[Chronique scientifique, le patrimoine mondial naturel de l’UNESCO : le parc national des Everglades]

Le 25 février 2021, l’UNESCO a publié une évaluation scientifique sur le rôle essentiel des sites marins du Patrimoine mondial, expliquant que le stockage de carbone du patrimoine mondial marin permettait en effet de conserver des milliards de tonnes de CO2 hors de l’atmosphère.

A cette occasion, nous avons décidé de vous présenter le parc national des Everglades aux Etats-Unis, qui abrite un des plus grands écosystèmes marins du monde mais qui est aujourd’hui menacé.

Présentation du parc national des Everglades :

Ce parc de 567 017 hectares, qui se situe à la pointe sud de la Floride, englobe 25% de la région marécageuse des Everglades et est la plus grande réserve de nature sauvage subtropicale du continent. Il a été déclaré réserve de biosphère en 1976, avant d’être inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979 et de devenir une zone humide d’importance internationale en 1987.

Le parc national des Everglades a vu le jour dans le but de protéger la région. En effet, depuis que celle-ci a commencé à être cultivée et urbanisée au XIXe siècle, ses écosystèmes ont souffert de l’activité humaine et de l’utilisation du cours du lac Okeechobee, qui alimentait à l’origine les marécages.

On retrouve plus de 740 espèces d’oiseaux, de mammifères, de poissons et reptiles dans le parc, dont 36 espèces menacées telles que le lamantin des Caraïbes ou le crocodile américain.

Critères de sélection :

Pour être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, un site doit répondre à au moins un des dix critères de sélection. Le parc national des Everglades en satisfait trois.

Critère (viii) : « être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification ».

Le lit marin du parc a été englouti à la fin de la première période glaciaire et son substrat calcaire est l’une des zones de sédimentation carbonatée les plus actives du moment.

Critère (ix) : « être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ».

Le parc présente des écosystèmes d’une diversité unique aux Etats-Unis : zones humides subtropicales, marais d’eau douce, feuillus tropicaux, pins, forêts de mangroves, marais salants et algues marines. La chaîne alimentaire est également ininterrompue et on y trouve de nombreux prédateurs comme l’alligator, le crocodile ou la panthère de Floride.

Critère (x) : « contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation ».

Grâce à la variété de ses habitats aquatiques, le parc est devenu le refuge de nombreux animaux, dont une vingtaine d’espèces rares, menacées et en péril. Il est également vital pour la reproduction de 400 espèces aviaires et forme un couloir de migration.

Gestion du parc :

Le Parc national des Everglades est géré en vertu de la Loi organique de 1916, qui a établi le Service des parcs nationaux aux Etats-Unis. Des lois fédérales complètent l’orientation générale du Congrès afin de protéger le parc et ses ressources.

Des partenariats sont mis en place avec différentes autorités comme la South Florida Ecosystem Restoration Task Force ou l’Everglades Coalition, qui sensibilise à la protection de l’environnement.

Le parc a été réinscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril à la demande des Etats-Unis en 2010, car l’expansion agricole, le drainage, les incendies, la pollution de l’air et de l’eau perturbent les espèces végétales et animales présentes. Les mesures de gestion insistent donc principalement sur la mise en œuvre de projets de restauration des flux et d’amélioration de la qualité de l’eau.

Sources : https://fr.unesco.org/news/nouvelles-recherches-mettent-evidence-role-essentiel-sites-marins-du-patrimoine-mondial-lutte, https://whc.unesco.org/fr/list/76/ 

Cet article n’engage que son auteure.

Écrit par Mathilde VARBOKI.

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[Chronique sur le patrimoine de l’Unesco: Le parc national de Yellowstone]

Présentation : Yellowstone, un site géologique et un écosystème grandiose

Le parc national de Yellowstone, réserve de phénomènes géologiques grandioses et d’écosystèmes rares encore intacts, se situe aux Etats-Unis couvrant les Etats du Wyoming, de l’Idaho et du Montana. Il a été créé en 1872 et est tout d’abord connu comme étant le premier parc national créé au monde. Mais ce qui fait sa renommée, c’est avant tout parce qu’il représente aujourd’hui plus de la moitié des phénomènes géothermiques mondiaux. Yellowstone correspond au dernier écosystème relativement intact au sein des zones tempérées. 

Ce parc s’étend sur près de 900 000 hectares et se situe au sein des 7 millions d’hectares que forment le « Grand écosystème de Yellowstone ». Le parc national est recouvert d’une vaste forêt qui s’étend sur près de 9000 m² et présente une grande variété d’espèces sauvages menacées comme le bison ou l’ours grizzli.

La partie centrale du parc, nommé la « caldeira » s’est formée grâce aux éruptions monumentales qui se déroulaient il y a des centaines de milliers d’années et à l’accumulation de lave sous l’écorce terrestre. Encore aujourd’hui, le parc national de Yellowstone intéresse les géologistes du monde entier, 1000 à 3000 séismes se déroulant encore chaque année. 

Son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO :

Le site a été inscrit dans les réserves de biosphère de l’UNESCO en 1976. C’est en 1978 qu’il est entré au patrimoine mondial de l’UNESCO sur le fondement de différents critères : 

  • Critère VII : Tout d’abord, il faut savoir que c’est à Yellowstone que se trouve le plus grand nombre de geysers au monde, contenant plus de la moitié des geysers mondiaux encore actifs. C’est également dans le parc que se trouve le célèbre geyser « Old faithful » produisant l’un des jets d’eau chaude les plus grands au monde. 
  • Critère VIII : Mais c’est surtout pour la diversité des phénomènes naturels s’y déroulant que le site a connu une telle renommée. Le parc national de Yellowstone présente en effet une variété d’écosystèmes sans égal, regroupant des geysers, des fumerolles, des sources chaudes et des mares de boue bouillante. Il contient également près de 150 espèces de plaintes fossiles.
  • Critère IX : Cherchant à préserver ces écosystèmes de toute intervention humaine, la création de ce parc a permis un développement naturel de la flore. En effet, seulement 2 % du parc national sont aménagés, laissant ainsi la au bon développement sauvage des écosystèmes. 
  • Critère X : Selon l’UNESCO, « le Parc national de Yellowstone est devenu l’un des plus importants refuges d’Amérique du Nord pour les espèces rares de faune et de flore, et sert aussi de modèle aux processus d’écosystème. » En effet, le parc, habitant des espèces menacées, permet à la science d’effectuer de nombreuses recherches sur les modes de développement de certaines espèces, telles que celle de l’ours grizzly. 
Ein Bild, das Wasser, grün, sitzend, groß enthält.

Automatisch generierte Beschreibung

Gestion du parc national :

Faisant partie du Service des parc nationaux américain, le parc national de Yellowstone est placé sous haute surveillance. De nombreux programmes de gestion sont établis concernant par exemple le processus d’évaluation environnementale ou encore le suivi du nombre des visiteurs.

Sources : https://whc.unesco.org/fr/list/28/, https://www.geo.fr/destinations/etats-unis/parc-national-de-yellowstone, https://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_national_de_Yellowstone

Article de Marianne Condette

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