[Le patrimoine mondial naturel de l’UNESCO: Les îles atlantiques brésiliennes]

La majorité des îles atlantiques brésiliennes ont été découvertes par des navigateurs durant l’exploration du Brésil au cours du XVIème siècle.  Ces îles sont restées aux mains du Portugal jusqu’à l’indépendance du Brésil en 1822. Elles faisaient donc partie intégrante du territoire et étaient utilisées dans un jeu de pouvoir et de richesse. Cependant, elles ont souvent été abandonnées car les explorateurs avaient du mal à s’y installer à cause de leur enclavement et de leur nature assez hostile. En effet, selon la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, une île est une « étendue naturelle de terre entourée d’eau qui reste découverte à marée haute »: c’est donc un espace enclavé et isolé, difficile d’accès et aux flux faibles en vue de sa localisation.

Fernando de Noronha

Cependant, si lors de leur découverte certaines îles atlantiques brésiliennes étaient hostiles, aujourd’hui elles sont classées au Patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est le cas des îles de Fernando de Noronha et de l’atol das Rocas, situées à 150km l’une de l’autre et classées depuis 2001. Ces dernières se caractérisent par leurs paysages idylliques et la richesse de leur faune et flore. Cette richesse est rendue possible grâce à leur insularité, qui permet le développement animal loin du littoral urbanisé. En effet, les eaux environnantes sont très riches et peuplées de diverses espèces aquatiques telles que le thon, le requin, le dauphin ou encore la tortue et d’autres mammifères marins. Ces îles abritent également la plus grande concentration d’oiseaux marins tropicaux de l’océan Atlantique Ouest, et sont plus peuplées par les animaux que par les humains. Ainsi, l’atol das Rocas est considéré comme le deuxième site de reproduction le plus important du Brésil.

Les îles atlantiques brésiliennes sont toutes différentes par leurs formations et leur relief, et varient entre formation volcanique et sédimentaire. En revanche, leur climat est assez similaire puisqu’elles se situent toutes dans un cadre océanique, au milieu de l’océan, et donc exposées aux vents et aux marées. Elles sont pour la majorité assez humides et venteuses une partie de l’année, puis sèches l’autre moitié. C’est le cas de Fernando de Noronha, qui possède un climat tropical d’une température variant de 18 à 31° avec une moyenne de 25° sur l’année. La pluviosité est de 1318 mètres avec deux stations pluvieuses en juillet, une période sèche en octobre et en décembre. Son climat est ressemblant à celui du Nordeste puisqu’elle se situe au large du Rio grande do Norte.

Critères de séléction:

  • Critère vii (représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles): Située au large de Fernando de Noronha, la baie des dauphins est l’un des espaces qui regroupe le plus de dauphins au monde. De plus, les plages de ces deux îles sont également caractérisées comme les plus belles au monde et offrent des paysages spectaculaires.
  • Critère ix (être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins): Les réserves de Fernando de Noronha et de l’atol das Rocas représentent plus de la moitié des eaux côtières insulaires de l’Atlantique Sud, et regroupent une quantité importante de faune et de flore marine et terrestre. Elles sont importantes dans la reproduction et la colonisation des espèces marines dans toute l’Atlantique tropical austral.
  • Critère x (contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation): Les réserves de ces îles atlantiques sont essentielles dans la préservation de la biosphère et des espèces menacées, comme la tortue à écailles. Ce sont également sur ces îles que se trouve la seule mangrove océanique de l’Atlantique Sud.
Fernando de Noronha

Ainsi, les différents critères qui déterminent l’inscription de ces îles atlantiques brésiliennes au Patrimoine mondial de l’UNESCO témoignent de la nécessité de leur protection. C’est « l’Institut Chico Mendes de Conservation de la Biodiversité (ICMBio), organisme fédéral autonome rattaché au Ministère de l’environnement », qui est chargée de la gestion et de la conservation du site.

Cependant, même si ces îles sont très protégées, elles restent menacées par le tourisme de masse (principalement à Fernando de Noronha) et la surpêche (Atol das Rocas). En effet, l’île de Fernando de Noronha est très connue d’un point de vue touristique, que ce soit à niveau national et international, et voit son flux de touristes augmenter depuis une décennie. Si les touristes sont régulés, il faut toutefois continuer à y appliquer des mesures renforcées pour préserver cette biosphère. L’atol das Rocas, quant à elle, est interdite à la visite du public puisqu’elle est reservée à la protection de la faune et la flore, ainsi qu’à la recherche. Elle est surveillée par la Marine et les Forces aériennes brésiliennes, notamment par rapport aux activités de pêche.

