[Sortie culturelle : Gabrielle Chanel, manifeste de mode]

Le Palais Galliera – actuellement fermé à cause du confinement national – a rouvert ses portes en octobre avec l’exposition « Gabrielle Chanel, manifeste de mode » ; exposition mise en place jusqu’au 14 mars 2021. 

C’est l’occasion de redécouvrir les pièces mythiques d’une artiste considérée pour beaucoup comme génie de la mode, Coco Chanel. 

Coco Chanel, c’est qui ? 

Gabrielle Chasnel – de son vrai nom- est née en 1883. Placée par son père dans un orphelinat en 1895 à la mort de sa mère, elle connait un début de vie difficile. Grâce aux enseignements de Lucienne Barathé, elle monte sur Paris quelques années plus tard et devient modiste. Elle ouvre sa première boutique à paris en 1910, qu’on retrouve encore aujourd’hui au 21 rue Cambon, proche de la Place Vendôme. 

Elle révolutionne la mode féminine grâce à sa volonté de démocratiser le port du pantalon chez la femme, ainsi que la coupe de cheveux courte. En 1920, elle est déjà très populaire, et c’est à ce moment-là qu’elle décide de lancer son parfum : Chanel n°5. Du jamais vu pour l’époque : une modiste avait non seulement l’idée de créer son propre parfum, mais elle en avait aussi les moyens. 

« Une femme sans parfum est une femme sans avenir »

Sa renommée mondiale, elle la doit à l’invention du tailleur en tweed après la Seconde Guerre mondiale et, même si elle prend du recul lors des années Hippie, sa marque garde sa renommée mondiale et son succès. 

Elle s’éteint en 1971, ce qui n’empêche pas CHANEL de perdurer. 

D’où vient ce surnom « Coco Chanel » ? 

Arrivée à Paris dans sa jeunesse, Gabrielle devait gagner sa vie. Interprétant des petits spectacles dans les bars, elle était connue pour son interprétation de « Qui a vu Coco sur le Trocadéro ? ». Coco, surnom qui est resté, donc. 

Le style Chanel, c’est quoi ? 

Les vêtements CHANEL allient, à la volonté de leur créatrice, confort, sobriété et élégance qui étaient alors réservés à la garde-robe masculine. C’est un style reconnaissable et intemporel, allant de la petite robe noire au tailleur à boutons. Des vêtements sobres, auxquels elle ajoutait de gros bijoux inspirés des civilisations anciennes. Et enfin, le parfum, « l’accessoire invisible, mais essentiel, de la femme moderne ». 

« La mode se démode, le style jamais ».

Et l’expo alors ? 

L’exposition « Gabrielle Chanel, manifeste de mode » est un hommage à la styliste française la plus célèbre du XXe siècle. Organisée en deux parties, cette exposition nous permet tout d’abord de comprendre comment Coco Chanel a transmis sa personnalité à sa marque, comment CHANEL a vu le jour, à travers des portraits photographiques de sa fondatrice. Une seconde partie, quant à elle, est plus thématique et est centrée sur la mode en elle-même : comment appréhender et décrypter les codes vestimentaires de la marque ? 

Dans cette expo y sont exposées nombre de pièces CHANEL venant de différentes fondations, dont le patrimoine de CHANEL évidemment, mais aussi des pièces venant de musées internationaux. 

Informations complémentaires

Dates : jusqu’au 14 mars 2021

Lieu : Palais Galliera – Musée de la Mode, 10 avenue Pierre 1er de Serbie, Paris 16

Prix : 12€ tarif réduit pour les 18-26 ans. 

Plus d’informations sur : www.palaisgalliera.paris.fr

Partager :

[Rubrique culturelle : Man Ray et la mode au musée du Luxembourg]

Le musée du Luxembourg consacre actuellement, et jusqu’au 17 janvier 2021, une exposition sur l’artiste américain Man Ray. De son vrai nom Emmanuel Radnitsky, Man Ray est connu pour ses peintures, photographies et réalisations cinématographiques. L’exposition porte sur une partie importante de son travail dans le domaine de la mode destiné aux grands couturiers et aux grands magazines de mode de son époque.

