L’événement a réuni de grands acteurs culturels tels que Jean-Michel Jarre (compositeur et Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO), Abderrahame Sissako (réalisateur), Thomas Steffens (PDG de Primephonic), Vanja Kaludjercic (Directrice du Festival international du film de Rotterdam), Victoria Contreras (fondatrice et Directrice générale de l’association Conecta Cultura de Mexico), ainsi qu’Álvaro Osmar Narvaez (Secrétaire à la culture de Medellín, en Colombie, nommée Ville créative de la musique par l’UNESCO).
Le Comité a retenu divers projets, qui recevront chacun plus de 70 000 dollars de la part du Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC). En voici trois exemples parmi les 6 retenus..
« Evaluating Jamaica’s Cultural and Creative Industries proposé par la Jamaica Business Development Corporation », qui permettra de répertorier les industries culturelles du pays afin de créer un système durable de gouvernance culturelle en Jamaïque, sous le prisme du genre et au moyen d’une approche communautaire inclusive.
« Strengthening the contemporary dance scene in East Africa », proposé par l’organisation Muda Africa de Tanzanie, qui bénéficiera à 45 danseurs professionnels au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie, et particulièrement aux danseuses. À cet effet, la création d’un réseau et d’un portail internet permettra de renforcer les possibilités en matière de chorégraphie et de faire entendre des revendications politiques.
« Gender equality for cultural diversity, proposé par l’association Independent Cultural Scene of Serbia », qui prendra en charge des activités de recensement, de formation et de parrainage afin d’aider les femmes à lancer leur entreprise en Serbie.
Cette année, le Honduras et la République unie de Tanzanie bénéficieront pour la première fois du soutien du FIDC. Ces projets encourageront le développement de politiques culturelles, stimuleront l’entrepreneuriat culturel au sein des communautés autochtones, favoriseront la participation de la société civile, des femmes et de la jeunesse à l’élaboration des politiques culturelles, tout en soutenant les artistes.
La Chaussée des Géants est située en Irlande du Nord, près du plateau d’Antrim. Il s’agit d’une formation volcanique, caractérisée par environ 40 000 colonnes de basalte de forme polygonale qui s’enfoncent dans la mer et en constituant un pavement. Elles sont issues d’activités volcaniques datant d’il y a 50 à 60 millions d’années. La forme actuelle de La Chaussée des Géants est due à l’érosion par la mer de la coulée de lave basaltique.
La Chaussée des Géants est à l’origine de nombreuses légendes. Certains disent que des géants l’utilisaient pour franchir la mer jusqu’en Écosse, d’où son nom actuel. En Irlandais, elle est nommée Clochán na bhFómharach, ce qui signifie « Le petit tas de pierre des Fomoires » (fomoires = êtres inhumains de la mythologie celtique irlandaise).
Ce site géologique spectaculaire est inscrit depuis 1986 sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO et est considéré comme une symbole de l’Irlande du Nord.
Critères de sélection :
Critère VII : « représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelle ».
Les colonnes de basalte et leur implantation géographique (au bord de l’Océan Atlantique et du plateau d’Antrim) font du site une aire exceptionnelle à la beauté naturelle. Il représente également une trace de l’histoire volcanique et donc d’un phénomène naturel majeur ancien.
Critère VIII : « être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification ».
La Chaussée des Géants est un témoignage important de l’activité volcanique de l’ère tertiaire de notre planète. Elle est un témoignage d’un processus géologique ancien permettant de mieux comprendre et d’étudier le volcanisme basaltique.
Les différentes strates sont visibles dans les parois des falaises et ont, selon l’UNESCO, « déterminé le processus de compréhension des séquences d’activité de l’histoire géologique de la Terre ».
Gestion du site :
Aujourd’hui, la Chaussée des Géants est un site touristique majeur de l’Irlande du Nord. Les touristes ont commencé à affluer au XIXème siècle, suite à l’ouverture d’une ligne de tramway reliant Portrush (une ville à une dizaine de kilomètre du site) et la Chaussée des Géants.
Le site possède plusieurs statuts participant à sa sauvegarde : patrimoine mondial de l’UNESCO, Résevre naturelle nationale (pour la majeure partie du site), ou encore « Giant’s Causeway and Dunseverick Area of Special Scientific Interest ». Il est également protégé en tant que Area of Outstanding Natural Beauty (AONB) — zone de beauté naturelle exceptionnelle.
Le National Trust détient la majorité des terres du bien. Il s’agit d’une organisation caritative et associative oeuvrant pour la conservation du patrimoine en Irlande du Nord, en Angleterre, et au Pays de Galles. Il s’assure de la gestion du site ainsi que des visites. Il existe par exemple un centre d’accueil pour les visiteurs, dont l’objectif est d’améliorer la qualité de la visite et la sensibilisation à la valeur exceptionnelle du site.
