[Rubrique culturelle: Les Figures de l’Ombre, un film qui met en lumière la Journée internationale des femmes et des filles de science. ]

C’est en décembre 2015 que l’assemblée générale des Nations-Unies choisie le 11 février pour célébrer la journée internationale des femmes et filles de science.

L’UNESCO et ONU-Femmes en collaboration avec des partenaires s’engagent à promouvoir l’accès et la participation pleine et équitable des femmes et des filles à la science. L’UNESCO et ses partenaires mènent ainsi le combat primordial qui est celui pour l’égalité des genres mais aussi pour l’accompagnement des femmes et des jeunes filles dans leur formation et leur pleine aptitude à développer leurs projets scientifiques. 

Le 11 février 2021, la directrice générale de l’UNESCO, Madame Audrey Azoulay a déclaré que ces programmes « en matière d’égalité des genres doivent permettre d’éliminer les stéréotypes de genre par l’éducation, de modifier les normes sociales, de promouvoir les modèles que représentent les femmes scientifiques et de sensibiliser aux plus hauts niveaux de prise de décisions. »

Ce combat contre les stéréotypes est parfaitement illustré dans le superbe film Les Figures de l’Ombre réalisé par Théodore Melfi et sorti en 2017 en France. Il s’agit d’un drame biographique tiré du roman américain The Hidden figures de Margot Lee Shetterly. 

Le film retrace le travail de mathématiciennes afro-américaines qui ont contribué aux programmes aéronautiques et spatiaux de la NASA : Katherine Goble, Dorothy Vaughan et Mary Jackson.

A travers ce film, Théodore Melfi retrace l’histoire de trois femmes travaillant au centre de recherche Langley en tant que calculatrices humaines. Elles sont confrontées à la fois au misogynisme et au racisme qui règnent dans l’institution. En effet, malgré leur génie pour les sciences, Katherine Goble, Dorothy Vaughan et Mary Jackson peinent à se faire une place.  Elles se battent alors pour faire entendre leur voix et trouver la place qu’elle mérite dans ce monde des sciences gouverné par la gent masculine. 

Au fur et à mesure, elles réussissent à transpercer le mur des préjugés et deviennent alors des acteurs essentiels au fonctionnement du centre de recherche. Katherine participe au succès des calculs de trajectoires des missions du programme Mercury et Apollo 11 qui mènera les premiers hommes sur la Lune en 1969. Mary devient la première femme ingénieure et Dorothy Vaughan est nommée superviseuse d’équipe dans la nouvelle section IBM, un ordinateur que mêmes les ingénieurs de la Nasa n’arrivent pas à faire fonctionner. 

Ce film retrace ainsi la conquête de l’espace dans la Guerre Froide mais aussi la lutte raciale aux États-Unis, décrivant à la fois la NASA comme un monde d’hommes et la situation à laquelle fait face la population afro-américaine : une Amérique « racisée », vivant sous les lois Jim Crow qui instaurent une séparation entre les Blancs et les Noirs. 

Les héroïnes progressent au fur et à mesure sans violence et sont finalement reconnues pour ce qu’elles sont : des mathématiciennes de talent. 

Les Figures de l’Ombre est l’illustration parfaite de la mission de l’UNESCO, la promotion et l’acharnement pour attribuer une place de mérite aux femmes et filles de sciences. 

Le film est disponible sur la plateforme Disney + mais aussi à l’achat. 

Bande Annonce Les Figures de l’ombre : https://www.youtube.com/watch?v=YhOI3idTasA

Cet article n’engage que son auteur, Aurélie SABATHIER 

Sources : 

Unesco.org

Franceinter.fr

Nasa.gov

studiocine.org

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L’art au service de la Science : le projet Corail Artefact

Jérémy Gobé est un artiste venant du Nord-Est de la France, et comme la plupart des artistes, Jérémy a beaucoup travaillé avec des matériaux issu de la récupération, chutes de matériaux et “chinage” d’objets de seconde main, le corail sera pour lui un objet de prédilection et de fascination. 

Il tente alors de lier différents matériaux, afin de prolonger les morceaux de coraux qu’il avait en sa possession. Afin de mieux comprendre les matériaux sur lesquels il travaillait, il entreprend des recherches. Dans un premier temps il découvre trois facteurs majeurs de la dégradation des récifs coralliens ; le réchauffement climatique, la surexploitation des ressources de la mer avec la pêche intensive à la dynamique et/ou au cyanure, enfin, la grande concentration de plastique dans l’eau qui engendre un trop grand nombre de particules toxiques. Dans un second temps, il apprend et prône les savoirs-faire traditionnels, surtout dans le textile, avec le tricot ou encore la broderie en apprenant le “Point d’Esprit”, motif traditionnel de la région Auvergne Rhône Alpes . (photo de dentelle – au dessous)

C’est ainsi que l’idée de pouvoir aider et stimuler la régénération des coraux en leur créant un support en dentelle, lui parvient. En effet, au cours de ses nombreuses recherches, Jérémy a constaté que les chercheurs scientifiques recherchaient un support afin de pouvoir faire adhérer les larves des coraux. Ce support doit répondre à trois critères : la rugosité, la souplesse ainsi que la transparence. Par conséquent, la dentelle en coton correspond tout à fait aux exigences, de plus, comme le souligne l’artiste, la dentelle en coton et biosourçable (matière biologique), biodégradable (= qui se dégrade sans impact négatif sur l’environnement) et biomimétique(= qui imite les procédées de la nature).  

En 2018, Jérémy Gobé décide de se lancer dans un programme de Recherche, de Développement et d’Innovation, qu’il nomme Corail Artefact.

Ce projet va bien plus loin que le support en dentelle car il entreprend, de façon complémentaire, la création de structure en béton écologique et des outils d’aquariologie ainsi que des objets faits en matières dites “alternatives” afin de remplacer les plastiques. 

En effet, de premier abord, le béton fait d’eau, de sable et de ciment nous paraît totalement inoffensif pour le système marin. Malheureusement c’est sa production qui constitue un impact négatif sur nos écosystèmes, puisqu’en effet le sable prélevé augmente la montée des eaux et la production de ciment dégage une trop grosse quantité de CO2.  

