Endommagés par la guerre en Irak, la reconstruction de plusieurs édifices religieux à Mossoul va commencer. Cette opération se fera sous l’égide de l’UNESCO, qui a accès aux sites depuis 2018 (un an après la libération de la ville). Elle concernera un des monuments emblématiques de la ville : la mosquée Al-Nouri et son minaret incliné surnommée Al-Hadba (“la bossue”), qui avaient été dynamités par les partisans de Daech en juillet 2017, mais pas complètement détruits (par exemple, les colonnes en marbre de la salle de prière sont tombées, mais pourront être sauvées). À ce projet est associé celui des églises Al-Tahera et Al-Saa’a (dite “Notre-Dame de l’horloge”), et cela dans le but de préserver une diversité culturelle dans le centre-ville de Mossoul. L’idée est de promouvoir la réconciliation sociale à travers la culture, car la valeur de ces bâtiments n’est pas qu’historique, elle est aussi symbolique pour la paix entre les différentes religions.
Durant la guerre, la ville de Mossoul a été entièrement dévastée, avec plus de 12 000 bâtiments détruits. Il est donc primordial pour l’UNESCO de ne pas se contenter d’uniquement reconstruire, mais aussi d’agir sur le long terme. Ces initiatives sont regroupées sous le nom de « Faire revivre l’esprit de Mossoul”, et le projet est en grande partie financé par les Emirats Arabes Unis. Il comprend notamment la formation des jeunes sur le terrain, mais aussi la création d’emplois.
Pour cette reconstruction, un concours entre cabinets d’architecture a été mis en place par l’UNESCO, et cela a été accompagné par une consultation à grande échelle des habitants pour choisir certaines options concernant la rénovation. Le concours s’est terminé le 15 avril 2021, les travaux vont donc commencer très prochainement.
Ce projet est essentiel pour remettre le pays sur pieds car, comme le fait comprendre Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO : “C’est par l’éducation et la culture que les Irakiens, hommes et femmes à égalité, pourront reprendre leur destin en main et devenir les acteurs du renouveau de leur pays.”
La majorité des îles atlantiques brésiliennes ont été découvertes par des navigateurs durant l’exploration du Brésil au cours du XVIème siècle. Ces îles sont restées aux mains du Portugal jusqu’à l’indépendance du Brésil en 1822. Elles faisaient donc partie intégrante du territoire et étaient utilisées dans un jeu de pouvoir et de richesse. Cependant, elles ont souvent été abandonnées car les explorateurs avaient du mal à s’y installer à cause de leur enclavement et de leur nature assez hostile. En effet, selon la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, une île est une « étendue naturelle de terre entourée d’eau qui reste découverte à marée haute »: c’est donc un espace enclavé et isolé, difficile d’accès et aux flux faibles en vue de sa localisation.
Cependant, si lors de leur découverte certaines îles atlantiques brésiliennes étaient hostiles, aujourd’hui elles sont classées au Patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est le cas des îles de Fernando de Noronha et de l’atol das Rocas, situées à 150km l’une de l’autre et classées depuis 2001. Ces dernières se caractérisent par leurs paysages idylliques et la richesse de leur faune et flore. Cette richesse est rendue possible grâce à leur insularité, qui permet le développement animal loin du littoral urbanisé. En effet, les eaux environnantes sont très riches et peuplées de diverses espèces aquatiques telles que le thon, le requin, le dauphin ou encore la tortue et d’autres mammifères marins. Ces îles abritent également la plus grande concentration d’oiseaux marins tropicaux de l’océan Atlantique Ouest, et sont plus peuplées par les animaux que par les humains. Ainsi, l’atol das Rocas est considéré comme le deuxième site de reproduction le plus important du Brésil.
Les îles atlantiques brésiliennes sont toutes différentes par leurs formations et leur relief, et varient entre formation volcanique et sédimentaire. En revanche, leur climat est assez similaire puisqu’elles se situent toutes dans un cadre océanique, au milieu de l’océan, et donc exposées aux vents et aux marées. Elles sont pour la majorité assez humides et venteuses une partie de l’année, puis sèches l’autre moitié. C’est le cas de Fernando de Noronha, qui possède un climat tropical d’une température variant de 18 à 31° avec une moyenne de 25° sur l’année. La pluviosité est de 1318 mètres avec deux stations pluvieuses en juillet, une période sèche en octobre et en décembre. Son climat est ressemblant à celui du Nordeste puisqu’elle se situe au large du Rio grande do Norte.