La Chaussée des Géants est menacée dans sa pérennité par l’érosion naturelle qui altère progressivement les affleurements des falaises. Ce phénomène, ainsi que les effets du changement climatique, sont pris en compte dans le plan de gestion du site qui définit les enjeux et objectifs de gestion pour la conservation du bien.
Une autre menace, cette fois humaine, pèse sur la Chaussée des Géants. Il s’agit de l’impact des nombreuses visites sur le site : déchets, prédation de pierre comme souvenir (interdit), haute fréquentation…
En ces temps troublés de pandémie mondiale, il est un des loisirs qui fait partie des patrimoines culturels nationaux et qui peut nous permettre de garder le moral: il s’agit de la pratique du sport. En effet, la pratique d’une activité physique est fortement bénéfique pour notre santé physique mais surtout mentale et, à cet égard, c’est la deuxième édition de la Global Sports Week qui se déroule à Paris cette semaine.
Cet évènement nous touche tout particulièrement car il se déroule tout d’abord sous le patronage de l’UNESCO mais aussi sous le Haut patronage du président de la République française, Emmanuel Macron. Ainsi et à cause de la crise sanitaire, l’organisation de cette semaine a dû être adaptée dans un format qui se veut résolument moderne, avec un lieu de rassemblement central à Paris et la création de hubs virtuels dans cinq villes qui vont prochainement accueillir les Jeux Olympiques et à savoir : Tokyo, Pékin, Dakar, Milan et Los Angeles.
Il s’agit de la seconde édition d’un forum liant différents pays et consacré au sport. Tout est alors pensé pour favoriser les échanges et les interactions, même à distance. Une chaîne diffusera l’événement en direct durant la semaine et des modules seront aussi disponibles en ligne, sur le site internet de l’événement (https://www.globalsportsweek.com/FR/concept), moyennant l’acquisition d’un billet. Le thème de cette édition se nomme « Pour une économie du sport innovante et durable – réinvention en action » et cette semaine chercher à se structurer autour de six thèmes principaux qui sont le mode de vie, l’égalité, le pouvoir, les données, le climat et la santé.
Quant à cet événement, la présence et l’implication de l’UNESCO ne sont pas moindres puisque c’est Mme Ramos, la sous directrice générale pour les sciences sociales et humaines de l’UNESCO qui sera oratrice lors de l’intervention nommée “Des enfants aux citoyens : la place du sport dans l’éducation” qui aura lieu demain, ce mercredi 3 février de 10h à 10h45. Il s’agira alors de voir de quelle manière le sport peut être un outil pour sensibiliser les enfants et leur compréhension des problèmes de la société à l’heure actuelle et dans le futur. À cet égard, Mme Ramos ne manquera pas de rappeler l’importance de l’éducation sportive et des actions menées par l’UNESCO dans ce cadre avec notamment le projet Éducation Physique de Qualité.
Cette semaine amène donc aussi à nous pencher un peu plus sur les actions dans lesquelles l’UNESCO est impliquée quant à l’éducation sportive. Tout d’abord, il faut savoir que l’UNESCO reconnaît tout particulièrement l’importance du sport dans le développement des pays et dans le but de promouvoir la paix. Elle relève que le sport “ignore à la fois les frontières géographiques et les différences sociales (et) favorise l’inclusion sociale et le développement économique dans des contextes géographiques, culturels et politiques différents”.
L’UNESCO est l’agence spécialisée des Nations Unies sur le thème du sport et à ce titre, elle organise des événements variés comme cette semaine dédiée au sport. Des actions plus locales ont également été menées notamment pour l’accès des femmes au sport, la promotion de l’éducation sportive dès le plus jeune âge dans le monde ou la démocratisation de la pratique du handisport. L’UNESCO se préoccupe également de l’éthique dans le sport et accorde une place importante à la lutte contre le dopage. On note à cet égard la Convention de l’UNESCO sur le dopage qui est entrée en vigueur le 1er février 2007 (il y a quatorze ans) et qui, réunissant 191 États parties, a pour but de régir les règles contre le dopage au niveau mondial pour que les athlètes évoluent dans des environnements équitables pour tous. Les États doivent alors prendre des engagements au titre de cette convention notamment pour améliorer les programmes nationaux de lutte contre le dopage.
À tous les amateurs de sport, l’antenne UNESCO de SONU vous encourage à suivre cette semaine thématique sur le sport qui, on l’a vu, malgré son aspect récréatif, revêt une forte portée pour l’éducation de nos générations futures et pour le développement de la paix..