Le tout est retranscrit afin de créer un outil de médiation auprès des différents publics, scolaires notamment. 

En 2019, Jérémy s’associe avec Claire Durand-Ruel, et des tests ont pu être effectués sur le béton et la dentelle avec succès. Par conséquent ses solutions vont être davantage développées afin d’être commercialisées et les actions de sensibilisation continuent d’être effectuées. 

Cet article est basé sur le site officiel du projet Corail Artefact, pour en savoir plus, rendez vous sur Corail Artefact | Un projet Art Science Industrie Education de Jérémy Gobé 

Cet article n’engage que son auteur

Aurélie Ménard

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[Les NFT : un marché de l’art contemporain dématérialisé]

Face à la montée en puissance et la généralisation du numérique, les artistes modélisateurs 3D et autres créateurs de contenu travaillant sur ordinateur peuvent dès maintenant, dans la continuité des droits d’auteurs, transformer leur œuvre d’art dématérialisée en NFT. Qu’est ce qu’un NFT ? C’est l’acronyme de Non-Fungible Token, en français « jeton non fongible ». Ce jeton est dit non fongible parce qu’il est unique et non interchangeable. C’est un type spécial de jeton cryptographique qui peut  être représentatif d’un GIF, d’une image, d’une vidéo ou d’un fichier audio auquel est rattachée une identité numérique, elle-même rattachée à un propriétaire. Dans la mouvance des crypto-monnaies, les NFT permettent de posséder une entité numérique et permettre ainsi à leur propriétaire de bénéficier des droits liés à leur possession.

Ces entités numériques sont donc par ce biais achetables, parfois à des prix irraisonnés. 69,3 millions de dollars : c’est le prix auquel s’est vendue l’œuvre numérique de l’artiste Beeple, ce qui en fait l’ œuvre la plus chère. Son œuvre Everydays: the first 5000 Dys est en fait un collage d’images de sa série d’œuvre « Everydays ».  La vente a été organisée par la maison Christie’s. L’artiste, de son vrai nom Mike Winkelmann, est reconnu en tant qu’artiste digital, designer graphique et animateur. Il utilise les figures de la pop culture comme référence. 

Comment fonctionne le NFT ?

La cryptomonnaie, associée au NFT, est une monnaie numérique utilisable au moyen d’un réseau informatique décentralisé. Elle utilise des technologies de cryptographie. Le NFT vient donc officialiser l’identité graphique d’une œuvre sur internet. Son auteur est reconnu et vérifié comme propriétaire par un système de Blockchain. La Blockchain ou « chaîne de bloc », est un registre de compte, consultable par tous ceux qui veulent y accéder. Les acteurs du réseau, appelés « nœuds », possèdent, stockent et vérifient leurs propres versions de la chaîne, à partir d’un premier bloc de données que l’on appelle le « bloc genèse ». Etant donné qu’il n’y a pas d’autorité centrale, la blockchain est dite décentralisée. Par ce biais, si l’on décide d’acheter un NFT, on possède alors  un certificat d’authenticité infalsifiable. Le jeton délivré à l’achat contient de nombreuses informations sur l’objet et son parcours. Il atteste qu’on est en possession de l’œuvre originale parmi les copies présentes sur internet.

 

Les jetons donnent donc lieu à des titres de propriétés virtuels d’œuvres d’art. Ils transforment le lien qui existe entre les artistes et les collectionneurs. Les NFT constituent l’innovation la plus influente qu’ait connu le monde de l’art ces dix dernières années. Jack Dorsay, le fondateur de Twitter, a ainsi mis en vente à 2,9 millions de dollars la propriété de son premier tweet. La même année, Kevin Roose, éditorialiste du New York Time, a vendu un de ses articles sous forme numérique pour un demi-million de dollars. Les NFT sont également très présents sur le marché de l’art contemporain. Selon la société Artprice, les œuvres numériques sous cette forme représentent déjà un tiers des ventes en ligne pour cette année.

Vous vous demandez si vous pouvez créer un NFT ? La réponse est oui. Pour cela, il faut simplement passer par des plateformes spécialisées comme Rarible ou OpenSea, sur laquelle le fichier qui deviendra un NFT sera téléchargé. En revanche, il faudra payer des frais pour valider les transactions sur la blockchain (dont le fonctionnement a été expliqué plus haut). Le créateur aura ensuite la possibilité de vendre ses œuvres virtuelles sur la même plateforme. 

Cependant, ce marché est souvent décrit comme une « bulle spéculative ». En effet, le marché est encore jeune et l’évaluation de la valeur réelle d’un NFT est volatile. Cependant, d’après Nadya Ivanova, cheffe de l’exploitation chez l’Atelier, une société de recherche sur les marchés émergents : « Le marché est toujours volatile et sujet à la spéculation, mais des cas d’utilisation plus sophistiqués émergent, basés sur l’utilité, la communauté et des éléments concurrentiels. Tous sont des préalable à un marché plus mature. » 

Les NFT sont-ils protégés par un cadre juridique ?

L’intérêt pour les NFT étant encore récent, aucun cadre juridique n’existe pour protéger les jetons. Seulement, il est possible de les rattacher à différents articles de lois, malheureusement encore difficiles à déterminer. Certaines œuvres digitales comme celle de Beeple peuvent être considérées comme des œuvres d’art et relever du Code de la propriété intellectuelle. Le 30 septembre dernier, le député Pierre Person a proposé une définition des NFT : « Tous bien incorporel et non fongible représentant, sous forme numérique, un ou plusieurs droits pouvant être émis, inscrits, conservés ou transférés au moyen d’un dispositif d’enregistrement électronique partagé permettant d’identifier, directement ou indirectement le le propriétaire dudit bien ». Il s’agit de la définition du jeton de l’article L-552-2 du code monétaire et financier, à laquelle a été rajouté le terme « non fongible ». Cet amendement qui vise à « éclaircir le régime fiscal des jetons non fongibles » à été adopté par l’Assemblée nationale le 5 octobre. 

