Du 30 septembre 2021 au 24 avril 2022, le musée des arts décoratifs de Paris dédie l’exposition Couturissime, au créateur de génie Thierry Mugler. Loin de se cantonner à une spécialité artistique, vous pourrez admirer, ses créations de parfums, ses collections de haute couture les plus extravagantes ainsi que ses photos et publicités les plus iconiques.
Thierry Mugler, né à Strasbourg en 1948, grandit dans la musique, la danse, le théâtre et les arts, ce qui le conduit à une carrière artistique diversifiée et passionnée. Ainsi, il commence la danse classique à 9 ans, puis découvre l’univers du théâtre et des spectacles. Souhaitant évidemment s’orienter dans une carrière artistique et notamment le dessin, il rejoint l’école des Arts décoratifs de Strasbourg pour devenir architecte d’intérieur. Très vite, il rêve d’une vie plus extravagante et part s’installer à Paris à 21 ans. Il commence par se faire un nom en fréquentant le milieu homosexuel de Paris, ose vendre ses premiers croquis et concevoir ses premières tenues qu’il porte fièrement avant de se lancer réellement et d’ouvrir sa propre boutique nommée « Gudule ».
Cela marque le début de sa carrière de styliste, qui le mène d’abord à travailler pour des grandes maisons de prêt-à-porter puis à créer ses premières collections. La première s’appelle ainsi « Café de Paris », qu’il veut « hyper féminine », créant un équilibre entre les tenues pour femmes classiques et la modernité qu’il se sent capable de leur offrir. Il acquiert d’abord une renommée internationale dans les années 1980 et 1990 pour ses tenues qu’il veut extravagantes et puissantes. C’est en 1992 qu’il crée sa première collection de haute couture et reprend la direction artistique de ses parfums à son nom. Après un succès international, il décide de s’éloigner de la mode en 2002, en renonçant à son titre de directeur artistique. Son souhait omniprésent dès le début de sa carrière était de redécouvrir les domaines qui le faisaient rêver dans son enfance, comme la mise en scène, la création de costumes ou encore la photographie.
L’exposition retrace la carrière artistique de Thierry Mugler et les différents pans de celle-ci. Elle commence par ses collections les plus célèbres, dans différentes salles regroupant les thèmes qui les ont guidées : les animaux et insectes, les créatures fantastiques et de fiction, les voitures, la culture américaine… Ce qui saute aux yeux est la capacité de Thierry Mugler à créer de toute pièce différents univers dont les personnes sont représentés par des tenues toutes plus uniques et extravagantes les unes que les autres. Ses défilés étaient par ailleurs, d’abord pensés comme des shows, fantaisistes, démesurés et futuristes, offerts aux spectateurs.
« I want my models to be bigger, stronger and taller than common mortals. I need superwomen and supermen. »
Cette visite permet également de voir ses différentes collaborations artistiques relatives à l’univers musical ou cinématographique, comme un clip de Georges Michael ou sa collaboration avec la pièce de théâtre de lady Macbeth à Paris. Mugler a d’ailleurs créé des pièces uniques sur demande pour les plus grandes stars internationales au fil du temps, preuve que ses pièces sont intemporelles, comme David Bowie, Kim Kardashian ou encore Beyoncé (dont il deviendra le conseiller artistique lors d’une tournée).
Cette immersion nous offre également la possibilité de découvrir les œuvres moins connues dans l’univers de la photo et des publicités, prises généralement sur les plus beaux monuments de Paris ou New York et montrant toujours une certaine démesure pour mettre en avant ses tenues et modèles.
Cette exposition-évènement nous immerge de façon grandiose dans la vie artistique de Thierry Mugler. Il nous stupéfie tant par la diversité de ses activités artistiques que par la fantaisie qu’il impose dans les univers créés. L’univers Mugler fascine depuis sa création et les prémisses de ses défilés jusqu’au monde contemporain que l’on connait aujourd’hui, plus proche de sa vision futuriste de l’art et de la démesure.
Sources : MAD Paris, Vogue, Beaux Arts
Cet article n’engage que son auteure.
Clémence Hoerner