[Joya de Ceren ou le « Pompéi d’Amérique » classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO]

Tout le monde connaît Pompéi, mais connaissez-vous Joya de Ceren, lié à elle par le même sort tragique ?

L’incroyable conservation du site archéologique de Pompéi suite à l’éruption du Vésuve en 79 en fait un élément prédominant pour les recherches sur la civilisation antique.

Cependant, il n’est pas le seul à avoir laissé aux chercheurs des clefs de compréhension d’une civilisation toute entière : Joya de Ceren en fait partie. L’éruption du volcan Laguna Caldera en 600 engloutit ses 3200 hectares, figeant dans l’éternité la vie quotidienne de plusieurs centaines de mayas.

Situé au Salvador en Mésoamérique, ce site retrouvé sous cinq mètres de cendres est appelé le « Pompéi d’Amérique » du fait de son incroyable préservation grâce à l’éruption volcanique.

Aucune trace des habitants n’a été retrouvée en fouilles, ce qui fait dire aux chercheurs qu’ils abandonnèrent sans doute la ville peu de temps avant l’éruption. En effet, les premiers signes visibles de la catastrophe furent, selon les scientifiques, des jets de vapeur s’écoulant dans la rivière Sucio à proximité de Joya de Ceren (éruption phréatique). La population, sûrement effrayée, a dû partir avant que les cendres du volcan ne commencent à engloutir la cité, laissant leurs activités en suspens.

Les restes organiques, qui ont quasiment entièrement disparu sur les autres sites, ont pu être conservés à Joya de Ceren. En effet, la première nuée de cendres tombée était d’une température de 100°C, ce qui a permis à ces matières qui ne résistent habituellement pas au temps de se fossiliser instantanément. Les archéologues ont pu constater grâce à ce rare phénomène que les habitations étaient recouvertes de toits de chaume. Des restes d’aliments bien conservés ont également été retrouvés : le site de Joya de Ceren est le seul dans toute l’aire maya à avoir livré des informations aussi complètes sur le régime alimentaire de cette civilisation ! La découverte d’un champ de manioc a également offert une preuve irréfutable de son exploitation dans cette région.

Concernant l’architecture, les constructions en terre ont donc subsisté, et ont livré des informations capitales sur les pratiques quotidiennes. Bâtiments publics, saunas, bains de vapeurs, cuisines : tous ces ensembles ont permis de comprendre l’organisation socio-spatiale d’un site Maya à la période Classique.

Le site, découvert accidentellement en 1976, est fouillé continuellement depuis plus de 40 ans. En 2018, des ossements humains accompagnés d’un couteau d’obsidienne ont été retrouvés : il s’agit de la première sépulture découverte sur le site. Les recherches se poursuivent aujourd’hui, et de nombreuses révélations sont encore à venir puisque seulement douze bâtiments ont été fouillés.

Du fait de l’importance capitale de sa préservation, Joya de Ceren a été classé sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1993. Des systèmes d’abris ont été installés pour protéger le site et son architecture, et des spécialistes interviennent fréquemment pour mettre en place des moyens pour pérenniser son intégrité.

Cet article n’engage que son auteure.

Article de Manon Etourneau

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[TIKAL, un trésor maya inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO]

Ce lundi s’est tenue à l’UNESCO la cérémonie de remise volontaire d’un fragment de stèle Maya provenant du site de Piedras Negras au Guatemala. Cette stèle avait été dérobée lors de fouilles dans les années 1960. Elle est réapparue lors d’une vente aux enchères qui a eu lieu à Paris en 2019. La collectionneuse privée Manichak Aurence a alors décidé de restituer volontairement le fragment de stèle au Guatemala. 

Le Guatemala est le pays dans lequel se situe l’une des merveilles du patrimoine de l’UNESCO : le site de Tikal. Il est l’un des rares trésors archéologiques qui est inscrit au patrimoine mondial à la fois sur des critères naturels pour sa faune et sa flore luxuriante mais également pour son importance archéologique. Le site a été inscrit au patrimoine de l’UNESCO en 1979. 

Mais quel est ce site protégé par l’UNESCO ? 

Le site de Tikal est situé dans la région du Petén au Guatemala. Il s’agit d’un trésor archéologique unique au monde. C’est l’une des plus vieilles villes antiques qui présente, malgré son ancienneté une structure aussi complexe que les grandes métropoles d’aujourd’hui. Elle fut habitée du VIe siècle avant J.C au Xème siècle de notre ère.  