Sources : Cryptoast, L’éclaireur Fnac, Wikipédia, RTBF

Cet article n’engage que son auteur.

Auxence Jobron

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[Patrimoine mondial naturel de l’UNESCO : Îles Galápagos]

Si les îles Galápagos sont un des premiers sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1978, elles suscitent en réalité l’intérêt depuis 1839, avec la publication de « Voyage du Beagle » par Charles Darwin.

© Géolien

Présentation du site :

Les 19 îles formant l’archipel des Galápagos (qui signifie « tortues de mer »), se situent à 1 000 km de la côte équatorienne dans l’Océan Pacifique et s’étendent sur plus de 14 066 000 ha. L’archipel est officiellement devenu un parc national en 1959, avant d’être inscrit sur la liste du patrimoine de l’UNESCO en 1978. Depuis, les îles sont devenues des destinations touristiques attirant des dizaines de milliers de personnes chaque année.

De nombreuses espèces végétales et animales inhabituelles peuplent cet archipel et en font un véritable « musée vivant et une vitrine de l’évolution » unique en son genre : on y retrouve des iguanes marins, des cormorans aptères, des cactus, des tortues géantes, ainsi que de nombreuses espèces endémiques. Cette faune et cette flore uniques ont pu voir le jour grâce à la localisation géographique, à l’activité sismique et volcanique, à l’isolement géographique ainsi qu’au croisement de trois courants océaniques au sein de l’archipel.

Grâce à la diversité des espèces présentes sur ces îles, Charles Darwin a pu faire des observations en 1835 qui lui ont plus tard permis d’argumenter son étude sur l’évolution et la sélection naturelle, publiée en 1859. Un centre de recherche porte aujourd’hui son nom à Puerto Isidro Ayora, une ville située sur l’île Santa Cruz.

En effet, plusieurs îles de l’archipel sont habitées : des zones rurales et urbaines ont été désignées sur quatre îles tandis qu’une cinquième accueille un aéroport, le port pour les touristes ainsi que des réserves de carburants et des équipements militaires. Autour des îles se trouve la réserve marine, créée en 1986 et étendue en 1998 à 133 000 km carrés. Cette réserve comprend ainsi les eaux intérieures de l’archipel, mais également les côtes des îles les plus éloignées. Si toutes les îles habitées ont leur propre port, les autres sont strictement contrôlées et leurs itinéraires touristiques sont planifiés.

De gauche à droite et de haut en bas : un fou à pieds bleus, un crabe rouge, une tortue géante des Galápagos et un iguane terrestre des Galapagos, quatre espèces emblématiques de l’archipel.

Critères de sélection :

Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, un site doit satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. Les îles Galápagos satisfont les quatre critères naturels de l’UNESCO.

  • Critère vii : représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles.

La vie sous-marine de l’archipel est d’une grande diversité. Les animaux marins étant habitués aux êtres humains, il leur arrive d’accompagner les plongeurs, une expérience inédite. 

  • Critère viii : être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification.

Le site intéresse fortement les scientifiques d’un point de vue géologique par le fait que trois plaques tectoniques majeures se croisent au fond de l’océan. Bien que l’archipel soit très jeune comparé avec les autres archipels océaniques, le site illustre parfaitement l’évolution des zones volcaniques.

  • Critère ix : être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins.

Les îles de l’archipel sont un des rares exemples dans le monde de l’influence des processus écologiques et d’évolution sur la faune et la flore. Les pinsons de Darwin notamment, illustrent la radiation évolutive qui continue encore aujourd’hui. L’évolution des espèces dans des conditions changeantes est également visible dans la réserve maritime. Une grande partie de la faune terrestre de l’archipel est d’ailleurs dépendante de la mer.

  • Critère x : contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation.

Malgré son jeune âge, l’archipel regorge d’une grande diversité d’espèces emblématiques telles que les tortues géantes ou les iguanes terrestres. Une flore endémique, notamment illustrée par les « arbres à marguerites géants », est également présente sur les îles : on y compte plus de 180 espèces de plantes vasculaires propres à l’archipel. Mais parmi les mammifères terrestres et les reptiles, certaines des espèces endémiques sont menacées, comme l’iguane marin par exemple. Il en est de même pour la faune, chez laquelle on compte 18,2% d’endémisme. Certaines interactions de nature exceptionnelles ont également lieu entre les biotes marins et terrestres, comme le montre la présence d’oiseaux de mer et de lions de mer.

L’iguane marin des Galápagos, une espèce endémique de l’archipel illustrant les interactions entre les mondes terrestres et marins.

Gestion du site :

Les îles Galápagos font face à divers types de menace : les espèces invasives, la croissance démographique, la pêche illégale, le tourisme de masse et les problèmes de gestion.

Des mesures ont donc été prises dès 1986 avec la promulgation d’une loi visant à contrôler la pêche et la surexploitation des ressources maritimes de l’archipel. En 1998, cette protection a été renforcée par une loi pour la conservation et le développement durable dans la région, inscrite dans la constitution de la République d’Equateur. L’archipel est ainsi devenue une zone protégée gérée par le Service du parc national des Galápagos. Ce service gère la planification provinciale, les quarantaines, la pêche, le suivi des activités maritimes, l’immigration, le tourisme…

De ce fait, les personnes vivant dans les zones concernées voient certains de leurs droits limités, qui sont compensés par des droits préférentiels en ce qui concerne l’utilisation des ressources naturelles. Ainsi, le Service national du parc des Galápagos rédige régulièrement des plans de gestion depuis 1974, en collaboration avec des porte-paroles de groupes socio-économiques locaux. La gestion du site est alors conforme aux règles internationales.

En 2019, le président Lenin Moreno avait envisagé d’autoriser la présence d’avions militaires américains sur l’archipel, en échange de travaux de rénovation de l’aéroport. Mais les organisations environnementales avaient dénoncé l’impact négatif de cette décision sur la biodiversité, d’autant plus que l’installation de bases militaires étrangères sur le sol équatorien était interdite par la Constitution du pays depuis 2008.