Article écrit par Marina Deynat

Cet article n’engage que son auteur

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[Le patrimoine mondial naturel de l’UNESCO: La presqu’île de Valdés]

En ce 19 novembre, nous fêtons la journée mondiale de la Philosophie, instituée en 2005 par l’UNESCO ! L’édition 2020 invite à réfléchir au sens de la pandémie de la COVID-19, en soulignant la nécessité d’avoir recours à la réflexion philosophique pour faire face aux multiples crises que nous traversons. Ces crises peuvent être climatiques et environnementales, d’où la nécessité de protéger les sites sensibles au patrimoine naturel à valeur universelle exceptionnelle,  à l’image de l’image de la presqu’île de Valdés. 

La presqu’île de Valdés est située dans la province argentine de Chubut, en Patagonie. S’étendant sur 360 000 hectares, le site fut inscrit en 1999 au patrimoine mondial de l’UNESCO. La presqu’île a une importance mondiale dans la préservation des mammifères marins. En effet, elle constitue une réserve naturelle extraordinaire, notamment pour la sauvegarde d’une faune exceptionnelle : éléphants de mer, baleines, lions de mer, manchots… dont des espèces menacées.


Source : Presqu’île de Valdés, par Ines Kubalek sur whc.unesco.org/fr/documents/130968  

Critère de sélection : 

La presqu’île de Valdés a été sélectionnée sur la base du dixième critère de sélection : 

Pour en savoir plus sur les critères de sélection : https://whc.unesco.org/fr/criteres/  

Critère X :  « contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation ». UNESCO.

Le site accueille une faune et une flore exceptionnelles au sein de divers écosystèmes terrestres, côtiers et marins à l’intérêt scientifique majeur. Elle est par exemple le plus important site au monde pour la reproduction des Baleines franches australes, et sa conservation a permis la reconstitution de cette espèce de baleine qui était menacée à cause de la pêche commerciale. 

Ce sanctuaire naturel possède 400km de côtes avec des falaises rocheuses, des dunes, des baies et lagunes côtières ainsi que nombreux golfes protégés du déchaînement de l’Atlantique sud. Ces derniers représentent des zones essentielles pour la reproduction de nombreux mammifères marins. Les zones humides de la presqu’île, parfois inscrites sur la liste de Ramsar*, abritent des sites de nidification et d’étape pour des oiseaux migrateurs. Le site est principalement constitué d’un écosystème de steppe désertique patagonienne, zone froide désertique parcourue par un vent sec, et abrite plus de la moitié des plantes inventoriées en Patagonie argentine. 

  • La Convention de Ramsar, est relative aux les zones humides d’importance internationale ( habitats des oiseaux d’eau…). Il s’agit d’un traité intergouvernemental adopté le 2 février 1971 qui sert de cadre à la conservation et à l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources.

Le site a également été sélectionné pour la valeur universelle exceptionnelle qu’il présente tant du point de vue de conservation et de protection d’écosystèmes rares que de l’intérêt scientifique qu’il représente. 

Source : Presqu’île de Valdés, par David Martel, sur whc.unesco.org/fr/documents/113536 

Gestion du site : 

La presqu’île de Valdés est protégée depuis les années 1960 grâce à la création des premières Réserves naturelles touristiques de Punta Norte et de Isla de los Pájaros par la législation provinciale. Le Golfo Nuevo, au sud du site, abrite une Réserve marine intégrale créée en 1995 pour renforcer la protection de la Baleine franche australe. Cette réserve s’étend sur 5 miles nautiques quasiment tout autour de la presqu’île. C’est l’ « Organisation en charge du tourisme dans la province de Chubut » qui est responsable des réserves. 

La conservation du site et sa gestion sont renforcées par la recherche scientifique qui est menée dans la presqu’île et donc par l’implication du Centre national patagonien ainsi que de nombreux partenaires nationaux et internationaux (ONG, universités…) soutenant cette recherche.  

La gestion du site est financée en partie par le tourisme, vital pour l’économie locale. Toutefois ce tourisme est cause d’impacts environnementaux néfastes avec par exemple l’apport de déchets ou l’observation non-contrôlée de la faune sauvage pouvant perturber les animaux, notamment lors des périodes de reproduction (tant sur la terre qu’en mer).

La gestion du site et la conservation de la faune et de la flore nécessitent une coopération internationale pour lutter contre la pollution des écosystèmes, la pêche excessive…

Pour en savoir plus : https://whc.unesco.org/fr/list/937 

Source : Presqu’île de Valdès, par Ines Kubalek sur whc.unesco.org/fr/documents/130979

Article de Agathe Passerat de La Chapelle

Cet article n’engage que son auteure.

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