Portrait : Niki de Saint Phalle

source image : www.3e-art.fr

Connue pour ses monumentales Nanas, Nikki de Saint Phalle, pseudonyme de son patronyme Catherine de Saint-Phalle est une artiste plasticienne, sculptrice et réalisatrice de films franco américaine appartenant au mouvement des néo-réalistes. 

Elle naît en France en 1931 et grandit dans la période post seconde guerre mondiale, durant les trente glorieuses. Elle grandit à Greenwich aux États-Unis, élevée par une nourrice qu’elle surnomme « Nana ». Ne suivant pas d’enseignement particulier, elle exercera d’abord la profession de mannequin. Puis, elle fera la rencontre du poète Harry Mathews qu’elle épousera à l’âge de 18 ans dont elle aura une fille, Laura et avec qui elle décide de s’installer à Paris. Pourtant issue d’une famille aristocratique, elle s’oppose aux dogmes de la vie religieuse et maritale. Suite à ce premier mariage, elle est victime d’une forme de dépression nerveuse qui lui vaut une hospitalisation particulièrement lourde, durant lequel elle subira des électrochocs. C’est là-bas qu’elle commence à peindre et à dessiner « J’ai commencé à peindre chez les fous » ; pour l’artiste, l’art à un effet thérapeutique. 

Après son rétablissement, elle voyage en Espagne à Madrid et Barcelone et y découvre les œuvres de Gaudì qui constituera une révélation artistique pour elle. L’année suivante, elle fait la rencontre de Jean Tinguely, par l’intermédiaire de qui elle rejoindra le mouvement des Nouveaux Réalistes, fondé par le peintre Yves Klein et le critique d’art Pierre Restany dans les années 60. Ce mouvement prend position pour une forme de retour à la réalité, en opposition avec le lyrisme et la peinture abstraite de cette époque, en préconisant l’utilisation d’objets prélevées dans la réalité de leurs temps qui s’incarnent notamment dans des œuvres composites, dans un art de l’assemblage. 

C’est à cette période qu’elle quitte son premier mari pour s’installer avec Jean Tinguely avec qui elle créera notamment la fontaine Stravinsky, commandé par le ministère de la Culture et le Centre Pompidou en en 1983. La fontaine évoque l’œuvre musicale du compositeur Igor Stravinsky et se compose de 16 sculpture mouvante, situé sur la place éponyme à Beaubourg. 

Politiquement engagée, féministe, Nikki de Saint Phalle compose ses œuvres dans l’optique d’exprimer ses révoltes ; la Mariée, de 1963 est une sculpture de plus de deux mètres de haut : l’éducation des femmes dans les années 60 repose sur deux choses, la maternité et le mariage. C’est pour cette raison qu’elle créer la mariée : cette sculpture traite du constat de l’enfermement de la femme, prisonnières des stéréotypes masculins. L’artiste a de facto expliqué « avoir été élevée pour le marché du mariage ». 

À l’occasion d’une exposition retrospective au Grand Palais sur l’artiste, la critique d’art Catherine Franclin revient sur la vie de Nikki de Saint Phalle et notamment sur l’œuvre  Tirs ; œuvre composé d’un assemblage de poche de peinture recouverte de blanc, dans laquelle Nikki de Saint Phalle tirs créant ainsi des formes d’explosions colorés. Dans cette série, le tableau King Kong représente l’opposition de l’artiste à la menace nucléaire ; composée des visages des différentes personnages politiques de l’époque ainsi que d’objet représentatif de la société américaine, l’œuvre dénonce par son processus de construction centrée autour du processus de destruction, dénonce de fait une Amérique violente et la guerre nucléaire. 

Les Nanas, œuvre emblématique de Nikki de Saint Phalle, représentent quant à elles l’intervention de l’artiste au sein du mouvement féministe des années 1980 : ces sculptures représentent des sculptures féminines colorées dont les formes et les rondeurs ont été accentuées, à l’opposé des standards esthétique de l’époque. Par leur exubérance, ce sculpture montre une image libérée de la femme, qui inspire néanmoins de par leurs taille imposantes une forme d’angoisse et de violence. 

Article rédigé par Éloise Frye de Lassalle.