Le peuple Maya était capable non seulement de construire des pyramides monumentales mais aussi de développer des techniques d’ingénierie novatrices. Tikal est ainsi l’archétype de la civilisation maya, en étant à la fois un centre religieux, commercial et élitaire.

Le site de Tikal est l’un des plus grands complexes archéologiques laissés par la civilisation maya. Il présente une surface de 60 km carrés qui réunissaient une population estimée à 60 000 habitants. Il compte environ 12 000 structures différentes qui sont pour la plupart réservées aux rites sanglants pratiqués par les mayas. 

Au niveau du centre politico-religieux (environ 400 hectares) se trouvent les plus grands ensembles comme les pyramides qui sont les structures les plus hautes de la cité. La pyramide IV fait plus de 65 mètres de haut et est reconnue ainsi comme l’édifice précolombien le plus haut jamais construit. Les pyramides ont une symbolique importante dans la pensée maya, elles représentent des montagnes qui définissent le lien entre les humains et les divinités. Plus elles sont hautes, plus elles ont une symbolique forte. 

Le site est immense ! Il y a également d’autres structures rituelles comme deux acropoles, plusieurs grandes places, des stèles, des plateformes cérémonielles mais aussi des terrains de jeu de balle qui était un sport rituel qui était parfois accompagné de sacrifices très pratiqué chez les mayas. 

 On comprend ainsi que Tikal par la taille et le nombre d’édifices rituels pouvaient exercer une certaine influence sur ses habitants mais aussi sur les cités aux alentours. Cette influence est également commerciale. Les quatre grandes chaussées principales qui partent du centre de la cité nommés après les archéologues qui les ont découvertes : Maler, Maudsley, Mendez et Tozzer permettaient de relier les différentes parties de la cité entre elles. Elles étaient empruntées par les habitants de la région urbaine périphérique afin de rejoindre le centre de la cité pour les rites et pour les échanges de marchandises. 

La cité était très influente : elle entretenait même des liens avec la cité de Teotihuacán (située à 40 km de l’actuelle Mexico). En avril de cette année, les archéologues ont trouvé des similitudes très importantes entre une pyramide de Tikal et la Citadelle de Teotihuacan. Cette découverte extraordinaire nous montre la force des interactions culturelles entre les deux civilisations. 

En outre, les habitants de Tikal ont développé des techniques d’ingénierie hors du commun et notamment le système de filtration le plus ancien connu à ce jour. En effet, en octobre 2020, des chercheurs de l’Université de Cincinnati ont pu découvrir une technique de filtration présente à Tikal. Les mayas auraient utilisé les creux réalisés dans la terre pour construire leur temple, comme réservoir d’eau. A l’aide d’un mélange de minéraux différents qui pouvaient absorber les bactéries, ils ont rendu l’eau de pluie potable et ont réussi à la stocker. 

La flore a permis de conserver de manière exceptionnelle les vestiges antiques qui est encore un lieu de découverte. Le site est aujourd’hui au cœur d’une forêt quasiment vierge et extrêmement diversifiée, composée d’arbres colossaux et de forêts tropicales aux multiples essences, de nombreuses espèces animales et végétales qu’il faut absolument protéger. Selon un rapport de l’UNESCO, il existe sur ce site plus de 200 espèces d’arbres différentes, des centaines de mammifères comme le grand Jaguar (symbole puissant dans le culte maya), 330 espèces d’oiseaux dont certaines sont menacées comme le Grand Hocco mais également plus de 100 reptiles dont la plupart sont en voie d’extinction. 

Le site réserve encore de belles surprises : ainsi en septembre 2021, un archéologue de l’Université de Brown a découvert un nouveau quartier au sein du site de Tikal grâce à la technologie LIDAR qui utilise des rayons lumineux d’analyser le site comme s’il n’était pas recouvert de végétation. La similarité avec des constructions présentes à Teotihuacan pose à nouveau une question historique sur les relations étroites entre Tikal et Teotihuacan. La cité mystérieuse demeure ainsi le centre de nombreux questionnements et l’un des sujets les plus étonnants d’archéologie. 

Sources : 

« Parc national de Tikal », UNESCO 

« Maya de l’aube au crépuscule », Collections nationales du Guatemala , Musée du quai Branly, octobre 2011 UNIVERSALIS.

Cet article n’engage que son auteur.