Critères de séléction:
Critère vii (représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles): Située au large de Fernando de Noronha, la baie des dauphins est l’un des espaces qui regroupe le plus de dauphins au monde. De plus, les plages de ces deux îles sont également caractérisées comme les plus belles au monde et offrent des paysages spectaculaires.
Critère ix (être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins): Les réserves de Fernando de Noronha et de l’atol das Rocas représentent plus de la moitié des eaux côtières insulaires de l’Atlantique Sud, et regroupent une quantité importante de faune et de flore marine et terrestre. Elles sont importantes dans la reproduction et la colonisation des espèces marines dans toute l’Atlantique tropical austral.
Critère x(contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation): Les réserves de ces îles atlantiques sont essentielles dans la préservation de la biosphère et des espèces menacées, comme la tortue à écailles. Ce sont également sur ces îles que se trouve la seule mangrove océanique de l’Atlantique Sud.
Ainsi, les différents critères qui déterminent l’inscription de ces îles atlantiques brésiliennes au Patrimoine mondial de l’UNESCO témoignent de la nécessité de leur protection. C’est « l’Institut Chico Mendes de Conservation de la Biodiversité (ICMBio), organisme fédéral autonome rattaché au Ministère de l’environnement », qui est chargée de la gestion et de la conservation du site.
Cependant, même si ces îles sont très protégées, elles restent menacées par le tourisme de masse (principalement à Fernando de Noronha) et la surpêche (Atol das Rocas). En effet, l’île de Fernando de Noronha est très connue d’un point de vue touristique, que ce soit à niveau national et international, et voit son flux de touristes augmenter depuis une décennie. Si les touristes sont régulés, il faut toutefois continuer à y appliquer des mesures renforcées pour préserver cette biosphère. L’atol das Rocas, quant à elle, est interdite à la visite du public puisqu’elle est reservée à la protection de la faune et la flore, ainsi qu’à la recherche. Elle est surveillée par la Marine et les Forces aériennes brésiliennes, notamment par rapport aux activités de pêche.
Entre confinement, cours à distance et décrochage scolaire, les retombées du contexte sanitaire actuel sont multiples. Et tous, d’un commun accord, pèsent sur ce qu’il y a de plus important chez un adulte, et a fortiori chez un adolescent : sa santé mentale. C’est dans ce contexte de crise que l’Unesco décide de venir en aide aux adolescents du monde entier et d’investir dans leur bien-être.
Les chiffres sont alarmants : un sondage national réalisé par le centre médical de l’Université du Michigan révèle que les adolescents sont particulièrement touchés sur le plan psychologique et mental par la pandémie, et davantage encore par les mesures de restriction prises pour tenter de l’endiguer. Ce sondage se base sur les réponses de 977 parents d’adolescents âgés de 13 à 18 ans. Il révèle que près de la moitié des parents interrogés (46%) affirment que leur adolescent souffre d’un nouveau trouble de santé mentale ou d’un trouble en aggravation depuis le début de la pandémie en mars 2020.
Les parents interrogés font également état d’une hausse des symptômes dépressifs (31% des adolescentes, contre 18% des adolescents), des troubles du sommeil (24% et 21% respectivement), et même d’un comportement plus agressif qu’avant l’apparition du virus (9% et 8% respectivement).
C’est face à toutes ces conséquences liées à ce contexte sanitaire particulier que La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay – aux côtés d’autres dirigeants – a lancé un vibrant appel à l’action à propos du bien-être des adolescents. Ainsi, l’Unesco tente de créer un cadre sûr et accueillant, de connaissances et de compétences leur permettant de rester en bonne santé, comme le mentionne leurs droits énoncés dans le Programme mondial d’action pour la jeunesse et la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse. C’est cet appel à l’action lancé par la Audrey Azouley qui sera au centre du Forum 2021 de la jeunesse de l’ECOSOC, « S’unir pour les adolescents pendant la COVID-19 ».