Une forêt de scalesias, « arbres à marguerites géants », sur l’île Santa Cruz.

Sources : Îles Galápagos, Îles Galápagos – Wikipédia

Cet article n’engage que son auteure.

Article écrit par Mathilde VARBOKI

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[Patrimoine mondial naturel de l’UNESCO : l’île volcanique et les tunnels de lave de Jeju]

Surnommée la Hawaii de l’Orient, l’île sud-coréenne de Jeju se distingue grâce à ses 360 cônes volcaniques, ses “grands-pères de pierre” (dol hareubang) et ses tunnels de lave.

L’île volcanique et les tunnels de lave de Jeju ont été inscrits au patrimoine mondial naturel de l’UNESCO en 2007. Le bien, qui se situe au sud de la péninsule coréenne, comprend trois sites s’étendant sur 18 846 ha. On y retrouve un réseau de tunnels creusés dans la lave (Geomunoreum), ainsi qu’un cône de tuf, une roche tendre résultant de la consolidation de débris volcaniques (Seongsan Ilchulbong). Il y a également le volcan éteint Hallasan, le plus haut sommet de Corée, qui s’élève à 1 950 mètres d’altitude et dont le cratère (Baengnokdam) est un lac formé il y a plus de 25 000 ans. 

Si l’île de Jeju est d’une beauté extraordinaire et témoigne des processus de l’histoire de notre planète, l’accessibilité aux formations volcaniques contribue à la connaissance du volcanisme mondial. En effet, ses tunnels de lave, qu’on désigne aussi sous le nom de volcans latéraux, se jettent dans des grottes qui sont parmi les plus grandes du monde. Celles-ci offrent des possibilités de recherche scientifique tout en attirant de nombreux touristes. Enfin, aux alentours de la ville de Seogwipo se trouve une ceinture de roches en forme de colonnes, exemple de la beauté naturelle de l’île.

Critères de sélection :

Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, un site doit satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. L’île volcanique et les tunnels de lave de Jeju en satisfont deux.

  • Critère (vii) : représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles.

Les tunnels de lave du volcan sont considérés comme le plus beau réseau de grottes de ce type au monde. Il offre aux visiteurs un spectacle multicolore que ce soit sur les sols, les plafonds ou les murs de lave. Quant au Hallasan, ses textures et ses couleurs changent au fil des saisons. L’esthétique du lieu est renforcée par les cascades, les falaises et les colonnes rocheuses.

  • Critère (viii) : être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification.

Le volcan de l’île de Jeju est un des rares volcans boucliers du monde édifié sur une plaque continentale stationnaire et au-dessus d’un point chaud. Le bien comprend de nombreuses concrétions secondaires carbonatées telles que des stalactites. Le cône de tuf en fait quant à lui un site de classe mondiale pour la connaissance des éruptions volcaniques du type surtseyen.

Gestion du site :

Il n’y a actuellement pas de problème en ce qui concerne la gestion du site : le bien est géré convenablement et dispose de ressources financières suffisantes. On peut tout de même préciser que l’administration en charge du site doit veiller à éviter les impacts agricoles sur le milieu souterrain et gérer le nombre croissant de visiteurs.

L’UNESCO songe à agrandir le bien afin d’y inclure d’autres réseaux de tunnels de lave ainsi que d’autres formations volcaniques de Jeju.

Sources : Île volcanique et tunnels de lave de Jeju, Jeju, une île de légendes, de volcans et de sirènes, L’Île volcanique et tunnels de lave de Jeju, Corée du Sud, Visite virtuelle de Jeju

Cet article n’engage que son auteure.

Article écrit par Mathilde VARBOKI

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[Patrimoine mondial naturel de l’UNESCO: La région d’Atsinanana à Madagascar]

Lémurien, Madagascar, Primate, Funny, Curieux, Portrait

Géographiquement rattachée au continent Africain, le pays insulaire Madagascar se situe en plein cœur de l’océan Indien. Cette île fascine tant par sa biodiversité hors norme que par sa culture hétéroclite. En effet, ses 25 millions d’habitants sont issus de bon nombre d’horizons divers et variés : Asie, Afrique, influence Arabe ou encore française lors de la colonisation. À Antananarivo, capitale de l’île, les influences culturelles française et asiatique sont les plus marquées, tandis que sur certaines zones côtières l’influence africaine et arabe se fera plus ressentir. Ce melting spot a offert à Madagascar une richesse inégalée en termes de culture et de religion. Différentes traditions ont influencé les modes de vie malgaches comme le « Fady ».

L’Atsinanana est une des vingt-deux régions de l’île et se situe sur la côte Est dans la province de Tamatave, non loin de la capitale. Les forêts humides de l’Atsinanana s’étendent sur six parcs nationaux. Le taux d’endémicité des espèces de ces sites est estimé en moyenne à 80%, ce qui les place parmi les plus uniques au monde pour leur biodiversité. Parmi eux le parc national de Zahamena, abritant treize espèces de lémuriens ou le parc national d’Andohahela, grand de 76 020 hectares, constitué de forêt tropicale dense et épineuse typique de l’île.

Le parc national d’Andringitra, s’étend sur 31 160 hectares bordés de hautes montagnes, dont la plus haute culmine à 2 658 m. La forêt est dite « tropicale de basse altitude » et est composée de forêts d’épineux, orchidées, de 300 espèces de plantes vasculaires et fleurs sauvages endémiques. On y trouve plus de cent espèces d’oiseaux, 55 espèces d’anoures¹ et treize espèces de lémuriens. 

¹ : petite groupe d’amphibiens carnivores sans queue, dont les principaux représentants sont des grenouilles et des crapauds

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Parc national de l’Andringuitra

Le parc national de Marojejy est considéré comme l’un des plus beaux parcs de Madagascar. Soixante espèces d’anoures et 116 espèces de mammifères y ont été répertoriés.

