[Un art encore assez méconnu : la marqueterie de paille]

La marqueterie de paille est un savoir-faire artisanal apparu au 17ème siècle en Europe. C’est une technique de décoration et de sublimation d’objets. Cette technique demande beaucoup de connaissances techniques et de patience. En effet les artisans travaillent doivent travailler en collaboration avec leur fournisseur afin de se procurer la matière première dont ils ont besoin. 

Malheureusement cet art perd vite son succès et tombe dans l’oubli pendant des siècles. C’est à partir de la volonté de restaurer des objets d’art que l’intérêt pour la marqueterie de paille a fait son retour. C’est alors que dans les années 1920 que deux hommes, Jean Michel et André Groult se lancent à la fois dans la restauration d’anciens objets et la confection de nouveaux, et permettent à la marqueterie de vivre un nouvel essor. 

La paille est un matériau qui a toujours été associé au pauvre, fragile et sans valeur. Cependant il est tout à fait surprenant d’apprendre avec la marqueterie, que la paille est finalement un matériau solide grâce au vernis de silice naturel qu’elle possède, lui permettant d’être imperméable et résistant à la chaleur. Ce qui fait son charme est nul doute son aspect soyeux et brillant. La paille a aussi comme avantage d’être cultivée en abondance et est peu coûteuse. 

En marqueterie, c’est la paille de seigle qui est utilisée et cultivée en Bourgogne. Elle subit de nombreux processus, en deux temps,  premièrement nous avons la coupe, le séchage et la teinture qui sont entrepris à la main ou par des machines artisanales. Par la suite, les artisans travaillent paille par paille en la fendant en deux, puis encollée et finalement aplatit, tout ça à la main avec très peu d’outils. 

Aujourd’hui la marqueterie de paille s’est fait une place d’honneur dans le luxe, et recouvre parfois des murs entiers. Même si cet art redevient prisé, on ne dénombre que quelques dizaines de marqueteurs en France, et cela est sûrement dû au fait qu’il n’existe pas une formation exclusivement dédiée à cette formation puisque celle-ci découle seulement d’une option dans la formation d’ébéniste. 

Source de l’image : Collections in the Musée Crozatier of Le Puy-en-Velay

Pour plus d’informations, voici les sources : 

https://artisanat-france.fr/la-marqueterie-de-paille-un-metier-dart-encore-meconnu/

https://www.lci.fr/societe/video-marqueterie-de-paille-un-savoir-faire-ressuscite-2201761.html

Cet article n’engage que son auteur,

Aurélie Ménard .

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[Patrimoine français: Le Palais du Luxembourg, un palais français pour une princesse toscane]

Le Palais du Luxembourg est l’un des lieux majeurs de la politique en France, dans la mesure où il abrite la chambre haute du Parlement français, le Sénat. Mais le Palais du Luxembourg est avant tout, comme son nom l’indique, un palais qui a été témoin de l’histoire de la France et qui, par conséquent, fait aujourd’hui partie de son patrimoine. C’est pourquoi nous allons aujourd’hui vous parler de l’histoire du palais et de ce qu’il apporte au patrimoine français.

Histoire du Palais du Luxembourg

En 1610, Marie de Médicis, femme du roi Henri IV, vit au Louvre. Après l’assassinat de son mari par François Ravaillac, elle décide d’acheter un domaine comprenant un hôtel particulier du XVIe siècle, qui appartient au duc de Luxembourg. Elle part y vivre avec son fils, le futur roi Louis XIII, dans le nouveau palais agrandi. Mais en 1631, Marie de Médicis est exilée sur ordre de son fils, après la “journée des Dupes”. C’est à partir de ce moment-là que Louis XIII décide de se fier non plus à sa mère mais au cardinal Richelieu afin de gouverner.

Louis XVIII devient le propriétaire du palais à la fin du XVIIIe siècle, mais doit fuir en 1791 à cause de la Révolution française et le Palais du Luxembourg devient une “propriété nationale”. Durant la Terreur, le palais sert de prison, avant que les cinq membres du Directoire s’y installent en 1795. Bonaparte occupe le Palais du Luxembourg en 1799 alors qu’il est Premier consul, avant de laisser la place au Sénat, puis à la Chambre des pairs.

En 1944, le palais devient le siège de l’Assemblée consultative provisoire, avant que le Sénat ne prenne sa place en 1958. L’hôtel original, que l’on appelle aujourd’hui le Petit Luxembourg, est quant à lui désormais la résidence officielle du président du Sénat.