C’est en investissant davantage dans les programmes d’Education que l’Organisation parvient à investir dans le bien-être des adolescents. Force est de constater que l’éducation – qui occupe le plus de place dans le temps d’un adolescent – est un des canaux les plus importants dans la promotion du bien-être. En effet, une récente consultation mondiale auprès d’adolescents et de jeunes âgés de 13 à 29 ans, souligne que le rôle de l’école dans la formation des liens et des réseaux de soutien est essentiel, celle-ci leur fournissant des conseils et des informations explicites sur ce à quoi ils doivent s’attendre pendant l’adolescence et par la préparation à leurs futures relations dans la vie professionnelle, à l’âge adulte.
Créé en 2008, le parc national du Vatnajökull est une région volcanique emblématique de l’Islande, qui couvre 14% de l’île. Ce bien de 1 482 000 ha, dont 85% est classé comme une zone de nature sauvage, est le plus grand parc national d’Europe.
Le bien est traversé par la zone volcanique orientale et la zone volcanique septentrionale, deux zones de rift qui compensent le l’écartement des plaques tectoniques, de 19 mm chaque année. On compte en effet dix volcans dans le parc, dont huit sont sous la glace et sont parmi les plus actifs d’Islande. Lorsque ces derniers interagissent lors d’une éruption avec les fissures de la calotte glaciaire du Vatnajökull (qui recouvre environ 780 000 ha), la rupture de la marge du glacier provoque une inondation : le Jökulhlaup. Apparaissent alors des plaines de sable, des réseaux fluviaux et des canyons, phénomène unique au monde.
Dettifoss sous la neige fin avril.
En dehors de la calotte glaciaire, on retrouve logiquement des champs de lave, mais aussi des montagnes et des roches volcaniques formées lors des éruptions fissurales (hyaloclastites). C’est de ce phénomène qu’est née l’expression attribuée au parc, “la nature dynamique du feu et de la glace”. Ce système a permis la création de reliefs dynamiques et variés sur le plan géologique, qui sont actuellement sous-représentés ou absents de la Liste du patrimoine mondial, d’où l’importance du parc.
La protection de ce bien est plus que jamais d’actualité : si la calotte glaciaire du Vatnajökull a atteint sa plus grande extension à la fin du XVIIIe siècle, elle est aujourd’hui menacée par le réchauffement climatique mondial.
Si le parc abrite de nombreuses espèces (rennes, phoques, plantes vasculaires…), il faut savoir que ces zones volcaniques abritent également une faune propre aux eaux souterraines, qui a survécu à la période glaciaire. On retrouve également des organismes unicellulaires dans ce milieu inhospitalier qui reproduirait les conditions de la Terre à ses débuts, ainsi que des satellites de glace de Jupiter et Saturne.
Le Hvannadalshnjúkur, plus haut sommet d’Islande situé au sud de la calotte du Vatnajökull.
Critères de sélection :
Le parc national du Vatnajökull a été inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2019, sur un critère.
Critère (viii) : “être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géo-morphiques ou physiographiques ayant une grande signification”
En effet, la coexistence d’un rift océanique actif émergé, d’une remontée de roches chaudes et d’une calotte glaciaire de cette taille, est inédite et fait du parc un bien unique. Les paysages y sont variés et présentent des caractéristiques à la fois tectoniques, glacio-volcaniques et volcaniques. Ces dernières ont d’ailleurs servi de comparatifs pour étudier la planète Mars. Les caractéristiques du bien étant facile d’accès, elles font l’objet d’un intérêt scientifique important : pas moins de 281 articles scientifiques ont été publiés sur le parc ces dix dernières années.
Paysage montagneux des hauteurs de Kjós, près de Skaftafell.
Gestion du site :
Dans la mesure où le site est classé zone de nature sauvage, il n’y a pas eu de développement humain destructif dans les limites du bien : seuls quelques employés du parc y vivent à l’année.
La plus grande partie du bien est protégée par la Loi sur le Parc national du Vatnajökull. Plusieurs autres lois nationales importantes sont en vigueur pour assurer sa protection. L’agence gouvernementale du Parc national du Vatnajökull, principale responsable de l’application de la législation sur le parc, est soutenue par le Gouvernement de l’Islande, les municipalités locales et les entreprises. Les zones ajoutées au parc national depuis 2013 sont progressivement intégrées dans les dispositions de gestion.