Article d’Aurélie SABATHIER

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[Rubrique culturelle : Huaca Huallamarca]

Version espagnole :

En esta oportunidad les invitamos a descubrir una construcción prehispánica situada en el corazón del distrito residencial de San Isidro, en Lima, capital del Perú. Este monumento denominado huaca que significa “lugar sagrado” en quechua, se llama “Huallamarca” y la fecha de su construcción data aproximadamente del año 200 a.C., y que pasó a ser luego un cementerio en aproximadamente los años 300 a.C. Hoy en día Huallamarca está catalogado como Patrimonio Cultural de la Nación (de Perú).

El recinto se encuentra cerrado al público por razones sanitarias. De modo que nosotros proponemos hacer una visita virtual a través el siguiente enlace del Ministerio de Cultura del Perú: https://visitavirtual.cultura.pe/. Dicho sea de paso, esta página web te ofrece visitas virtuales a diferentes museos de ese país.

Una vez seleccionada la visita “Huallamarca” desde la página web, aparecerá una ventana como la de abajo. Una voz en off te explicará automáticamente una breve historia de este lugar. Este registro vocal está solamente en español, y puedes desactivarla al hacer clic en el ícono audio ubicado en la parte superior izquierda de la página. Asimismo, al lado derecho puedes encontrar un plano que señala la localización actual de tu visita virtual.

Foto: Pantalla de la visita virtual de Huallamarca. Ministerio de Cultura del Perú

La huaca Huallamarca también cuenta con un museo arqueológico, situado justo al lado de la entrada. Este museo acoge una colección de cerámicas monocromas. Entre ellas, botellas de doble pico y asa puente.  Asimismo, puedes descubrir otros elementos como instrumentos de textilerías o musicales. La visita virtual permite una exhibición en 3D de estas cerámicas (ver imagen inferior). Cada muestra está acompañada de una ficha informativa (material, técnica, cronología y descripción).

Foto: Pantalla de la visita virtual de Huallamarca. Ministerio de Cultura del Perú

La Huaca Huallamarca es un monumento que contrasta hoy en día con los modernos edificios residenciales del distrito de San Isidro. Los trabajos de conservación fueron realizados por la gestión municipal de ese distrito en 1958, bajo la dirección de Arturo Jiménez Borja. La pirámide y el museo arqueológico se ubican en la Avenida Nicolás de Ribera 201, cruce con la Av. El Rosario.

Version française :

A cette occasion nous vous invitons à découvrir une construction préhispanique située au cœur du district résidentiel de San Isidro, à Lima, capitale du Pérou. Ce monument nommé huaca, qui signifie « lieu sacré » en quechua, s’appelle « Huallamarca » et la date de sa construction date d’environ 200 av.  J.-C., et est devenu ensuite un cimetière vers 300 av.  J-.C. Aujourd’hui Huallamarca est inscrite au Patrimoine culturel (du Pérou).

L’enceinte est fermée au public pour raison sanitaire (COVID-19). Nous proposons donc de faire une visite virtuelle via le lien suivant du Ministère de la Culture du Pérou: https://visitavirtual.cultura.pe/. D’ailleurs, ce site Web vous propose des visites virtuelles de différents musées de ce pays.

Une fois que l’option « Huallamarca » a été sélectionnée dans le site web, une fenêtre comme celle ci-dessous apparaîtra. Une voix off expliquera automatiquement une brève histoire de ce lieu. Ce registre vocal est uniquement en espagnol, et vous pouvez le désactiver en cliquant sur l’icône « audio » située en haut à gauche de la page. En plus, sur le côté droit du site web, vous pouvez trouver un plan qui indique la localisation actuelle de votre visite virtuelle.

Photo: Visite virtuelle de Huallamarca en plein écran. Ministère de la Culture du Pérou

La huaca Huallamarca possède également un musée archéologique, situé juste à côté de l’entrée. Ce musée abrite une collection de céramiques monochromes. Parmi eux, des bouteilles à double bec et ses poignées en pont. Vous pouvez également découvrir d’autres éléments tels que des instruments textiles ou musicaux. La visite virtuelle permet une visualisation 3D de ces céramiques (voir image ci-dessous). Chaque modèle est accompagné d’une fiche d’information (matériel, technique, chronologie et description).

Photo: Visite virtuelle de Huallamarca en plein écran. Ministère de la Culture du Pérou

La Huaca Huallamarca est un monument qui contraste aujourd’hui avec les modernes bâtiments résidentiels du district de San Isidro. Les travaux de conservation ont été réalisés par la gestion municipale de ce district en 1958, sous la direction d’Arturo Jiménez Borja. La pyramide ainsi que son musée archéologique est situé 201 avenue Nicolás de Ribera 201, au coin de l’avenue El Rosario, San Isidro.

Article de : Carlos Alberto MENDOZA GONZALES

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