L’exposition retrace sa percée dans ce domaine, de ses premières photos timides à ses premières couvertures de magazine, de ses premiers modèles inconnus aux photographies des personnalités parisiennes les plus en vogue. En effet, il est possible de percevoir tout au long de l’exposition une recherche de nouvelles techniques qui passent par un changement de prise de vue, l’intégration d’accessoires ou les poses plus osées des modèles. Avant-gardiste, il développera une nouvelle technique photographique avec Lee Miller qui sera celle de la solarisation et permettra d’obtenir des tonalités inversées et de rendre certains éléments plus ou moins visibles ou transparents. Il modernise la photographie de la mode, lui permettant ainsi de collaborer avec des magazines tels que Vogue ou Vanity Fair et de travailler pour des couturiers tels que Chanel ou Poiret.

Il n’hésite pas à oser provoquer le public de son époque par la nudité ou la mise en avant de personnalités transgenres. Son travail permet de faire connaitre des phénomènes de sociétés de sa génération, de la mode changeante mais aussi d’en apprendre plus sur les personnalités qu’il a rencontrées et qui rayonnaient dans la société comme Kiki de Montparnasse dans le Paris de l’entre-deux-guerres ou Juliet Browner à New-York.

Complète et riche en informations, il faudra plus d’une heure aux curieux pour l’apprécier. Elle contient des photographies originales, des agrandissements, des tenues de mode, des objets, des extraits de magazines, des couvertures et même des projections de courts-métrage.

Le musée du Luxembourg soutient l’opération places aux jeunes pour les 16-25 ans qui vous permettra d’accéder à l’exposition gratuitement du lundi au vendredi à 17h.

Article de : Clémence Hoerner

Partager :

[Drunk, un film à consommer sans modération]

0,5 grammes : c’est la quantité d’alcool qu’il manquerait à chaque être humain pour être au maximum de son potentiel. Cette hypothèse à première vue plutôt fumeuse, quatre amis se mettent au défi de la tester.

Les protagonistes de ce long métrage réalisé par Thomas Vinterberg sont professeurs dans un lycée au Danemark. Accompagner les élèves dans la préparation de leur diplôme, entrainer l’équipe de football, diriger la chorale de l’établissement : nous suivons le parcours et les difficultés que ces professeurs rencontrent dans leur quotidien. Ainsi, Thomas Vinterberg offre un tableau du système scolaire danois, ainsi que des difficultés auxquelles élèves et professeurs sont confrontés : harcèlement scolaire et peur de l’échec pour les premiers, remise en cause des méthodes d’enseignement et perte de confiance en soi pour les seconds. Ce sont donc des personnages perdus, traversés par le doute qui sont dépeints.

Face à la fin des certitudes, la perte d’assurance, la prise de conscience que l’on ne sait rien, que l’on vieillit, la solution pour laquelle cette bande d’amis opte est ainsi de boire pour avoir constamment 0,5 grammes d’alcool dans le sang. L’enjeu de cette expérience est d’autant plus fort qu’elle se déroule dans le cadre scolaire : les personnages réalisent que leur façon d’apprendre ne fonctionne plus. Ils veulent retrouver leur vocation première : former leurs élèves, les aider à devenir meilleurs, leur apporter plus. Il ne faut donc pas s’y méprendre : Drunk n’est pas tant un film sur l’alcool que sur l’ivresse, la joie et l’élan de vie qu’il procure.

Si le postulat peut sembler comique, presque ridicule, le spectateur se laisse entraîner par cette ivresse, ce bonheur retrouvé ; tout comme les personnages, nous ne savons pas comment cette expérience va aboutir. Thomas Vinterberg montre bien sûr ses terribles dérives, sans pour autant être dans un quelconque jugement. Il préfère dépeindre la complexité de ses personnages, de leurs situations, plutôt que délivrer une morale presque démagogique sur les dangers de la consommation d’alcool. Cet alcool qui consume peu à peu les personnages peut tout de même être source de lumière et de chaleur. C’est bien cette ambiguïté qui rend ce film très touchant.