Le budget du parc, dont 30% provient de ses recettes, est principalement financé par le gouvernement central. Le Fonds de protection des sites touristiques et l’organisation à but non lucratif des Amis du Vatnajökull participent également à son financement.
Enfin, la gestion du parc s’avère difficile dans la mesure où il s’agit d’une zone où les risques naturels sont communs. Il faut en outre protéger le site de l’usure, empêcher les activités illégales et contrôler le flux de visiteurs, qui ne cesse de croître chaque année.
En 2019, une étude de l’Institut YouGov a révélé que la gastronomie italienne était la plus populaire au monde. Cette internationalisation a été faite en grande partie grâce à l’immigration italienne du XXème siècle par laquelle les immigrés ont su exporter avec succès leurs spécialités (comme on peut le voir dans le quartier de Little Italy à New York). La fraicheur et l’accessibilité de ses produits ainsi que ses recettes simples et gourmandes sont également une des raisons principales du succès de la gastronomie italienne.
Si les spécialités culinaires italiennes sont nombreuses, c’est souvent la pizza qui nous vient en tête lorsque l’on nous évoque cette gastronomie : la France est d’ailleurs le 2ème plus gros pays consommateur de pizzas après les Etats-Unis! Tant dans ses recettes que dans sa pâte, la pizza est très variée. En Italie, il existe surtout deux types de pizzas: la pizza dite romaine, avec une pâte fine et croustillante, et la pizza napolitaine avec une pâte plus moelleuse et aérienne.
La pizza napolitaine est très répandue: c’est souvent celle qui est servie dans les restaurants italiens. Comme son nom l’indique, elle est originaire de la ville de Naples, située au sud de l’Italie. La pizza napolitaine est une telle institution qu’elle est entrée au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO le 7 décembre 2017. Par ce classement, il s’agit autant de valoriser la recette de la pizza en tant que telle que l’art du pizzaiolo.
Mais pourquoi vouloir classer la pizza napolitaine? La réponse peut paraître étrange mais c’est à cause de sa notoriété. En effet l’exportation de la pizza napolitaine à l’international a réinventé ce plat au point de parfois ne plus le reconnaître. C’est le cas de la pizza dite « chicago », très populaire aux Etats-Unis avec une pâte épaisse et des ingrédients gras, ou de la pizza à l’ananas. Les pizzaiolos italiens revendiquent le classement de la pizza napolitaine afin de pouvoir instaurer une protection et un classement de cette recette pour qu’elle ne soit pas dénaturée et demeure respectée pour la postérité.
Cette volonté de protection avait déjà été instauré dès la fin du XXème siècle avec la création de l’association Verace pizza napoletana par Antonio Pace au début des années 1980. La mission de cette association est de promouvoir et protéger la pizza napolitaine dans l’Italie et le monde par l’obtention du label « Vera Pizza Napoletana » appliquée depuis 1984. En plus de son classement au Patrimoine mondial de l’UNESCO et de sa protection par le label « Vera Pizza Napoletana », la pizza napolitaine est également protégée au niveau européen depuis 2008 par la dénomination « Spécialité Traditionnelle Garantie » (STG).
Par ce classement l’UNESCO reconnait donc l’art du pizzaiolo qu’il classe en trois catégories:
Le maître pizzaiolo: celui qui prépare la pizza. Il est considéré comme un « gardien de la tradition » et transmet la technique et la recette de la pâte napolitaine.
L’apprenti pizzaiolo: celui qui seconde le maître et bénéficie de ses secrets.
Le fornaio: dit « l’enfourneur », celui qui façonne la pâte en disque et la fait cuire.
Histoire de la Pizza napolitaine
La pizza napoletana non ha inventori, non ha padri, non ha padroni, ma è il frutto della genialità del popolo napoletano (La pizza napoletana n’a pas d’inventeurs, ni pères et ni patrons, mais est le fruit de l’ingéniosité du peuple napolitain)
Les historiens Antonio et Donatella Mattozzi ont réuni l’ensemble des facteurs expliquant pourquoi cette pizza serait historiquement née à Naples:
La concentration et l’effusion de la ville de Naples a contribué à sa diffusion.
Depuis le XVIème siècle la farine était utilisée dans la région.
La ville de Naples avait une demande en main d’oeuvre très forte et était la ville la plus peuplée d’Europe au XVIème siècle.