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[Rubrique culturelle : rétrospective sur Georgia O’Keeffe au Centre Pompidou]

Depuis le 8 septembre et jusqu’au 6 décembre, vous pouvez découvrir la première rétrospective française sur l’artiste Georgia O’Keeffe au Centre Pompidou !

Georgia O’Keeffe, une artiste nord-américaine du XXème siècle

Décédée en 1986, Georgia O’Keeffe lègue au monde de l’art une collection riche de plus de 9000 tableaux ! Elle consacre en effet plus de deux heures par jour au dessin et à la peinture, et est une des premières figures de l’art moderne aux Etats-Unis et annonce l’art minimaliste américain.

Elle enseigne l’art dès 28 ans, en 1915 au Columbia College en Caroline du sud. Sa carrière artistique commence à être réellement reconnue lorsque le photographe Alfred Stieglitz, propriétaire de la célèbre galerie newyorkaise d’avant-garde 291, décide d’exposer sans son autorisation ses œuvres. Malgré la fureur de Georgia O’Keeffe, Stieglitz décide de laisser accrochées ces toiles, et déclare : « Vous n’avez pas plus le droit de garder ces images pour vous que de priver du monde un enfant. ». Chaque année alors, Stieglitz expose les œuvres d’O’Keeffe dans sa galerie. L’artiste reçoit de plus en plus de commandes à mesure que sa réputation grandit, et elle est la première femme à s’imposer auprès des critiques, des collectionneurs et des musées d’art moderne.

La peinture abstraite « hard edge »

C’est à partir des années 1960 que le mouvement « hard edge » émerge en Californie, et que Georgia O’Keeffe en devient une des pionnières. Il s’agit d’un expressionnisme abstrait dans lequel les transitions entre les couleurs sont brusques, chaque zone étant délimitée très nettement. Le tableau ci-dessous Sky Above clouds – Yellow Horizon and clouds de Georgia O’Keeffe, peint entre 1976 et 1977, et présenté dans l’exposition, rend bien compte de cette technique.

La nature pour thème principal

Les œuvres de Georgia O’Keeffe, ce sont aussi les fleurs, qu’elle dessine depuis son plus jeune âge. Elle peint des dizaines de peintures sur ce thème, dont chacune présente une seule fleur, qui s’étend sur l’intégralité de la surface de la toile, comme un zoom. L’artiste dit en effet avoir été inspirée par la photographie pour la réalisation de ces œuvres.


Inside red canna, 1919

Dans l’exposition, nous pouvons également remarquer le thème récurrent d’ossements et de coquillages. Georgia O’Keeffe s’inspire des lieux qu’elle a fréquentés pour peindre, comme la ville de Taos au Nouveau-Mexique où elle passe tous ses étés et y ramasse des coquillages. Dans le désert, elle trouve des os qu’elle voit comme « les symboles du désert » : elle les ramasse et s’en sert de modèle pour ses peintures.

Une exposition qui retrace le travail d’une vie

L’exposition du Centre Pompidou sur Georgia O’Keeffe propose une vue d’ensemble sur la totalité du travail de l’artiste. De ses premières toiles à l’affirmation de ses thèmes de prédilection, le grand panel des œuvres présentées permet de mieux connaitre une artiste jusqu’alors peu exposée en France. Le parcours est chronologique, et le décor entièrement blanc et épuré permet de faire ressortir les vives couleurs des peintures.

Si vous souhaitez donc en savoir plus, ou tout simplement découvrir Georgia O’Keeffe, l’exposition est ouverte ce week-end de 11h à 21h.

Pour réserver vos places :

https://billetterie.centrepompidou.fr/selection/timeslotpass?productId=101734952461&_ga=2.194385067.701667554.1634299111-304700728.1624272351

Article de Manon Etourneau

Cet article n’engage que son auteure.

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[Portraits de personnalités inspirantes : Peggy Guggenheim]

Elle était une mécène américaine, collectionneuse d’art moderne et galeriste née le 26 aout 1898 à New York dans le quartier ouest de la 69e avenue et elle est décédée le 23 décembre 1979 près de Venise.