L’histoire est servie par une musique enivrante et une photographie cristalline, claire, à l’image des multiples boissons qui apparaissent à l’écran, toujours très esthétiques. Les acteurs principaux (Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Magnus Millang, Lars Ranthe) livrent de plus une performance remarquable, explorant toute la palette des différents états d’ébriété. Alors qu’il est maintenant bien compliqué d’aller boire un verre entre amis, voir Drunk au cinéma est une expérience presque jouissive, c’est la touche d’ivresse qu’il nous manque tant en cette période difficile. Au-delà du très bon moment que l’on peut passer au visionnage de ce film, il est très important d’aller au cinéma aujourd’hui. Les salles et le secteur culturel en général souffrent terriblement de la crise de la COVID-19. Voir Drunk en salle, c’est ainsi soutenir le cinéma européen, et peut-être découvrir le réalisateur danois Thomas Vinterberg, dont la filmographie vaut vraiment le détour. À consommer sans modération !

Article de : Charlotte Morel

Partager :

[Sortie culturelle : Trois expositions temporaires au Musée des arts décoratifs]

Entrez au Musée des Arts Décoratifs (MAD) par la porte du jardin des Tuileries et découvrez trois expositions temporaires, offrant un interlude dans cette période étrange que nous vivons. Il vous faudra réserver par avance votre accès au musée, gratuit pour les -26 ans, sur le site internet du MAD.

Sur votre gauche des escaliers menant à une première exposition : « Luxes » ou l’histoire d’un univers source de fantasmes et interrogations pour certains. Sont présentés de façon chronologique des objets alors témoins et garants de la richesse de leurs propriétaires allant de l’Égypte antique à la dernière fashion week. Cette exposition définit la notion de luxe et ses déclinaisons, son évolution face aux enjeux de nos sociétés.

Sur votre droite l’exposition « Harper’s Bazaar », naissance et évolutions d’un des plus vieux magazine de mode. Vous retrouverez d’anciens numéros et archives, des robes ayant fait la une, liste des grands designers don les créations ont gracié les pages mais aussi les grands photographes y ayant fait carrière.

Enfin, à l’étage supérieur, l’exposition « le dessin sans réserves » exclusivement composée de dessins issus des collections du Musée des Arts Décoratifs. Dans une scénographie inventive suivant l’ordre alphabétique est exposée une partie des dessins présents dans les réserves du musée traversant les siècles et les styles, allant du dessin d’architecte à celui de mode, passant par les dessins préparatoires pour de grandioses décors.

« Luxes » jusqu’au 2 mai 2021 « Harper’s Bazaar : premier magazine de mode » jusqu’au 3 janvier 2021 « Le dessin sans réserve. Collections des Arts Décoratifs » 31 janvier 2021. Pour plus de renseignements :

https://madparis.fr

Article de : Yacine Navenot

Partager :

[Le Vol du Boli, ou la rencontre artistique entre deux continents]

Vendredi 9 octobre dernier avait lieu la dernière représentation de l’opéra Le vol du Boli ; un conte musical, retraçant le chemin d’un fétiche malien, le boli, entre Europe et Afrique, du 13ème au 21ème siècle. Collaboration entre plusieurs artistes internationaux, cette œuvre a été l’occasion de redéfinir la relation entre les deux continents.

La genèse du projet

Le vol du Boli est né de l’initiative du théâtre du Châtelet qui avait proposé à Damon Albarn en 2018 de réaliser un « opéra africain » dans le cadre de la saison Africa 2020, un projet de l’Institut Français souhaitant mettre à l’honneur les différents états d’Afrique.

Ce n’est pas la première fois que le théâtre et le leader des groupes à succès Blur et Gorillaz collaborent, puisque celui-ci avait déjà créé deux opéras en 2007 et 2016 : Monkey Journey to the West, adaptation d’une légende chinoise, et Wonder Land, inspiré du conte de Lewis Carroll Alice au pays des merveilles.

Cependant, Damon Albarn ne se sent pas légitime pour créer, seul, un opéra africain : il n’est pas question pour lui de perpétuer une tradition occidentale occultant la parole des concernés. Il fait alors appel au cinéaste mauritanien multicésarisé pour son film Timbuktu, Abderrahmane Sissako pour réaliser le livret et la mise en scène.

Le duo ainsi constitué, ils décident de construire leur opéra autour d’une histoire tirée du carnet de route de l’ethnologue Michel Leiris, L’Afrique fantôme publié en 1934. Il y raconte un vol qu’il a lui-même commis lors de son expédition Dakar-Djibouti dans les années 30 : celui d’un « boli », un fétiche sacré des populations bamana au Mali, désormais exposé au musée du Quai Branly à Paris.