Naples était également une ville très pauvre et les habitants avaient besoin d’un plat peu cher et nourrissant comme la pizza.
La première pizzeria aurait également été crée à Naples en 1738: il s’agit du restaurant l’Antica Pizzeria Port’Alba qui est toujours en activité aujourd’hui. C’est également la première pizzeria à avoir installée des tables pour déguster des pizzas puisque auparavant les clients mangeaient leurs pizzas debout dans la rue ou adossés au restaurant. Pour que cela soit pratique ils la mangeaient selon la manière a libretto, c’est à dire pliée sur elle même.
C’est avec la venue de la reine Marguerite de Savoie à Naples en 1889 que la pizza napolitaine va réellement s’exporter dans toute l’Italie. Lors de ce voyage le chef Rafaelle Esposito lui aurait demandé: « Majesté, permettez que cette pizza porte votre nom » et aurait crée spécialement pour elle la fameuse Pizza Marguerita aux couleurs de l’Italie. L’exportation de la pizza napolitaine s’intensifiera par la suite avec l’émigration de l’Italie du Sud vers l’Italie du Nord et de celle des italiens vers d’autres pays comme les Etats-Unis lors du XXème siècle.
Les caractéristiques de la Pizza napolitaine
La pizza napolitaine a plusieurs critères très précis qui sont utiles pour la reconnaître:
A l’aspect: son diamètre ne doit pas dépasser les 35cm, sa croûte doit être dorée avec 1 à 2 cm d’épaisseur et sa partie centrale doit avoir une épaisseur de 0,4 cm.
Au toucher : elle doit être tendre au toucher et facile à plier sur elle-même (à la manière de a libretto)
Au goût: les goûts doivent être équilibrés entre l’acidulé, la douceur, le fruité et l’herbacé. La croûte doit avoir le goût du pain qui sort du four.
La pizza napolitaine est également caractérisée par son mode de cuisson: elle est cuite dans un four dit napolitain, qui a une forme de coupole et est alimenté en bois (aujourd’hui on utilise du gaz ou de l’éléctricité).
Pour en découvrir davantage sur la pizza napolitaine et sa réalisation, vous pouvez visionner cette vidéo produite dans le cadre de la série-documentaire « Le Goût du voyage » sur Naples: https://www.youtube.com/watch?v=Ml6FwF2JUes
Et pour manger une vraie pizza napolitaine à Paris, rendez-vous à la Pizzeria Guillaume Grasso au 45 Rue Brancion, 75015 Paris. Ses pizzas possèdent la certification Vera Pizza Napoletana et il est classé depuis 2019 dans les 50 meilleures pizzerias européennes. Pour en découvrir plus c’est juste ici: https://www.guillaume-grasso.com/
Le site naturel des Sundarbans, situé au sud-ouest du Bangladesh, est l’une des plus grandes forêts de mangroves au monde. La mangrove est une formation forestière littorale tropicale, à base de palétuviers, ne se développant que dans la zone de balancement des marées, appelée estran, des côtes basses des régions tropicales.
Le bien, classé patrimoine mondial depuis 1997, s’étend sur 140 000 hectares et couvre le “delta du Gange, du Brahmapoutre et de la Meghna, dans la baie du Bengale ». 60% de la superficie du bien se situe au Bangladesh, l’autre se trouvant en Inde.
Le site abrite une riche biodiversité mondialement reconnue avec sa flore particulière et sa faune exceptionnelle : des tigres du Bengale, des espèces menacées à l’image du crocodile marin, ou encore 260 espèces d’oiseaux. Il présente de nombreux habitats « terrestre, aquatique et marin pour des espèces de faune et de flore de toutes tailles ». Il est également considéré comme une zone de reproduction de multiples espèces en voie de disparition. Le bien est constitué de terres immergées ainsi que de zones maritimes avec de nombreuses voies d’eau. Le site a aussi une dimension hautement symbolique : il est, selon l’UNESCO, « l’un des hauts lieux du patrimoine mythologique et historique » de la région.
Critères de sélection :
Les Sundarbans ont été sélectionnés sur la base des critères de sélection IX et X :
Critère IX : « être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ».