Le parc national de Masoala regroupe 210 000 hectares de forêts tropicales de mi-altitude et 100 000 ha d’espace marin. Ses forêts regroupent la moitié de la biodiversité de l’île avec des lémuriens, dont le Maki vari roux, des oiseaux comme l’Eurycère de Prévost, Serpentaire de Madagascar et l’effraie de Soumagne, des plantes du genre Masoala, des chauve-souris frugivores.

See the source image Effraie de Soumagne

Enfin, le parc national de Ranomafana est l’un des parcs les plus réputés et les plus importants de l’île. Il a été créé en 1991 après la découverte de l’Hapalémur doré (lémurien au bambou d’or) en 1986. 

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See the source image Hapalémur doré

Témoins de l’histoire géologique de l’île, elles livrent les secrets de sa séparation d’avec les autres continents, il y a plus de 60 millions d’années. En 2007, elles sont classées patrimoine mondiale de l’UNESCO grâce à leur biodiversité rare et fragile, après la première sacralisation de la réserve naturelle malgache du Tsingy de Bemaraha en 1990. Étant isolées des autres masses terrestres depuis des millions d’années, la faune et la flore de Madagascar ont évolué séparément donnant naissance à des espèces endémiques comme certains primates, lémuriens ou orchidées. Ces forêts sont précieuses pour le maintien des processus écologiques clés pour la conservation de cet écosystème particulier. 

Caméléon, Párduckaméleon, Furcifer Pardalis, Reptile

Critères de sélection :

Critère (ix) : « être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins »

« Les forêts pluviales d’Atsinanana sont des forêts reliques, essentiellement associées à des terrains abrupts le long de l’escarpement et des montagnes de l’est de Madagascar . Étant séparée des autres continents depuis des millions d’années, la biodiversité de Madagascar a évolué de manière isolée et propre à l’île. L’Île porte les vestiges de sa séparation continental tant sur le plan géologique que biologique.  Ces forêts ont également été un important refuge pour des espèces durant les différentes grandes périodes de changements et cataclysmes climatiques et tout laisse à penser qu’elle le sera de nouveau pour les bouleversements à venir.

Critère (x) : « contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation. »

Le taux d’endémisme sur la zone des forêts humides d’Atsinanana est compris entre 80 et 90% pour chaque groupe. On y trouve des amphibiens ou encore des primates et lémuriens menacés et protégés, des oiseaux ou encore des végétaux n’ayant évolué que sur l’île. On recense environ 12 000 espèces de plantes endémiques, ce qui fait de Madagascar un des premiers pays de mégadiversité biologique du monde. Le concept de mégabiodiversité a été discuté pour la première fois en 1988 à la Conférence sur la Biodiversité tenue à la Smithsonian Institution à Washington, afin de regrouper les régions du globe aux écosystèmes exceptionnels. La Grande-Île compte aussi sept genres endémiques de rongeurs, six genres endémiques de carnivores et plusieurs espèces de chiroptères. Sur les 123 espèces de mammifères non volants de Madagascar, 78 sont présentes dans la surface couverte par les 6 parcs nationaux de l’Atsinanana. 

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Parc national de l’Andriguitra

Gestion du site :

Comme nous l’avons vu, tous les sites couverts par les forêts de l’Atsinanana sont regroupés sous différents parcs nationaux et protégés en tant que tels. Le principal problème de gestion auquel les autorités doivent faire face est la surexploitation agricole et la déforestation monstre de ces sites. En effet, l’exploitation du bois, la chasse et l’exploitation minière de gemmes menacent particulièrement ce patrimoine. 

En 2010, le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a inscrit les forêts humides de l’Atsinanana sur la Liste du patrimoine mondial en péril  en raison des coupes illégales de bois sur ces sites et du braconnage visant les lémuriens, une espèce menacée. Les parcs les plus menacés sont ceux de Marojejy et Masoala situés au Nord de Madagascar. Depuis le début de la crise politique actuelle sur la Grande-Ile, ces parcs ont été plus particulièrement touchés par des pillages intensifs, des coupes illégales et des trafics de bois précieux, dont le « Dalbergia maritima » communément appelé bois de rose, endémique de la région. 

53 biens figurent sur cette liste spéciale de l’UNESCO dont le centre historique de Vienne en Autriche, le parc national des Everglades en Floride, le port marchand de Liverpool en Angleterre, Rennell, le plus grand atoll corallien surélevé du monde, dans l’archipel des iles Salomon ou encore les sites rupestres du Tadrart Acacus en Libye.

Un décret interdisant l’exploitation et l’exportation de bois de rose et d’ébène a été passé à Madagascar, mais malgré ça, des permis d’exportation de bois sont toujours délivrés dans l’illégalité la plus totale. Des bandes organisées et armées ont établi des systèmes d’acheminement du bois par des pistes praticables afin de l’évacuer en dehors des zones protégées et, ainsi,  le commercialiser. Ce bois est, par la suite, exporté dans plusieurs pays dont certains ont pourtant signé la Convention du patrimoine mondial. 

Le Comité fait tout son possible pour contrôler ce trafic mais pour entraver ce commerce, l’aide de l’Etat est indispensable. Des mesures radicales doivent être appliquées afin de faire appliquer le décret. Un sommet est aussi envisagé afin de réunir les pays concernés par ces échanges pour qu’ils ne puissent plus avoir accès à leurs marchés nationaux. La coupe illégale n’a laissé à Madagascar que 8,5% des forêts d’origine.

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Le fléau de la déforestation à Madagascar

Pour protéger et identifier au mieux les zones clés de biodiversité à risque à Madagascar, l’UNESCO collabore étroitement avec le gouvernement et d’autres fondations telles que la Fondation des Nations Unies (UNF) et la Nordic World Heritage Foundation (NWHF).

L’Île renferme de nombreuses ressources naturelles inestimables à la fois nécessaires à l’économie et à la vie des populations locales qui dépendent de ces dernières. Le trafic exercé sur l’île est tenu par des groupes armés. Les populations essayant de protéger leurs terres et de s’opposer à ces massacres sont donc régulièrement menacés de représailles. Toutes les entités gouvernementales et non gouvernementales s’emploient ensemble à protéger à la fois ces ressources mais aussi la population, pour que les habitants n’aient plus à subir la pression des trafiquants.