Symbole d’un lien entre l’Europe et l’Afrique caractérisé notamment par l’exploitation à tout niveau du premier sur l’autre, ce vol du boli va devenir le prétexte parfait pour retracer la relation entre les deux continents sur plusieurs siècles.

Une véritable fresque historique

Commence alors une incroyable odyssée à travers différents tableaux narrant plusieurs siècles de l’histoire africaine. De l’Empire mandingue au 13ème siècle à l’apogée de la mondialisation du 21ème siècle, on passe par la traite des esclaves, la colonisation, l’exploitation des richesses par l’Occident ou encore le recours aux tirailleurs durant la Première Guerre mondiale.

La tâche parait presque trop grande pour un spectacle de moins de deux heures. On regrette alors que chaque partie de l’histoire ne soit qu’effleurée.

Cependant comme l’affirme Abderrahmane Sissako à la revue Numéro (18 septembre 2020) ; « Paradoxalement, l’Afrique est un continent dont on parle beaucoup, mais qu’on entend peu. Ce spectacle vient raconter l’Afrique, […] l’histoire des peuples oubliés dont l’histoire est trop souvent racontée par les autres ».

Cet opéra devenant l’une des rares occasions où l’histoire de l’Afrique n’est pas racontée sous le prisme de l’Occident, on excuse alors cette volonté de vouloir tout aborder.

Par ailleurs, Le vol du Boli ne se contente pas d’effectuer une rétrospective historique, l’œuvre cherche à s’inscrire dans l’actualité. D’abord avec la question de la restitution des œuvres d’arts pillées dans les colonies occidentales qui agite depuis quelques années le milieu culturel.

Mais également avec un hommage inattendu rendu en plein milieu du spectacle à George Floyd, cet homme noir décédé suite à son interpellation par un policier blanc à Minneapolis aux États-Unis en mai 2020. Durant plusieurs minutes, le public a fait face, dans l’incompréhension, à un écran projetant un fond marin, avant que ne s’affiche les derniers mots de la victime : « Please, please, I can’t breathe » ainsi qu’un chronomètre affichant 8 minutes 46, la durée de la longue agonie de George Floyd. Silence respectueux dans la salle, le spectacle reprend.

Un opéra riche de plusieurs influences

Si l’histoire relate une relation inégale entre l’Europe et l’Afrique, il en est tout autre sur scène. On assiste à une véritable osmose entre plusieurs cultures avec des musiciens professionnels, des comédiens et danseurs français, anglais et africains où les différentes langues s’entrecroisent.

Ce mélange donne naissance à une musique métissée et contrastée où l’association d’instruments africains et européens autant que le mix de musiques électronique et acoustique fait tour à tour frémir et bouger les spectateurs. En parallèle, la voix intense de la chanteuse malienne Fatoumata Diawara, s’unit à celle d’une chorale grégorienne et à celui du chant des griots.

On reconnait ici l’empreinte et le génie des compositions musicales de Damon Albarn reposant souvent sur la collaboration entre plusieurs genres musicaux.

La force de cet opéra apparait alors : restituer et dénoncer une réalité historique tout en ne tombant pas dans une leçon moralisatrice faite à l’Occident. Cela n’a d’ailleurs jamais été l’intention confie Dorcy Rugamba, auteur et metteur en scène rwandais du spectacle à Le Point Afrique (7 octobre 2020) ;  « Notre proposition artistique veille à ne pas apitoyer le monde sur l’histoire de l’Afrique. Il ne s’agit pas d’enfermer le continent dans son rapport douloureux avec l’Occident. En même temps, il est impossible de comprendre le monde et l’Afrique sans cette histoire. Ce serait mettre des œillères, fermer les yeux face à une réalité qui s’impose à nous. »

Le vol du boli est une œuvre qui fait du bien et prouve que oui, il est possible, en tout cas par l’art, d’envisager un autre rapport entre l’Europe et l’Afrique que celui d’une constante confrontation. Cette relation peut même être célébrée, en illustre la standing ovation offerte par les spectateurs applaudissant la communion entre plusieurs cultures dont ils ont été témoins et acteurs durant un moment hors du temps.