Le site est représentatif de processus écologiques en tant que témoin de la « formation d’un delta et de la colonisation subséquente des îles du delta ». Les éléments marqueurs de ces processus sont : les pluies de mousson, les inondations, la formation de deltas, l’influence des marées ou encore la colonisation végétale. Les terres et ilots ont une forme très particulière car ils ont été façonnés par l’action des marées du delta. Ils sont donc les marqueurs de ce processus écologique.
Critère X : « contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation ».
Les Sundarbans abritent une abondante biodiversité marine et terrestre tant floristique que faunistique. Le site accueille par exemple des espèces en voie d’extinction comme les dauphins du Gange et de l’Irrawaddy ou les tortues fluviales de l’Inde (Batagur baska). 334 espèces de plantes s’y trouvent. La protection de ce bien classé au patrimoine mondial de l’UNESCO est donc primordiale puisqu’il permet la conservation in situ de nombreuses espèces et la pérennité de l’une des plus grandes forêts de mangroves au monde.
Les Sundarbans, – image libre de droits.
Gestion du site :
Le site classé fait face à des pressions et menaces extérieures de taille tant naturelles (comme les cyclones, les raz-de-marée ou l’envasement) qu’humaines avec la surexploitation des ressources animales et sylvicoles (foret), le braconnage ou encore le défrichement en faveur d’une activité agricole.
Une protection juridique a été mise en place au niveau national depuis le début du 19ème siècle, qui bénéficiait au site actuel inscrit sur la liste de l’UNESCO. Ses environnements terrestres, forestiers et aquatiques étaient donc déjà en partie protégés. Le site était préservé grâce à des réserves forestières créées en 1878 puis avec ses trois sanctuaires de faune et de flore sauvages, qui ont été créés en 1977. Selon l’UNESCO, aujourd’hui, « l’objectif principal de la gestion est la conservation de la biodiversité, des valeurs esthétiques et de l’intégrité. » Le bien est « actuellement bien géré et régulièrement suivi selon des normes de gestion bien établies par un personnel régulier et des unités administratives ».
La conservation du site est nécessaire car il s’agit d’une zone essentielle pour des millions d’habitants riverains du site : absorption de la force des raz-de-marrée, protection face aux cyclones et inondations. Il constitue également un moyen de subsistance pour de nombreuses populations aux activités diverses : « coupeurs de bois, pêcheurs, collecteurs de miel et ramasseurs de feuilles et d’herbe ».
Le jeudi 08 avril, notre Antenne UNESCO a eu le plaisir de présenter auprès de l’association pour les jeunes lycéens et lycées professionnels et technologiques, une conférence en ligne sur le sport comme vecteur de la culture.
La baguette de pain est candidate à l’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. La décision finale sera prononcée en 2022.
Être inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO nécessite d’être porté par un groupe de personnes. Dès septembre 2018, la confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française avait formulé son souhait de voir la baguette de pain être inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Les savoir-faire artisanaux et la culture de la baguette de pain sont déjà inscrits à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France depuis le 23 novembre 2018.
La baguette, bien que présente dans de nombreux autres pays, est devenue un véritable symbole de la France et de sa culture dans le monde. Une baguette standard est large d’environ 4 à 6 cm, haute d’environ 3 à 5 cm et longue d’environ 65 cm. Elle pèse environ 250 g. Un concours national de baguette tradition française a lieu tous les ans en France, organisé par la Confédération Nationale de la Boulangerie et Boulangerie-pâtisserie française.
La ministre de la culture Roselyne Bachelot s’est exprimée sur son choix de porter la baguette à l’UNESCO : « Si cette candidature nationale était couronnée de succès devant l’Unesco, l’inscription de cet élément permettra de faire prendre conscience qu’une pratique alimentaire faisant partie du quotidien, partagée par le plus grand nombre et allant de soi, constitue un patrimoine à part entière ». Inscrire la baguette au patrimoine mondial de l’UNESCO permettrait vraiment de mettre en lumière le travail artisanal des boulangers, dont le nombre est en baisse en France depuis quelques années. C’est ce qu’a souligné Dominique Anract, président de la Confédération Nationale de la Boulangerie et Boulangerie-pâtisserie française :
« Après quatre ans de travail, c’est une grande fierté que notre dossier ait été choisi par la France. (…) Cela valorise notre savoir-faire et cela peut inciter des jeunes à choisir le métier ». Rendez-vous en 2022 pour le verdict !
