Saviez-vous qu’autant de temps séparait Lascaux et nous que Chauvet et Lascaux ? Ces deux grottes emblématiques de l’art rupestre sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La Grotte ornée du Pont-d’Arc, dite Grotte Chauvet-Pont-d’Arc est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2014. Située en Ardèche, cette grotte est exceptionnelle car elle recèle les plus anciennes représentations picturales connues, correspondant à la période de l’aurignacien, entre 30 000 et 32 000 av JC selon la datation au C14 et surtout, pour leur état de conservation. Fermée par un éboulement il y a 20 000 ans, cette grotte resta scellée jusqu’à sa découverte en 1994.
Elle renferme plus de 1000 peintures pariétales d’une grande qualité esthétique, témoignant de la technique des hommes du paléolithique. Ils maîtrisaient l’estompe, la peinture combinée à la gravure, la précision anatomique ainsi que la représentation tridimensionnelle et du mouvement.
Si les figures humaines sont quasi peu existantes, les figures anthropomorphes et animalières dominent l’espace. On retrouve aussi des mains rouges, positives et négatives ainsi que des ponctuations faites de la paume à l’oxyde de fer, formant des silhouettes animales. En particulier, les hommes ne représentaient pas forcément ce qu’ils chassaient : on trouve des représentations d’espèces animales difficiles à approcher tel que des mammouths, ours, lions des cavernes, rhinocéros, bisons, aurochs.
La grotte Chauvet est un témoignage exceptionnel de l’art rupestre préhistorique aussi bien pour la diversité des motifs représentés que des techniques employés, l’utilisation de couleurs et la précision anatomique.
Le site bénéficie d’une haute protection nationale et d’une stratégie de conservation préventive, prévenant tout changement d’humidité ou de température pouvant endommager les dessins.
La grotte Chauvet contribue aussi à alimenter le débat sur la théorie d’un culte de l’ours. L’interprétation de l’art des cavernes évolue avec les découvertes, les nouvelles approches méthodologiques et le regard ethnographique, anthropologique ou encore par l’apport de l’histoire de l’art. Des typologies sont réalisées par les archéologues prenant en compte les couleurs employées, l’emplacement dans la grotte, les associations d’animaux particulières pour mieux comprendre le sens et la fonction de ces représentations. Diverses interprétations ont été faites au court du temps, de la théorie simpliste de l’art pour l’art au XIXe développant l’idée que si les hommes préhistoriques peignaient c’était seulement car ils n’avaient « que ça à faire »et cherchant à prouver la primitivité des hommes des cavernes en appuyant leurs maladresses, à l’observation d’une narrativité, des signes de représentation de la fécondité ou encore de la spiritualité : les grottes avaient-elles un sens magique, chamanique cosmogonique ou encore totémique ? les interprétations sont nombreuses et difficiles à prouver.
La grotte de Lascaux fut découverte en 1940 et marqua une date dans l’histoire de l’art préhistorique. Protégée par l’UNESCO avec 25 autres grottes ornées de la vallée de la Vézère, comportant plus de 150 gisements, Lascaux est connue pour ses grandes scènes de chasse aux compositions habiles regroupant une centaine de figures animales. Certaines peintures sont considérées comme des chefs-d’œuvre tel que La Vénus de Laussel. De nouvelles techniques sont observées tel que le soufflage, le tamponnage, l’utilisation de poils ou de fibres végétales comme pinceaux.
L’une des scènes les plus emblêmatiques de Lascaux est celle du Puits, on retrouve un homme à tête d’oiseau et au sexe dressé accompagné d’un objet peut-être un propulseur surmonté d’un oiseau et enfin, d’un rhinocéros s’éloignant. Contrairement à ce que l’on a longtemps pu penser, les animaux n’étaient de pas de simples figures individuelles juxtaposées mais bien des compositions pensées dans la relation des animaux les uns avec les autres.
Article de Sana Tekaïa
Cet article n’engage que son auteur.e