Si en raison de la crise actuelle seules trois représentations du Vol du Boli ont eu lieu sur les 17 prévues initialement, vous pourrez retrouver la troupe du spectacle lors de la saison 2021-2022 du théâtre du Châtelet.

Article de : Fatma Kebe

Partager :

[Idées de sorties : Voyage en Méditerranée à L’Atelier des Lumières]

Avec le froid qui s’installe et l’automne qui prend peu à peu sa place, pourquoi ne pas partir dans les chaudes régions de la Méditerranée ? C’est ce que propose l’Atelier des Lumières, ancienne fonderie du XIXème siècle et réhabilitée aujourd’hui en lieu d’art, avec son exposition « Voyage en Méditerranée ». Elle vous entrainera, aux côtés de Monet, Renoir ou encore Chagall, au travers de peintures aux chaleureuses couleurs de la Méditerranée.

L’exposition numérique de l’Atelier des Lumières invite le public à se plonger dans l’univers des peintres fascinés par la Méditerranée grâce à un parcours chronologique et thématique, de l’impressionnisme (Monet, Renoir) à la modernité, en passant par le pointillisme ( Signac, Cross) et le fauvisme (Camoin, Derain, Vlaminck, Marquet, Matisse…). Dès la fin du 19ème siècle, les peintres profitent de l’évolution des chemins de fer pour séjourner sur le littoral méditerranéen, de Collioure à Saint-Tropez. Pour ces artistes venant du Nord, les lumières et couleurs des rivages du Sud de la France constituent un « choc » esthétique, participant à l’avènement de la modernité picturale.

«L’exposition numérique s’attache à montrer comment leurs personnalités artistiques se révèlent au contact de ces paysages maritimes et comment s’invente la modernité picturale » explique  l’Atelier des lumières.

Le spectateur est invité, pendant près de 40 minutes, à déambuler dans la salle et observer sous différents angles les œuvres projetées sur les murs de la salle d’exposition de 3000 m². Il s’agit d’une expérience immersive en 360° au cœur de chefs-d’œuvre de la fin du 19ème, début 20ème. L’Atelier des Lumières rassemble de manière numérique, plus de 500 œuvres se trouvant aujourd’hui aux quatre coins du monde. Les projections sont accompagnées de musiques pour une expérience immersive, à la fois sonore et visuelle.

Venez découvrir ces chefs-d’œuvre et profiter d’une parenthèse ensoleillée hors du temps sur les rivages de la Méditerranée et d’une ode à la beauté du Sud de la France. On entendrait presque les cigales !

/!\ La réservation en ligne est obligatoire !

: La Halle – Atelier des Lumières

38 rue Saint-Maur – 75011 Paris 11e

S’y rendre : Métro : Père Lachaise (2/3), Rue Saint-Maur (3), Voltaire (9)

Quand : du 28 février 2020 au 3 janvier 2021

Combien : entrée 15€, tarif réduit de 10 à 14€, -5 ans gratuit.

Pour prolonger un peu la visite, vous pourrez également assister à une projection d’une dizaine de minutées,  intitulée « Yves Klein, l’infini bleu » qui vous immergera dans l’univers de l’infini bleu de Klein. Pour cet artiste du XXème siècle, « la peinture est COULEUR ». L’exposition immersive donne à voir au public les premières œuvres de l’artiste, les Monochromes.

Article de : Agathe Passerat de La Chapelle

Partager :

[Portrait de personnalités inspirantes – André Malraux]

André Malraux est né le 3 novembre 1901 à Paris d’un père appartenant à une famille de tonneliers et d’une mère fille d’épicier. Il grandit avec cette dernière à Bondy après la séparation puis le divorce de ses parents. C’est dans cette ville qu’il commence sa scolarité, plus tard il renoncera au baccalauréat, n’ayant pu intégrer le lycée Condorcet.

Commence alors son éducation autodidacte, André Malraux apprend le sanskrit et le chinois à l’École des langues orientales, fréquente l’École française d’Extrême-Orient et celle du Louvre, lit abondamment. Ce cumul de connaissances le mène à l’écriture de son premier article en janvier 1920 intitulé « Les origines de la poésie cubiste » pour la revue de lettres et d’idées Connaissance. L’année suivante c’est son premier livre qui voit le jour Lunes en papier, un ouvrage accompagné d’illustrations de Fernand Léger et publié par Kahnweiler, dédié au poète Max Jacob qu’il admire.