Pour le premier avril, nous vous proposons de découvrir une nouvelle zone maritime protégée, réputée pour les poissons qu’elle contient : l’aire protégée des îles Phoenix.
Si la grande barrière de corail est la plus célèbre zone maritime protégée du globe, l’aire protégé des îles Phoenix est quant à elle « la plus grande zone maritime protégée au monde ». Recouvrant 408 250 km², elle se compose de huit îles, de récifs submergés et des eaux environnantes, ce qui correspond à 12% du territoire kiribatien, dans l’Océan Pacifique sud.
Crée en 2006 dans l’espoir d’encourager la communauté internationale à protéger l’environnement, l’aire des îles Phoenix a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2010.
L’aire protégée des îles Phoenix est interdite à toute exploitation de ses ressources, ce qui lui a permis de conserver « un des derniers écosystèmes intacts d’archipel corallien océanique de la planète ». En effet, on y retrouve 200 espèces de coraux, 500 espèces de poissons, 18 espèces de mammifères marins et 44 espèces d’oiseaux : poissons requins, tortues de mer, crabes de cocotier…
Le site contient également 14 monts sous-marins, qu’on suppose être des volcans éteints. Ceux-ci font jusqu’à 4 500 mètres d’altitude et 6 000 mètres de profondeur.
Grâce à son isolement, l’aire des îles Phoenix est ainsi un site unique en terme de biogéographie, dans la mesure où il s’agit d’un habitant crucial pour les espèces migratoires et les courants océaniques de la région.
Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, un site doit satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. L’aire protégée des îles Phoenix en satisfait deux.
Critère (vii) : représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles.
L’Aire protégée des îles Phoenix est une étendue sauvage inhospitalière à la colonisation humaine, minimisant ainsi l’impact des activités humaines. La nature quasiment vierge, la clarté des fonds marins, le spectacle des groupes d’espèces charismatiques, les récifs coralliens d’une beauté exceptionnelle et les concentrations d’oiseaux marins, font de ce bien un véritable kaléidoscope d’une beauté naturelle exceptionnelle, dont l’importance est planétaire.
Critère (ix) : être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins.
En tant que lieu de reproduction de nombreuses espèces terrestres et marines, et grâce au haut niveau de biodiversité qui lui est associé, l’aire protégée des îles Phoenix contribue fortement au développement des écosystèmes marins et des communautés végétales et animales de la planète. Ce bien est d’une importance scientifique majeure dans l’identification et le suivi des processus d’évolution du niveau de la mer, les taux de croissance et l’âge des récifs et des coraux constructeurs de récifs et dans l’évaluation des effets du changement climatique.
Gestion du site :
Sur le plan juridique, l’aire des îles Phoenix est protégé en vertu d’un règlement de 2008 qui définit clairement son périmètre, établit son comité de gestion et s’efforce de mettre en place d’un plan de gestion. Le gouvernement de Kiribati s’engage fermement à garantir un système de gestion durable et adapté aux conditions d’un petit État insulaire en développement, notamment en sanctionnant des bateaux de pêche illégale.
Kiribati s’engage à poursuivre le renforcement des capacités de gestion, notamment en matière de surveillance et de respect de la législation, à travers des partenariats régionaux, nationaux et locaux. Le gouvernement de Kiribati veille également à ce que l’interdiction de pêcher dans la région soit respectée.
Les partenaires, comme Conservation International et l’Aquarium de New England, s’engagent quant à eux à assurer la création, le financement global et le fonctionnement du fonds de soutien en faveur du bien.
Cette semaine, nous mettons à l’honneur un de nos magnifiques territoires français qui n’est autre que la Corse.
Avec ses traditions et son patrimoine unique, l’île de beauté charme depuis de nombreux siècles explorateurs et touristes venus de toutes parts, en restant à la fois préservée et en gardant de nombreux secrets.
Au sud de l’île sur la façade occidentale, au nord d’Ajaccio, se trouve l’emblématique Golf de Porto, regroupant les calanches (calanques en corse) de Piana, le golfe de Girolata et la réserve naturelle de Scandola, partie intégrante du parc naturel régional de Corse.