Passionnée par l’art abstrait et autodidacte elle a appris à apprécier l’art auprès d’artistes tels que Marcel Duchamp ou Jean Cocteau. Elle a ensuite passé le reste de sa vie à faire la promotion de l’art abstrait en mettant en avant des artistes peu connus, notamment dans une galerie qu’elle a ouvert à Londres et qui s’appelle « Guggenheim Jeune ».

Sa vie

Elle est née dans une famille new-yorkaise fortunée, fille de Benjamin Guggenheim, un riche banquier new-yorkais. Son oncle, Solomon R. Guggenheim est le créateur de la fondation Solomon R. Guggenheim.

A 23 ans, elle se rend en Europe, notamment à Paris où elle y vit une vie tourmentée de femme légère « mangeuse d’hommes », comme on la surnommait. Elle épouse Laurence Vail, père de ses deux enfants. C’est à la même époque qu’elle se lie d’amitié avec de grands artistes tels que Marchel Duchamps ou Constantin Brancusi. Elle rencontre en France John Holms, un écrivain avec une réputation de génie, elle part vivre avec lui à Londres mais ce dernier meurt subitement. En 1936, elle rencontre un autre écrivain Douglas Garman, duquel elle se séparera rapidement aussi avant de fonder sa galerie d’art.

Après avoir été déçue par la commercialisation de l’art moderne américain, elle décide de s’installer à Venise définitivement où elle finira sa vie.

Un amour inconditionnel pour l’art moderne

« Guggenheim jeune » est une galerie reconnue pour laquelle Peggy doit se battre afin d’importer des œuvres étrangères telles que celles de Jean Arp, Henry Moore, Alexander Calder, Brancusi ou Antoine Pevsner.

Une fois cette galerie fondée, elle devient rapidement une « ivre d‘art moderne ». Elle achète beaucoup d’œuvres parmi celles des artistes qu’elle expose. Kandinsky lui tient particulièrement à cœur. Elle regrettera toujours par la suite de ne pas avoir acquis tous ses tableaux. A partir de ce moment, la galerie commence à avoir du succès et d’excellentes critiques qui lui permettent de lancer de nouvelles expositions tels que Yves Tanguy ou encore Victor Brauner. Sa collection grossit démesurément au point qu’elle envisage de la transférer à la campagne après les accords de Munich, craignant déjà les bombardements de Londres. Mais elle se ravise peu après et ramène tout dans la galerie. Sa collection grossit démesurément au point qu’elle envisage de la transférer à la campagne après les accords de Munich, craignant déjà les bombardements de Londres. Mais elle se ravise peu après et ramène tout dans la galerie.

Au début de la seconde guerre mondiale, elle court d’atelier d’artiste en atelier d’artiste. Maintenant que son œil est exercé, elle repère de nombreux jeunes artistes prometteurs. Ainsi, commence une des plus grandes colletions d’œuvres d’art du XXe siècle.

Durant la seconde guerre mondiale elle a usé de son prestige ainsi que de son nom pour sauver des artistes (comme André Breton) en leur fabriquant de faux papiers et en finançant leur arrivée aux États-Unis. Elle a notamment apporté son aide à Varian Fry.

Le 20 octobre 1942, elle ouvre sa galerie Art of this Century à but non commercial,à New York qui . Elle présente notamment Paul Klee pour sa première exposition. Sa deuxième exposition est consacrée à Joseph Cornell et Marcel Duchamp.

Elle a fondé un musée à Venise sur le Grand Canal insulté la Collection Peggy Guggenheim dans le palais Venier dei Leoni, inscrivant ainsi son nom dans l’ère de l’art abstrait.

Lorsqu’elle rentre à New York en 1959, elle est effarée de la tournée commerciale qu’a pris le mouvement artistique américain et porte alors un jugement très sévère sur le nouveau monde de l’art.

Une femme inspirante

Elle a joué au cinéma son propre rôle dans Eva de Jospeh Losey avec Jeanne Moreau. Sa vie a aussi inspiré plusieurs metteurs en scène comme Lanie Robertson dans Woman before a Glass. On la retrouve également dans le film Pollock réalise par Ed Harris.

Article de Emma Ohanian

Cet article n’engage que son auteure !

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