Son mariage le 21 octobre 1921 avec Clara Goldschmidt marque un tournant, lui octroyant une liberté matérielle qui donne vie à ce qui deviendra sa passion des voyages. Ils découvrent alors tous deux musées et nouvelles cultures.

C’est en octobre 1923, lors d’une mission archéologique au temple cambodgien d’Angkor, qu’André Malraux et Louis Chevasson scient et dégradent des sculptures du temple de Banteay Srei. Ils sont alors inculpés par les autorités mais laissés en liberté.

Le duo Malraux / Chevasson fait une seconde fois face aux autorités, mais cette fois-ci de Saïgon, en 1924, tous deux condamnés à des peines de prison ferme. Malraux était alors en contact avec les chefs révolutionnaires annamites, chinois et soviétiques, prenant part à la création du mouvement Jeune Annam perçu comme l’ancêtre du Viet-Minh. La peine sera toutefois en appel transformée en un an de prison avec sursis.

L’engagement de Malraux ne prend pas fin avec son retour en France.

Il milite contre le colonialisme :

En 1925 il crée avec l’avocat Paul Monin L’Indochine (qui après rachat devient L’Indochine enchainée), journal anticolonialiste. Il rencontre en Chine des agents du Kuomintang, visite l’Inde, l’Afghanistan, le Japon. Ses nombreux écrits reflètent alors son engagement, son attachement pour le continent asiatique et sa considération pour sa population. Il remporte ainsi le 7 décembre 1933 le prix Goncourt pour La condition humaine.

Il est militant anti-fasciste :

André Malraux s’engage également en 1936 pour la cause des républicains pendant la guerre d’Espagne. Il y prend part en tant qu’aviateur, créant et dirigeant l’escadrille España composée de volontaires. En 1937 il se rend aux États-Unis, cherchant des soutiens et des fonds pour les hôpitaux espagnols.

Le pacte germano-soviétique de 1939 marque sa séparation du communisme. En 1940 il est mobilisé dans les chars, blessé, fait prisonnier mais parvient à s’échapper en zone libre. Il entre à terme dans la résistance française.

De cet engagement dans la résistance résulte la rencontre avec Charles de Gaulle dont il devient, en août 1945, le conseiller culturel pendant la gouvernance provisoire. En novembre de la même année, il est nommé ministre de l’information.

Pendant la fin des années 1940 et les années 1950 André Malraux donne des conférences comme « L’homme et la culture » en Sorbonne et publie des ouvrages portant sur l’art et la culture. Il reprend également ses voyages.

C’est en 1959 qu’il est nommé Ministre d’État puis ministre d’État chargé des affaires culturelles. Il donne alors de nombreux discours dans le cadre de ses fonctions, notamment le 8 mars 1960, alors président de la cérémonie rendue au siège de l’UNESCO inaugurant la campagne internationale pour la sauvegarde des monuments de la Nubie.

Suite à sa rencontre avec John Fitzgerald Kennedy il est désigné pour accompagner la Joconde aux États-Unis en 1963.

Il inaugure également nombre de maisons de la culture, établissements créés dès 1961 à son initiative visant à rendre la culture accessible à tous.

Mais c’est son oraison funèbre de 1964 pour l’entrée de Jean Moulin au Panthéon qui marque les esprits avec la formulation « Entre ici Jean Moulin (…) ».

André Malraux quitte le gouvernement le 28 avril 1969 après la démission du Général de Gaulle.

Avec les années 1970, il entre dans sa dernière décennie marquée par l’enregistrement d’entretiens avec Jean-Marie Drot de 1974 à 1976 pour l’émission de télévision « Journal de Voyage avec André Malraux à la recherche des arts du monde entier ».

André Malraux décède le 23 novembre 1976. Un hommage national lui est rendu dans la cour carrée du Louvre quatre jours plus tard. Ses cendres sont à leur tour transférées au Panthéon le 23 novembre 1996.

Article de : Yacine Navenot

Partager :