Ici, les reliefs ocres de roches plutoniques¹ contrastent avec le bleu perçant de la Méditerranée et le vert du maquis corse, offrant un tableau d’une rare beauté perdue entre ciel et terre. C’est un environnement rempli d’histoire qui s’offre à la vue des chanceux spectateurs arpentant les sentiers de randonnée, où chaque passage est réglementé. La route côtière se voit bordée de tours génoises, témoins du passé défensif de l’île. Les deux plus remarquables sont celle de Girolata et de Porto, édifiées en 1551 et 1552.
On peut aussi apercevoir l’œuvre du temps et de l’érosion façonner à sa façon le paysage. Au fil des âges, ils ont forgé un cœur au sein de la pierre, fenêtre ouverte sur la mer. Pour reprendre les mots de Guy de Maupassant dans le monastère de Corbara (1880), “Je m’arrêtai d’abord stupéfait devant ces étonnants rochers de granit rose, hauts de quatre cents mètres, étranges, torturés, courbés, rongés par le temps, sanglants sous les derniers feux du crépuscule et prenant toutes les formes comme un peuple fantastique de contes féeriques, pétrifié par quelque pouvoir surnaturel […]les calanches de Piana sont une des merveilles de la Corse ; on peut dire, je crois, une des merveilles du monde”.
¹roches magmatiques résultant du refroidissement et de la solidification de magma volcanique.
Le Cœur de Piana
La réserve de Scandola coupe elle aussi le souffle. Accessible uniquement par bateau, elle abrite une biodiversité marine et costale incroyable. D’une surface de 900 hectares terrestres et 1000 hectares marins, il n’est pas rare d’y apercevoir des dauphins ou des oiseaux de mer difficilement observables ailleurs comme le balbuzard pêcheur. Dans son maquis on y trouve également 33 espèces florales endémiques.
Portes marines de Scandola
Le Golfe de Porto, avec ses secrets et ses légendes aura donc inspiré de nombreux contes et légendes, de nombreux récits et chants, traduits notamment par la paghjella, genre profane et religieux polyphonique corse, dont l’importance a également été reconnu par l’UNESCO comme Patrimoine Culturel Immatériel. Le Golfe de Girolata, petite partie de celui de Porto, est lui aussi reconnu pour son granit rose, et notamment sa belle falaise Punta Rosa creusée par la mer.
Le Golfe de Porto a obtenu la sacralisation de patrimoine mondial de l’UNESCO en 1983, sur trois des dix critères de sélection.
Critère (vii)
“représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles”
Rapprochons-nous des mots cités de Maupassant ci-dessus, visionnaire quant au futur des calanches de Piana. La beauté des sites du Golfe de Porto a été décrite par bon nombre d’artistes et personnalités au cours des siècles, tel que le Prince Roland de Bonaparte en 1891 dans son récit de voyage “une excursion en Corse”. Il dresse le portrait de la région du Golfe de Porto tel qu’il l’a vu, comme étant “sans aucun doute, une des plus belles de Corse”.
Critère (viii)
“être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification”
Les roches magmatiques si particulières de la côte témoignent du passé volcanique de l’île. Leurs reliefs impressionnant en font un site d’une exception précieuse, tant pour la contemplation de chacun que pour la conservation et la recherche scientifique.
Critère (x)
“contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation”
La réserve de Scandola classée réserve naturelle, à la fois marine et terrestre, brille par sa biodiversité singulière. Classée site marin protégée en France en 1975, elle est soumise à de nombreuses réglementations strictes afin d’en protéger le patrimoine.
Gestion des sites
Le littoral du golfe faisant partie du Parc Naturel Régional de Corse, les activités y sont très réglementées afin d’en préserver l’écosystème. Y sont interdits sur terre, l’arrachage de végétaux, ou la destruction de nids et d’œufs, la chasse, le camping, le rejet de détritus, et toute forme d’activité nuisible au bien-être des populations d’espèces de la côte.
En mer, la pêche de plaisance, le prélèvement d’animaux ou végétaux marins sont entre autres interdits. En revanche, pour l’heure, seule la réserve de Scandola est classée AMP, Aire Marine Protégée, mais l’appellation pourrait s’étendre à tout le Golfe de Portu classé Natura 2000.
Le réseau Natura 2000 est un ensemble de sites naturels et semi-naturels de l’Union Européenne, dont la biodiversité est jugée exceptionnelle.