Ce travail de gestion, de surveillance et de protection se fait aussi avec l’appui de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), d’institutions nationales et de certaines ONG. 72 espèces de mammifères non volants présents sur l’île figurent d’ailleurs sur la liste de l’UICN des espèces menacées.

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Parc national de Marojejy

Lecture sur la culture Malgache : À la rencontre d’un peuple et d’une culture – Voyage Tourisme Madagascar (madagascar-tourisme.com)

Forêts humides de l’Atsinanana – UNESCO World Heritage Centre

Cet article n’engage que son auteure.

Article écrit par Léane YVOREL

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[Le Patrimoine mondial naturel de l’UNESCO: Haut lieu tectonique Chaîne des Puys – faille de Limagne]

Le bien, situé au sein de la région Auvergne-Rhône-Alpes au centre de la France, fait partie du Parc naturel régional des volcans d’Auvergne. Âgé de 35 millions d’années, né au moment de la formation des Alpes, il s’agit d’un élément emblématique du rift ouest-européen. Le site comprend « la longue faille de Limagne, l’alignement panoramique des volcans de la Chaîne des Puys ainsi que le relief inversé de la Montagne de la Serre ». S’étendant sur 24 223 hectares, le bien est inscrit en 2018 au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le haut lieu tectonique de la Chaîne des Puys témoigne des processus caractéristiques de la rupture continentale et montre comment « la croûte continentale se fissure puis s’effondre, permettant au magma profond de remonter et entraînant un soulèvement généralisé à la surface. ». Le bien donne ainsi à voir un élément fondamental de l’histoire de la Terre et de sa formation.


Haut lieu tectonique Chaîne des Puys – faille de Limagne. Photographie de Pierre Soissons. whc.unesco.org/fr/documents/129608

Critères de sélection : 

Le Haut lieu tectonique Chaîne des Puys – faille de Limagne a été sélectionné sur la base du Critère (viii) du patrimoine mondial naturel de l’UNESCO : 

Critère VIII : « être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la Terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification ».

Le haut lieu tectonique de la Chaîne des Puys, témoigne d’un phénomène essentiel de l’histoire de la Terre. Il illustre la rupture continentale (rifting) qui représente l’une des cinq principales étapes de la tectonique des plaques. Les formes géologiques diverses se trouvant dans le site du Haut lieu tectonique Chaîne des puys – faille de Limagne, témoignent des étapes successives du processus de rift :  « un plateau continental ancien (le plateau des Dômes), qui s’est étiré, fracturé et effondré (le long de la faille de Limagne) » selon le site de la Chaîne des Puys. La dérive continentale, qui se manifeste à travers la tectonique des plaques, a façonné la surface de notre planète : des océans aux continents. Selon l’UNESCO, le site concentre des phénomènes géologiques et géomorphologiques majeurs d’ une «  importance mondiale démontrée par son caractère exhaustif, sa densité et son expression ». Le bien est réputé depuis le 18e siècle pour l’étude des processus géologiques. La Chaine des Puys permet notamment d’observer une chaîne de volcans aux formes diverses, résultat de la remontée des magmas par les fissures créées par le rift. Le site est très important pour l’étude des phénomènes volcaniques. 

Chaîne des Puys: Coulée de basalte dénudée de la Montagne de la Serre, vue Est. Photographie prise par Hervé Monestier. whc.unesco.org/fr/documents/141208

Gestion du bien : 

Le bien reste relativement préservé des impacts anthropiques qui ne compromettent pas l’intégrité  et la valeur géologique du Haut lieu tectonique Chaîne des Puys – faille de Limagne. Depuis plus de 100 ans, le site est soumis à des mesures de protection et de gestion. Les menaces principales auxquelles fait face le bien restent potentielles et sont, selon l’UNESCO,  « les carrières, l’urbanisation, l’empiètement de la forêt masquant les caractéristiques géologiques et l’érosion des sols liée à l’action anthropique ». Un plan de gestion du lieu a été mis en place afin de le préserver des risques anthropiques.

Le bien fait également partie intégrante du Parc naturel régional des volcans d’Auvergne et bénéficie de fait d’un cadre de gestion.

Article de Agathe Passerat de La Chapelle 

Cet article n’engage que son auteure. 

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[Le Patrimoine naturel de l’UNESCO : le parc national des Virunga]

Premier parc national créé en Afrique et inscrit sur la Liste du patrimoine mondial depuis 1979, le parc national des Virunga subit aujourd’hui de nombreuses attaques armées qui menacent son intégrité.

Le parc national des Virunga, qui se situe en République démocratique du Congo, à la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda, s’étend sur plus de 790 000 ha. Créé en 1925 afin de protéger les gorilles de montagne, le parc a rejoint la liste du patrimoine mondial en péril en 1994 et a été désigné site Ramsar (appellation regroupant les zones humides d’importance internationale) en 1996. A l’origine instauré sous le nom de parc Albert, il a progressivement été agrandi jusqu’à atteindre sa superficie actuelle.

Le parc est aujourd’hui partagé en trois secteurs principaux : les Montagnes des Virunga au Sud, le lac Édouard et les plaines au centre, et le bassin de la Semliki ainsi que les Rwenzori au Nord. On y trouve ainsi une grande diversité d’habitats, qui vont des rivières fréquentées par les hippopotames aux neiges éternelles du Rwenzori à plus 5 000 mètres d’altitude, en passant par les marécages, les steppes, les plaines de lave et les savanes. Dans ces dernières vivent des gorilles de montagne, espèce emblématique du parc, mais également des gorilles de Grauer et des chimpanzés de l’est.

Critères de sélection :

Pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, un site doit satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. Le parc national des Virunga en satisfait trois.

  • Critère (vii) : représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles.