Marie de Médicis (1575-1642), son fils Louis XIII (1601-1643), le cardinal Richelieu (1585-1642)

Un Palais français à l’italienne

C’est en 1615 que Marie de Médicis commande la construction d’un nouveau palais. En effet, ayant vécu son enfance au Palais Pitti à Florence, la reine-mère s’ennuie dans un Louvre en piteux état et souhaite retrouver l’esprit florentin. Elle envoie Clément Métezeau à Florence pour étudier le modèle du Palais Pitti, dans le but de construire un palais qui en serait inspiré. Elle finit par retenir les plans de Salomon de Brosse, qui propose l’emploi du brossage de pierre à la place du mélange brique/pierre. En 1624, Marin de la Vallée prend sa relève.

Mais le Palais du Luxembourg comprend de nombreuses caractéristiques propres aux châteaux français telles que la cour carrée, la cour d’honneur, le dôme et les pavillons redoublés dans le corps du logis. Au passage, on peut remarquer que si le jardin du Luxembourg est ouvert en public la journée, il est fermé et gardé par l’armée la nuit dans la mesure où il appartient au domaine du palais.

Le nombre de sénateurs grandissant sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), des travaux sont lancés afin de permettre à la salle des séances de tous les accueillir. Ces travaux sont confiés à l’architecte Alphonse de Gisors en 1837.

Un palais-musée à la gloire des rois de France

Dès le milieu du XVIIIe siècle, le Palais du Luxembourg s’illustre comme musée, témoin de l’évolution de la monarchie et, ultérieurement, de l’évolution des régimes politiques en France.

Par exemple, une série de toiles consacrée à la reine-mère est commandée lors de la construction du palais à Rubens. En 1750, la galerie royale de peinture du palais est ouverte à l’emplacement de la galerie de Marie de Médicis. Ce premier musée d’art ouvert au public en France expose une sélection des Tableaux du Roi et préfigure la création du musée du Louvre en 1793.

La salle des conférences, qui se constitue de plusieurs appartements réunis par Napoléon III est sans aucun doute la salle la plus impressionnante du palais. A ses extrémités se trouvent des plafonds en cul-de-four (des voûtes en forme de quart de sphère) qui représentent des personnages célèbres de l’histoire de France, comme Charlemagne ou Jeanne d’Arc. Dans la coupole sont visibles Napoléon I et Napoléon III, qui s’inscrivent dans la continuité des figures emblématiques de l’histoire de France.

Si la plupart des richesses culturelles visibles représentant la monarchie et les empires (on peut voir le trône de Napoléon I et des statues qui représentent ses conquêtes), des bustes de Marianne, figure de la République, sont aussi exposés.

Une autre salle est remarquable : la salle du livre d’or. Cette salle voûtée, qui tient son nom des 400 grammes de feuilles d’or la recouvrant, a été décorée par Pierre Thomas Baraguay, qui a réutilisé des boiseries provenant d’autres salles du palais. Le tableau qui figure au centre du plafond est dédié à Marie de Médicis, représentée comme une figure apportant la paix.

Mais le buste à l’effigie de la reine-mère qui semble admirer la pièce, rappelle l’opinion que le peuple français avait d’elle à l’époque. Marie de Médicis était en effet considérée comme une grande dépensière ; c’est d’ailleurs elle qui avait demandé à ce que des motifs bleus, la couleur la plus chère à produire à l’époque, soient présents dans toute la pièce.

L’hémicycle du palais, qui date du XIXe siècle, comprend lui aussi plusieurs statues marquantes. Les sept statues principales représentent des rois illustres tels que Saint-Louis, des personnages de la monarchie française, mais également Malesherbes et Jean-Etienne Portalis, qui ont respectivement participé à la rédaction de l’Encyclopédie et du Code civil.

Sur certains sièges, que les sénateurs choisissent eux-mêmes en début de mandat, sont gravés les noms de sénateurs célèbres qui s’y sont assis. On peut notamment y voir celui de Victor Hugo. Pour l’anecdote, lorsque Victor Hugo était sénateur, il a dû débattre sur le nombre d’heures de travail imposées aux enfants face à un autre sénateur s’appelant Louis Jacques Thénard. N’ayant pas emporté le débat, Victor Hugo s’est ensuite vengé en utilisant le nom de son opposant pour son roman Les Misérables, et plus particulièrement pour la famille Thénardier.

Si ces trois salles sont représentatives du Palais du Luxembourg, il y en a encore bien d’autres, toutes aussi magnifiques : la bibliothèque Médicis (salle située sous le dôme du palais et peinte par Eugène Delacroix), la galerie des bustes, la salle de l’escalier d’honneur

Nous espérons tout de même que cet aperçu du Palais du Luxembourg vous aura donné envie de le visiter lorsque vous en aurez l’occasion, que ce soit lors des journées du patrimoine ou de visites guidées, régulièrement organisées par les associations étudiantes de la région !

Sources : Sénat, Palais du Luxembourg

Cet article n’engage que son auteure.

Mathilde VARBOKI

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