Les paysages de montagne du parc sont les plus spectaculaires d’Afrique. Tandis que les monts enneigés Rwenzori présentent des reliefs tourmentés, les volcans du massif des Virunga sont couverts d’une végétation afro-alpine de fougères arborescentes. D’autres panoramas spectaculaires sont présents, comme les vallées érodées des régions de Sinda et d’Ishango.

  • Critère (viii) : être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification.

Le Parc national des Virunga est situé au centre du Rift Albertin, dans la Vallée du Grand Rift. L’activité tectonique a fait émerger le massif des Virunga : sept de ses volcans sont situés dans le Parc, dont les deux plus actifs d’Afrique, à savoir le Nyamuragira et le Nyiragongo. Le secteur nord du Parc inclut environ 20 % des monts Rwenzori, qui forment la plus vaste région glaciaire d’Afrique.

  • Critère (x) : contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation.

Le Parc national des Virunga possède une très grande diversité de plantes et d’habitats grâce à ses variations d’altitude, ce qui en fait le premier parc national africain en termes de diversité biologique. On y retrouve par exemple plus de 2 000 plantes supérieures, dont 10% sont endémiques au Rift Albertin. Mais le parc comptabilise également plus de 200 espèces de mammifères, 700 espèces d’oiseaux et 100 espèces de reptiles. Enfin, divers ongulés rares tels que l’okapi vivent dans le parc.

Gestion du site :

Divers problèmes de gestion subsistent, notamment au niveau la délimitation des différentes zones ou de la surveillance renforcée du parc, qui permettrait de réduire le braconnage, la déforestation et les activités des groupes armés. Le parc national des Virunga est géré par l’Institut congolais pour la conservation de la nature, dont de nombreux agents sont morts en service. Comme le rapporte le site de l’UNESCO, plus de 200 rangers ont perdu la vie en protégeant ce site : en avril 2020 par exemple, une attaque armée a fait 17 morts et trois blessés graves.

L’intégrité du parc se retrouve en outre menacée par la présence de plusieurs gisements de pétrole. Un documentaire produit par Leonardo DiCaprio, Virunga, est d’ailleurs sorti en 2014 sur Netflix afin de dénoncer la compagnie pétrolière Soco International, qui avait entrepris des forages sous le Lac Edouard et tenté de corrompre des gardiens du parc.

Enfin, les infrastructures du parc doivent être renforcées afin de protéger les espèces rares et menacées de manière plus efficace et l’établissement de zones tampons devient nécessaire à cause de la croissance démographique humaine. L’idée de promouvoir le tourisme dans le parc gagne ainsi de l’importance ces dernières années, car celui-ci pourrait contribuer au financement régulier du site et lui garantir des ressources suffisantes pour le protéger à long terme.

Sources : Parc national des Virunga, L’UNESCO apporte un soutien crucial à la biodiversité dans les situations d’urgence, L’UNESCO condamne la nouvelle attaque meurtrière au Parc national des Virunga, en République démocratique du Congo, Netflix.

Cet article n’engage que son auteure.

Mathilde VARBOKI

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[Le patrimoine mondial naturel de l’UNESCO: Les îles atlantiques brésiliennes]

La majorité des îles atlantiques brésiliennes ont été découvertes par des navigateurs durant l’exploration du Brésil au cours du XVIème siècle.  Ces îles sont restées aux mains du Portugal jusqu’à l’indépendance du Brésil en 1822. Elles faisaient donc partie intégrante du territoire et étaient utilisées dans un jeu de pouvoir et de richesse. Cependant, elles ont souvent été abandonnées car les explorateurs avaient du mal à s’y installer à cause de leur enclavement et de leur nature assez hostile. En effet, selon la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, une île est une « étendue naturelle de terre entourée d’eau qui reste découverte à marée haute »: c’est donc un espace enclavé et isolé, difficile d’accès et aux flux faibles en vue de sa localisation.

Fernando de Noronha

Cependant, si lors de leur découverte certaines îles atlantiques brésiliennes étaient hostiles, aujourd’hui elles sont classées au Patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est le cas des îles de Fernando de Noronha et de l’atol das Rocas, situées à 150km l’une de l’autre et classées depuis 2001. Ces dernières se caractérisent par leurs paysages idylliques et la richesse de leur faune et flore. Cette richesse est rendue possible grâce à leur insularité, qui permet le développement animal loin du littoral urbanisé. En effet, les eaux environnantes sont très riches et peuplées de diverses espèces aquatiques telles que le thon, le requin, le dauphin ou encore la tortue et d’autres mammifères marins. Ces îles abritent également la plus grande concentration d’oiseaux marins tropicaux de l’océan Atlantique Ouest, et sont plus peuplées par les animaux que par les humains. Ainsi, l’atol das Rocas est considéré comme le deuxième site de reproduction le plus important du Brésil.

Les îles atlantiques brésiliennes sont toutes différentes par leurs formations et leur relief, et varient entre formation volcanique et sédimentaire. En revanche, leur climat est assez similaire puisqu’elles se situent toutes dans un cadre océanique, au milieu de l’océan, et donc exposées aux vents et aux marées. Elles sont pour la majorité assez humides et venteuses une partie de l’année, puis sèches l’autre moitié. C’est le cas de Fernando de Noronha, qui possède un climat tropical d’une température variant de 18 à 31° avec une moyenne de 25° sur l’année. La pluviosité est de 1318 mètres avec deux stations pluvieuses en juillet, une période sèche en octobre et en décembre. Son climat est ressemblant à celui du Nordeste puisqu’elle se situe au large du Rio grande do Norte.

Critères de séléction:

  • Critère vii (représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles): Située au large de Fernando de Noronha, la baie des dauphins est l’un des espaces qui regroupe le plus de dauphins au monde. De plus, les plages de ces deux îles sont également caractérisées comme les plus belles au monde et offrent des paysages spectaculaires.
  • Critère ix (être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins): Les réserves de Fernando de Noronha et de l’atol das Rocas représentent plus de la moitié des eaux côtières insulaires de l’Atlantique Sud, et regroupent une quantité importante de faune et de flore marine et terrestre. Elles sont importantes dans la reproduction et la colonisation des espèces marines dans toute l’Atlantique tropical austral.
  • Critère x (contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation): Les réserves de ces îles atlantiques sont essentielles dans la préservation de la biosphère et des espèces menacées, comme la tortue à écailles. Ce sont également sur ces îles que se trouve la seule mangrove océanique de l’Atlantique Sud.
Fernando de Noronha

Ainsi, les différents critères qui déterminent l’inscription de ces îles atlantiques brésiliennes au Patrimoine mondial de l’UNESCO témoignent de la nécessité de leur protection. C’est « l’Institut Chico Mendes de Conservation de la Biodiversité (ICMBio), organisme fédéral autonome rattaché au Ministère de l’environnement », qui est chargée de la gestion et de la conservation du site.

Cependant, même si ces îles sont très protégées, elles restent menacées par le tourisme de masse (principalement à Fernando de Noronha) et la surpêche (Atol das Rocas). En effet, l’île de Fernando de Noronha est très connue d’un point de vue touristique, que ce soit à niveau national et international, et voit son flux de touristes augmenter depuis une décennie. Si les touristes sont régulés, il faut toutefois continuer à y appliquer des mesures renforcées pour préserver cette biosphère. L’atol das Rocas, quant à elle, est interdite à la visite du public puisqu’elle est reservée à la protection de la faune et la flore, ainsi qu’à la recherche. Elle est surveillée par la Marine et les Forces aériennes brésiliennes, notamment par rapport aux activités de pêche.

Article écrit par Marina Deynat

Cet article n’engage que son auteur

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[Le Patrimoine naturel de l’UNESCO : le parc national du Vatnajökull]

Créé en 2008, le parc national du Vatnajökull est une région volcanique emblématique de l’Islande, qui couvre 14% de l’île. Ce bien de 1 482 000 ha, dont 85% est classé comme une zone de nature sauvage, est le plus grand parc national d’Europe.

Le bien est traversé par la zone volcanique orientale et la zone volcanique septentrionale, deux zones de rift qui compensent le l’écartement des plaques tectoniques, de 19 mm chaque année. On compte en effet dix volcans dans le parc, dont huit sont sous la glace et sont parmi les plus actifs d’Islande. Lorsque ces derniers interagissent lors d’une éruption avec les fissures de la calotte glaciaire du Vatnajökull (qui recouvre environ 780 000 ha), la rupture de la marge du glacier provoque une inondation : le Jökulhlaup. Apparaissent alors des plaines de sable, des réseaux fluviaux et des canyons, phénomène unique au monde.

Dettifoss sous la neige fin avril.

En dehors de la calotte glaciaire, on retrouve logiquement des champs de lave, mais aussi des montagnes et des roches volcaniques formées lors des éruptions fissurales (hyaloclastites). C’est de ce phénomène qu’est née l’expression attribuée au parc, “la nature dynamique du feu et de la glace”. Ce système a permis la création de reliefs dynamiques et variés sur le plan géologique, qui sont actuellement sous-représentés ou absents de la Liste du patrimoine mondial, d’où l’importance du parc. 

La protection de ce bien est plus que jamais d’actualité : si la calotte glaciaire du Vatnajökull a atteint sa plus grande extension à la fin du XVIIIe siècle, elle est aujourd’hui menacée par le réchauffement climatique mondial.

Si le parc abrite de nombreuses espèces (rennes, phoques, plantes vasculaires…), il faut savoir que ces zones volcaniques abritent également une faune propre aux eaux souterraines, qui a survécu à la période glaciaire. On retrouve également des organismes unicellulaires dans ce milieu inhospitalier qui reproduirait les conditions de la Terre à ses débuts, ainsi que des satellites de glace de Jupiter et Saturne.

Le Hvannadalshnjúkur, plus haut sommet d’Islande situé au sud de la calotte du Vatnajökull.

Critères de sélection :

Le parc national du Vatnajökull a été inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2019, sur un critère.

Critère (viii) : “être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géo-morphiques ou physiographiques ayant une grande signification”

En effet, la coexistence d’un rift océanique actif émergé, d’une remontée de roches chaudes et d’une calotte glaciaire de cette taille, est inédite et fait du parc un bien unique. Les paysages y sont variés et présentent des caractéristiques à la fois tectoniques, glacio-volcaniques et volcaniques. Ces dernières ont d’ailleurs servi de comparatifs pour étudier la planète Mars. Les caractéristiques du bien étant facile d’accès, elles font l’objet d’un intérêt scientifique important : pas moins de 281 articles scientifiques ont été publiés sur le parc ces dix dernières années. 

Paysage montagneux des hauteurs de Kjós, près de Skaftafell.

Gestion du site :

Dans la mesure où le site est classé zone de nature sauvage, il n’y a pas eu de développement humain destructif dans les limites du bien : seuls quelques employés du parc y vivent à l’année.

La plus grande partie du bien est protégée par la Loi sur le Parc national du Vatnajökull. Plusieurs autres lois nationales importantes sont en vigueur pour assurer sa protection. L’agence gouvernementale du Parc national du Vatnajökull, principale responsable de l’application de la législation sur le parc, est soutenue par le Gouvernement de l’Islande, les municipalités locales et les entreprises. Les zones ajoutées au parc national depuis 2013 sont progressivement intégrées dans les dispositions de gestion. 

Le budget du parc, dont 30% provient de ses recettes, est principalement financé par le gouvernement central. Le Fonds de protection des sites touristiques et l’organisation à but non lucratif des Amis du Vatnajökull participent également à son financement.

Enfin, la gestion du parc s’avère difficile dans la mesure où il s’agit d’une zone où les risques naturels sont communs. Il faut en outre protéger le site de l’usure, empêcher les activités illégales et contrôler le flux de visiteurs, qui ne cesse de croître chaque année.

La fissure volcanique d’Eldgjá.

Sources : Parc national du Vatnajökull, Parc national du Vatnajökull – la nature dynamique du feu et de la glace

Cet article n’engage que son auteure.

Mathilde VARBOKI

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